Cette semaine, je discutais avec une personne passionnante, le fondateur et directeur du "Collège des Ingénieurs", un 3ième cycle de management situé en plein coeur de Paris (Bd St Germain) dans lequel j'interviendrai au printemps.
Au cours du déjeuner, on en est venu à parler de ce qui caractérisait un entrepreneur. Pas forcément simple, de nombreuses motivations peuvent concourir à vous lancer plutôt qu'à, par exemple, rester dans une grande multinationale au modèle forcément rodé, avec un beau titre ronflant et un salaire plus que confortable.
De fait, quand j'ai quitté PepsiCo en 1995 - mon dernier job en fait en tant que "cadre sup classique" - pour racheter la société Provifruits (réseau de distribution au détail de quelques dizaines de magasins), j'ai divisé mon salaire par environ 3. Et quand j'ai quitté Photoways, devenu une société sizable avec aujourd'hui environ 70M€ de CA, pour recréer une start-up fin 2006, Inspirational Stores, j'ai divisé mon salaire redevenu raisonnable par plus de 5.
A y réfléchir, le point fondamental et moteur de mon entrepreneurship, plus impérieux à mes yeux qu'un salaire très confortable, c'est l'importance extrême de la liberté et de l'autonomie, la sensation de pouvoir conduire sa vie de façon bien plus indépendante et ne pas avoir de comptes à rendre au quotidien à une hiérarchie. Pour cette chère liberté, je suis prêt à prendre des risques et à sacrifier largement un salaire mensuel fixe.
Ce besoin d'autonomie et d'indépendance n'a pas attendu 40 ans, il était bien en moi depuis des dizaines d'années. Si j'avais dèja crée 2 sociétés alors que j'étais à HEC, je me suis à la sortie rabattu initialement sur un début de carrière classique pour un jeune diplômé, conseil chez Bain & Co pendant 4 ans puis des postes de cadre sup dans des multinationales américaines (Dole Food puis PepsiCo) pendant 5 ans. L'envie de voler de mes propres ailes était bien là depuis l'origine, mais il a fallu une opportunité, qui ne s'est manifestée et concrétisée qu'en 1995, seulement.
Alors que j'étais chez PepsiCo Directeur du Développement et de la Distribution automatique, je me rappelle aussi d'une discussion avec Charles Bouaziz, alors Directeur Marketing, qui a depuis eu une brillante et formidable carrière au sein du groupe. Je lui apprenais que je partais pour aller racheter une société de distribution et il me disait quelque chose comme "bravo, moi je n'aurais pas le courage de faire ça". Cela m'a marqué, car ma vision était totalement différente : ce n'était aucunement une question de courage, loin de là, c'était surtout une impérieuse nécessité pour assouvir ma soif de liberté et d'indépendance. Le courage, au contraire, aurait été pour moi de rester chez PepsiCo, quelle ironie ! Ce n'était tout simplement pas ma nature, ce n'était pas ma voie.
Fondamentalement, être consultant chez Bain & Co, cadre sup au sein de PepsiCo, ou PDG d'une société appartenant à 90% à des fonds d'investissement avec lesquels je ne suis plus en phase (Photoways), me demande finalement bien plus de courage et d'effort que de prendre tous les risques et d'avoir un maigre salaire initial comme entrepreneur !
Fondamentalement, the path of least résistance pour moi, c'est intrinsèquement celui où je conduis et dirige ma vie comme je l'entends, en tant qu'entrepreneur, avec liberté et autonomie, dimensions que je privilégie plus que tout.
A noter que je ne suis pas devenu entrepreneur parce que je suis d'une famille d'entrepreneurs, au contraire d'ailleurs, mais bel et bien par ce que cela correspondait intimement à ce que je suis. Je n'ai pas cherché à "plaquer" de modèle et à me fondre aux forceps dans un moule, j'ai juste cherché à être moi-même.
