Michel de Guilhermier's Blog

Question et Appel Public : Google, Apple, Jusqu'Où ?

So, après près de 15 jours d'interruption, I'm back ! Et c'est pour demander de l'aide, de l'aide conceptuelle !

Je lisais, dans le calme de ce dimanche matin, le numéro actuel de "iCreate" (n°9), qui se définit comme "le magazine pour les utilisateurs de Mac et iPod". Magazine que je trouve très agréable à lire, mais au contenu parfois un peu léger...

Mais là n'est pas le sujet. Dans ses "101 conseils pour Tiger", le magazine ressort une photo du widget de Quote.com, installé en standard avec Tiger, qui donne les cours de Bourse, avec les tickers d'action également installés en standard, dont Ebay, Amazon, Apple et Google.

Justement, ce sont ces 2 là qui m'ont attiré, car la photo du magazine, forcément récente, montre :

AAPL : 49,73$
GOOG : 295,38$

Mais voila, ces niveaux sont maintenant totalement décalés, puisque vendredi on avait :

AAPL : 69,34$, soit +40% env. sur le niveau indiqué dans le magazine.
GOOG : 428,62$, soit +45% env. sur le niveau indiqué dans le magazine.

Et en effet, si en septembre dernier l'action Apple était bien vers les 45-50$, et celle de Google à 280-300$, 2 mois plus tard elles se sont toutes 2 valorisées de 40% et sont à leur sommet historique.

Apple, sur l'annonce d'excellents chiffres de vente de ses nouveaux iPods (à la fois le nano et le 5G Video), a fortement monté ces derniers jours.

Apple est actuellement capitalisé 57Mds $, plus de 4 fois son chiffre d'affaires et 45 fois ses bénéfices, Google pèse 126Mds $, environ 25 fois son chiffre d'affaires et 100 fois ses bénéfices.

La progression absolue de Google est particulièrement impressionnante car sur les 2 derniers mois, en moyenne, l'action s'est valorisée de 1 Milliard de $ tous les jours !

Alors, une seule question : jusqu'où ? Ce sont de très belles sociétés, jouissant d'une très forte croissance (environ +50% pour Apple et +100% pour Google), très rentables, et si les arbres ne montent certes pas au ciel on doit se demander où est le plafond !

Apple a redéfinit l'industrie de la musique, en prenant sa dîme au passage et s'apprête à faire de même sur le marché de la video.

Google est un gigantesque carrefour internet sur lequel se pressent des dizaines de millions d'internautes tous les jours, et demain certainement des centaines de millions, et la société prend simplement, mais sûrement, sa dîme en faisant payer les marchands avides de se faire connaître auprès de ce public.

Dans les 2 cas, il est facile d'imaginer que le potentiel de progression est encore colossal.

Mais ceci étant posé, quelles sont les limites du modèle que vous pouvez entrevoir, aussi bien au niveau du CA que des marges de ces 2 sociétés ? Comment baliser la progression future ?

Une société est habituellement valorisée profit x taux de croissance anticipé sur les 5 ans à venir. Actuellement, leur valorisation est profit x taux de croissance du dernier quarter. En clair, pour justifier leur valorisation, elles doivent répliquer pour les 5 ans à venir la croissance de leur dernier quarter...

Toute analyse est bienvenue !

Focus sur le Pure Player Netflix !

Belle et intéressante histoire que celle de Netflix, le pionnier américain de la location de DVD sur Internet. Côté à Wall Street, son action flirte avec ses plus hauts, ayant triplé sur les 9 derniers mois !

Walmart s'est essayé à ce marché, il s'y est cassé les dents et a jeté l'éponge. Blockbuster, le géant de la location de DVD dans le monde physique, s'est aussi essayé à ce marché et n'y réussit pas plus. Il vient d'avouer que la croissance qu'il connaît sur le marché online est "flat", alors que Netflix a vu sa base clients augmenté de 60% cette année ! Et pourtant, Blockbuster avait alloué 300M$ pour tenter de faire une percée !

