Michel de Guilhermier's Blog

Prospective : la Nouvelle Révolution du Retail avec les Smartphones !

Je reviens comme presque toujours de New York avec quelques idées !

A noter tout d'abord que c'est cette semaine qu'on a eu la dernière révision de la croissance américaine au 4ième trimestre : un superbe +5,9% ! Ca laisse l'Europe loin derrière. Même si le sentiment général s'est assez fortement détérioré en février, après 3 mois consécutifs d'amélioration, force est de reconnaître que l'économie US s'améliore. Reste le problème du chômage toujours en hausse, qui ne redescendra pas avant la fin du printemps sans doute. Au final, une reprise lente, progressive, et encore fragile.

J'y ai observé la superbe transformation de Duane Reade, la chaîne de drugstore new-yorkaise de près de 300 unités, craspouille il y a quelques années mais dont les magasins rénovés feraient aujourd'hui pâlir d'envie nos Monoprix (dont, à propos, ce fut officiel hier vendredi, le nouveau DG qui rentrera en fonction à partir du 31 mars est Charles Bouaziz, dont j'avais parlé tout récemment ICI).

Je me suis aussi rappelé, à la vue des magasins Blockbuster, chaîne de location video en totale déconfiture, ce que disait l'incroyable entrepreneur Wayne Huizenga (voir post ICI) : "«It has 55 hundreds stores. If you and I could figure out what to do with them, we could create the next great American business…if we could turn those fifty five hundred stores into something else that the public really needs, we could create another multi billion dollar company».

J'ai vu l'implantation du futur Disney Store de Times Square, 1er modèle d'un format rénové où Steve Jobs est intervenu comme conseil pour délivrer une superbe "expérience consommateur" à l'image des Apple Stores, dont j'ai arpenté les unités de l'Upper West et de la 59ième, avec des caisses mobiles sur iPhone !

Je me rendais quotidiennement pour faire les courses du soir au Whole Foods du Time Warner Center au Colombus Circle, et pouvais alors encore me rendre compte du superbe savoir faire de cette chaîne en matière de retail de produits bio et organiques (pas seulement food). Les longues queues à toute heure, très bien gérées cependant par un système électronique d'allocation de caisses, donnent un signe quant au retour du public. La Bourse apprécie, moi aussi d'ailleurs...

Dommage que le M&M store de Times Square, le plus grand du monde, ne dispose pas d'une machine pour offrir in situ des M&Ms personnalisés comme il est possible d'en avoir online. De manière générale, le merchandising est vraiment trop kitsch, il y aurait bien mieux à faire !

Question personnalisation justement, sacrée expérience pour mes filles que de faire leur peluche au Build-a-Bear de la 5ième avenue/46ième rue, lui aussi plus grand magasin au monde de la chaîne, implanté sur 2 étages. Certes, il y en a aussi un à Velizy 2, mais elles ne le connaissent pas et il n'aurait pas la même saveur qu'à new York ! Tous les petits détails de l'expérience enfant sont bien pensés : c'est lui qui appuie sur la pédale pour remplir la peluche, c'est lui qui donne un petit bisou au coeur que l'on insère à l'intérieur, qui choisit la voix/la musique que produira la peluche, etc. Elles ont toutes les 2 pris une peluche Hello Kitty, mais chacune avec des habits et une musique différents.

Le Toys R Us de Times Square n'évolue que par très petites touches, remplaçant ponctuellement un corner par un autre dont la marque connaît un succès plus important. Je l'ai peut-être trop arpenté depuis des années, étudiant le merchandising, et je dois m'en lasser faute de réelle nouveauté. J'ai cependant noté la nouvelle implantation de Little Miss Matched, marque en plein boom actuellement, qui réinvente la chaussette pour enfant ! Salut Patrice Archiduchesse ;-). Comme quoi, il y a des idées simples et efficaces !

