Michel de Guilhermier's Blog

Les 5 Raisons pour Lesquelles la Tablette Apple sera un Echec !

Non non, rassurez-vous, je n'ai pas changé d'avis à son sujet, je prends toujours le pari qu'Apple va sortir un device qui ouvrira un nouveau marché important, mais selon le principe du débat contradictoire (les vrais, avec des arguments pertinents étayés), je vous donne ICI l'article de Seeking Alpha qui a ce titre.

Comme l'évoque et l'admet potentiellement en fin d'article cet investisseur, je pense en effet qu'il ne saisit pas toutes les applications "home" (et pas seulement dans des verticaux B2B) qu'on peut imaginer pour ce device, qu'il rendrait de façon plus élégante et efficace qu'un MacBook (par exemple).

MAJ 1er janvier : je découvre aujourd'hui cet article de Business Week : "5 ways Apple's Tablet May Change the World" ! Je partage totalement, bien exécuté, cela peut être un fabuleux engin de communication, de partage, de visionnage, de lecture et de jeu également.

Sarenza, Spartoo, Levée de Fonds (suite) !

Suite rectificative de l'article Sarenza/Spartoo (ICI) et de mon post d'hier sur la pertinence d'une levée de fonds (ICI).

Concernant le communiqué de presse de Sarenza que je vous avais relaté, c'était en fait une "brève" qui ne donnait qu'une vision biaisée et partielle de la communication de Stéphane. Il convient donc de rendre à César ce qui lui appartient et de donner le communiqué intégral :

Paris, le 18 décembre 2009

Sarenza.com termine l’année 2009 avec une cotation « d’excellence » E3 de la Banque de France qui récompense sa croissance, permettant à la société de s’autofinancer.

2010, l’année de tous les défis ?
Sarenza.com, le leader de la vente de chaussures sur Internet, s’apprête à clôturer l’année 2009 avec 100 % de croissance, menant ainsi son chiffre d‘affaires au-dessus de la barre des 40 millions d’euros (contre 20 millions d’euros en 2008). Une croissance 8 fois supérieure à la moyenne des sites de e-commerce français de Textile Mode sur les 3 premiers trimestres 2009*.
Cette croissance s’accompagne d’une rentabilité récompensée par une cotation « d’excellence » E3 de la Banque de France, qui va lui permettre d’accélérer les démarches liées à son développement international. La Coface et la SFAC ont également annoncé leur réengagement et la prise de garanties sur la société.

Une stratégie d’autofinancement pour conquérir l’Europe

« L’avenir de Sarenza est prometteur ! » déclare Stéphane Treppoz, Président de Sarenza, après une année 2009 à rebondissements et à l’aube d’une année 2010 qui s’annonce intense. « Nous avons fait un pari risqué, Hélène Supau, Directrice Générale, et moi-même, en choisissant d’autofinancer €2 millions sur les €3 millions levés début 2009 afin de nous garantir une entière liberté d’action. Nous sommes vraiment satisfaits de cette décision ».

Une liberté d’action et des choix opérés pour se développer qui permettent aujourd’hui à Sarenza d’accéder aux financements bancaires avec le concours d’OSEO. « Sarenza est rentable depuis septembre 2008. Nous nous autofinançons et faisons aujourd’hui appel au marché bancaire, c’est plutôt exceptionnel si l’on considère la morosité économique ambiante. Nous ne souhaitons pas lever de fonds. Aujourd’hui, nous avons le choix et c’est rare » confie Stéphane Treppoz.

En 2009, Sarenza a suscité l’intérêt de plusieurs mastodontes de l’Internet et de l’habillement mais a choisi de garder son indépendance. La société se prépare à une année 2010 palpitante face au développement d’acteurs significatifs sur son marché tels qu’Amazon, leader mondial du e-commerce, les Galeries Lafayette, leader français des grands magasins, ou encore Spartoo, qui serait en passe de boucler une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions d’euros avec Highland Capital. « Nous nous réjouissons pour le consommateur car cette concurrence accrue ne pourra que lui être bénéfique. Que le meilleur gagne ! »

Par ce communiqué, Stéphane rend donc en fait hommage à son concurrent principal Spartoo, en le placant au même rang qu'Amazon, tout en ayant bien l'oeil sur le consommateur !

