Ca bouge dans le retail français ! On l'apprend en effet ce matin, Bernard Arnault fait irruption en force chez Carrefour en prenant un peu moins de 10% du capital au côté du fond américain Colony, ce sans aucune concertation avec le 1er actionnaire, la famille Halley (13% environ).
On supputait un LBO, un de plus dans la distribution, sur une proie devenue attractive, cette option est maintenant écartée.
Colony étant un spécialiste de l'immobilier, on peut deviner le game plan, avec la sortie du périmètre de certains actifs immobiliers. Les comptes de nos distributeurs français ne sont d'ailleurs pas toujours facile à lire de par le rôle de l'immobilier qui fausse vraiment les comparaisons sur les performances opérationnelles.
Pour un retailer, posséder son immobilier c'est à la fois immobiliser un capital important qui rapporte peu, mais aussi un matelas de sécurité lors des cycles bas, ce qui peut aussi moins motiver à optimiser ce qui doit l'être.
Au moment ou Pinault pense plutôt lui à sortir de la distribution, Arnault s'y renforce. Avec déja Sephora, Le Bon Marché, la Samaritaine, Frank & Fils et DFS, cela lui fait un actif de plus dans ce secteur, actif dont il annonce qu'il est "stratégique" et que c'est pour le long terme.
On verra bien ce que recouvre le terme "stratégique" ! Bernard Arnault voudra peut-être aussi mettre de l'ordre dans Boostore, lui le pionnier de l'Internet de la 1ère vague (europ@web) et qui veut maintenant revenir en force avec ses marques sur le web.
Car ne nous trompons les marques, de tout univers, vont massivement investir le web, et découvrir tout l'intérêt d'avoir un accès direct aux consommateurs. Ce sera une vraie révolution.
Je l'ai déja souligné, ceux qui ont un avantage produit, quel qu'il soit (intrinsèque et/ou d'image), trouveront par le web une merveilleuse alternative aux contraintes du monde physique. Ceux qui n'en n'ont pas, vont devoir se confronter à des pressions sur les marges qui ne fera survivre que les plus gros. Ce sera essentiellement pour eux un jeu de course au volume et à la productivité.
Et pour le consommateur, c'est aussi une aubaine, c'est la perspective de trouver bien plus rapidement que dans le monde physique le produit spécifique de qualité qu'il cherche. Il n'est pas soumis au choix, forcément limité, que fait pour lui le distributeur de son quartier.
L'immobilier est d'ailleurs dans le secteur du PAP une arme dont profite deux acteurs majeurs : H&M et Zara. Leurs succès et leurs finances inhérentes leur permettent de truster les emplacements numéro 1, empéchant leurs concurrents (Mexx, Esprit, ... et de nombreux autres) de se développer sur des marchés qui leurs sont ouverts.
Il est évident que pour ces derniers marques, le Net est une ouverture exceptionnelle sur laquelle elles sont donc nettement en avance sur les premières !
Quand au VPCistes, leur seul drame en France est que leur clientèle provinciale, qui doit faire appel à eux depuis toujours pour des raisons géographiques, est pour l'instant plus proche des nouveaux succursalistes qui se sont rapprochés d'elle... que de du net qui est encore trop nouveau.
Posted by: Yann Rivoallan | March 11, 2007 at 06:37 PM
La clientèle du web est de plus en plus une clientèle de province qui ne trouve pas ce qu'elle cherche dans le retail physique, alors qu'à Paris et dans les grandes villes on trouve en général tout ce qu'on veut.
Posted by: Fabien | March 11, 2007 at 06:41 PM