J'ai vu que Borders offrait maintenant le Wifi gratuit, alors qu'il était encore payant via t-mobile il y a quelques mois. Ce qui m'a permis d'aller voir les avis consommateurs sur Amazon sur plusieurs livres avant de les acheter (par souci d'économie, je ne fais jamais marcher la 3G data sur l'iPhone à l'étranger, attendant une free hotspot qui ne manque jamais d'arriver) !

Sur le plan technologique, je me faisais la réflexion que l'adoption de plus en plus massive par le public des smartphones (environ 20% du marché des téléphones actuellement), allait certainement lourdement impacter les retailers physiques dans les années à venir.

Pour schématiser grossièrement, on aurait 2 grands types d'applications :

- Une redoutable arme de shopping physique pour les consommateurs. Ils peuvent transformer leur smartphone en un scanner/lecteur de codes barre relié à des bases de données qui donnent immédiatement aussi bien le prix de l'article sur le web que des informations et des avis consommateurs. De nombreuses applications de la sorte existent en fait déja, tel RedLaser, elles sont actuellement plus ou moins efficaces en fonction de la technologie et des bases de données. Mais ce n'est qu'une question de temps avant d'obtenir précision et réactivité.

Ce genre d'applications va nécessairement pousser les retailers à une compétitivité, une réactivité et une transparence extrême, le consommateur pouvant se tenir informé en temps réels des prix sur le marché, comme de la qualité des produits et des services. Le retailer aura beau vanter les bénéfices de tel ou tel produit au consommateur, ce dernier pourra s'enquérir en quelques clics si le produit est vraiment bon et/ou vraiment adapté à son usage personnel.

- Un instrument de couponing ultra ciblé et d'information pour les retailers. Le consommateur qui rentre dans un magasin a sur son smartphone une application du retailer qu'il met en service. Avec la géolocalisation, ce dernier sait dans quel magasin de la chaîne est le client, et peut lui envoyer en temps réel des coupons de réduction très ciblés. Le smartphone pourrait aussi servir d'outil de communication interactif en temps réel entre le retailer et le client, l'aidant à se diriger dans le magasin, l'informant en détail sur un produit (via pourquoi pas des videos), sur la disponibilité d'un produit online s'il ne l'est pas offline, lui suggérant des achats, etc.

Pour le retailer, ces technologies permettraient d'améliorer potentiellement la transformation et le panier moyen tout en limitant le recours au personnel, et leur donner ainsi un avantage concurrentiel. A ce stade, cet incroyable champ d'applications est encore très balbutiant, à l'état d'expérience dans quelques magasins aux US. Il y a de nombreux écueils potentiels, psychologiques comme la volonté ou pas du consommateur à être tracké et son agacement éventuel avec des messages trop intrusifs et inadéquats, et économiques avec un ROI qui s'avèrerait décevant au final face à ces dépenses, mais comme toujours les retailers vont tester, mesurer, affiner, avant de potentiellement généraliser.

Si nous n'en sommes en 2010 qu'au tout début de ces technologies et applications smartphone-retail, avec essentiellement des tests localisés, on imagine aisément que la révolution est en marche. Quant à voir des consommateurs arpenter les magasins avec leurs iPads...

Et moi ça me donne des dizaines d'idées, il y a tellement de choses à apporter aux consommateurs, mais il me faut des entrepreneurs pour les lancer !

Et je n'ai pas trop d'inquiétude sur le besoin réel : le consommateur a toujours envie d'être parfaitement informé et d'avoir les meilleurs deals possibles à un moment donné ! Tout est là question d'exécution.

Lucky AF011 New York to Paris !

Après la péripétie de l'aller, le voyage de retour fut encore plus long, mais au moins nous sommes rentrés, et c'est une chance !

En effet, l'AF011 d'hier soir jeudi 21h45 New York-Paris fut sans doute l'un des derniers et des très rares vols à partir sur 48h : paralysie ce matin à New York avec plus de 50 cm de neige tombés en moins de 24h (ci-dessous Time Sq), et 1000 vols annulés !