Par ailleurs, nous sommes aussi parfaitement en ligne concernant la pertinence d'une levée de fonds extérieure ! Stéphane a lui-même remis au pot significativement avec sa Directrice Générale et s'autofinance, ne souhaitant pas faire appel à des capitaux extérieurs.

Bravo Stéphane, de belles corones en vérité tu as, et récompensé largement tu seras certainement !

Bilan Aston Martin 2009 !

Allez, pour finir ce blog pour 2009, point de post sur Walmart ni sur l'e-commerce, histoire de ne pas titiller les grands esprits particulièrement éclairés qui pour le premier n'y voient qu'un méchant exploiteur, et qui pour l'autre ne comprennent pas les principes que je formalise ici !

Non, finissons juste sur quelques belles images et un bilan de l'année pour Aston Martin, a priori sujet non polémique. Le magazine "Automobile Classique" a d'ailleurs élu la firme "constructeur de l'année" ! Laurier certainement justifié car rarement une marque aussi exclusive et confidentielle n'aura finalement été aussi active et présente !

Sur un plan commercial, crise oblige, l'année ne sera pas à marquer d'une pierre blanche, avec probablement autour de 5000 véhicules vendus seulement contre près de 7500 durant l'année record 2007 et autour de 5500 en 2008.

Dans un contexte économique difficile, la firme n'a pourtant pas diminué son tempo de nouveautés et d'annonces, bien au contraire, de façon tout à fait remarquable pour une constructeur automobile de taille finalement très réduite. De fait, Aston fut de tous les constructeurs de voiture de sport de luxe celui qui a annoncé le plus de nouveautés !

Ce fut d'abord les présentations à Genève en mars de la V12 Vantage (le gros V12 de 517cv de la DBS rentré aux forceps dans le plus petit modèle de la gamme), et la sublime version cabriolet du flagship DBS, histoire de mieux apprécier à l'air libre la musicalité envoûtante du moteur ! En France,  ce modèle sera diffusé au compte goutte, si vous en apercevez une, profitez en vite.

Puis, durant le printemps, la sculturale, hyper exclusive et hors de prix One-77, avec son chassis en carbone, fut présentée au public pour la 1ère fois en version de production (j'en parlais en détail ICI). Elle ne commencera à être livrée qu'en 2010 (comme la Rapide et la Cygnet, voir plus bas) aux heureux propriétaires, aucun en France à ma connaissance.  

Fin juin, Aston Martin annonçait un partenariat avec Toyota pour la Cygnet, une micro voiture de ville qui n'est autre que l'intelligente IQ rebadgée et certainement bien plus luxueuse, à la sauce Aston. J'en parlais ICI, et le moins que l'on puisse dire c'est que cette étonnante initiative laissait sceptique, un journaliste anglais allant même jusqu'à qualifier ça de "brand abomination". Mais bon, si Aston exécute bien le concept, il pourrait devenir le "must absolu" de la citadine et, surtout, il mettra la firme en accord avec les normes anti pollution (en baissant la moyenne des émissions de CO2 de la marque), ce qui est certainement le vrai objectif visé. Et en décembre la Cygnet était bel et bien confirmée avec des photos officielles autrement qu'en maquette (ICI)

Enfin, la tant attendue berline 4 portes Rapide, présentée pour la 1ère fois en concept au salon de Detroit en 2006, fut enfin dévoilée en version définitive à Francfort en septembre. En toute partialité (parfaitement assumée), c'est la plus belle 4 portes sportive du marché, de loin ! Et selon la culture Aston, ce n'est ni la plus puissante (la Panamera Turbo fait 500cv), ni la plus sportive, ni celle embarquant le plus de technologies, mais c'est "the best and most beautiful 4-door package". En année pleine et dans un contexte économique meilleur, elle devrait certainement permettre à Aston d'approcher les 10,000 véhicules vendus/an.

