Whole Foods Market est donc l'une des 3 valeurs (avec Apple et Microsoft) choisies dans le cadre de mon retour "massif" en Bourse, après 5 ans d'absence à cause de liquidités bloquées ailleurs. Si je les avais eues à l'époque, il est fort probable que je les aurais investies sur Photoways, ce qui aurait évité de me diluer et m'aurait donné un TRI fort sympathique, en autres choses !
En préambule sur le rationnel de ma prise de participation, donnons juste le contexte.
En aucun cas je n'investis pour du court terme, mais pour du très long terme. Dans 20 ans, ce qui est mon time horizon, j'espère bien que Whole Foods fera au strict minimum 150 Mds $ de Chiffre d'Affaires (en $ courants) et aura une market cap du même ordre, soit disons 20x les niveaux actuels. Cela ne fait jamais que du 16% en moyenne par an, mais j'avoue que cette probabilité étant pour moi extrêmement forte, avoir ce genre de rendement sur 20 ans avec un risque très faible est une vraie aubaine !
Je le répète, un concept de distribution gagnant, c'est un bulldozer ! Ca s'étend et prend de la valeur progressivement, aussi inexorablement que le temps qui passe. Regardez sur 20 ans la performance de Walmart (WMT), Staples (SPLS), Bed Bath & Beyond (BBBY), Walgreen (WAG), Gap (GPS), Tiffany & Co (TIF), Starbucks (SBUX), etc. Du x15, x20, x50, x100 ! Ca ne vous donne pas des envies ? Mais ce sont des big caps, avec des centaines voire des milliers de magasins déja, donc des chaînes arrivées à leur maturité...
Comme je joue le très long terme, je ne me préoccupe absolument pas des ratings des analystes, qu'ils émettent un "market perform", "underperform" ou "overperform", je m'en fous même royalement ! Les analystes donnent des conseils pour le court terme (6-12 mois), mais leur métier n'est pas de déterminer la valeur et le potentiel intrinsèque d'une société et ses perspectives à 20 ans. Or, c'est bien le propos ici.
Soyons clair, WFMI pèse actuellement environ 8Mds $, valait 11Mds $ il y a 6 mois, 7Mds il y a un mois, et peut-être demain se repliera encore ponctuellement à 6 ou 7Mds $. So what ? Si on estime que la société a le potentiel de valoir 150Mds $ sur le terme, ce n'est vraiment pas très important in fine.
Alors la seule question est bien, en matière d'investissement, quel est le potentiel intrinsèque de l'actif sur le long terme ? Et comme le pose Warren, what matters before all is the sustainability of its competitive advantage !
A t-on bien dans les mains avec WFMI un winner au superbe potentiel futur ?
Whole Foods Market Inc, crée en 1980, est le leader mondial de la distribution au détail de produits bio et naturel (en anglais, natural & organic foods), avec un réseau de 180 magasins environ (la plupart aux US, quelques uns au UK) et un CA 2006 de 5.5Mds $, en croissance de 20% sur l'année précédente.
Tout d'abord, ma customer experience a été excellente : j'ai fait ma propore due diligence concrète en allant au WFM du Time Warner Center à New Work, c'est même là où j'ai découvert la chaîne il y a 2 mois ! Excellents produits de grande fraîcheur, un superbe choix, un rayon traiteur très apétissant, un excellent merchandising, magasin très clean, personnel fort aimable, signalétique top, tasting session, etc. D'emblée, en tant que client, on se dit "tiens, c'est vraiment top ici !". Et ma sensation d'investisseur fut de me dire "quel concept, sacré potentiel ! Avec une truc pareil, ils vont aller très loin". A l'époque, je ne savais pas que cette chaîne avait déja près de 200 magasins et faisait un tel CA !
WFMI (ticker Nasdaq) est positionnée dans la grande tendance "environnement", "nature" et "bien être" que je pense être une tendance lourde et non pas une mode ponctuelle. On verra plus loin pourquoi, à partir de chiffres concrets, j'estime que c'est le cas. Un petit parallèle tout simple : on a beau avoir de l'eau potable du robinet à profusion pour un coût modique, le français moyen consomme quand même quelque chose comme 150 litres d'eau naturelle, de source ou minérale, pour un prix 100 fois supérieur. Au cours des années 70, 80 et 90, la tendance a boire de plus en plus d'eau naturelle s'est renforcée, Antoine Riboud, fondateur de Danone, avait parfaitement senti la chose.