Notre vol décolla avec quasiment 4h de retard, passés à attendre sagement dans l'avion sur le tarmac, mais au moins il décolla...et nous voici donc ce soir sur Paris avec un superbe ciel bleu, le même que nous avions à New York en arrivant samedi dernier !

All's well that ends well !

MAJ Samedi  Je viens d'apprendre qu'il est tombé à Central Park un record de neige pour un mois de février en 114 ans ! La neige épaisse et lourde a fait un mort : un arbre est tombé et a tué un passant dans le Park jeudi après-midi. Sur le mois de février, il est tombé un total de 94cm de neige à central Park !

Par ailleurs, la tempête de neige dans cette partie nord-est des Etats-Unis a fait des centaines de milliers de foyers sans électricité. Près de 80cm de neige sont tombés depuis jeudi matin à Harriman, NY !

Reportage complet du NY Times ICI.

Ci-dessous quelques photos trouvées ce matin sur le même site du New York Times.

 

 

 

Bon, vivement le prochain déplacement, prévu en mai !

Un Possesseur d'iPhone sur 6 Intéressé par Acheter un iPad !

Nous sommes maintenant à 1 mois du lancement commercial de l'iPad (version wifi, les modèles 3G viendront plus tard).

AdMob, racheté récemment par Google, vient de sortir une étude qui donne quelques indications concernant les futures ventes d'iPad :

- 1 possesseur d'iPhone sur 6 annonce qu'il aurait l'intention d'acheter un iPad !
- Ce ratio est de 1 à 9 pour ceux qui ont un Palm
- Et il n'est que de 1 à 17 pour ceux qui ont un Google Androïd.

Il n'est pas étonnant que ceux qui ont un iPhone ou un Touch, l'habitude de l'OS, de l'interface, et certainement des dizaines d'Apps dèja downloadées, soient largement plus susceptibles d'acheter un iPad. Steve Jobs avait parfaitement raison quand il a annoncé en janvier qu'Apple, bien que créant une nouvelle catégorie, avait déja un marché avec les dizaines de millions d'utilisateurs d'iPhone et d'iPod Touch. De fait, l'iPad représente aussi une superbe plateforme de distribution d'Apps.

Mais ce ratio annoncé de 1/6 est étonnant, il me paraît intrinsèquement élevé et pourrait déboucher sur 5 millions d'iPad vendus en 2010, chiffre très supérieur aux 4M sur les 12 1ers mois que j'anticipais avec prudence lors du lancement.

Sur ce blog (absolument pas représentatif !), vous êtes aussi quand même près d'1/4 à vouloir l'acheter dès que possible et plus de 50% au total à considérer l'acheter (ICI).

Il se pourrait donc bien finalement que l'iPad connaisse un plus grand succès initial que l'iPhone en 2007 ! Ce d'autant plus que l'absence de caméra, assez largement décriée, soit comblée très rapidement voire immédiatement (voir ICI).

Que d'Entrepreneurs !

Les amis, je vous avoue que je suis à la fois effaré et flatté par tous les emails que j'ai reçus suite à l'initiative des Ateliers Entrepreneurs (voir ICI notamment) et des "Appels aux Entrepreneurs" (LA).

Si je "consolide" les 2 initiatives, je dois en être à plus de 100 marques d'intérêt, ce qui fait un sacré bataillon d'entrepreneurs et de would-be entrepreneurs potentiels.

Message non subliminal, il y a vraiment quelque chose à faire, et je me réjouis de cet enthousiasme et de cet esprit entrepreneurial en France. Avec une bonne formation, de bons principes et une bonne méthode, il devrait y en avoir de la valeur créée !

