Le PIB de la France a reculé de 0,3% au 2ième trimestre.
Si notre Ministre de l'Economie affiche un certain optimisme pour le futur, rappelant que techniquement on ne parle de récession qu'après 2 trimestres consécutifs de baisse du PIB, moi je suis convaincu que le 3ième trimestre sera aussi négatif. La consommation des ménages est totalement en berne, on le voit notamment pour les vacances dans le sud de la France où les dépenses discrétionnaires ont été slashées.
Plutôt que de jouer à l'autruche - ou cacher les réalités, il vaut mieux y faire face et voir comment tenter d'améliorer la situation. Ce n'est pas simple, car le ralentissement touche l'ensemble des pays industrialisés.
En France, j'ai senti une cassure assez nette non pas au 1er trimestre mais plutôt au milieu du 2ième trimestre. Et ça devrait continuer au 3ième et peut-être même au 4ième. Je discute avec beaucoup de marques et visiblement juillet fut mauvais...
Que, comme l'avance Christine Lagarde, les fondamentaux de l'économie française soient sains et que nous avons du ressort est une chose, mais je pense que vu la force de la contraction qui nous a touché au milieu du 2ième trimestre, les phénomènes régulateurs ne se mettront en place immédiatement.
La réalité est aussi que les Etats-Unis qui sont rentrés avant nous dans la crise, en ressortiront je pense avant, même si chez eux aussi la consommation des ménages - gros facteur de croissance de l'économie - est également sérieusement affectée. Au niveau de la distribution, il n'y a guère que Walmart, bénéficiant d'une image "low cost + excellent value" et d'une superbe position concurrentielle qui s'en tire relativement bien et a ainsi relevé hier ses prévisions pour l'ensemble de 2008.
Etre dans un contexte macro de récession ou de croissance effrénée est simplement au niveau des entreprises une donnée à prendre en compte et, surtout, à anticiper.
On peut très bien réussir en phase de récession : si on a les ressources humaines et surtout financières, le bon positionnement, la bonne stratégie, un contexte économique difficile peut finalement s'avérer être une opportunité pour se développer, et peut aussi éliminer d'un marché les concurrents les plus faibles.
Enfin, psychologiquement, connaître une crise difficile à un moment donné de son existence, que ce soit pour une personne ou une entreprise, apprend l'humilité, incite à se remettre en cause, voire à se réinventer, ce qui n'est jamais une mauvaise chose. Les entreprises qui ont toujours connu le succès sans jamais avoir à gérer une récession sont parfois enfermées dans des certitudes et une certaine arrogance qui pourraient leur jouer des tours un jour...
Apparemment, le gros problème vient de l'automobile. Je n'ai pas les chiffres mais cela me semble logique, nous vendons de plus en plus de petites voitures (les bonus/malus accélérant ce phénomène), hors les petites voitures françaises sont produites en majorité à l'étranger, les voitures produites en France se vendent mal, la dernière Laguna a du mal à se vendre (comme quoi les gens ont du goût....)
Les coûts du pétrole ont également du avoir un impact psychologique très important sur la consommation.
La crise peut en effet avoir un effet positif, mettant les dirigeants et le vox populis au pied du mur pour bouger, reformer et re-dynamiser. We can do it.
Posted by: Hubert | August 15, 2008 at 10:06 PM
Techniquement Lagarde a raison on est pas en récession.
La récession est surtout pour l'instant dans la tête des gens avec une chaine comme France3 qui ne sait pas faire un journal d'actualités l'été sans parler chaque jour du problème du "pouvoir d'achat".
N'oublions pas comme les journalistes de France 3 que le mental comme pour le sport a un rôle très important à jouer dans l'économie et il n'est donc pas nécessaire de rajouter de l'huile sur le feu si on veut éviter la récession. Concentrons nous sur ce qui marche comme les ventes de l'Apple 3G...qui est l'illustration des nouveaux arbitrages des consommateurs moins visibles mais pas moins réels.
Posted by: MichelN | August 16, 2008 at 09:27 AM
Oui, c'est vrai, le mental est important, mais il faut aussi avoir une grosse dose de réalisme et de pragmatisme quand on gère une société, afin de prendre les mesures qui s'imposent en fonction du contexte.
Posted by: Michel de Guilhermier | August 16, 2008 at 09:31 AM