Plus le monde s'industrialise, plus on aura je pense besoin de ces marques tangibles de naturel. WFMI s'inscrit donc dans une tendance qui ne fait que débuter en fait, et qui a donc un très large potentiel devant elle.
Je prend le pari que la pression environnementale sera de plus en plus forte, que la conscience pour une "meilleure planète" va fortement croître. Le "Green Power" sera de plus en plus présent, palpable, fort, et les entreprises le respectant, voire mieux le promouvant comme Whole Foods, auront un réel bonus et attireront les faveurs, le respect et l'amour des consommateurs. Je lisais tout récemment un "Apple mal noté par Greenpeace". Il y a quelques années, une tel article aurait été impensable !
Au delà de la tendance lourde sous jacente du marché dans lequel se situe WFMI, et qui apporte ce superbe potentiel, j'adore son concept, son modèle, sa philosophie; quelques éléments :
1) Une politique du personnel unique. Whole Foods est basée sur la conviction que des salariés heureux font des clients heureux. En matière de distribution, le rôle et le comportement de l'employé de magasin est fondamental et est un vrai driver de CA. Un retailer qui a trouvé la formule pour rendre ses salariés vraiment heureux dispose d'un vrai avantage concurrentiel. Ce ne sont pas que des mots : chez Whole Foods, le salaire des top executives est cappé à 14x le salaire de l'employé de magasin de base (hors bonus et stock option plan). Dans une économie où l'on voit des PDG payés de façon "outrageous", c'est marquant. La politique générale de Whole Foods en matière de personnel est le partage des gains : pour chaque $ de CA, la politique maison est que 24,1% reviennent au personnel d'une façon ou d'une autre.
Bilan des courses, une vraie forte culture de loyauté et des employés heureux et très productifs. Non seulement c'est clé dans un business aussi customer-sensitive que la distribution, mais c'est aussi un modèle très difficile à répliquer par la concurrence. On reviendra plus tard sur la menace Walmart dans ce business, mais ces gens n'ont pas tout à fait la même culture !
Whole Foods arrive 15ième dans la liste des 100 meilleures sociétés américaines où il fait bon travailler ! Et ça fait 9 ans d'affilé qu'ils sont dans cette liste !
2) Whole Foods dispose d'une vraie "marque inspirationnelle" et d'une image très favorable, portant tout un ensemble de valeurs positives, d'un style de vie naturel et de haute qualité. Ainsi, non seulement les communautés locales ne lui font pas des misères lorsqu'ils veulent s'implanter mais, customer-wise, les clients viennent aussi pour marquer leur support de ces même valeurs. En langage web 2.0, qui n'a rien inventé en la matière, on parlerait de forte "community" !
Inutile de comparer à Walmart sur ces derniers points !
3) Un sourcing maîtrisé : en matière de F&L ou autres produits naturels, le sourcing peut être particulièrement complexe car extrêmement fragmenté, avec un supply pas forcément régulier ni avec la quantité voulue. Il est évident que, depuis 25 ans dans ce business, WFMI dispose d'une sacrée expertise et d'un volume d'achat supérieur dans ce segment à tout autre intervenant (y compris Walmart). Elle a largement eu le temps de développer des relations particulières avec les producteurs.
4) Un management stable, soudé, frugal et raisonnable : c'est aussi un point crucial dans une entreprise en forte croissance. John Makley, le fondateur visionnaire, est toujours là, de même que Glenda Chamberlain, CFO depuis 1988. Les 5 cadres principaux, incluant le CEO, sont tous payés aux alentours de 450K$/an (hors options) ce qui, pour une entreprise de 5Mds $ de CA, de 20% de croissance par an, une rentabilité très enviable pour le secteur, est plus que raisonnable et fair. Enfin, ces 5 cadres sont tous des jeunes quinquas, entre 52 et 54 ans, expérimentés ! Finalement, ces gens là délivrent de la croissance, de la rentabilité et de la valeur à un prix presque "discount" ! C'est un signe auquel j'attache beaucoup d'importance. On voit trop dans le web des salaires sans mesure avec la taille, la rentabilité, la croissance ou la création de valeur de la société. Dans ces cas là, il y a simplement des cadres qui s'engraissent sur la bête, au détriment des actionnaires, et ça je n'aime pas.