Entreprendre, cela s'apprend, et si tout le monde ne peut pas s'improviser Picasso, tout le monde peut apprendre à peindre ! Bad news, il n'y a pas de recette ou de formule miracle, good news, la majorité des gens peuvent le faire, car il s'agit d'un certain état d'esprit psychologique et d'une méthode à acquérir et à travailler.

Les 3 premiers Ateliers de mars (9, 16 et 26 mars), en petit comité à chaque fois (une trentaine de personnes au total sur ces 3 sessions), vont me servir à caler le format, les messages et la pédagogie.

Je prévois d'ores et dèja 2 à 3 nouveaux ateliers sur avril, qui seront un peu plus larges probablement que les premiers de mars : je crois que réunir 16 à 18 personnes est possible tout en préservant la qualité de la pédagogie.

Je n'ai pas encore fixé les dates, je le ferai à mon retour de New York semaine prochaine.

Si vous souhaitez participer, envoyez moi un email ICI (attention, inutile de le faire pour ceux qui sont déja sur la mailing list, je vous préviendrais directement très prochainement quant aux dates d'avril).

Avec ces Ateliers, je n'ai pas l'ambition de vous faire tous devenir des entrepreneurs géniaux hyper successful et multi-millionnaires, car comme pour tout il y a des gens plus ou moins doués, mais au moins vous aurez la méthode et les bases fondamentales pour entreprendre avec les plus grandes chances de succès, quel que soit votre domaine d'activité.

Bad news encore, la plupart des entrepreneurs que je croise qui se lancent font fausse route, car ils n'ont pas les bons ingrédients du succès. Good news, avec quelques grands principes fondamentaux, à ne jamais oublier, ils seront vite remis sur le bon chemin !

Certes, on peut se lancer avec entousiasme, se planter, apprendre de ses échecs, puis recommencer avec succès. cela est totalement vrai, mais 2 choses importantes :

• D'une part si on peut éviter de perdre du temps, cela vaut mieux.
• D'autre part, il n'est pas certain que tous comprendront les vraies raisons de l'échec.

Il y a quelque temps, j'ai croisé un entrepreneur qui s'était planté 2 fois. Il m'a narré son histoire, sa version des faits, ses explications. Au fil des rencontres, apprenant à le connaître et voyant ses réactions, mon analyse de ses 2 échecs n'était pas du tout la même que la sienne, ils reposent essentiellement sur une attitude psychologique inadéquate et non pas un concours de circonstances extérieures malheureuses !

Autre cas de figure, un jeune entrepreneur me relatait récemment qu'un se ses concurrents réussissaient merveilleusement dans un certain endroit, mais qu'il mettait cela sur le compte de la chance. J'interprète, cela veut dire qu'il n'a pas compris les raisons du succès. Dans la même veine et la même logique, il ne comprendra alors pas plus tard les raisons de l'échec s'il survient plus tard.

La réalité est simple, on apprend aussi bien de ses succès que de ses échecs, pas forcément plus des uns que des autres d'ailleurs je crois, mais pour cela il faut bien comprendre les leviers et les paramètres. Et comme il y en a une multitude, beaucoup se fourvoient dans les explications, ne comprennent pas vraiment, donc n'apprennent pas plus après qu'avant l'expérience.

L'idée des Ateliers et de donner un canevas simple et clair qui aideront à mettre "les yeux en face des trous" pour analyser sans concession avec lucidité.

Remarque "On the Spot" sur la Concurrence !

Tiens, dans la foulée du post d'hier sur "le rythme du temps", je reçois aujourd'hui un email d'un entrepreneur français aux US qui me dit :

"Je viens de m'apercevoir qu'un concurrent avait été plus rapide sur le web. Mais je suis persuade que vous avez deja entendu parler d'un concept similaire qui vient des US".

