Michel de Guilhermier's Blog

Sur 2008, Ferrari Sourit !

Si 2008 avait bien commencé mais très mal terminé pour Aston Martin, avec une production en baisse globale de 10% et un tiers des effectifs coupés, Ferrari se porte bien et vient de finaliser une année record : +2% en volume (6587 voitures contre 6465), +15% en CA (1,92Mds€, visiblement, le panier moyen a subit un bon coup de pouce) et +27% pour le résultat d'exploitation (339M€, sacré taux de rentabilité !).

Et ces chiffres n'incluent pas le dernier coupé-cabriolet California, présenté au dernier Mondial parisien, qui devrait lui connaître un très beau succès.

Quoi que personnellement, je ne suis pas fan du tout du design de ce modèle, manque un je ne sais quoi de classe (la photo ci-dessus est celle d'une F430 Scuderia)

Si Aston Martin a énormément fait de chemin depuis 2000 sur tous les plans (gamme plus large et de grande qualité intrinsèquement, outil de production ultra moderne, réseau de distribution étendu, centre de design en propre, production multipliée par 7, retour gagnant en compétition, marque plus forte et iconique que jamais, etc), force est de reconnaître qu'en terme économique cette marque qui est pour vous (et pour moi) la plus mythique, et de très loin (voir sondage ICI) n'atteint pas encore la solidité de la firme de Modene !

C'est une question  de temps, le renouveau d'Aston est finalement tout récent.

Le Maître va Parler !

Amusant, la communauté financière est suspendue aux mots "du maître", Warren Buffett, dont la traditionnelle lettre annuelle aux actionnaires sera publiée ce matin (précisément à 8h du matin heure de NY et 14h chez nous).

En ces temps difficiles, troublés, et surtout avec une visibilité nulle, les lumières et la sagesse du "milliardaire d'à côté" de 78 ans, qui au cours de son extraordinaire carrière d'investisseur - elle a commencé il y a plus de 50 ans -  en a vu d'autres, sont fortement appréciés et attendues comme jamais !

Ceci étant, l'action Berkshire Hathaway est actuellement en repli d'environ 50% sur ses plus hauts de l'automne 2007, reflétant ainsi le marché global, ni plus ni moins. Faut dire que dans le portefeuille de Warren il y a quelques valeurs financières fortement affectées : il possède 13% d'American Express, 7% de Wells Fargo et 4% de US Bancorp.

On a d'ailleurs ici un exemple des limites de la philosophie d'investissement de Warren Buffet (mis en avant dans le livre "even Warren Buffet isn't perfect") qui se résume par le "buy & hold". S'il fut un des 1ers à mettre en garde contre les dérives du système financier, il n'en a pas pour autant réduit son exposition dans les financières.

Mais cela est aussi du à la simple taille de ses investissements : on ne sort et revend pas 13% d'American Express, soit 2Mds$ (c'était même 8Mds$, 4 fois plus, il y a moins d'1 an), comme cela.

Stay tuned !

MAJ 18h30 : ICI la lettre annuelle

L'Economie Américaine en Chute Libre !

Comme je le postais il y a quelques jours, je voyais bien à New York que les choses allaient mal, mais la Grosse Pomme n'est pas l'Amérique, loin de là.

Les chiffres définitifs du PIB US au 4ième trimestre sont tombés ce matin, et ils sont mauvais, très mauvais même : d'une estimation initiale à -3,8%, on est maintenant à un -6,2% confirmé, le pire déclin depuis 1982. L'économie américaine s'est littéralement écroulée au dernier trimestre. Il y a eu un schisme violent avant/après septembre 2008.

Et ce n'est malheureusement pas tout, pour le trimestre Q1 2009 en cours les économistes prévoient un -4,5%, et il faut remonter plus de 60 ans en arrière pour trouver 2 trimestres consécutifs de baisses supérieures à 4%. Cela montre bien que les US sont dans une récession profonde "hors norme" sur le plan historique et qu'on flirte bien - sans y être encore - avec la dépression des années 30.

On est dans une mécanique infernale et dans l'oeil du cyclone : plus de crédit, consommation en berne, sociétés en difficulté qui licencient et coupent leurs investissements, ce qui pèse à son tour, etc.

Entraînée également par les valeurs financières (l'Etat Américain va prendre près de 40% de Citigroup) Wall Street va certainement plonger aujourd'hui, cassant sans doute le seuil des 7000. Quand s'arrêtera la chute des indices. Je n'en sais strictement rien...mais rien de bon à attendre à court terme.

Entre 1929 et 1933, les actions américaines avaient perdu 90% de leur valeur (pour quadrupler ensuite dans les 3 années suivantes). On en est aujourd'hui à -53% de baisse environ sur le S&P 500 (indice plus large que le Dow qui ne couvre que 30 valeurs), et je pense qu'il y a sans doute un potentiel de baisse de 10 à 20% supplémentaire avant que ça ne se redresse. Je ne crois pas que l'on atteigne les -90% des années 30, mais un bon -60% est maintenant tout à fait possible, sinon probable.