Première pour la firme, la Rapide ne sera pas produite au UK mais en Autriche à Graz, en partenariat avec l'équipementier canadien Magna dans une usine spécialement dédiée (AMRP : Aston Martin Rapide Plant) où travaillent 240 personnes. Avec 2000 voitures/an prévues, vous pouvez calculer le coût de la main d'oeuvre directe par voiture, d'autant plus qu'on reboucle en sachant que chaque voiture nécessite 220 heures-homme (une Porsche ne nécessite que 50 heures). Personnellement j'estime le coût de m.o directe/voiture autour de 10K€, seulement.

A noter que Magna produira aussi à Graz le chassis aluminium ainsi que les portes papillon de la nouvelle supercar Mercedes SLS, digne héritière de la mythique 300SL des années 50. En savoir plus sur Magna, ICI, et sur la filiale Magna Steyr spécialisée dans l'assemblage complet de véhicules ICI, avec également le contrat d'assemblage des Porsche Boxter et Cayman à partir de 2012 (ils remplaceront l'équipementier finlandais Valmet Automotive, après 12 ans et 200.000 véhicules produits pour Porsche).

Et ce n'est pas tout question nouveaux modèles et annonces, Aston Martin a jugé opportun de faire revivre la marque Lagonda et a présenté à Genêve également en mars dernier un concept car "pachidermique". Gros avantage, on ne risque pas de le confondre avec une Aston, les marques ne jouent pas dans le même registre !

En marge de ces nouveautés, Aston a aussi inauguré son 1er retail store, non pas sur ses terres en Angleterre, mais en Allemagne au Nürburgring, qui vient complémenter le magasin online (pas vraiment efficace ni dynamique d'ailleurs). Sur les traces de Ferrari et des "Ferrari Stores". A quand un Aston Martin Store à Paris ? Si ça prend autant de temps qu'un Apple Store, on va attendre.

Aston a également continué de méthodiquement étendre son réseau de distribution avec une demie douzaine de nouvelles concessions : Zagreb en Croatie, Calgary au Canada, Prague en République Tchèque, Lyon (même concessionnaire qu'à Paris et Bordeaux, Auto Performance), un nouveau showroom en Suisse, etc. En 2010, on devrait avoir une dizaine d'ouvertures, avec notamment 3 de programmées rien qu'en Chine.

Sur le plan actionnarial, petit problème, le fonds de Dubai The Investment Dar, qui possède la moitié du capital, ne va pas au mieux et a du restructurer sa dette. Il a cherché un moment à revendre une partie de sa participation dans Aston Martin, mais a priori rien n'a été fait. Ulrich Bez déclarait au printemps chercher de nouveaux actionnaires, mais pas de nouvelle depuis. J'imagine que la recherche doit se poursuivre, avec ses ambitions la firme a besoin d'un actionnariat solide et pérenne.

Question compétition, l'année fut très belle avec une superbe 4ième place aux 24h du Mans, derrière les intouchables Audi et Peugeot à moteur diesel très avantagées par le règlement, et une victoire générale au championnat Le Mans Series.

Sur le plan managérial, un poste de CCO, "Chief Commercial Officer", a été crée au 4ième trimestre, ce qui confirme aussi la stratégie de croissance de la firme. Le Néerlandais Michael van der Sande, 44 ans, prend le poste : ex Nissan, ex Rolls Royce, ex Tesla (passage éclair de 7 mois seulement, arrivé en décembre, démission en juillet) et surtout ex Harley Davidson où il a travaillé 12 ans en passant par différentes fonctions, aussi bien dans le produit, le marketing que le commercial pour finir Managing Director Europe. Il amène donc avec lui une expérience complète dans la gestion et le développement de marches premium de niche. 

Touché par la crise, mais certainement plus solide maintenant que jamais, la bientôt centenaire Aston Martin (1914), après 6 ou 7 dépôts de bilan et sans doute 95% de son histoire dans le rouge, est bien parée pour 2010 et au delà pour tirer profit d'une reprise progressive de l'économie (pas vraiment de reprise en V en vue, au contraire).

