Je dinais hier soir avec un ami de longue date, au brillant parcours professionnel, Grande Ecole, prestigieux MBA américain, conseil en stratégie, puis blue chips de la Grande Conso à l'international et en France.
A la quarantaine, une envie de devenir entrepreneur, il rachète une société via un LBO.
Bien évidemment, c'est dur : ça l'est actuellement pour tout le monde, mais dans un contexte de LBO où il y a une dette fixe à rembourser, c'est encore moins simple.
Quelques quotes : "je n'imaginais pas à quel point ce serait dur", "je ne débranche jamais". Et une autre sur laquelle je voudrais revenir : "j'aurais peut-être du faire ça bien avant".
Je pense en effet que 20 ans en tant que cadre manager au sein de grandes sociétés ne préparent pas à la vie d'entrepreneur, où le quotidien c'est une implication totale et de prendre des coups en direct.
Des coups, on peut bien sûr aussi les prendre dans une organisation, on peut ne pas avoir la promotion qu'on veut, on peut avoir des remontrances, on peut au pire se fait licencier, mais c'est in fine moins grave, rien de dramatique la plupart du temps. Et dans la cadre d'un licenciement, le package de départ est parfois une très bonne affaire, et il y a aussi les ASSEDIC derrière.
En tant qu'entrepreneur, c'est le patrimoine personnel qui est en jeu (et souvent en très grande partie), bien souvent il n'y a aucun parachute financier (pas d'ASSEDIC) et, surtout, il y a le poids psychologique de la perspective de l'échec, qu'on ne peut prendre qu'à titre très personnel. Le "ils m'ont licencié" n'a pas autant d'impact et d'importance à titre personnel que le "j'ai du me mettre en dépôt de bilan", "j'ai échoué", etc.
Il me semble évident que plus on passe du temps dans le confort (parfois relatif) d'une grande organisation, moins on est psychologiquement paré à encaisser les coups qu'on reçoit tous les jours en tant qu'entrepreneur. In fine, c'est vraiment du ressort du psychologique, les coups ne sont pas important en eux-mêmes, c'est comment on les encaisse qui compte.
Par ailleurs, les grandes sociétés ont souvent des modèles bien rodés, on demande au manager avant tout... de savoir bien manager, gérer le personnel, couper éventuellement les coûts, pas forcément d'être hyper flexible, à l'affût de tout, se remettre tous les matins en question et prêt à devoir repositionner une société.
Et de fait, il vaut mieux se préparer et s'habituer à tout cela jeune plutôt qu'à 45 ans et 20 ans de confort et certitudes "corporate", et des salaires à 5 chiffres...
Pour ma part, après 9 ans de bons et loyaux services chez les autres (Bain &Co, Dole Food et PepsiCo), en 1995, à 33 ans, j'ai passé le pas en rachetant ma 1ère société (Provifruits, réseau de 40 magasins environ), et je ne regrette pas. Ca m'a endurci assez jeune !
A la création de Burlington en 1998, mon cabinet de conseil stratégique en LBO, j'ai du en partant de 0 prendre mon bâton de pélerin et convaincre les fonds de me faire confiance, ce qui n'était pas évident du tout au départ, j'avais l'énergie et la tenacité pour semer et attendre patiemment. En 1999, après une année 1998 difficile et des vaches maigres, Burlington était leader sur son marché avec de prestigieux clients dans le monde du Private Equity parisien.
Puis Photoways - en parallèle à partir de 1999 - qui ne fut pas un long fleuve tranquille, et même extrêmement dur fin 2000 et début 2001, quand le spectre du dépôt de bilan me guettait en permanence, je savais encaisser, faire des sacrifices, rester serein et garder le cap dans l'adversité. Dés 2003 nous devenions leader du marché, réalisant bien plus de CA que des concurrents qui étaient bien devant 1 ou 2 ans auparavant (Photoreflex, Pixum, etc).