Même Amazon, qui paraissait être un formidable compétiteur potentiel, ne fait plus réellement peur depuis que ses expériences dans la location de DVD online au UK et en Allemagne sont des échecs !

Malgré les attaques de ces 3 concurrents notables, Netflix, le pionnier, reste bel et bien le leader incontesté. Bien sûr, pour défendre ses positions, il a du énormément dépenser en publicité. Conséquence, sur les 9 premiers mois de cette année, il n'a gagné que 3,8M$ (résultat net) sur près de 500M$ de CA.

Cette maigre rentabilité, expliquée par les énormes dépenses publicitaires, était le prix à payer pour consolider sa position et vérouiller son marché. Problématique stratégique classique, Netflix a maintenant gagné sa place au soleil.

Sortant victorieux de sa guerre contre Walmart et Blockbuster, ayant prouvé que venir le chatouiller était difficile et très coûteux, sa valeur n'en est que plus grande. Au final, maintenant, pour prendre pied sur le marché de la location de DVD online, le plus simple, le plus rapide, le plus sûr est de racheter Netflix.

Mais le prix à payer est élevé ! La capitalisation actuelle, avec son bond depuis le début de l'année, est maintenant aux alentours de 1,6Mds $, donc le deal ne peut se faire qu'avec un premium qui amènerait le prix vers les 2 Mds $. Avec environ 4 Millions de clients et 650M$ de CA cette année, cela fait 500$ par client et 3 fois le CA. Je ne connais pas bien les marges intrinsèques de ce métier (hors pub), mais ça me paraît quand même beaucoup !

Retour sur le Livre de Julien Codorniou : "Ils ont Réussi leur Start-Up" (le Kelbook !)!

Julien et Cyrille ont écrit un bouquin passionnant en relatant l'histoire de kelkoo : une histoire d'hommes commencée en 1999, une histoire de passion, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses moments d'espoir et de crainte, pour finir par la revente à yahoo! pour près de 500M€ début 2004.

Même si, avec du recul, les actionnaires auraient pu au minimum doubler encore leur mise en attendant 1 an de plus en faire une fantastique IPO (ce que Pierre Chappaz favorisait), il s'agit tout de même d'une sacrée success story. On ne refait pas l'histoire, et avec des si...

Si le récit se dévore d'un trait car très agréable et bien structuré (par année), le dernier chapitre, qui en guise de conclusion tire les "leçons" de cette aventure est sans doute le plus important pour les futurs entrepreneurs.

C'est sur celui-ci que je souhaite revenir car il faut, je crois, le complémenter d'un élément essentiel.

- Tout d'abord, j'abonde totalement dans le sens de Julien sur les aspects humains, qui sont pour moi les plus importants : réunir la meilleure équipe qui soit, promouvoir l'esprit d'équipe, être passionné, être ambitieux, être réactif et agir vite.

- Egalement, l'ouverture du capital et le choix de ses investisseurs (quand on peut se permettre ce luxe) sont aussi très important.

- Julien cite de plus 2 éléments qui, s'ils sont un peu génériques, sont néanmoins important : un strict contrôle de coûts et une attention forcenée à la qualité de service. J'irais au delà sur ce dernier élément, il faut être totalement "customer centric", voire "customer obsessed", toujours se mettre à la place du client, avoir un profond respect pour lui et chercher sans relâche là où on peut encore améliorer le produit ou le service.

Mais il y a un autre élément qui est encore plus important, qui doit être l'armature organique du projet, sa priorité n°1 qui conditionne tout le reste : il faut savoir identifier en tout premier lieu, rapidement, et dans le détail, les facteurs clés de succès économiques d'un business donné, et ceux sur lesquels il faut donc chercher à avoir un avantage concurrentiel.