Amis lecteurs, il y a parmi vous des entrepreneurs, mais il y a aussi des gens qui sont heureux aussi comme cadre sup, ou comme consultant, ou comme avocat, ou comme financier. Etre entrepreneur n'est ni un objectif, ni une fin, ni un modèle ni une panacée. C'est une voie au même titre que d'autres et je tiens à le dire très clairement, le premier danger qui vous guette c'est de suivre le modèle d'un autre.
Il ne faut pas chercher à être entrepreneur parce que c'est "sexy", parce que c'est à la mode, parce que ça fait bien. Tout le monde ne peut pas être entrepreneur, comme tout le monde ne peut pas être bien comme cadre sup d'une multinationale.
Soyez vous-même, connaissez-vous, suivez votre voie. On ne peut être vraiment bon que dans le chemin pour lequel on est vraiment fait et pour lequel on a une certaine passion. En ce qui me concerne, si j'ai des aptitudes je pense innées pour entreprendre et investir (d'où ma self definition d'entrepreneur investisseur), je n'étais en aucun cas fait pour être un manager d'une multinationale, je n'aurais pu qu'échouer dans cette voie, ni je ne m'y sens bien, ni j'y suis bon.
Ne pas suivre sa voie, son karma, sa vocation, whatever, chercher à plaquer un modèle qui n'est pas le sien mais celui de sa famille, de son entourage, de ses icones, c'est à coup sûr s'exposer à de graves déconvenues et désillusions, tôt ou tard.
Ne cherchez ni à être ce que vous n'êtes pas, ni à paraître ce que vous n'êtes pas. Mettez toute votre énergie à :
- Découvrir ce pour quoi vous êtes vraiment fait
- Démultiplier vos atouts et vos capacités dans cette dimension
Combien je vois de gens autour de moi qui se jouent la comédie, veulent être ce qu'ils ne sont pas, veulent paraître ce qu'ils ne sont pas, croient savoir alors qu'ils ne savent pas grand chose, veulent faire croire aux autres qu'ils sont ou qu'ils savent ceci ou cela, etc. Le vrai problème, ce n'est pas la comédie qu'ils jouent aux autres, c'est la comédie qu'ils se jouent à eux-même, tôt ou tard il y aura un prix à payer.
La crise de la trentaine, de la quarantaine ou de la cinquantaine, les divorces, etc, c'est aussi la conséquence de s'être fourvoyé, consciemment ou inconsciemment, dans une voie qui n'était pas vraiment la sienne.
J'ai découvert très tôt ma "vraie nature" d'entrepreneur, même si je ne l'ai finalement assouvie qu'au début de la trentaine, et je n'ai ainsi pas eu de crise de la quarantaine, de même que je ne m'attends pas plus à avoir une crise de la cinquantaine dans quelques années ! Mais qu'est-ce que je m'en serais voulu si je m'était réveillé à 45 ans au sein d'un grand groupe multinational !
Je suis juste bien dans ma vie parce que je fais ce que j'aime et, most important, ce pour lequel je suis fait. J'en accepte intégralement les risques et les contraintes, qui n'en deviennent de fait plus pour moi.
Je crois qu'il n'y a pas grand chose à rajouter. Merci pour cette vision (qui rejoint pas mal la mienne)
Posted by: Frédéric de Villamil | January 10, 2010 at 03:23 PM
Super billet Michel ! Merci.
Posted by: Pascal | January 10, 2010 at 03:23 PM
Excellent billet !
Je partage beaucoup ta vision même si la mienne est encore "fraiche" !
Adam
Posted by: Adam Bouhadma | January 10, 2010 at 04:20 PM
Michel, tout est dit, et voilà une lettre à faire lire juste avant celle de Guy Môquet :-)
Posted by: Louis van Proosdij | January 10, 2010 at 04:33 PM
Oui, excellent et c'est tellement tellement vrai!