HEC Entrepreneurs est d'ailleurs une excellente préparation, car au delà des outils techniques de l'entrepreneur, elle met l'accent sur les aspects psychologiques. Robert Papin, qui a tant fait pour HEC Entrepreneurs, était d'ailleurs un véritable maître en la matière. Il avait l'habitude de dire "prenez des baffes durant votre année ici, ca vous habituera". Une sacré accélération des aptitudes psychologiques à avoir dans sa vie d'entrepreneurs. Et ça m'a maintes fois servi plus tard.
Alors, jeunes amis, actuellement ce n'est pas facile, l'économie est en contraction, mais c'est bien maintenant qu'il faut se lancer si vous vous sentez une âme d'entrepreneur et en avez aussi les qualités psychologiques (et un peu techniques quand même aussi) !
En vrac, capacité à encaisser, à rebondir, énergie positive, tenacité, abnégation, sens du sacrifice...
Life aint about how hard you hit. Its about how hard you can get it and keep moving forward!
Posted by: BB | December 17, 2008 at 10:29 AM
Life aint about how hard you can hit. It's about how hard you can get hit and keep moving forward!
Posted by: BB | December 17, 2008 at 10:38 AM
Pour celui qui a de l'expérience mais aussi et surtout du cash, c'est le moment d'entreprendre, je suis d'accord avec vous, mais pour "le jeune" pour qui, de façon générale, ce n'est pas le cas, le contexte actuel au niveau du financement de projets n'est pas des plus favorables..
Mais il y en aura toujours qui arriveront à monter de belles petites boites (Spartoo) avec un crédit étudiant et qui ont pris, à un moment ou à un autre, le risque d'entreprendre et, corrélativement, de faire une croix sur une belle carrière "corporate", tout n'est qu'histoire de tripes..
Comme le disait Steve Jobs, "Soyez insatiables, soyez fous".
Posted by: Julien Combeau | December 17, 2008 at 11:54 AM
Comme dirait Mark Twain : "Dans vingt ans, vous serez plus déçu des choses que vous n'avez pas faites que de celles que vous avez accomplies."
Mais je ne suis pas sûr que l'age pour entreprendre joue beaucoup, à 20 ans ou à 40. A 20, on ne sait rien, à 40, on peut être sclérosé d'une carrière trop bien huilée.
Tout est à mon avis dans l'envie et la volonté d'arriver à son but : et quand on entreprend, c'est souvent pour des buts très différents, selon chacun...
Oliv' from Energy Trip.
ps: en tout cas Michel, très bon post (une fois de +), et comme dirait Alex Supertramp, "l'important n'est pas d'être fort, mais de se sentir fort"...
Posted by: Oliv' | December 17, 2008 at 01:26 PM
Excellent post. Je rajouterai : la capacité à encaisser "en gardant la capacité d'exécution et de vision".
Un vrai entrepreneur encaisse, et même cela multiplie sa capacité d'exécution. La vraie difficulté me parait être de préserver la vision. Poser les valeurs, les grandes lignes des 3 prochaines années, de façon claire et simple pour se les rappeler même quand "ça avoine" (on est en plein Venddée Globe!), là est me semble-t-il l'effort clé à faire avant de démarrer. Après, c'est vite "too late".
A quel âge se lancer?? La connaissance intime du marché me parait fondamentale, et une vision différentiante.
Posted by: Jean-Denis | December 17, 2008 at 02:06 PM
Bonjour
En effet un très bel encouragement fait aux entrepreneurs. J'invite tous ceux qui sont sur le point de se lancer à prendre connaissance d'un concours créé par SFR et les villes de Nantes, Bordeaux et Toulouse. Il s'agit du concours "Jeunes Talents Innovation - Mes idées se réalisent pour la ville”.
Au travers de ce concours national, SFR souhaite soutenir les porteurs de projets innovants qui utilisent les NTIC pour améliorer le quotidien de toute une ville.