Sur ce, excellent réveillon à tous, arrosé de bon champagne comme il se doit (votre fournisseur ICI)...et à l'année prochaine !

 

MAJ 10 juillet 2011 :

Il y avait initialement quelques lignes ici sur le Toys Club que j'ai supprimées. Non seulement j'ai des gros doutes sur le modèle économique, mais je déconseille également de mettre une voiture personnelle en location chez eux.

 

De la Pertinence d'une Levée de Fonds !

Petite conversation ce matin avec un entrepreneur qui a un site e-commerce qui marche pas trop mal, je vous la relate façon "Barenton Confiseur", c'est de saison avec la trêve des confiseurs !

Lui : "tu vois, faut que je lève 10M€"
Moi : "ah, bon, et pour quoi faire ?"
Lui : "je vais pouvoir accélérer et devenir leader"
Moi : "ah, bon, et le fait d'être leader, qu'est-ce que ça t'apporte concrètement"
Lui : "rien"
Moi : "alors avoir le plus gros kiki c'est bien, mais le tout c'est d'avoir le plus beau, cherche à devenir extrêmement rentable en utilisant le moins de capitaux possibles"
Lui : "oui, mais là tu vois je burn xxK€ par mois, faut que je les couvre"
Moi : "oui, mais ça c'est autre chose. Tu vas les couvrir en étant rentable, donc en trouvant le bon positionnement, avec des produits qui plaisent, que les consommateurs plébiscitent, et que cela couvre tes coûts. Et si tu ne le trouves pas ce créneau, la levée ne va rien résoudre fondamentalement".
Lui : "oui, tu as raison, faudra qu'on en reparle".

Alors les amis, pour Photoways j'ai levé une trentaine de M€ environ, pour IS une quinzaine, et franchement, si c'était à refaire, je me débrouillerais par tous les moyens pour lever beaucoup beaucoup moins...

D'ailleurs, avec Photoways, les € levés les plus efficaces en terme de création de valeur, et de loin, furent les deux 1er millions levés entre 1999 et 2001, qui rapportèrent du x10 aux actionnaires...Pour ce qui a été remis entre 2005 et 2007, l'histoire est différente...

Et pour se débrouiller pour avoir besoin de moins d'argent, il faut se creuser les méninges, parfois ré-inventer son modèle en étant très flexible et pragmatique. S'il y a bien quelques grandes "lois" et vérités immuables, qu'il faut respecter sous peine d'aller dans le mur, des lois et des vérités parfois liées à la simple arithmétique ou au bon sens humain, il faut aussi constamment s'adapter à son environnement et aux moyens dont on dispose.

Conscience et respect de certaines "lois" économiques et humaines, donc des certitudes, ce dans la remise en cause, la souplesse et la flexibilité la plus totale, voila une équation qu'il n'est pas simple de résoudre !

Les situations dans lesquelles il faut impérativement accélérer et grossir très vite, devenir le leader absolu, car cela assurerait avantage concurrentiel, pérennité et rentabilité, sont finalement rarissimes ! Dans l'immense majorité des cas, le challenge consiste plutôt et surtout à définir et bétonner un bon positionnement.

Bien souvent, cette volonté de grossir et devenir leader, loin d'être un véritable impératif économique rationnel, est plus le reflet de l'ego qu'autre chose.

Et puis, parlons en du pseudo leadership et de la myopie que certains veulent avoir à ce sujet ! je repense à cet entrepreneur e-commerce qui me disait fièrement fin 2007, du haut de ses quelques millions d'euro de CA sur l'année, "je suis le leader de ma catégorie". Leader de quoi, on se le demande quand il existe dans le physique des retailers qui font plusieurs milliards, et sur le web également des sites qui font 10x plus dans la catégorie ! Alors, évidemment, pour rester leader, il a du récemment lever énormément de millions d'€ !!

C'est son leveur, qui l'a justement poussé à lever énormément - 3x plus que cet entrepreneur souhaitait initialement - qui était très heureux en tous cas.