Posted by: Sophie | January 10, 2010 at 04:49 PM
Savoir qui on est. C'est bien l'étape la plus importante, capitale. Probablement la plus difficile à atteindre et à dépasser. Ensuite viennent le courage et le goût du risque. Je n'y suis pas encore:)
Posted by: Bellérophon | January 10, 2010 at 05:02 PM
C'est avec justesse que vous ne poussez pas vos lecteurs à devenir entrepreneur à tout craint. Je suis d'accord avec le post, tout le monde n'est pas fait pour ça.
PS : je suis cadre sup
Posted by: Pierre T | January 10, 2010 at 06:20 PM
Tout à fait d'accord avec vous Monsieur.
Moi-même après 20 ans de boulot dans le milieu de la communication on-line (du Minitel lorsque j'ai démarré à l'Internet) et autodidacte j'ai gravi les échelons un à un en m'accrochant. Plus les postes étaient importants et bien payés, plus j'ai senti qu'il manquait une chose importante dans ma vie, la liberté.
A quarante ans je ne supportais plus de devoir faire les choses à la manière des autres alors que j'aurais fait autrement. Les circonstances m'ont permis de créer mon propre Job, dans un secteur complètement différent, le tourisme. Je gagne beaucoup moins d'argent, j'ai perdu le prestige de mes fonctions précédentes, je suis obligé de tout faire y compris des travaux que l'on peut considérer comme pénibles et subalternes.
Mais je suis content de me lever le matin, je ne perds pas toute mon énergie à simplement survivre dans un univers professionnel hostile et hypocrite.
Je pratique mon activité comme je l'entends et j'essaye d'apporter la plus grande satisfaction possible à mes clients dans un rapport gagnant-gagnant, dans une perspective durable et d'amélioration constante de mes prestations.
Bref je revis et même si elle est beaucoup plus modeste, ma vie est beaucoup plus intéressante.
Posted by: Philippe | January 10, 2010 at 07:18 PM
Merci Philippe de votre témoignage !!
Salut Louis et excellente année à toi, j'espère que tout roule ? Cette fameuse lettre de Guy Moquet, encore une idée saugrenue du petit Nicolas !!
Posted by: Michel de Guilhermier | January 10, 2010 at 08:14 PM
Excellent Billet Michel, ce blog revient aux fondamentaux, on se croirait en 204/2005 à ses débuts :) Rafraichissant.
Je crois qu'il y aurait aussi un truc à creuser sur le moment où l'on créée : l'enjeu n'est pas le meme à 20 ans / 30 ans / 40 ans. Généralement plus on avance dans l'age, plus on a de "choses" à perdre : salaire, fonction, avantages...et de "choses à assurer" : charges de famille ou autre...
Sur ce plan, je suis partagé entre le fait de créer vite une boite à la sortie des études, et à la trentaine (après un peu de salariat). J'ai choisi la 2ème solution pour ma part ;)
Sur un tout autre plan, alors que tout le monde commence à twitter et à facebooker, toi tu bloggues des billets complets, bravo & bonne année 2010 !
/Olivier
Altics
Posted by: /olivier | January 10, 2010 at 08:23 PM
@Olivier, excellente année 2010 à toi aussi mais tu me fais rire en disant que "ce blog revient aux fondamentaux", ou alors c'est que tu zappes pas mal de posts !!
Je ne crois pas avoir arrêté de parler des fondamentaux, de l'entrepreneuriat, du bon sens paysan, de la nécessité de comprendre intimement le consommateur, de respecter les economics...même si je mixe toujours cela avec un peu d'Apple, d'Aston, d'e-commerce et d'autres !
Ceci dit, cela me fait penser que ça va bientôt faire en effet 6 ans que je bloggue (depuis février ou mars 2004. Bientôt 2000 posts et 15000 commentaires au compteur !
Posted by: Michel de Guilhermier | January 10, 2010 at 08:31 PM
KNOW THYSELF, comme a dit Apollon a l'oracle de Delphes. Follow your own bliss guys !