Plus d'informations sur les modalités d'inscription sur : www.jeunestalentsinnovation.fr
Bonne chance à tous !
Posted by: Sophie | December 17, 2008 at 02:52 PM
Billet agréable à lire ... je rajouterai que dans les grandes boites on est habitué à prendre le téléphone pour faire faire tout plein de choses. Dans une plus petite il faut faire pas mal de choses soi même (j'ai retenu d'une boutade d'un entrepreneur qui disait que la 1er qualité était de savoir monter un meuble ikéa ;-)).
PS : sur les secteurs a regarder pour entreprendre je citerai une de tes notes :
"si l'aventure Photoways devait se terminer pour une raison ou une autre, je chercherais immédiatement un marché déja bien mature, aux produits/services plutôt simples dans lequel j'analyse que les relations clients sont globalement négligées ou très imparfaites, source de frustration voire d'éxaspération, et monterait alors un business autour d'un investissement fort dans la relation client, quitte à sous-traiter la production ailleurs."
C'est dans cette direction qu'il faut chercher ... et il y a pas mal de secteurs :-)
Posted by: Laurent Bervas | December 17, 2008 at 04:13 PM
et en plus de toutes les qualités à avoir, je rajouterai deux points très importants/indispensables : trésorerie & réseau !
Posted by: Thierry Verrecchia | December 17, 2008 at 04:16 PM
Laurent,
Et ben, faut remonter loin pour trouver ce post. Ca fait plus de 2 ans que Photoways est terminée en effet !!
En effet, c'est encore et toujours de parfaite actualité...
Posted by: Michel de Guilhermier | December 17, 2008 at 04:19 PM
@Michel
L'année de ton billet ? 2004 !
J'y rajouterai une petite touche personnelle :
La crise va forcer de nombreux secteurs à se restructurer et l'économie des coûts sera au centre des problématiques des clients. L'informatique (Internet mais aussi les outils de CRM) sera plus que jamais la clef des futur Business à mettre en place. Tout ne deviendra pas "e-quelque-chose" mais le succes reposera sur le reenginiering des process au juste cout.
Entrepreneur, si vous n'êtes par compétent dans le domaine des technologies associez avec des gens qui ont cette compétence - le CTO (Chef Technologie Officer) est à mon avis un poste central ...
"Informaticiens", devenez entrepreneur ...
Posted by: Laurent Bervas | December 17, 2008 at 05:47 PM
La difficulté des derniers lbo, c'est qu'ils deviennent trop tendus en terme de remonté de cash/ échéance de remboursement de la dette senior. Il n'y a pas que le "dépôt de bilan" pour restructurer un montage LBO. Une procédure de CCSF, pour les dettes publiques, ou une procédure de mandat ad hoc ou de conciliation, permettra le plus souvent, lorsque la procédure est initiée suffisamment en amont, de dégager de la tréso et de restaurer une rentabilité
Posted by: vince | December 17, 2008 at 06:31 PM
J'ai suivi le meme parcours que toi, après 9 ans 'au chaud chez accenture', je me suis lancé pour prendre qques coups.
Je dirai que ce n'est pas tant l'age que le confort et 'l'effet domino' qui consiste à augmenter son niveau de vie comme salarié à un tel niveau que revenir en arrière devient difficile (crédit immo, train de vie...). Prendre des risques devient alors plus difficile, surtout si l'on a une famille à charge. Apres c'est une question de choix (ou parfois de non-choix).
Il est vrai, en revanche, que c'est un bon moment pour se lancer : les candidats vont etre plus rares...
Posted by: Gilles | December 17, 2008 at 06:38 PM
"j'ai du me mettre en dépôt de bilan" est encore moins difficile je trouve que le simple "j'ai échoué". Dans une grande boîte on trouve toujours une excuse pour un projet qui flanche. Dans sa propre boîte, on ne le doit qu'à soi-même ... Accepter l'échec est plus facile a dire qu'à faire.