Ca paraît simple, mais ça ne l'est pas du tout. Combien d'entrepreneurs, partant d'une bonne idée à la base, se trompent sur leur marché, leur métier, le définissent mal ou de façon trop vague et, ce faisant, se trompe de bataille, se trompent de concurrents, envoient leurs troupes dans la mauvaise direction, et perdent la guerre. "Ils perdirent de vue l'objectif, aussi ils perdirent la bataille". Sun Tzu.

La stratégie, c'est in fine l'art d'allouer des ressources limitées. Celles-ci doivent être mise dans la recherche d'un avantage concurrentiel indéniable sur ce qui sont les facteurs clés de succès d'un métier.

Dans l'histoire Kelkoo, les facteurs clés de succès structurants du métier étaient, me semble t-il, n°1 la techno et n°2 la taille critique en Europe et dans chaque pays.

La techno fut acquise dés le départ, je crois comprendre qu'elle était supérieure à ce qui existait alors, puis Pierre Chappaz et son équipe ont travaillé au point 2 par une politique très active d'acquisitions en Europe et une grosse campagne de pub en France. Histoire de faire un break définitif, de collecter un traffic énorme qui attirerait les marchands.

Une fois les facteurs clés de succès précisément identifiés, une fois défini là où on va chercher à acquérir des avantages concurrentiels majeurs, là, oui, il faut foncer avec la plus belle équipe de management qui soit, expérimentée, passionnée, motivée, ambitieuse, réactive, cost conscious, ayant conscience que pour bien exécuter le business plan il faudra certainement ouvrir son capital et choisir les bons investisseurs qui partagent votre vision et vous aideront à la réaliser.

Fin Prématurée du Jeu !

Mon ami Frédéric ayant par inadvertance donné la réponse ici, j'ai donc du mettre fin prématurément au petit jeu de ce samedi ! Too bad, but no big deal, je recommencerai plus tard.

Il s'agissait bien de Dell, dont le PDG, Michael Dell a dit en 1997 quelque chose comme : "Si j'étais Steve Jobs je fermerais boutique et je rendrais l'argent aux actionnaires !". Il aurait certainement été plus inspiré de se retenir !

Cependant, si depuis 2 ans Apple surperforme largement Dell, cette dernière reste pour moi une fantastique société, à l'efficacité industrielle et commerciale redoutable, avec une progression depuis 15 ans très impressionnante, laissant totalement Apple sur place !

Le Jeu du Blog : AAPL vs ?

Cette petite ligne bleue qui s'effrite depuis quelques mois alors que, de façon presque parfaitement opposée, l'action Apple (en rouge) vole de record en record, c'est celle de qui ?

Un indice : son PDG n'a pas été gentil avec Steve.

Un magnifique calendrier personnalisé Photoways à gagner pour les 10 premières bonnes réponses ! (à envoyer sur mon adresse email [email protected]).

J'en profite pour faire un peu de réclame en précisant que l'option "PhotoDays" sur ces calendriers, qui consiste à pouvoir mettre une vignette photo dans la case d'un jour donné pour illustrer un événement particulier (voir la photo à droite), est une exclusivité mondiale !

Bravo à la cellule "Innovation" de Photoways.

Lecture de iCon (Steve Jobs) !

Un peu plus de un mois après l'avoir acheté, je viens juste de finir "iCon, Steve Jobs, the 2nd greatest act in the history of business".

Et c'est à regret, car cette biographie, non autorisée, est absolument passionnante et captivante, extrêmement bien documentée, brossant un portrait fin, détaillé, complet, équilibré et semblant impartial de ce personnage exceptionnel aux facettes multiples qu'est le co-fondateur, puis sauveur, d'Apple.

Le livre fourmille d'anecdotes et de citations qui rendent le récit très vivant et bien réel, tellement réel que Steve Jobs n'a pas réellement apprécié (on peut comprendre, il y a des anecdotes réellement embarassantes pour lui).

Cet homme, par le génie de sa vision, son charisme magnétique et son obsession de la perfection qui accompagne une intransigeance d'exécution, a tout simplement réinventé et remodelé 3 industries différentes !