Posted by: sebastien(ny) | January 10, 2010 at 08:37 PM
Si la forme de cet article flirte parfois avec un style très jean-Claude "aware" van damme :), le fond est quant à lui tout à fait sensé … et bien que, finalement convenu, est toujours bon a rappeler …
Posted by: remy | January 10, 2010 at 09:40 PM
;-) Remy, je crois que c'est votre 1er commentaire ici, alors welcome !!
Je ne suis pas sûr que ces points soient aussi "convenus" que cela.
Quant à la comparaison avec JCvD...
Posted by: Michel de Guilhermier | January 10, 2010 at 10:08 PM
Off topic, quoique...
Surprenant film que ce JCVD en fait!
N' hésitez surtout pas à le louer, vous serez surpris, agréablement surpris...
Posted by: Vincent | January 10, 2010 at 10:52 PM
Quid du sentiment exacerbé d'exploiter ET de développer l'ensemble de son potentiel.... :)
Posted by: marc bc | January 10, 2010 at 11:09 PM
Salut Marc, suis pas sûr de comprendre la question ?!
Posted by: Michel de Guilhermier | January 10, 2010 at 11:12 PM
Un article comme on les aime !
Posted by: Ludovic | January 11, 2010 at 02:57 AM
Je suis surpris par ton espèce de "coming out", Michel, mais en même temps, je le trouve très sincère et très juste. J'en suis moi même à la création de ma deuxième entreprise et je me retrouve dans ce que tu dis. Pour moi, la motiviation n°1 de la création, ce n'est pas le fric, ce n'est pas la réussite forcenée, mais c'est effectivement pouvoir guider ma vie comme je le sens et c'est surtout, parce que j'ai l'impression que c'est comme ça que je fonctionne le mieux.
Je n'ai jamais été cadre sup, comme toi, et à mon grand regret d'ailleurs (car, j'ai toujours mon père en ligne de mire quand je pense à cadre sup), mais aujourd'hui, je comprends que même si j'avais pu l'être, je n'aurais pas été heureux. Le problème pour moi quand on est salarié, c'est la hiérarchie et les rapports humains détestables qu'elle peut parfois instaurer. C'est une des raisons principales pour laquelle je préfère mener ma barque moi même, dans l'incertitude et dans plus de précarité, certes, mais en trouvant une motivation bien plus profonde d'avancer
Posted by: Olivier S | January 11, 2010 at 08:37 AM
Réellement un excellent post. Probablement le meilleur que j'ai lu sur le sujet. On devrait le lire dans les écoles à la place de la lettre de Guy Moquet ;-).
Personnellement j'ai eu la chance de savoir très tôt ce que je voulais faire et ce dans quoi j'étais efficace (et pas efficace).
Mais l'amour de la liberté personnelle et du risque, reste un moteur essentiel.
Bon, il faut aussi ajouter beaucoup de travail et de l'instinct. Et bien sur un peu de chance pour réussir.
Posted by: Philippe Lagente | January 11, 2010 at 08:41 AM
@Captain : no coming out du tout, c'est juste, comme je le mettais, qu'on m'a pose la question semaine dernière.
Qu'est ce qui te surprend exactement ??
Posted by: MdeG iPhone | January 11, 2010 at 08:43 AM
désolé pour la comparaison avec jean-Claude … qui évidemment ne peut être bien perçue … mais le nombre de terme anglais m'avait quand même un peu fait sourire hier :
société sizable
entrepreneurship
the path of least
ma self definition
whatever
most important
… mais "no offense" hein ;)
sinon pour le côté convenu : "connais-toi toi même, fais ce qu'il te plait" je dis oui ! évidemment (même si pas toujours facile a mettre en œuvre, les bonnes conditions devant être aussi réunies, pour démarrer … )
Posted by: Rémy | January 11, 2010 at 11:38 AM
Très bon billet.