Tablette Apple : les Rumeurs Enflent !

En avril dernier, je vous annonçais "the next Apple killer product" : une tablette tactile, précisant que je ne donnais pas 12 mois à Apple pour la sortir. J'ai un rationnel simple : il y a d'une part un vrai besoin pour un produit à l'utilisation différente d'un portable, et d'autre part les différentes technos nécessaires sont aujourd'hui enfin là.

Et si Apple ne l'a pas encore sortie, c'est que Mr Jobs n'était pas satisfait du produit final. Il a une perception très aigüe de ce que doit être et offrir le produit, et tant que l'appareil ne rejoint pas exactement sa vision, c'est le niet. L'homme ayant été totalement instrumental dans la réinvention de 3 industries (ordinateur, musique et téléphonie), ont peut faire confiance à sa vision produit !

Mais comme Apple annonce très souvent des choses majeures en janvier, on se prend aujourd'hui à espérer...Surtout que, il faut dire, il y a aujourd'hui un énorme faisceau d'éléments qui pointent sur l'annonce à court terme d'une tablette :

• Rumeurs sur le contrat passé avec le sous-traitant électronique (Foxconn)
• Rumeurs sur le contrat passé dans l'achat des dalles chez un fournisseur (Innolux, filiale de Foxconn), avec un retard du au fait que Steve Jobs n'était pas satisfait de la solidité des dalles.
• Rumeurs de négociation avec les éditeurs de contenus
• Le dépôt des marques iSlate (slate = ardoise) et Magic Slate en sous main par le même cabinet de propriété industrielle qui gère les marques d'Apple.
• Rumeurs sur la réservation du Yerba Buena Center à San Francisco le 26 janvier prochain

Voila pour les rumeurs "hard", il y en a aussi une plus "soft", selon laquelle un insider aurait dit à un journaliste que Steve Jobs serait "extrêmement satisfait" de l'interaction homme-machine.

Ceci étant, physiquement concernant la form factor, je n'imagine pas la tablette comme un simple "gros iPhone" très fin comme l'illustre la photo montage ci-dessus : je la trouverais ainsi particulièrement fragile et exposée d'une part, et sensible aux traces de doigts d'autre part.

Sur le fond, cela fait des décennies qu'on rêve d'une tablette tactile et qu'on en aperçoit dans des films de Science Fiction (Star Trek). Il y a eu de nombreux essais au cours des années (à commencer par le Newton, mais Microsoft et HP s'y sont aussi aventurés), mais à ce jour aucun n'a percé, n'étant vraiment utilisées que sur des micro niches applicatives B2B. Un esprit purement rationnel pourrait alors en conclure qu'il n'y a pas vraiment de marché intrinsèquement, alors qu'en fait c'est essentiellement qu'il n'y avait pas le produit adéquat, répondant efficacement - par son prix, son design, sa taille, son poids, son interface, ses possibilités diverses, etc - à un vrai besoin.

Une tablette comme celle sortie par HP en 2006, de 10" et 1,5kg, avec une interaction clumsy et peu d'applications, ne faisait tout simplement strictement aucun sens pour le grand public, en clair elle ne servait pas à grand chose !

On l'a rêvée, Apple va la sortir. En terme de gabarit, un iPhone 4x plus gros (soit 10" environ d'écran) ne ferait que 600g, et Apple maîtrise aujourd'hui l'interface tactile et le download d'applications, de musiques et de videos on the spot, et devrait demain rajouter le download de livres/contenus éditorial. On remerciera Archos de l'effort louable avec sa tablette Archos 9, mais ils se feront rapidement marginalisés par Apple comme ce fut le cas avec les lecteurs MP3.

Si je suis dèja a priori convaincu par la tablette Apple sans même savoir exactement ce qu'elle offrira - selon toute probabilité, je serais un des early adopters - une question me taraude : que vaudra t'elle en matière de lecture de livres électroniques ? Sera t-elle aussi efficace et agréable en lecture qu'un Kindle peut l'être, sans fatigue des yeux ? Si c'était le cas, ce serait le killer absolu, mais il me semble difficile de faire un écran à la fois efficace pour de la video et pour de la lecture de livre.

