C'était la nouvelle du week-end. Samedi après-midi, après 3 mois de lutte, de déclarations et de menaces, Microsoft a finalement officiellement décidé de retirer son offre sur Yahoo, sans même rehausser son prix d'achat.
Jerry Yang a gagné...
Mais gagné quoi au juste ?
On ne peut pas vraiment dire que Yahoo était sur une pente ascendante quand Microsoft a annoncé son offre, bien au contraire. Et sur le plan de sa market cap, au plus bas depuis 4 ans, et sur le plan de ses performances économiques, Yahoo perdait du terrain, reflet d'erreurs stratégiques et d'exécution face à un Google surpuissant et super efficace. Et ce n'est pas le retour comme CEO du co-fondateur qui avait inversé la tendance.
Que pince sans rire ce Jerry Yang, qui pouvait clamer haut et fort que l'offre de Microsoft sous-valorisait notoirement sa société alors qu'elle représentait 50% de mieux que le cours de Yahoo de l'époque, 40 fois les bénéfices de l'année et plus de 50 fois les bénéfices de l'exercice 2009...
Définitivement, non, l'avenir nous dira si je me trompe, mais je ne crois vraiment pas que les actionnaires de Yahoo puissent se réjouir du retrait de l'offre Microsoft. Il va en falloir du temps maintenant pour retrouver une telle valeur, si on la retrouve...
Au delà de Google, qui ne peut que se réjouir de l'échec de l'OPA de Microsoft, c'est surtout l'ego de Jerry Yang qui l'a emporté. Si j'étais actionnaire de Yahoo, je serais très déçu, au minimum, comme j'ai d'ailleurs pu l'être en 2005 quand une offre très généreuse sur Photoways n'a pas été accepté par les actionnaires majoritaires (supérieure à l'offre déja plus que convenable que j'ai reçue en juin 2007).
L'ego de Jerry Yang n'a réglé aucun problème. Yahoo étant toujours, et encore plus qu'avant sans doute, un géant de l'Internet fragile, en proie à une part de marché en forte baisse, les choses ne peuvent en rester là et quelqu'un - peut-être Microsoft - finira bien par racheter Yahoo, et sans doute à un prix inférieur à 31$/share. Je prends les paris !
Pour le très court terme, avec le retrait de l'offre Microsoft à 31$, l'action Yahoo doit se rapprocher de là où elle était en début d'année, soit vers les 20$ seulement...
L'ego, c'est bien, mais seulement s'il ne biaise pas la capacité de jugement et le réalisme...
Il est intéressant de noter que Yahoo ait pu résister à Microsoft. Est ce que le consommateur aurait été gagnant par ce rachat en créant ?
Posted by: MichelN | May 05, 2008 at 07:18 AM
Je ne suis pas actionnaire de Yahoo! alors, je me réjouis du fait que la transaction n'ait pas eu lieu!
Non, il est clair que le consommateur (internaute), mais aussi tous les entrepreneurs du web ne pouvaient se réjouir d'une concentration si grande "à la tête" du web. Un duopôle (ou presque) sur tout un tas d'activités clés du net (emails, moteurs de recherche, publicité, messageries instantanées, ...) n'aurait été bon personne!
En revanche, comme Michel, le fait qu'il soit -encore?- trois ne rend pas Yahoo! plus solide et/ou résistant ... il y a fort à parier que la guerre n'est pas terminée!
Posted by: Julien | May 05, 2008 at 08:03 AM
Quoi qu'entre un quasi monopole et un duopole avec 2 acteurs qui ne s'aiment pas, ce dernier est préférable, et pour le consommateur, et pour les entreprises clientes.
Un peu plus de concurrence dans les liens sponsorisés ne ferait pas de mal non ?
Posted by: Michel de Guilhermier | May 05, 2008 at 08:20 AM
Bonjour, ce n'est plus de l'ego à ce niveau là...c'est de l'affect ce qui est à mon sens beaucoup plus grave et impardonnable de la part de J Yang....Ne voir dans MS que le diable l'a poussé à sacrifier beaucoup...
Posted by: Filmail | May 05, 2008 at 03:52 PM
Ce n'est pas de que de l'ego. Yahoo a encore beaucoup de cartes a jouer.
Posted by: Edwin Khodabakchian | May 05, 2008 at 07:12 PM