Il est important d'être soi-même et de se respecter.
Parfois plus facile à dire qu'à faire (et ce pour des raisons multiples), mais quand on le fait, c'est tellement bon.
Posted by: Sébastien | January 11, 2010 at 12:46 PM
Le plus dur étant, je pense, de réussir à créer sa première société. La deuxième, si la sortie de la première a été intéressante, doit être beaucoup plus facile car l'on bénéficie déjà d'un capital nous permettant de pouvoir se concentrer sur la création (sans avoir besoin de chercher comment payer son appartement !), mais aussi d'une légitimité, de contacts, d'opportunités, d'expérience, etc. J'aurai donc tendance à dire que le risque diminue fortement à chaque boite créée, mais je me trompe peut-être... Quelle est votre opinion de serial entrepreneur là dessus ?
Posted by: Mathieu S. | January 11, 2010 at 01:49 PM
un avocat est aussi un entrepreneur qui gère une petite pme ...! ;-)
Posted by: Vincent | January 11, 2010 at 02:27 PM
"des fonds d'investissement avec lesquels je ne suis plus en phase". Est-ce l'aveu de vouloir placer l'homme au centre de tout ? Ce n'est évidemment pas une crise qui vous frappe, mais une prise de conscience.
Posted by: Franck | January 11, 2010 at 04:20 PM
Franck ??
L'homme est tjs au centre de tout...
Posted by: MdeG iPhone | January 11, 2010 at 04:43 PM
@Remy,
Compris.
Oui, j'avoue que mon blog est un exemple parfait à ne pas suivre pour bien parler français.
Posted by: MdeG iPhone | January 11, 2010 at 05:14 PM
@Matthieu S,
Quand on est cadre sup, bien payé (voire tres bien, il y a 15 ans j'etais à 1,3MF soit 200K€ environ), le plus dur c'est de quitter ça.
Apres, ça va tout seul
Posted by: MdeG iPhone | January 11, 2010 at 05:16 PM
Bonjour Michel,
Simplement une remarque sur la nécessite d'être multitâche, multifonction... lorsqu'on se lance dans l'entreprenariat vs un poste de cadre sup dans une boite x.
Bien à toi,
Marc
Posted by: Marc BC | January 11, 2010 at 07:29 PM
@Michel : je trouve simplement cette profession de foi très honnête et simplement agréable à lire. On n'entend pas souvent dire les entrepreneurs dirent ce qu'ils font parce qu'ils se seraient sentis mal ailleurs (entre autres). Je me retrouve assez dans cette affirmation.
Posted by: Olivier S | January 11, 2010 at 10:44 PM
ben oui, je suis entrepreneur parce que je ne sais rien faire d'autre, snif !
Posted by: Michel de Guilhermier | January 11, 2010 at 10:49 PM
Je te rejoints sur tout et sur un point encore plus Michel
En effet, j'ai toujours pensé que le plus grand risque que je prenais, c'était de rester cadre dans la world company qui m'employait à l'époque. J'avais peur de devenir l'une de ces personnes aigries qui n'ont pas eu la force de changer et que l'on croise si souvent dans les grandes boites.
Pour revenir à ton collègue qui parlait de courage, je pense plus qu'il voulait dire "les corones" de plaquer tout ce qui va avec le gros poste et la remise en question plutôt que de courage intrinsèquement.
Posted by: Le Tribulateur | January 12, 2010 at 05:11 AM
Bonjour Michel,
Merci pour ce post !
J'ai une question pour vous et vos lecteurs : vous avez toujours eu cette envie d'entreprendre au fond de vous, mais certains y viennent plus tard comme les commentaires de ce post le prouvent. Je serai curieux de connaître votre démarche : vous vous êtes aperçu d'un seul coup d'un manque dans l'offre de tirage photo et vous avez monté Photoways dans la foulée, passez-vous du temps à chercher de nouvelles idées de business à monter ?...
en tout cas, hasard ou pas, je lis beaucoup de posts sur l'entrepreunariat sur mes sites et blogs favoris. Les posts de Seth Godin par exemple sur l'importance de penser à soi sont aussi toujours très inspirants.