Nature Humaine, Prix, Marge Brute et Coûts d'Exploitation !

Tout retailer, qu'il soit "e" ou pas, doit avoir l'oeil rivé sur 2 grands postes : la marge brute et les coûts d'exploitation.

Dans l'histoire de la distribution, un modèle a souvent "chassé" l'autre car il a d'une façon ou d'une autre réussit à se contenter de marges plus faibles, offrant ainsi aux consommateurs des prix plus bas, ce pour des produits strictement identiques ou juste comparables.

Et pour être rentable, avec des marges faibles, le nouveau modèle tablait d'une part sur le volume, qui à vrai dire vient assez naturellement quand on offre des prix significativement plus bas, et d'autre part sur des coûts d'exploitation plus faibles.

Quand Edouard Leclerc, le précurseur avant tous les autres, a commencé à faire du discount alimentaire en 1949, il vendait 20 à 30% moins cher que tout le monde, mais il en vendait des quantités faramineuses, dans des surfaces étriquées et "basiques", avec donc des coûts d'exploitation extrêmement faibles. Les consommateurs venaient pour le prix, le reste comptait peu.

Et la vérité est très claire : plus on a des coûts d'exploitation bas, plus on peut se contenter de marges faibles et être ainsi attractif aux yeux du consommateur, juge de paix s'il en est.

La frugalité est ainsi un véritable avantage concurrentiel fondamental.

Mais il faut faire attention à la nature humaine. On commence dans l'extrême frugalité parce qu'on a la niak, mais au fur et à mesure où on se développe et où on réussit, certains distributeurs peuvent avoir tendance à "s'empatter", à "s'embourgeoiser", à se faire un peu plus plaisir en terme de confort de travail et/ou à montrer ouvertement leur réussite : on se prend un salaire plus confortable, des bureaux plus grands, mieux situés, du mobilier plus cher, une secrétaire et pourquoi pas une 2ième, une belle voiture de fonction, on étoffe la structure pour se décharger, pourquoi pas pour faire des études de ceci ou cela, de beaux habits de marque, pourquoi pas faits sur mesure, une jolie montre hors de prix, on se paye un abonnement Netjet, on prend souvent l'hélicoptère, etc. 

Les pauvres, on les comprend, ils ont sans doute tellement manqué de choses dans leur jeunesse qu'ils se rattrapent. Et pour le "show off", c'est tellement important pour eux de montrer à leur maman et à leur entourage qu'ils ont réussit !

Plus sérieusement, grand bien leur fasse d'agir comme cela, on ne va pas les psychanaliser, mais je retiendrais juste, plus pragmatiquement, que c'est leur faiblesse !

Car un trait commun aux très grands distributeurs que sont les frères Albrecht (Aldi), Sam Walton (Walmart), Edouard et Michel-Edouard Leclerc, ou les Mulliez (Gérard chez Auchan, Patrick chez Kiabi, etc), c'est que ce sont des gens qui sont intrinsèquement frugaux et qui finalement se contentent d'assez peu, dans la vie professionnelle comme dans leur vie personnelle. 40 ans après leur démarrage, ils sont toujours frugaux, car ils sont comme ça. Ils n'ont pas à se forcer à faire des économies ni à se restreindre personnellement dans leur train de vie, c'est leur ADN même : leur bonheur n'est pas dans l'obtention d'un statut social ni dans la possession de tous les symboles matériels qui y sont attaché, mais dans le développement incessant de leur entreprise ainsi que leur vie familiale.

Ce sont des gens sains et simples dont le bonheur se trouve dans des plaisirs tout aussi simples et sains en somme.

Au delà de leur frugalité générale, ces grands commerçants niakeux ont souvent innové dans les process, cherchant en permanence, et de façon souvent ingénieuse, à abaisser les coûts d'exploitation et optimiser toute la chaîne.