Ah, la belle affaire, il y a un concurrent ?! Mais diable, si l'idée est bonne, il y en aura forcément des concurrents, tôt ou tard, il vaut mieux se le dire et s'y préparer. Et s'il n'y a aucun concurrent direct, ni même aucun modèle comparable à l'étranger, surtout aux US et au UK qui sont très avancés question Internet, c'est peut-être que l'idée n'est pas aussi bonne qu'elle en a l'air !

Moi, je vous le dis, en vérité, soyez heureux d'avoir des concurrents ! Ca a plein d'avantages : ça stimule, ça évangélise et crédibilise un marché. Il vaut bien mieux se battre contre des concurrents sur un marché avéré que seul contre le marché lui-même qui n'est pas encore là !

Dans le cas ci-dessus, l'entrepreneur me dit aussi que le concurrent a été plus rapide. Soit, c'est une donnée, mais ce n'est pas non plus la fin du monde : est-il aussi bien financé, est-il aussi bon, aussi attaché à ses clients (ou ses internautes), a t-il vraiment bien compris le marché, a t-il la bonne techno, les bons partenaires, est-ce que c'est un secteur où la "taille critique" joue, etc.

SI le devenir des concurrents sur un nouveau marché était toujours et mécaniquement lié à leur ordre d'arrivée, ça se saurait ! De manière générale (il y a toujours des exceptions), il vaut mieux être le meilleur que le 1er. Et parfois, le 1er paye les pôts cassés, et le 2ième s'il est smart peut apprendre des déboires du 1er.

MAJ 20h30 (NY time) : le marché en question est diablement complexe, le comprendre intimement très rapidement est une vraie gageure !

Walmart Rachète Vudu pour Conquérir la V.O.D ! Move Intéressant, mais pas Gagné !

Walmart a annoncé hier le rachat de Vudu, un opérateur de V.O.D aux US crée il y a quelques années, qui va ainsi le mettre en concurrence directe sur ce terrain avec Amazon (encore), Apple et Netflix.

Si Vudu disposait de plusieurs avantages concurrentiels (le plus large catalogue de films en VOD, environ 16.000, une technologie permettant la diffusion en 1080p, des accords avec la plupart des fabricants de TV et de lecteurs DVD pour intégrer sa techno au coeur de leurs appareils), la reprise par Walmart devrait lui donner les moyens d'assurer sa pérennité, ce alors qu'elle n'a jamais été rentable...

Le marché de la V.O.D aux US est encore balbutiant, et le prix supposé de l'acquisition, autour de 100M$, me semble très généreux. Vudu avait levé un total de 60M$ avec des grands noms du capital risque, notamment Benchmark Capital et Greylock Ventures.

Dans le passé, la tentative de Walmart de concurrencer le pionnier et spécialiste Netflix dans la location de DVD se solda par un échec (j'en avais parlé en mai 2005). Walmart est sans doute le plus important distributeur mondial de DVD donc ce business est important pour lui. Mais ça ne le rend pas forcément plus compétitif pour autant quand il s'agit de se battre sur Internet contre des spécialistes. Il y a 3 ans, il s'était dèja essayé à un service de video en ligne, aidé par HP, et ce fut la aussi un échec. Alors, est-ce que cette 3ième tentative sera la bonne ?

J'avoue avoir quelques doutes. Le marché est compliqué, mouvant, il évolue vite (ce qui n'est jamais simple pour un retailer physique au rythme plus lent, forcément), le leader Netflix a un business model béton avec des prix agressifs, le service de kiosque-DVD pas cher Coinstar montre qu'avec un petit prix à 1$ il y a encore une foule de gens prêts à se déplacer pour aller louer un DVD physique. Et il y a ces autres petits nains en face, Amazon et Apple...

Enfin, Walmart essaye et on ne lui en voudra pas !

SI Vudu a des avantages concurrentiels au niveau de la technologie, je crois que cela n'a pas in fine tant d'importance que cela. Comme toujours, le marché veut surtout de la convenience (ie de la simplicité) et/ou du prix. Actuellement, si en France on a une VOD très simple grâce aux opérateurs tels Orange, ce n'est pas le cas aux US où il faut une set-top box, une iTV d'Apple, etc.