Comme tout grand bâtisseur de l'Histoire, il n'offre pas à l'étude une personnalité simple et lisse, et c'est aussi ce qui fait son intérêt ! Steve Jobs appartient à ces hommes d'exception, dont la personnalité riche, intense et complexe, aux contradictions apparentes multiples, suscite des réactions vives et parfois opposées, mais ce qu'il a accompli force l'admiration et le respect.

Angleterre-France : 5-0 ! Pourquoi ?

C'est pas le score d'un match de Coupe du Monde de foot, c'est le score des Apple Stores existants ou prévus à très court terme dans les 2 pays.

Au 1er novembre 2004, on était à 0-0. Mi décembre 2005, on sera à 5-0, et c'est sûrement pas un hasard ! Pas plus que le fait que Pascal Cagni, PDG d'Apple Europe, opère maintenant depuis Londres !

Après le magnifique magasin de Regent Street, un flagship, 99ième unité de la chaîne ouvert le 22 novembre 2004 et qui s'est même imposé comme le 2ième plus important au monde en CA, Apple a ouvert son 105ième magasin à Birmingham en mai dernier, et va ouvrir dans les semaines qui viennent à Manchester, Brent Cross ainsi que Sheffield !

Et nous, quand est-ce qu'on pourra voir Steve Jobs, sa magnifique femme Laurene et leurs 3 enfants musarder sur les Champs Elysées ? Visiblement, il y a quelque chose qui bloque ou tout du moins gêne Apple en France, et je doute que ce soit uniquement le manque d'opportunités en surfaces commerciales ?

Est-ce la pression de la FNAC, renforcée par celle d'autres grands distributeurs historiques comme IC ou Motek ? La distribution Apple en Angleterre était elle, au contraire, plutôt défaillante avant, ce qui laissait plus de champs libre à Apple.

Et pourtant, nous, en France, depuis Jean Louis Gassée, on aime particulièrement Apple ! La preuve est qu'on doit bien avoir le record mondial (oui, mondial !), de titres presse "Macintosh" : SVM Mac, Univers Mac, Vous et Votre Mac, A Vos Mac et le retour du petit dernier qui avait un temps disparu, Mac & Co ! Ni aux US ni au UK il n'y a autant de titres ! Et sans être chauvin, je trouve la qualité de nos titres globalement supérieure : chez les anglo-saxons, à part Macworld, c'est très léger...

La France oubliée, délaissée par Apple ? Rappelons nous que Steve Jobs a annulé son keynote à Paris prévu lors de l'Apple Expo en septembre, mais l'a encadré 15 jours avant et 15 jours après par des événements media où il a annoncé à l'un l'iPod nano et à l'autre, l'iPod 5G avec fonctionnalités video, le nouvel iMac et la mise à jour des PowerBooks ! Mais chez nous, rien, nada.

Une Relation Personnalisée avec ses Clients, c'est Essentiel !

Note sérieuse sur l'un de mes sujets favoris, la relation client ? Pas tout à fait, cette note est dans la catégorie "just for the fun of it", pour en rire !

La personnalisation de la relation client, le marketing one to one, le micro marketing, etc, tout cela est très en vogue actuellement.  Plus on est proche de son client, mieux on le comprend et le qualifie intimement, mieux ça vaut, c'est presque une évidence !

Par ailleurs, au delà des considérations objectives qu'un client peut avoir sur un produit, ses caractéristiques techniques et ses performances, son prix, son rapport qualité/performance/prix, etc, j'observe qu'une grande majorité de clients mettent aussi, implicitement ou explicitement, l'accent sur la qualité de la relation avec le commerçant : ils veulent du respect, de la considération, de la personnalisation, de l'humour, du sourire, etc. Dans notre monde un peu fou, je maintiens que le consommateur est très souvent prêt à payer un peu plus cher pour cette petite lueur d'humanité.

Que Choisir relate ICI les prouesses de Damart dans la personnalisation de ses mailings !

Ils font très fort non ?