Un décrochage du Dow Jones de 400 points et plus de 3%, ça ne se voit pas tous les jours. De fait, c'est la 8ième plus forte baisse de l'histoire en nombre de points.
A l'origine de tout cela, le prix du pétrole qui n'arrête pas de grimper - il a fait hier un bond de 10$ à 138$ le barril -et qui devrait atteindre bientôt 150$, niveau inimaginable il n'y a ne serait-ce qu'un an.
A court terme, ce n'est certes pas une bonne nouvelle mais, comme toujours, je reste fondamentalement un incorrigible optimiste ! L'économie se cherche - et finit toujours par trouver, fut-ce au bout de plusieurs années - de nouveaux équilibres et s'invente constamment de nouvelles façons d'opérer.
3 grands facteurs génériques viennent influer et créer un nouvel équilibre : modification de l'offre, modification de la demande, substitution.
- Les "cleantechs" et les énergies alternatives, très en vogue actuellement (combien de projet d'éoliennes je vois passer en ce moment !), vont certainement se développer encore plus vite. A ce propos, si la France ne s'était pas massivement dotée de centrales nucléaires - qui produisent 80% de l'électricité consommée (n'est-)ce pas Sarko et Sego !) - on serait dans une situation économique bien pire.
- Un baril à 150$ rend économiquement exploitable certains gisements qui ne l'étaient pas (notamment offshore), augmentant ainsi l'offre et faisant pression à la baisse sur le prix.
- Les consommateurs modifient leurs habitudes et diminuent la demande. On réfléchira 2 fois attention avant de prendre sa voiture et on se portera ensuite vers les modèles les plus efficaces (by the way, Porsche est bien meilleur qu'Aston Martin, sans doute une des pires marques performances/consommation). Aux US, dans certaines agglomérations, les transports en commun ont parfois vu leur fréquentation augmenter de plus de 30% depuis quelques mois. La visio-conférence se développera et limitera les business trips en avion. Et comme l'évoquait notre brave ministre, on prendra le vélo...
Au niveau des marchés financiers, après la crise des sub-primes de l'été dernier - qui n'est pas achevée - nous voila dans une période de ralentissement économique dans le monde occidentale, doublée d'un fort renchérissement du prix des matières 1ères.
Malgré tout, dans ce contexte difficile, il reste de nombreux îlots de croissance : certains retailers continuent toujours de fortement croitre (Coach et Whole Foods ont par exemple des comps y o y de 5 à 6%), l'e-commerce croît 5 à 6 fois plus vite que l'économie en général, et les modèles "disruptifs" continuent d'exploser (ie VistaPrint qui révolutionne l'imprimerie en petites séries est en croissance de 50%).
Le media internet est d'ailleurs intrinsèquement un media disruptif, permettant aux producteurs possédant un fort avantage concurrentiel produit de trouver rapidement un vaste marché, en court-circuitant les réseaux traditionnels de distribution.
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