Le rachat de Vudu est aussi un pari sur le fait que demain aux USA les télés et/ou les lecteurs seront systématiquement connectés à Internet avec bien d'autres possibilités qu'aujourd'hui en matière notamment de VOD (et pas uniquement de films), ce qui est un pari raisonnable et réaliste. En France, avec les "box", nous avons montré l'exemple, c'est presque la normes et nous sommes de fait très en avance sur les US dans ce domaine.

"Combining Vudu's unique digital technology and service with Wal-Mart's retail expertise and scale will provide customers with unprecedented access to home-entertainment options as they migrate to a digital environment", Eduardo Castro-Wright, Wal-Mart Vice Chairman.

Du Rythme du Temps !

Je rencontrais hier à l'hôtel un jeune entrepreneur qui a une superbe idée et qui veut aller vite pour pré-empter le marché.

C'est vrai qu'actuellement tout va vite, on veut toujours aller plus vite, et les business plans montrés aux VCs font état de belles courbes exponentielles. Ils aiment rêver, alors les entrepreneurs cherchent à les faire rêver, parfois poussés par certains leveurs de fonds qui touchent une commission d'autant plus grosse que la levée est importante...

Alors on y va, on lève beaucoup pour viser très vite des dizaines de millions d'€ de CA !

Dans le même temps, quelques données :

- Walmart n'avait ouvert qu'une douzaine de magasins pendant ses 8 1ères années d'exploitation (entre 1962 et 1970, date de son intro en Bourse)
- Subway, 1ère chaîne de restauration au monde en nombre d'unités (près de 35000 quand même), n'avait ouvert que 25 restaurants sur ses 10 1ères années d'exploitation.
- Je rencontrais la semaine dernière un grand retailer qui projetait d'aller en Italie et il me disait qu'ils comptaient bien passer 3 ou 4 ans au minimum à apprendre et s'adapter au marché !
- Dans un post du 18 janvier, je citais Arnaud Mulliez d'Auchan qui pouvait attendre 5 à 7 ans avant de déployer un concept, tant que celui-ci n'était pas rentable.

Ces réussites ne se sont pas fait en quelques mois, ni même en quelques années. Il leur a fallu du temps...

J'ai beau être de culture Internet, j'ai beau avoir levé beaucoup et pour Photoways et pour Inspirational Stores, ma conviction profonde est que dans 99% des cas il n'est jamais nécessaire d'aller vite. Non seulement on ne peut pas aller plus vite que la musique (le marché), mais bien souvent la clé n'est pas d'aller vite mais de comprendre.

Comprendre le marché, comprendre les besoins, les habitudes et les freins des consommateurs, comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas, quand, comment, pourquoi, pour qui, etc.

L'un des plus grands actifs d'une société repose sur cette connaissance intime. On dira et on fera ce qu'on voudra, mais l'acquérir prend forcément du temps. Et vouloir aller (trop) vite, c'est souvent oublier au passage d'apprendre et de comprendre le marché.

Celui qui juste est allé vite, parce qu'il a par exemple mis une tonne de marketing (et nombreux sont les e-commerçants de ce style), mais qui n'a pas pris le soin de vraiment comprendre très intimement son marché, est à la merci de l'acteur, petit ou grand, qui a lui compris les vrais leviers intimes du marché.

Damn AF022 to New York !

Pour NY, je ne prends jamais Air France mais Continental, le très pratique vol de 9h55.

Pour la 1ère fois, avec toute la famille, on s'est embarqué sur l'AF022. Vol à 8h25 ce samedi matin exigeant un lever très matinal pour les enfants...

God damn it, au bout d'une heure de vol environ, le commandant de bord nous apprend qu'on doit faire demi-tour et revenir se poser à Roissy ! Rien de grave, mais on ne pourrait pas traverser l'Atlantique comme ça.