Car au-delà de la création d'entreprise, c'est la question de "quel types et niveau de contraintes je suis prêt à accepter dans mon job" qui se pose. En fonction de la réponse, certains d'entre-nous finiront par monter leur boîte à 100% en capitaux propres, d'autres créeront des bureaux français de sociétés étrangères, d'autres encore auront un rôle important de décision et de liberté d'action dans une petite structure, ou bien encore certains choisiront "la très grosse entreprise" avec le titre ronflant.
Ce que je retiens des personnes qui réussissent (il est vrai selon mes propres critères de liberté, qui sont proches des vôtres), c'est qu'elles se posent les bonnes questions : que veut le consommateur et comment je lui amène ce produit/service de la manière la plus "convenient" possible ?
Ca à l'air basique, mais combien de personnes avons-nous pu rencontrer dans nos différentes expériences qui se posent les mauvaises questions : "est-ce que ça va plaire à mon boss ?", "que va en penser mon n+2", "est-ce que cela m'assurera des retombées presse personnelles".. bref, plutôt des questions que certains se posent dans les grosses boîtes !
julien
Posted by: julien | January 12, 2010 at 05:32 PM
@Julien, j'ai monté Photoways car j'avais depuis pas mal de temps un appareil numérique et l'imprimante ne m'a jamais convaincu. Je connaissais ce type de service aux US, je l'utilisais à titre perosnnel, j'ai donc simplement repris cette idée. J'ai donc bien pensé à moi et mon besoin.
Pour les diverses idées, j'avoue qu'il n'y a pas de règle : ça vient avec la discussion, l'observation, comme ça, un matin en se levant, etc...
Par contre, la question de base est et restera toujours : que souhaite le consommateur ?
Posted by: Michel de Guilhermier | January 12, 2010 at 06:12 PM
Monter une entreprise c un simple besoin d'aventure car à l'heure actuelle il est difficile de pouvoir confronter sa vraie nature au monde qui nous entoure.
Quand vous parlez de recherche de liberté et d'autonomie, je dirais plutôt recherche de sa vrai nature et de ses propres limites.
Monter une boite, c souvent une envie de se confronter aux autres, d'exprimer son talent dans le but d'avoir en société, l'image que l'on a de nous même : un aventurier !
Etre entrepreneur pour se sentir libre, c'est une illusion que l'on verse pour encourager les moins téméraires !
Notre travail au quotidien nous rappelle au combien nous avons des obligations envers notre équipe, nos clients...
Premier post d'un jeune qui a commencé le business à 24 ans (ndrl, j'en ai 29) et qui espère être libre vers 40 ans : le temps de mettre tout mon ptit monde à l'abri du besoin. lol
Courage les entrepreneurs !
Posted by: Said | January 12, 2010 at 06:19 PM
Article intéressant qui pose les bonnes questions quant au Karma de chacun.
1)deux remarques cependant : je pense que tous les cadres supp rêvent de liberté et d'autonomie (même si tous ne peuvent l'assumer). En cela, je ne sais pas si on peut se dire envie de liberté --> entrepreneuriat
2)il faut bien préciser de quelle liberté on parle (financière, stratégique, au quotidien ...) car je ne suis pas sur que le fait de créer son entreprise développe toutes les formes de liberté, non ?
Posted by: Jerome | January 12, 2010 at 09:13 PM
Un bon article comme pas deux, merci.
Posted by: Alex sbille | January 13, 2010 at 03:55 AM
Je le poste de suite à mon mari qui cherche sa voie de quarantenaire. j'ai trouvé la mienne en tant qu'entrepreneuse depuis peu mais je m'y sens si bien....Et pourtant lui, n'est pas fait pour ça, en tout cas pas seul. Il y a mille voies à explorer !