Concept commercial très attractif, gestion et motivation du personnel modèle, management stable et frugal, sourcing maîtrisé, culture consommateur marquée, marque inspirationnelle dans l'air du temps, potentiel énorme, tout cela sont biens des signes caractéristiques d'un winner non ?
Venons en maintenant aux chiffres !
1) Sur les 5 derniers exercices, le CA de WFMI a cru de 21%. En soi, c'est déja appréciable. Mais ce qui l'est encore plus, c'est ce qu'on appelle la "comp growth", la croissance à nombre de magasins comparable : elle fut l'année dernière de +11%, et sera encore de +10% cette année. On peut aussi être encore plus fin dans l'analyse (en distribution c'est nécessaire) en faisant la croissance moyenne à surface comparable : +14% sur les 5 dernières années !
Même en baisse récemment, ces taux restent à des niveaux exceptionnels pour le secteur. Toujours plus marquant, les magasins ayant plus de 8 ans d'ancienneté ont encore cru de 7.5% ! On peut et on doit encore décortiquer ces 7.5% entre nombre de tickets et valeur moyenne du ticket. Justement, le nombre de clients augmentent pour ces magasins anciens de 3-4% environ, le reste étant l'effet panier moyen. Cette croissance, sur des magasins très anciens, montre bien la poursuite de la forte attirance du concept. Le phénomène bio gagne chaque jour de nouveaux clients, voila la vérité.
2) Au niveau des marges, WFMI surfe sur une marge brute de l'ordre de 35 %, ce qui très au dessus des normes de la distribution alimentaire. Bien évidemment, ces marges sont peut-être appelées à se réduire avec la pression concurrentielle, mais ce n'est pas certain : ce sont des marges assez classiques en fait dans les F&L. Avec la croissance du secteur, des surfaces et des volumes de production de produits bio, les prix d'achat aux producteurs devraient aussi se tasser. La volume d'achat de WFMi doit lui permettre de bien optimiser son sourcing.
3) Pas de dette ! La société s'est développée jusque là en autofinancement, tranquillement, sans utiliser de dette (ou quasiment pas). Le levier ici est considérable !
4) La rentabilité nette apparente est de l'ordre de 3%. Pour le secteur, c'est très élevé et ce qui l'est encore plus, c'est que WFMI inclus dans cette rentabilité le coût du capital. Très concrètement, le cash flow réel qu'elle dégage est largement supérieur à son profit comptable annoncé ! La société a un réel focus sur le ROCI (retour sur capitaux investis), ce qui pousse le management à n'employer le capital que là où les retours sont élevés. C'est vraiment ce que j'appelle une société shareholders conscious ! Dernier point, les profits ont bien sûr cru de plus de 20%/an sur les 5 dernières années.
Ainsi, forte croissance régulière de l'activité depuis des années, même magasin par magasin, marges et rentabilité enviables, cash flow important, pas de dette, que demande le peuple ?
Avec 177 magasins actuellement seulement, pour la plupart aux US, et le potentiel d'en ouvrir quelques milliers dans le monde dans les 20 ans à venir, WFMI a une autoroute devant elle !
Alors bien sûr, on ne peut s'empêcher de penser "concurrence", et notamment Walmart qui a annoncé vouloir maintenant fortement accentuer son offre bio (actuellement proposée dans 374 unités aux US). Certes, la puissance d'achat de Walmart est colossale, et peut lui conférer des avantages en la matière, mais la nature et la philosophie même de ce business, à mon sens, appelle un category killer qui ne fait pas que mettre des produits sur des rayons à petits prix, mais qui apporte aussi le supplément d'inspirationnel dont le peuple a besoin. Dans les category killers du secteur justement, WFMI est 4 fois plus gros que le 2nd, Wild Oats Markets.
Que Walmart, ou Carrefour, arrivent éventuellement, au bout d'un certain temps, à se hisser au niveau de WFMI au niveau du choix et des prix, maybe, mais ils ne pourront jamais avoir cette image dédiée à la nature que WFMI s'est construite. Et quant à la gestion du personnel et la frugalité raisonnable du management, ils ne sont pas prêts de l'égaler !
Un Walmart expérimental avec un immense rayon bio s'est ouvert il y a quelques temps à Plano, Texas, à 3km d'un Whole Foods. Pour l'instant, l'impact est minimal, preuve semble t-il de la très grande solidité du concept face à ce type de concurrence.
Bien que très "brick & mortar", Whole Foods n'oublie pas les podcasts et le patron fondateur tient son blog !
