Chaque fois que je vois le visage de Christian Streiff, nouveau Président d'Airbus, ou lis son nom dans les journaux, j'ai un petit sourire intérieur complice !
Et avec les retards du jumbo'A380 (2 ans sur le plan initial quand même) et du plan de réduction des coûts en cours qui fait les gros titres, cela arrive souvent en ce moment !
Pourquoi ? Christian est comme moi Maître de Conférence à HEC Entrepreneurs et l'ironie veut que durant l'année scolaire 1998-1999, il avait encadré une mission de création d'un service de tirage de photos sur Internet !
Cette mission, qui s'inscrivait dans le cursus pédagogique classique, s'était finalement bien concrétisée par une création d'entreprise, avec pour nom Zeclic, qui était ainsi devenu concurrent de Photoways ! J'avais rencontré fin 1999 les 2 animateurs de la société, David Rozzio (que je revois toujours d'ailleurs à HEC Entrepreneurs) et Emmanuel Schoffler. Je leur avais proposé de rejoindre la naissante Photoways, au lieu de me concurrencer, mais leur esprit d'autonomie et d'indépendance en a voulu autrement, ce qui était tout à leur honneur.
Malheureusement, Zeclic n'a pas réussit à trouver les moyens de survivre les années maigres et a déposé son bilan en 2001.
Christian m'avait confié peu de temps après qu'il les avait prévenu, avant qu'ils ne se lancent, qu'ils avaient quand même 4 chances sur 5 de se planter...
Si ce ne fut bien sûr pas pour David et Emmanuel un succès financier, cette création a cependant indubitablement enrichi leur expérience. Une aventure entrepreneuriale menée avec conviction et passion ne peut que faire du bien si on sait reconnaître à temps qu'on est dans une impasse, tourner la page et rebondir sur autre chose ! Surtout quand on est jeune et qu'on démarre, on obère en rien sa "carrière", au contraire.
Paul et Boris (les fondateurs de Spartoo, mission d'HEC Entrepreneurs que j'avais encadrée en 2005) ne voyez pas de message caché pour vous dans ce post !
cela dit, se planter et avoir la tête basse c'est pas si facile que cela, même si c'est très "enrichissant sur le plan personnel"...
Mettez vous une seconde dans la tête du gars qui a planté son aventure (ou pas totalement réussi) et qui cherche un job salarié "normal".
Quoi qu'on en pense, la crédibilité en prend un coup, il faut repartir à 0, c'est assez difficile.
Posted by: paul troyer | October 09, 2006 at 11:30 AM
Pourquoi "se planter et avoir la tête basse" et pas "se planter en gardant la tête haute et fier de ce qui a été tenté" ?
Je ne suis pas du tout d'accord sur le fond, ce n'est pas l'échec en soi qui est un problème, c'est comment cet échec est arrivé et les leçons apprises de cet échec.
A mon avis, une telle philosophie frileuse (peur de ne pouvoir rebondir après un échec, peur de perdre sa crédibilité, etc) porte en elle les germes de l'échec.
Posted by: Michel de Guilhermier | October 09, 2006 at 11:35 AM