Inventé une nouvelle façon d'opérer et une nouvelle organisation afin de se contenter de petites marges, offrir ainsi des petits prix sans sacrifier à la qualité produit et service, voila un challenge qui me tente bien...

Stay tuned en 2010 !

Tournant pour Amazon !

En 1994, Amazon ouvrait ses portes en tant que librairie en ligne. 15 ans plus tard, la librairie est devenue le 1er hypermarché du web, avec des dizaines de rayons.

Et le 25 décembre 2009 est à marquer d'une pierre blanche pour Amazon : sur cette journée, pour la première fois, ils ont vendu plus de livres numériques que de livres papier ! Certes, chiffre un peu biaisé puisque le jour de Noel il ne reste plus assez de temps pour livrer physiquement les livres papier, mais tout de même.

Et on ne connaît pas non plus le CA livres numériques vs livres papier d'Amazon : les 1ers sont vendus beaucoup moins cher, et de nombreux sont même offerts au téléchargement, ce qui aide à faire du volume ;-)

Milestone biaisé, certes, mais milestone quand même. 

Si Amazon ne communique toujours pas combien ils vendent de Kindle, ils ont tout de même aussi annoncé que c'était l'article qui avait été le plus offert cette saison. Et le catalogue actuel de 400.000 titres environ offre un superbe choix (pour les anglo-saxons).

Dans le même communiqué, on apprenait que le 14 décembre Amazon avait expédié pas loin de 15 Millions de commandes dans le monde, un record évidemment.

Champagne : un Prix de Design pour le site "Plus de Bulles" !

Voila une bonne nouvelle, qui tombe à pic pour les fêtes, ainsi qu'une belle reconnaissance pour le spécialiste du champagne Plus-de-bulles dans lequel j'ai investi.

Le site a été sélectionné "site du jour" par le jury du célèbre site TheCSSAwards (litérallement, les récompenses CSS). Le CSS pour « Cascading Style Sheets » est un language très puissant qui permet de définir la présentation d'une page Web. Le CSS, c'est ce qui permet d'habiller et de rendre ergonomique un site Internet.

Les feuilles de style sont fondamentales pour la présentation d'une boutique en ligne. La mise en page, le design, l'ergonomie, voir la rapidité de chargement d'un site sont autant d'éléments conditionnés et encadrés dans une feuille de style.

Les agences spécialisés dans la création de site Internet apportent donc beaucoup de soin dans la réalisation de ces feuilles de style.

Le site TheCSSAwards est sans être exhaustif, de loin le site le plus plébiscité par les agences Web de part le monde. Car être sélectionné par TheCSSAwards, c'est une forme de récompense pour les efforts portés à la création et la programmation de la feuille de style du site dont vous avez été en charge. Pour ceux qui ont été sélectionné parmi les milliers de sites audités par un jury international, c'est aussi la garantie d'avoir un coup de projecteur sur son travail.

Bravo donc à l'agence Toucouleur qui a réalisé le site et a ainsi obtenu la mention du site du jour. A noter qu'il y a 8 juges de 7 nationalités différentes qui ont apporté leur appréciation sur la qualité du design, sur l'originalité de la charte graphique, sur l'ergonomie et sur le contenu à proprement parlé du site qu'ils jugent.

Avec une gamme de produits très large aux meilleurs prix, certains en exclusivité sur le web, recommandés par Patrick Borras, chef Sommelier du restaurant 3* Pierre Gagnaire, un site efficace et design, une relation client hors pair pour laquelle nous allons appliquer une approche pointue véritablement différençiante, je suis convaincu que 2010 sera une belle et grande année pour plus-de-bulles !

Vivement Décembre 2010 !

Si les journées ont commencé depuis hier à se rallonger, il n'en est pas de même du CA e-commerce.

Après 2 semaines grisantes de fortes ventes, les e-commerçants du monde entier, qui ont certainement battu des records de vente, voient maintenant celles-ci fortement refluer, très logiquement.

Et pour la plupart des e-commerçants, ces records ne seront sans doute pas de nouveau battus avant...décembre 2010.