En définitive, Whole Foods est à mon avis un actif de croissance d'une rare qualité intrinsèque, aussi j'investis dedans pour le long terme et attends avec sérénité et conviction que le temps fasse son oeuvre !
Prenons RDV pour dans 10 ans déja !
Pour de l'analyse, c'est de l'analyse...
Il est certain qu'avec le volume de CA déjà généré, il n'y a pas de grande raison que cette croissance s'arrête.
Bon essayons de trouver un défaut à tout ce que tu dis: que se passera t'il si l'on apprend un jour que le soja est cancérigène ?
Bon ça va je plaisante :-)
En tout cas, l'idée de rendre leur site, un vrai site web d'infos (recettes, conseils etc...) est une excellente idée pour fidéliser...et un Walmart ne pourra jamais réussir à faire aussi bien...c'est certain !
Posted by: Jeremie Berrebi (Zlio) | August 27, 2006 at 08:26 AM
Oui, même s'il y a une autoroute, il y a pour moi 3 embuches potentiels sur le chemin :
- Sourcing : est-ce que les surfaces cultivées en bio vont suivre l'accélération de la demande au fil de l'ouverture des magasins ? Est ce qu'ils pourront tjs trouver la marchandise de qualité conforme à leur cahier des charges ?
- Expansion, international : re pbm du sourcing local + adaptation à la culture locale (gestion des hommes notamment, re pbm de Walmart en RFA) + facilité à trouver des emplacements.
- Banalisation du bio avec croissance du volume et baisse des marges à terme (mais je relativise, les marges dans les F&L sont très élevées).
Posted by: Michel de Guilhermier | August 27, 2006 at 09:06 AM
excellent. bien mieux que le jeu de dimanche dernier. moins fatigant pour le lecteur. ,-)
peut on dire que Nature et Découvertes à de nombreux points communs avec WFM en matière de la qualité de relation client? j'ai vu un podcast de son CEO sur human village: "consumer obsessed".
http://www.humanvillage.com/article8008.html
je ne suis personnellement jamais allé dans un de ces magasins.
l'achat de The Body Shop par l'Oreal valide encore plus cette tendance forte du bio.
Posted by: gandon françois albert | August 27, 2006 at 10:37 AM
Sourcing : A priori leur catalogue est extremement large... ils arriveront toujours à remplir les rayons.
Expansion International et emplacements: Effectivement, on n'achète pas de la nourriture Bio comme on acheterait des meubles chez Ikea (qui n'a aucun problème à s'installer dans une zone industrielle loin de Paris par exemple.
Trouver des emplacements proches des lieux résidentiels en pleine grande ville de France coutera cher..très cher.
Je suis étonné qu'ils ne vendent rien en ligne par contre?
Posted by: Jeremie Berrebi (Zlio) | August 27, 2006 at 12:36 PM
Jeremie B.> Whole Foods loue les meilleurs emplacements à NYC; et dans la région de Boston, les promoteurs immobiliers d'"espaces commerciaux résidentiels" (des sortes de grands parkings entourés de diverses enseignes) s'arrachent les ouvertures de Whole Foods.
En effet, ces derniers attirent une clientèle relativement aisée, prête à allonger une petite premium à la qualité, et donc le promoteur, utilisant la présence de Whole Foods, n'a aucun mal à attirer d'autres enseignes (type CVS, Duane Reade, Panera Bread, Home Depot, etc.) qui surpayent elles complètement leurs loyers.
Je trouve très intéressante ta remarque sur Ikéa: les clients potentiels sont-ils vraiment aussi insensibles que ça au kilométrage qui les sépare du plus proche store Ikéa?
Michel> Bravo et merci pour cette note. Il faut quand même être sacrément customer-focused (le customer, c'est nous, sauf qu'on ne paie pas) pour dédier autant de temps et d'énergie à régaler les lecteurs de son blog. Certes, votre blog vous sert de carnet de route, mais tout de même, des notes d'une telle qualité...
Posted by: Jeremy Fain | August 27, 2006 at 12:45 PM
Jérémie (B), concernant les ventes en ligne, ils ont mergé leur e-business il y a quelques temps avace Gaiam (www.gaiam.com) dont ils gardent 49%.
Merci Jérémy (F) ! MAis tu sais, ça m'aide beaucoup à formaliser mes idées !
