Ca y est, le quatuor final est maintenant bouclé, et nous aurons des élections américaines particulièrement intéressantes et historiques.
A noter que le choix du Vice-Président, pour les 2 candidats, est un exercice extrêmement difficile et délicat, il faut peser et soupeser tous les paramètres, ce qu'il peut apporter comme complémentarités, mais également les risques associés à la personne.
Côté Démocrate, un charismatique et inspirationnel jeune candidat noir de 47 ans (1ère fois qu'un afro-américain arrive à ce stade), Barack Obama, choisissant comme co-listier un vieux routard de la politique de 66 ans (35 ans sénateur !), Joe Biden, expert en affaires étrangères (Pdt du Comité des Affaires Etrangères du Sénat). Ca me paraît un choix finalement très logique, rationnel, et sans surprise, Biden était favori : l'expérience de l'un venant compléter l'inspirationnel de l'autre.
- Côté Républicain, John McCain, vieux conservateur de 72 ans, tough guy et héros de guerre, issu d'une lignée de militaires élevés dans la responsabilité du devoir, qui se choisit à la surprise générale un "outsider", une jeune et très inexpérimentée partenaire de 44 ans, Sarah Palin (mère de 5 enfants, dont l'un partira en Irak le 11 septembre), gouverneur de l'Alaska depuis juste 2 ans, et auparavant maire d'une petite ville de 10,000 habitants ! Même dans le camp Républicain il y a eu des grincements de dents à l'annonce de ce choix. C'est la 2ième fois seulement qu'une femme est candidate Vice-Président, la 1ère ayant été la Démocrate Géraldine Ferraro en 1984 (qui a cette année soutenu Hillary Clinton). Sarah Palin est une battante (surnom de "Barracuda", gagné lors de ses années de basket en compétition), toujours très sportive (elle courait 15km/jour avant la naissance de son dernier bébé il y a quelques mois), superbe oratrice, et elle a beaucoup de charme. Par ailleurs, alors que McCain a essuyé des critiques sur ses nombreuses résidences (son épouse Cindy jouit d'une grosse fortune familiale), Sarah Palin est une femme simple sillonnant l'Alaska non pas en jet privé comme son prédécesseur (qu'elle a battu aux élections de gouverneur) mais en compagnie régulière ou dans sa Volkswagen Jetta, chasse, pêche, fait de la motoneige, etc. La personne amène donc avec elle un grand nombre d'atouts et de qualités intrinsèquement, elle m'inspire plus que McCain d'ailleurs, mais le choix de ce dernier, même s'il s'associe une précieuse carte féminine, un atout charme et un atout jeunesse, apparaît comme un pari audacieux, futé, mais aussi risqué. L'histoire dira finalement si, en prenant quelque part le pendant féminin de Barack Obama (sur certain côtés), c'était un choix génial ou désastreux. Pour le moins, c'est particulièrement intéressant.
Au delà de la personnalité des candidats eux-mêmes - je n'ai jamais caché que je préférais largement Barack Obama - le ticket Démocrate me paraît à ce stade globalement plus crédible et plus fort que le ticket Républicain.
On verra le 1er sondage qui sortira suite aux choix des co-listiers (Sarah Palin ne date que d'hier 29 août). On est cependant à 2 mois des élections (4 novembre), il peut encore se passer beaucoup de choses.
Poutine s'est d'ailleurs mis à insinuer que le conflit en Georgie avait été initié par un candidat à l'élection américaine que cela arrangeait. Avant que Barack Obama ne choisisse Joe Biden, il est clair que des tensions internationales auraient mis en avant McCain, son expérience militaire et son conservatisme.
Avec ce choix surprise de McCain, on aura ainsi quoi qu'il arrive une grande première aux US : soit un noir Président, soit une femme Vice-Présidente. Et dans les 2 cas, c'est très bien comme ça, les américains font preuve d'une superbe ouverture et d'une modernité d'esprit.
En définitive, je crois que ça va être serré et qu'il n'y aura pas plus de 2 points d'écart entre les 2 candidats. Le charisme et l'inspirationel d'Obama, complémenté par l'expérience en affaires étrangères de Biden, s'opposant au droit et patriote McCain qui s'est allié à une jeune femme charmante, brillante, punchy et réformatrice, mais vraiment novice !
Le charisme et l'élan d'Obama font quasiment l'unanimité à l'international, mais souvenons nous qu'en 2004, le "patriote" Bush, tant décrié à l'étranger, fut réélu très facilement devant John Kerry, bien plus apprécié à l'international. Les critères des américains sont clairement différents des nôtres.
Election plus passionnante que jamais, donc. Il va falloir que je refasse un tour à New York en octobre !
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