Mais comme tu le dis, rebondir et rester serein sont à mon avis (et avec mes maigres 2 ans d'exp sur mon premier projet) les qualités les plus nécessaires !
@Olive: Mark Twain aurait même pu rajouter qu'on sera plus fier d'avoir essayé même si on a raté, que de ne pas avoir essayé du tout!
Posted by: Laurent Kretz | December 17, 2008 at 06:43 PM
@Laurent : ce cher Mark Twain a également dit "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !"
Oliv' from Energy Trip
Posted by: Oliv' | December 17, 2008 at 06:57 PM
Avant de se lancer il faut également bien se connaitre : soit l'on possède le gène "entrepreneur" (ex : Charles Beigbeder, Marc Simonicini...) soit celui de "cadre manager" (ex : Carlos Ghosn)
A priori un cadre manager de 40 ans ou plus qui a travaillé entre 10 et 15 ans en tant que cadre, si il ne s'est pas lancé plus tôt, c'est sans doute parce qu'il ne possède pas le gène entrepreneur. Dans ces conditions, il vaut sans doute mieux rester cadre, quitte à tenter de changer de société afin de pouvoir se lancer de nouveaux défis.
Posted by: florent | December 17, 2008 at 08:44 PM
Hec Entrepreneurs ? ca peut s'apprendre dans une école, le métier d'entrepreneur ? En France on a plus le goût des diplômes que du risque semble t-il ! Tu as raison de vouloir lancer un programme de coaching accélérateur sur le terrain.
Posted by: MichelN | December 17, 2008 at 10:06 PM
@Michel, HEC Entrepreneurs donne bien d'excellentes bases techniques et psychologiques à ceux qui ont envie d'entreprendre...
Posted by: Michel de Guilhermier | December 17, 2008 at 10:09 PM
@Gilles, je viens de t'envoyer un mail...au cas où tu repasses sur le blog et que tu ne le reçois pas...faut qu'on essaye de se voir...
Posted by: Michel de Guilhermier | December 17, 2008 at 10:40 PM
Tout à fait d'accord sur le fait qu'entreprendre tard doit être extremement difficile. Une fois qu'on s'est "embourgeoisé" avec un gros salaire, difficile de revenir en arrière et de faire prendre des risques à soi et à sa famille.
Personellement, je suis tombé dans l'excés inverse ; première boite en sortie d'école d'ingénieur qui ne préparait pas vraiment à l'entreprenariat, un semi echec, deuxième boite 2 ans après qui elle a vraiment marché et a été revendue à un groupe coté 10 ans après sa création.
Les baffes, les revirements de situation, on en prend plein la tête surtout quand on ne maitrise qu'une partie de la vie de l'entreprise (en l'occurence la technique) à la sortie de l'école. D'un autre côté, on sort de la vie d'étudiant avec des besoins financiers très faibles et beaucoup de temps à consacrer.
L'élément clé est de connaître ses limites et de savoir s'entourer. C'est pas facile et faut avoir un peu de chance pour tomber sur les bonnes personnes.
Si tu montes un accélérateur en France, il faudra veiller à ce que tes jeunes poulains prennent un minimum de baffes, mais pas trop.
Posted by: Laurent | December 17, 2008 at 11:36 PM
Laurent, entièrement d'accord.
On pourrait écrire des chapitres entier sur le thème "entreprendre" et tout ce que cela demande...
Je voulais simplement dans ce post insister sur l'aspect psychologique de l'encaissement des coups, et sur le fait que plus on passe du temps au sein de l'environnement stable et confortable d'une grande société, moins on pourra assumer la vie trépidante de l'entrepreneur, ses nombreux combats et ses baffes du quotidien !
