C'était la réflexion que me faisait ce matin un de mes amis, grand avocat parisien. C'est certainement à nuancer, mais recouvre néanmoins une bonne part de vérité.
En ce qui me concerne, mes 3 derniers investissements ne m'ont par apporté ce que je souhaitais, non pas sur le plan financier, c'est neutre, mais sur le plan du fun et du partage, où là j'ai été carrément frustré, pour des raisons différentes à chaque fois cependant.
J'ai toujours soutenu que si la volonté est uniquement de "faire de l'argent", il y a d'autres moyens, plus efficaces et plus sûr que l'investissement de type "business angel". Ma philosophie est de participer de façon étroite à une aventure, pas uniquement de viser un TRI.
L'ami en question mettait lui en avant un autre argument, la position délicate du business angel face aux VCs qui vont rentrer aux tours ultérieurs. Et il est clair que ce sont eux qui vont dicter le pacte, mettre des clauses qui les protègent, voire fixer les niveaux de valorisation. Plus les besoins sont pressants voire vitaux, plus le rapport de force est en faveur des VCs. Et ayant les poches profondes, remettre au pot plus tard leur pose bien moins de problèmes qu'aux individus.
Finalement, coincés entre l'entrepreneur et les VCs, la position de l'angel minoritaire n'est vraiment pas confortable du tout.
Sa participation est risquée par définition (comme l'activité même du capital risque qui arrive très early stage, à un moment où le modèle est relativement incertain), soumise à des aleas extérieurs qu'il ne maîtrise pas du tout, difficilement voire non liquide, et il n'a que peu de leviers finalement sur la société, contrairement à l'entrepreneur et aux VCs.
En ce qui me concerne, après maintenant une bonne quinzaine d'investissements, je pense que je ne le ferais plus que de façon très exceptionnelle, et uniquement avec des entrepreneurs que je connais vraiment très bien et sur lequel j'ai pu faire une longue due diligence : honnêteté, ouverture d'esprit, compétences, pragmatisme, talents managériaux, vision, maîtrise des facteurs clés de succès du secteur, etc.
Bien entendu, si la due diligence sur l'homme est très positive et que l'on me soumet un plan qui évite la case VC sur les 3 années à venir, nous nous retrouvons là dans une configuration largement plus intéressante intrinsèquement !
Etre "angel", ça peut être très gratifiant, mais pour moi qui aime agir, commander et maîtriser un minimum les choses, c'est souvent frustrant !
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