Karin
Posted by: Karin | January 13, 2010 at 08:11 AM
Michel, superbe post, bravo. J'ai aussi eu la chance comme toi de vivre les deux expériences (cadre sup d'abord, entrepreneur ensuite), mais pas avec un parcours aussi exceptionnel que le tien ;-)
Je pense qu'il s'agit d'une chance car cette expérience nous permet de mieux appréhender le fonctionnement des grandes entreprises. Celles-ci sont aujourd'hui mes clients et je me réjouis tous les jours de connaître (un peu) leurs attentes et leurs mécanismes. Et tous les jours, je suis content de la liberté gagnée. Liberté qui a un prix (je ne parle pas d'argent), effectivement.
Posted by: didier b. | January 13, 2010 at 08:22 AM
@Karin, je pense que la voie de la quarantaine (comme de la trentaine ou de la cinquantaine), c'est celle où on se sent VRAIMENT bien...
Mais il faut aussi vraiment faire attention à ne pas chercher un leurre !
Posted by: Michel de Guilhermier | January 13, 2010 at 08:38 AM
C'est marrant comme je me retrouve dans cette analyse... sauf qu'étant entré plus jeune dans la vie active, je me suis lancé avant mes 30 ans... à 26 ans ! Et d'ailleurs j'ai divorcé l'année suivante...
Aujourd'hui, je suis ce que j'ai envie d'être, et ça, ça n'a pas de prix !
Posted by: Samuel | January 16, 2010 at 02:17 PM
Merci Michel pour le billet! Ingénieur de formation, je suis passé par une multinationale, ça ne m'a pas plu. Alors j'ai pensé que c'était le poste qui ne me convenait pas; j'ai donc vite basculé vers des fonctions commerciales: bof.J'ai ensuite tenté un poste de commercial dans une toute petite PME: c'est mieux mais c'est toujours pas l'extase. Y a rien à faire, je n'arrivais toujours pas à ressentir les mêmes sensations qu'à l'époque où à partir de rien, avec mes potes, nous avions entrepris de relancer le Gala de l'Ecole (1000 personnes à la soirée, le top pour une école de province!!). C'est grave docteur? Le remède: l'entrepreneuriat! En parallèle de mon job actuel, je me lance dans un projet High-Tech avec un ancien collègue...et c'est ça qui est excitant! Alors à bientôt Michel, on se croisera peut-être un jour...si on mène notre projet à bout ;-)
Posted by: Jerome | January 18, 2010 at 09:04 PM
Encore faut il pouvoir se permettre une baisse consequente de salaire
Ce n'est pas toujours facile quand on vient d'en bas et qu'on a des enfants
Pour mon projet c'est le point bloquant (et annulant)
Posted by: Thierry | January 19, 2010 at 05:02 PM
Bonjour,
Suite à une recherche sur le Web, je suis tombé "par hasard" sur ce billet d'humeur qui me ressemble beaucoup... Grâce à toi, cela m'a permis de concrétiser la présentation que je dois faire de moi-même sur le Plan d'Affaire que je dois présenter aux banques pour mon "concept-store" Keck's Café-Nature-Store®.
Un bon gros merci à toi Michel et à ta santé!
Bertrand de Vichy (France)
Posted by: Bertrand Sirol | January 25, 2010 at 11:08 AM
Bonjour,
Stop la routine, marre des horaires 8h-18H, vivre plusieurs vies en une, pouvoir dire "c'est moi qui ai fait le mauvais choix, j'assume"... ça aussi donne envie d'entreprendre. Cependant il y aurait beaucoup plus de monde aux guichets des CCI si les idées étaient accompagnées de comptes aux multiples zéros. Les projets des nouveaux entrepreneurs ont un amorçage certainement plus favorable si les têtes pensantes s'entourent de partenaires qui ont du temps à vendre.