Posted by: Michel de Guilhermier | December 17, 2008 at 11:47 PM
En fait, je pourrais résumer de la façon suivante : si on a pas appris à prendre et encaisser des coups jeune, c'est pas à 45 ans qu'on va pourvoir apprendre.
C'est valable pour l'entreprenariat comme beaucoup d'autres domaines. Celui qui se prend pour la première fois de sa vie une grande claque à 50 ans (quelque soit cette claque), saura beaucoup moins bien l'assumer et rebondir que celui qui en a reçu plus jeune.
Olivier, oui, comme j'ai souvent déja dit ici, je rêve de monter un programme de coaching de jeunes entrepreneurs. Aux US, il y a déja des programmes d'accélération de grande qualité et j'aurais bien envie de faire un Accélérateur ici en France. Mais là, avec Inspirational Stores, c'est compliqué !
Plus tard sans doute.
Posted by: Michel de Guilhermier | December 17, 2008 at 11:51 PM
@laurent: *s'entourer* c'est effectivement clef, et c'est (pour moi en tout cas) le plus effrayant....
c'est pire qu'un mariage puisque monter une boître c'est, par définition, une épreuve difficile et houleuse ...
@michel: un post pour parler de ce sujet précis par rapport à ton expérience? ;)
Posted by: Laurent Kretz | December 18, 2008 at 12:22 AM
Encore une fois Mr De Guilhermier bravo pour votre article (Votre empathie me surprend à chaque fois), moi même jeune créateur d'entreprise j'ai souhaité y apporter mon expérience et ma vision, peut-être voudrez vous le lire.
Posted by: nicolas dochter | December 18, 2008 at 10:18 AM
Post tellement vrai !
Allez les jeunes, on remonte ses manches et on tente. Tant pis pour le grand nom sur le CV, mieux vaut se prendre quelques claques et apprendre comment les éviter la prochaine fois !!
Thx Michel :D
Posted by: Guilhem | December 19, 2008 at 07:15 PM
La pression et sans doute le poids du management dans les grands comptes poussent de plus en plus de cadres (voir supp) à entreprendre.
Mon entourage compte près d'une dizaine "d'essaimés" cette année : c'est la première fois.
Je suis heureux de voir tant de nouveaux entrepreneurs mais à la fois un peu inquiet pour eux. Et ce pour toutes les raisons que tu évoques dans ton billet que je partage profondément.
Posted by: Eric Blot | December 20, 2008 at 02:04 PM
Excellent retour d'expérience avec un bémol. Il n'y a pas d'âge pour entreprendre. Au final on trouve seulement des êtres passionnés, éclairés par un brin de folie. Isn't it ?
Posted by: Matthieu | December 22, 2008 at 12:57 PM
Michel, super post. Tu devrais vraiment monter un programme de coaching et d'accélération des compétences psychologiques à avoir en tant qu'entrepreneur. Tu en sauverais plus d'un.
Olivier
Posted by: Olivier | December 23, 2008 at 10:47 PM
Merci pour ce post.
justement, je suis un jeune entrepreneur de "presque 20 ans". Je souhaite rejoindre HEC entrepreneur, mais j'aimerai avoir des avis sur ce MS.
je sollicite donc les lecteurs qui auraient suivi ou suivraient cette formation. Je vous invite à me contacter si vous souhaitez faire une bonne action.
Au plaisir,
Manuel
Posted by: Manuel | May 05, 2010 at 06:42 PM
A propos d'hec entrepreneurs quel dommage que ce soit devenue uniquement un moyen pour hec de récupérer de l'argent et que ce soit dirigé par des gens qui n'ont ni la vision ni l'énergie de Papin et qui montrent seulement l'aspect levée de fonds et jamais vente ou débrouille
Posted by: Marie T | May 03, 2012 at 08:12 AM
Oui, je ne suis plus vraiment en ligne avec HEC Entrepreneurs...
Posted by: Michel de Guilhermier | May 03, 2012 at 08:22 AM