Nous voilà donc sur le tarmac d'où je peux poster, dans l'attente de news...

Les enfants sont crevés et énervés, faut les contenir.

Les vacances commencent bien, merci Air France !

Who Knows Wayne Huizenga ?

Il y a des parcours entrepreneuriaux assez exceptionnels ! Qu'est-ce que c'est enrichissant de les lire et de s'en inspirer !
 
Wayne Huizenga est l'un de ces entrepreneurs américains absolument "hors norme", ayant bâti - en autres car ce n'est pas tout - 3 empires multi-milliardaires différents :  Waste Management (leader mondial du retraitement de déchets), Blockbuster (chaîne leader aux US de la location de video), puis AutoNation (1er réseau US de concessions automobiles).

Au sujet de BlockBuster, qu'il a revendue très opportunément à Viacom il y a bien longtemps et qui connaît aujourd'hui une crise de modèle avec la VOD, voila ce qu'il en dit :

«It has 55 hundreds stores. If you and I could figure out what to do with them, we could create the next great American business…if we could turn those fifty five hundred stores into something else that the public really needs, we could create another multi billion dollar company»

L'homme au drive incroyable ne s'arrête jamais d'imaginer de nouveaux big business (basés sur un besoin que le public "really needs").

A noter un point important : c'est bien de se dire qu'il y a quelque chose à faire avec les 5500 magasins de la chaîne qui de fait ne valent plus grand chose actuellement (5Mds$ de CA mais une market cap de 70M$ seulement), mais il faut trouver quoi ! Tant qu'on a pas trouvé et qu'on a pas définit comment s'y prendre précisément, l'idée reste un vague songe théorique.

Et ma conviction est qu'au fond, avoir une grande idée c'est bien, mais c'est pas forcément ce qu'il y a de plus important. Je préfère une super entrepreneur avec une vague idée, ou une simple idée directrice, qu'une idée géniale et très précise portée par un piètre entrepreneur obtu. Le super entrepreneur ira lui au bout des choses et tirera le meilleur de l'idée, quoi qu'il arrive, en exécutant bien, avec pragmatisme.

Michael Likiermann, le co-fondateur de GrandVision, un autre grand monsieur du retail, a repris pour une bouchée de pain en 2006 (elle était en dépôt de bilan) la chaîne Photo Service qu'il avait vendue 6 ans auparavant aux financiers de Cinven pour 300M€, et l'a transformée avec le soutien très actif de Orange en une chaîne essentiellement tournée vers la téléphonie mobile.

A lire sur Wayne Huizenga : The making of a blockbuster, how Wayne Huizenga built a sports and entertainment empire from trash, grit and videotape.

What's a Retail Mind ?

A mon appel précédent, vous auriez pu aussi me demander "c'est quoi une vraie âme d'entrepreneur", mais ce fut plutôt "c'est quoi une retail mind" !?

Sur la douzaine de réponses que j'ai reçues à cette heure (même une de New York, re hello Julien !), 1/3 me posent la question. Il vaudrait mieux en effet le savoir avant de penser à devenir e-commerçant, sinon plantade assurée ! L'art de l'e-commerce repose aussi sur l'art du commerce.

Comme cette partie sera l'un des modules de la conférence "comment faire un E-commerce rentable" du 6 mai avec Catherine Barba, je ne vais pas dévoiler grand chose publiquement ici, mais pour la faire (très) courte, l'une des grandes qualités essentielles est l'empathie.

Autre approche, vous lisez des biographies de retailers célèbres, ie Sam Walton (Walmart), Tom Stemberg (Staples), Howard Schulz (Starbucks) ou Fred DeLuca (Subway), ou des ouvrages liés au retail : j'ai beaucoup aimé Selling the Invisible par exemple, ou encore Guerilla Retailing.