Ce pour une raison simple : les bénéfices des sociétés sont en chute libre, cela va continuer sur 2009, et les cours doivent en tenir compte. Ainsi, du fait justement des fortes baisses de bénéfices, le P/E moyen du marché n'est pas aujourd'hui forcément plus bas qu'il y a 6 mois, donc on ne peut pas dire que la Bourse est moins chère qu'avant, ce malgré la forte baisse.

Pour continuer dans la série des bonnes nouvelles, le Japon indiquait ce matin que sa production industrielle était en baisse de 10% sur janvier, soit la pire récession depuis 50 ans...

There's a long way to recovery...

Mais on y arrivera !

Pour les investissements boursiers, je confirme ainsi l'opinion que j'ai donnée il y a quelques temps (notamment ICI) : je parie plus sur des opportunités majeures fin 2009/début 2010 que maintenant.

Entreprendre par Temps de Crise ? Oui !

La période actuelle de récession économique a 2 inconvénients : le portefeuille du consommateur s'ouvre plus difficilement et les financements pour lancer son business sont plus difficiles à obtenir.

Ceci étant, tout n'est pas sombre, bien au contraire car en parallèle il y a de nombreux avantages :

- Tout d'abord, en ce qui concerne la consommation justement et le pouvoir d'achat, il faut aussi réaliser que la tendance est porteuse pour les produits non bling bling doté d'un excellent rapport qualité/prix. Un sondage du JDD d'il y a 15 jours indiquait ainsi qu'environ 80% des consommateurs français privilégiaient le durable et l'écologique, quitte à payer un peu plus cher, et 70% estimaient qu'on leur proposait des produits trop sophistiqués qui ne correspondaient pas vraiment à leurs attentes et leurs besoins. En clair, retour net vers des produits de qualité, répondant à de vrais besoins, mais à un prix raisonnable. Au delà de la crise, c'est aussi les modes de consommation qui changent.

- Ensuite, puisque les financements sont plus difficiles à obtenir, ceux qui savent opérer de façon très low cost, frugales, ont un edge évident. J'en avais aussi parlé là, plus on est jeune plus on a logiquement des aptitudes à opérer de façon low cost. Avec une famille et 4 enfants, c'est un peu moins simple, à moins de ne pas se payer, ou peu, et accepter de manger son patrimoine (pour être totalement transparent, c'est ce que j'ai fait avec IS) ! Mais il n'y a pas d'âge pour les braves : Sam Walton a crée Walmart a 44 ans (il était très très frugal ainsi qu'extrêmement consumer-driven) !

- Et comme beaucoup de gens sont attentistes, voire carrément "frozen", prenant la crise comme excuse pour ne rien faire, ou ne peuvent pas démarrer faute de financement, il y a objectivement moins de concurrence sur la place. En période de croissance forte, si le marché est porteur la concurrence est aussi bien plus intense, ce qui rogne les marges et impose un marketing/commercial accru.

- Effet d'une concurrence moindre également, le marché de l'emploi est bien moins tendu. Et parmi ceux qui se sont retrouvés dans un plan de licenciement, il y en aura qui auront une grosse "niak" et trouveront le ressort positif pour entreprendre à vos côtés. Vous pourrez ainsi trouver des collaborateurs compétents et très motivés.

- A ce sujet, le fait de se retrouver parfois "out" pour une raison ou une autre, peut justement donner le coup de pouce pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Des entrepreneurs illustres comme Michael Bloomberg (out de Salomon Brothers pour fonder Bloomberg) ou Tom Stemberg (out d'une chaîne de supermarché pour fonder Staples) en sont de magnifiques exemples.

Au final, il est probable que le meilleur moment pour entreprendre est quand tout le monde pense que c'est le pire moment !

Et je redonne quelques ingrédients intemporels pour réussir : niak, optimisme, réalisme, créativité, frugalité !

Mon Fils est un Artiste ! Salto à Bryant Park !

 Bravo Adrien, bien joué, à l'ombre de l'Empire !

Wall Street au Plus Bas depuis 12 ans !?

A 7115 points environ à la clôture, en retrait de 3.5%, on pouvait en déduire que le Dow Jones était à son niveau de 1997...

En fait, c'est pire puisque ce n'est pas ajusté de l'inflation. Sur les 12 dernières années, elle devait bien être de l'ordre de 25-30% en cumul composé, si bien que nous sommes en $ constant plutôt 25-30% sous les niveaux de 1997, autrement dit au niveau de début 1995 : retour en arrière de 14 ans !

L'époque est inédite pour la plupart d'entre nous qui n'avions encore jamais connu dans notre vie de récession aussi forte (pour ne pas encore parler de dépression). Peut-être les années 74-75, mais j'étais un peu jeune pour vraiment réaliser, et on se rapproche sans doute de la situation des années 30, que quasiment personne n'a vraiment "vécue" (c'est-à-dire ceux qui avaient 20 ans au moins à l'époque).

Philosophiquement et humainement, c'est pas forcément mauvais que, après des années d'euphorie, de consommation forcenée, de facilité, de gaspillage, etc, la société connaisse autre chose...