Sinon Francis C. a raison "ne dis pas à qui tu ressembles, dis qui tu es..."
@+
Posted by: PizzaToy | January 29, 2010 at 12:01 AM
Tres intéressant en effet.
Voici 2 idées que je souhaite partager :
- Un avis sur le timing idéal: il me semble plus risqué de tenter l'aventure tard, au moment où il faut en général payer les études des enfants, la maison ...
mais, à l'inverse, il me semble tout de même intéressant d'avoir une première expérience, même courte, dans une entreprise classique avant de se lancer, ne serait-ce que pour apprendre le contexte, les méthodes, les forces(acces aux grand comptes...), les faiblesses(lourdeur...) et se-confirmer qu'on a rien à y faire.
- Je suis de l'avis exposé dans l'article mais voici une citation qui tempère un peu l'enthousiasme : "on reste dans une grande entreprise pour l'illusion de la sécurité, on se met à son compte pour l'illusion de la liberté"
Illustration personnelle de ce paradoxe: j'ai longtemps travaillé dans un grand groupe tellement bordélique que finalement j'y étais libre de faire ce qui m'intéressait. A l'inverse, dans mes activités indépendantes, je me retrouve parfois très dépendant de clients difficiles, la liberté est donc toute relative.
Posted by: michel | January 29, 2010 at 12:59 PM
C'est fou de se reconnaitre dans chaque paragraphe.. Je suis completement d'accord avec toi et comprend parfaitemetn ta vision sur le besoin de devenir entrepreneur. Je suis un peu plus jeune mais j'ai aussi fone une boite 2001, puis pris la direction 'dune autre en 2005 pour finalement remttre tout a plat avec un MBA a Berkeley et faire un peu de grosse boite (yahoo) aux US. Je garde en moi cette envie de reprendre le chemin de l'entreprenariat (je travaille sur www.effecteev.com en parallele) et j'ai commence un blog sur l'entreprenariat dont un des articles reprend un peu le tien: http://wp.me/pIhP9-b
A bientot.
Posted by: Antony | January 29, 2010 at 06:31 PM
Bonjour Michel,
Ravi de me retrouver un peu dans ce billet sur ce blog que je découvre pour la première fois.
Ce besoin d'autonomie et d'indépendance je le ressens depuis fort longtemps également même si j'en suis au début de mon parcours en tant que web entrepreneur. Je rajouterais juste que, pour ma part, ce besoin de liberté était surtout un besoin profond de liberté créative, artistique. Créer, innover, concevoir je crois que c'est bien tout cela qui m'engage chaque jour en tant qu'entrepreneur.
Posted by: Sébastien | January 31, 2010 at 04:25 PM
bonjour
je suis très vavi de tomber par hasard sur votre site qui me semble beaucoup plus important et peut être ma chance de reussir.
En fait l'idée de me decouvrir de quoi je suis fait me semble très dificile.
Soul
Posted by: Soul | February 03, 2010 at 03:32 PM
Merci Michel pour cet article qui m'a conforté dans l'idée que je me fait de l'entrepreneur, quelqu'un qui choisi cette voie parce elle est pour lui un besoin vital.
Cela m'a donné envie d'aller plus loin.
Posted by: Julien | March 09, 2012 at 09:23 PM
Merci Michel pour cet article. Je vous ai suivi tout au début de Photoways et j'en étais parmi les premiers clients. Quelle initiative et quel plaisir d'être client, car on sentait réellement l’entrepreneur derrière et pas le fond d’investissement.
Je suis en cours de me lancer et reprendre une entreprise. Les doutes, les questionnements ... cela fait plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à avoir les mêmes envies et les mêmes doutes.
Je suis sur que cet article sera sur ma table de chevet et surtout dans les situations difficiles, que j'en doute pas, elles arriveront.
Posted by: Marius | January 14, 2013 at 09:48 AM