Encore une longue année à attendre, en se promettant de faire encore beaucoup mieux, d'être encore plus et mieux préparé, etc.

Alors vous avez encore 12 mois pour travailler sur les 2 gros leviers de chiffre d'affaires :

• Du trafic, encore et toujours plus, en améliorant sa notoriété, sa visibilité sur la toile, et en incitant les clients à revenir (le fameux repeat business).
• Convertir ce trafic et maximiser le panier moyen, avec une offre la plus percutante et excitante possible, un site parfaitement fluide et ergonomique, un merchandising pointu, etc. Ce qui commence impérativement par comprendre très intimement votre clientèle : qui est-elle, que souhaite t-elle, comment consomme t'elle, à quoi elle attache de l'importance, etc

Sarenza Communique pour Spartoo !

Dans le Journal du Net du 18 décembre, on peut lire :

"Le site de vente de chaussures Sarenza.com annonce une croissance de 100 % en 2009. Les 40 millions d'euros de chiffre d'affaires devraient être dépassés, contre 20 millions en 2008. La société se déclare rentable depuis septembre 2008. Dans un communiqué, l'e-commerçant annonce par ailleurs que son principal concurrent, Spartoo, s'apprêterait à boucler une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions d'euros auprès de Highland Capital".

C'est quand même sympa non d'avoir son principal concurrent communiquer pour vous, mais je ne comprends pas très bien pourquoi Stéphane l'a fait ?!

Le deal Highland-Spartoo est en effet sur le feu depuis de nombreux mois, le term sheet a du être signé depuis bien longtemps, mais visiblement ce n'est toujours pas closer.

Pour connaître d'un peu près aussi bien Stéphane Treppoz (Sarenza) que Boris Saragaglia (Spartoo), je crois qu'ils se regardent l'un l'autre d'un peu trop près, alors qu'il vaudrait mieux sans doute tracer sa route essentiellement en fonction du marché et des clients.

On aura dans quelques années un marché de la chaussure en ligne en France de 500 à 800M€ au total (sur un marché global de l'ordre de 8Mds€), le marché est vaste et il y a de la place pour plusieurs bons acteurs, qui sauront apporter aux clients ce qu'ils veulent, du choix, du prix et du service. Est-ce que le fait d'être le n°1 apporte quelque chose ? A ce niveau, avec aussi peu de différence, non. Etre 3 à 4 fois plus gros apporte réellement des avantages, mais ce n'est pas le cas du tout ici.

Les guerres de communiqués pour se positionner par rapport "à l'autre" ne servent donc pas à grand chose et n'ont qu'un impact très limité sur le business. Surtout que la menace à court ou moyen terme d'un Amazon/Zappos est elle bien réelle et autrement plus ardue je pense. In fine, ces communiqués enlèvent un peu de focus sur l'objectif essentiel, travailler son modèle et sa rentabilité.

Si j'étais actionnaire - et j'aurais pu l'être pour l'une comme pour l'autre de ces 2 sociétés à leurs début - je ne leur demanderais pas d'avoir le plus gros kiki à 0,5cm près, mais bien de se focaliser sur leur modèle et sur leurs ratios de rentabilité (sur le CA, sur les capitaux employés, sur le capital, etc) et sur la valeur créée.

Il y a eu une guerre dans le passé entre Photoways et MyPixmania, directe comme indirecte en coulisse, qui a conduit à de nombreuses actions dont la légitimité et la rationnalité étaient plus que questionnable, et si Photoways en est finalement sorti grand vainqueur, très loin aujourd'hui devant ce concurrent, le prix a payé fut élevé.

A propos de chaussures et de Zappos, voila ce que je pouvais lire récemment dans une publication Bain & Company :

"Some online retailers are investing in traditional media this holiday season. Zappos.com recently mailed 750,000 catalogs to consumers, acknowledging that “different people respond to different media.” So far the move seems to be working: The catalog has increased purchases from lapsed customers, and the average catalog order is twice that of the typical online order."

Comme quoi, certains e-commerçants reviennent au bon vieux catalogue !