C'est une épreuve nouvelle mais quelque part - je l'ai déja écrit - c'est une époque qui donne aussi sa chance et une prime à ceux qui savent rester :

- Positif et optimiste, car ce n'est qu'avec une telle attitude qu'on peut construire. L'économie est en berne, elle va encore se contracter d'après moi, mais elle repartira...plus tard !
- Frugal car il n'y a pas d'autre façon d'opérer actuellement, il faut limiter tous les coûts qui n'ont pas un impact sur la proposition commerciale, pour tenir le temps qu'il faut.
- Imaginatif car il s'agit bien d'inventer de nouvelles façons plus efficaces de faire des affaires en repensant notamment la chaîne de valeur.

Et, bien entendu, en parallèle il faut être plus proche de ses clients que jamais, les comprendre, leur parler en connivence, les séduire (ce qui est de fait bien plus difficile), etc.

Une Promo Originale : "Everything you Can Fit Inside !"

Dans le New York Times d'hier dimanche, un sac en papier kraft d'Office Max (chaîne américaine de fournitures de bureau), avec dessus une promo aussi originale qu'intéressante : -15% sur tout ce que le consommateur peut arriver à remplir dedans ! Cette promo se cumulant avec toutes les autres existantes potentiellement sur les produits...

J'aime cette opération inédite, elle captive l'imagination, il faut être créatif : quel est le produit qui a le plus fort prix au cm3, autrement dit celui sur lequel on gagnera le plus en valeur absolue ?!

AppsMania !

Les "Apps", avec leur canal de distribution spécifique hyper efficace (l'AppStore en ligne, achat et download en quelques clics) deviennent un atout clé pour l'iPhone et participent à construire un ecosystème très rentable pour Apple et une formidable barrière d'entrée pour la concurrence.

Il y en aurait maintenant plus de 15,000 - dans toutes les catégories - quelques milliers de plus tous les mois, et les serveurs Apple en downloadent plusieurs millions tous les jours sur les iPhone et iPod Touch (500 Millions au total ont été downloadés depuis l'ouverture en juillet 2008) ! Sur les 30 1ers jours de l'ouverture de l'AppStore, Apple en vendait pour 1M$/jour. On imagine volontiers qu'en 2011 ce sera un business à 1 Milliard $/an pour Apple, avec une excellente contribution puisque Apple n'est la qu'un distributeur et prend 30% du CA réalisé.

Personnellement, j'en ai une cinquantaine sur mon iPhone (une seule payante cependant).

2 pans de mur entiers de l'Apple Store Soho leur sont consacrés (photo ci-dessus), et ATT (qui a l'exclusivité aux US) se fend d'une page entière quadri dans le New York Times d'aujourd'hui (l'édition dominicale qui pèse 2 kilos !), mettant en avant une quinzaine d'Apps avec le titre "Getting the most out of your weekend, one App at a time" (photo du dessous, cliquez pour voir lesquelles sont mises en avnt par ATT).

Avec les Apps, on accède en effet à d'incroyable possibilités : information, jeux, utilitaires en tout genre, etc.

Soho en Crise Egalement !

C'est bon de retrouver un fauteuil moelleux et chaud a l'Apple Store de Soho après une bonne marche par -5 degrés depuis la 52ieme !

Ceci étant, même ou plutôt surtout dans un quartier "trendy" comme Soho, que de "retail space available" j'ai pu voir dans les parages de Prince/Spring/Greene Streets...La crise est passée par la. Et des magasins annonçant des -80% voire -90% pour liquider les stocks au plus vite...Même Kartell, belle marque de mobilier design, soldait certaines lignes de produits à -75% (au 45 Greene Street).

Quant à l'Apple store lui-même, je le trouve plutôt vide, même s'il est vrai encore assez tôt (je poste à 10h30).

MAJ lundi 23 : pléthore de "retail space available" aussi bien dans le bel Upper East Side commerçant autour de Madison et 60-70ième rue ainsi que dans l'Upper West Side Broadway 70-90ième

Crise Palpable à New York !

Je suis arrivé aujourd'hui sur New York, avec un vol ayant quasiment 1 heure d'avance (inédit !).

J'avais lu les chiffres du retail américain en janvier, -10, -20 ou -30%, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la crise est bien palpable ici, avec une densité de chaland dans les magasins visiblement bien moins forte que lors de mon passage en juin dernier.

Petit tour au Time Warner Center, Colombus Circle, à quelques encablures de mon hôtel :

Vers les 18h30, la queue au Whole Foods en sous sol ne faisait que quelques mètres, le Sephora du 1er étage était quasiment vide quand j'y suis passé, 1 seule personne dans le magasin Coach au rdc, et le Borders du 1er ne grouillait pas non plus de monde au rayon magazine, habituellement très emcombré...

Pour me mettre également dans le bain de la crise, j'ai regardé hier soir le truculent et exhubérant Jim Cramer dans son "Mad Money" show sur CNBC. D'après lui, Wall Street va continuer à s'enfoncer et il ne voit pas de retournement avant plusieurs années ! La bonne nouvelle c'est que pas mal d'études ont été faites sur ses recommendations, il n'a raison qu'environ 1 fois sur 2 seulement !