En 1999-2000, de nombreuses entreprises internet et technologiques, avec des CA faibles et des pertes parfois abyssales, atteignaient en Bourse des niveaux de valorisation stratosphériques. On expliquait alors qu'on était dans un nouveau paradigme...On a vu le paradigme !
En 2006-2007, 7 ans plus tard, rebelote, tout montait allègrement, les matières premières, l'immobilier, les valeurs en Bourse, les marchés émergents et, pour nous consommateurs, le prix des produits, notamment haut de gamme. Bien entendu, c'était justifié, il y avait une explication pour tout. Les medias s'étant fait comme toujours l'écho de ceux qui avaient un intérêt à justifier ces hausses et ces prix élevés.
Aujourd'hui, et pour de nombreux mois encore, c'est la crise, violente, qui se manifeste par une brutale diminution de la valeur des actifs et une baisse importante de la consommation, surtout pour les produits discrétionnaires.
Je suis incapable de me prononcer sur l'amplitude de cette crise, je ne me risquerais pas non plus à pronostiquer sa durée, mais je suis convaincu qu'elle va in fine induire - du moins pour les années à venir - un profond changement de comportement et une réflexion fondamentale sur la valeur des choses, le prix des biens, des produits de consommation, des actifs financiers comme immobiliers, etc.
Je ne crois pas qu'il ne s'agisse que d'une diminution ponctuelle et passagère de la consommation, je crois au contraire que cette crise est le catalyste qui amorce un réajustement fondamental du prix des choses.
Quand on est dans une crise de cette ampleur, à titre indicatif ce devrait être la 1ère fois en 40 ans aux US que les ventes de détail chuteront pour la période des fêtes, on ne peut que se dire que c'est grave.
Pour revenir sur les marques et le retail, certains vont ainsi devoir travailler dur à justifier parfois...l'injustifiable, c'est-à-dire des premiums trop élevés, non étayés par une vraie qualité fortement différençiante, une image réellement exceptionnelle faite d'un héritage unique et d'une vraie rareté, un avantage concurrentiel indéniable, etc.
De nouveau, et plus que jamais, il va falloir bénéficier d'un positionnement parfaitement clair dans l'esprit du consommateur, et assez peu de marques au final peuvent aujourd'hui s'en prévaloir.
On sort toujours d'une crise, tôt ou tard. Mais à chaque fois c'est pareil, à la sortie, les choses, les acteurs, les rapports de force, etc, ne sont plus les mêmes qu'à l'entrée. Les crises permettent à des acteurs mieux armés, répondant plus efficacement aux nouveaux besoins qui se font jour, de mieux performer, se créer ou se renforcer, et supplanter ceux qui ne sauraient ou ne pourraient pas évoluer.
L'e-commerce, de par l'efficacité même de ce canal à de nombreux niveaux (efficacité du marketing d'acquisition, diminution du coût global de la distribution aux clients finaux, convenience et possibilité de comparaison pour le consommateur, etc) est parfaitement adapté à la crise que nous traversons actuellement et qui porte aussi , comme je le mettais plus haut, sur la valeur perçue des produits.
Ainsi, pour revenir sur Inspirational Stores et son métier, l'e-commerce, je suis convaincu de plusieurs choses :
- L'e-commerce est, de par sa nature même, assez disruptif. On a ainsi vu plusieurs grands acteurs du retail physique, dans de nombreux domaines, se faire tailler des croupières par des pure players.
- Nous n'avons fait qu'effleurer son aspect disruptif. Certes, quelques grands acteurs, comme Amazon, sont maintenant solidement établis, mais je pense qu'on peut aller encore beaucoup plus loin dans la transformation de la chaîne de valeur.
- C'est sans doute maintenant, avec la crise, que les choses sérieuses vont commencer. Parce que c'est par nature que les crises mettent en avant les modèles disruptifs qui réinventent les systèmes.
Aujourd'hui, même si nous devons chez IS nous adapter et procéder à quelques ajustements, nous disposons d'une triple chance : nous sommes positionnés sur le canal qui se renforcera nettement durant la crise, nous disposons d'une infrastructure e-commerce complète, (technologique, e-marketing, logistique, etc), et nous sommes financièrement solides.
Bref, 2009 sera certainement très excitant !
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