Posted by: Michel de Guilhermier | August 27, 2006 at 02:20 PM
Concernant le sourcing, le problème est celui de la disponibilité !
Trouver de la marchandise de qualité, en volume, n'est pas toujours simple et possible. c'est d'ailleurs pour celaa que les Grandes Surfaces ont rarement de la bonne marchandise.
Par ailleurs, si WFMI a son sourcing aux US, qu'en sera t-il en Europe ? S'ils doivent importer des US, ca va couter très cher ! Auront-ils en Europe les fournisseurs qui leur convient, en volume ?
Ceci étant, ils ont déja un très large potentiel de croissance aux US déja !
Posted by: Michel de Guilhermier | August 27, 2006 at 02:27 PM
OK pour le rdv dans 10 ans.
Cela dit, ces chers quinquas devront quand même trouver d'ici là une solution pour une transition en douceur du management, faute de quoi quelques problèmes risquent de se poser, non ?
Posted by: Nico | August 27, 2006 at 02:34 PM
Jeremy Fain: Très intéressant ta remarque à propos de promoteurs qui s'arrachent l'ouverture de Whole Foods...! Je crois que je vais convertir le plan d'épargne logement de mes enfants en actions WFMI :-)
Ikea: Pour moi, j'ai toujours adoré le fait qu'Ikea soit loin...J'avais l'impression d'aller à la campagne pour faire mes courses...c'est sympa pour un parisien de voir un peu de verdure :-)
Posted by: Jeremie Berrebi (Zlio) | August 27, 2006 at 03:19 PM
Le fait que les promoteurs de shopping malls s'arrachent WFM montre à quel point le concept est fort et consensuel !
Posted by: Michel de Guilhermier | August 27, 2006 at 03:22 PM
est ce que l'on a en France des chaînes avec un tel pouvoir d'attraction ? ( dans la constitution de centres commerciaux ? )
je ne crois pas. (?)
la "négociation" serait plutôt dans le sens inverse: les chaînes payant pour profiter du pouvoir d'attraction du supermarché, tête de pont local...
comment as tu dégôté l'info jérémy? Bravo.
Posted by: gandon françois albert | August 27, 2006 at 04:01 PM
"1) Une politique du personnel unique. Whole Foods est basée sur la conviction que des salariés heureux font des clients heureux".
Hé bé vous voyez que vous apprenez !
Posted by: yves duel | August 27, 2006 at 05:37 PM
Merci Yves de vos contributions toujours fines et profondes !
Posted by: Michel de Guilhermier | August 27, 2006 at 07:10 PM
C'est une très belle société avec très certainement du potentiel qui est déjà bien intégré le cours...Elle ne devrait pas partir en PIPE demain...
Posted by: J. | August 27, 2006 at 10:04 PM
François-Albert> "comment as tu dégôté l'info jérémy?" en auditant les comptes de fournisseurs, entre autres, de Whole Foods.
Posted by: Jeremy Fain | August 27, 2006 at 10:28 PM
ça aide effectivement ... ;-)
Posted by: gandon françois albert | August 28, 2006 at 02:27 AM
Excellente analyse Michel. Pour du long terme (car comme le soulève J. le cours est élevé), ça ne me paraît pas risqué. Mais je ne suis pas comme toi, je n'ai pas encore réussi un coup avec du x100, ni même Photoways d'abord...
Une chose m'étonne, pourquoi n'as tu justement pas remis toit-même au pot de Photoways en 2001, quand tu t'es fait massivement dilué ?
Posted by: Fabien M | August 28, 2006 at 11:54 AM
Je trouve effectivement ton analyse extrêmement intéressante et je partage ton avis sur le potentiel de ce type de société. Cependant je trouve que tu sous estimes 2 points fondamentaux :
- La conjoncture est actuellement très favorable, les ménages américains disposent d’un pouvoir d’achat important grâce à la croissance des salaires et AU CREDIT (les américains vivent déjà au dessus de leur moyen) ; en cas de retournement économique, le remboursement des crédits des ménages étant incompressible, les américains devront réduire fortement leur consommation, les bio market seront fortement attaqués car les consommateurs se préoccuperont plus de l’image prix que de l’image qualité.
- Je trouve que tu sous-estimes très très fortement la puissance des retailers américains. Aujourd’hui Wal mart c’est 200Mds$ de CA, ils ouvrent des 10aines de magasins par jours. Si demain Wal mart décide de se lancer dans le bio Market en « pompant » le concept de cette société, vu la capacité financière du groupe ils leurs faudraient moins de 2ans pour rattraper WFM. S’il juge le marché très porteur il déclenche une guerre des prix, sacrifie leur marge pdt le tps nécessaire à TUER tous leurs concurrents.
Le seul moyen pour WFM de survivre est de se lancer dans une politique de croissance externe nationale voir internationale afin de renforcer sa central d’achat car acheter pour 5Mds de $ ou 200Mds de $ n’a rien à voir. Le pouvoir de négociation est clairement dans les mains d’un Wal Mart. Le non endettement de la société est un point très positif en vu d’une telle politique. Si WFM n’a pas doublé de taille en 2-3 ans je crains que WFM ne devienne qu’une simple proie pour un Géant retailer.
Posted by: Régis Freyd | August 29, 2006 at 02:03 PM
Régis, tu t'emballes !
Alors, un peu de logique :
- Walmart fait plus que 200Mds $ (en fait 250Mds) mais bien moins que WFMI dans son segment. D'ailleurs, sur le terrain, les prix de WFMI sont égaux ou inférieurs à ceux de Walmart quand les magasins sont en concurrence directe.
- Ils n'ouvrent pas une dizaine de magasins par jour, n'exagéront pas ! C'est plutôt 2 ou 3 !
- Bien sûr, en cas de retournement éco WFMI devra ponctuellement baisser ses prix et donc sans doute ses marges, mais c'est le cas de tout business et dans la vie, il y a des cycles, des hauts et des bas, mais ce qui compte, c'est la tendance long terme...
- Tu sous estimes largement le côté "image" de WFMI qui n'est pas qu'un distributeur de produits (ie "selling the invisible"). Avant que CArrefour ou Walmart dispose du 10ième de cette image positive, de l'eau va couler sous les ponts.
- Tu sous estimes totalement le rôle des hommes en distribution. La gestion de WFMI est exemplaire.
Bref, sur le papier tu pourrais avoir raison en ne regardant que la seule puissance financière de Walmart, sur le terrain c'est pas ça. Ton raisonnement, très générique, pourrait d'ailleurs s'appliquer à toute autre chaîne de distri puisque Walmart est un généraliste. Tu sembles in fine nier le concept de "category killer" face à des généralistes ?
Posted by: Michel de Guilhermier | August 29, 2006 at 02:13 PM
Sinon Fabien, ta question était passée à la trappe, à l'époque les sous étaient déja bloqués dans un investissement immobilier aux US...
Posted by: Michel de Guilhermier | August 29, 2006 at 02:16 PM
Je ne comprends pas que l'on compare autant Walmart et WFMI, pour moi Walmart est beaucoup moins orienté F&L (une bonne partie des magasins ne vend d'ailleurs aucun produit frais - je ne connais pas les proportions). Mais surtout, la cible n'est absolument pas la même selon moi, il suffit de visiter quelques Walmart et quelques Whole Foods pour le constater. (de toute façon dans les modes de consommations americaines et compte tenu des prix pratiqués, les F&L restent des produits upper middle-class selon moi aux US).
Un article à ce sujet (qui ne va pas dans ce sens) :
http://grist.org/comments/food/2006/08/23/buyers/index.html
J'acquiesce totalement à la perspective de développement des WFMI aux USA (énorme), mais je rajouterai aux limites de développement en Europe soulevés plus haut le fait que l'expérience client est selon moi, bien différente entre un magasin Bio français par exemple et un Whole foods : le français s'attend davantage selon moi à un magasin et un rayon F&L moins asceptisés. (est-ce comparable au retrait de Walmart d'Allemagne ?)
Posted by: YannR | August 31, 2006 at 10:43 AM
Oui Franck, il n'y a pas à comparer WFMI et WMT, car ça n'a rien à voir.
Et oui également, l'expansion européenne n'est pas simple. Trouver les emplacements et le bon sourcing seront des difficultés.
Posted by: Michel de Guilhermier | August 31, 2006 at 10:53 AM
Merci Michel pour ces infos de grande qualité !
As-t-on vraiment des signes de saturation du marché américains pour WFMI ? n'ont-ils vraiment comme solution pour garder cette croissance que de s'implanter à l'étranger ?
Posted by: tyler | November 04, 2006 at 09:34 PM
quid today ?
Posted by: TONY | May 17, 2010 at 05:17 PM