Petite pensée aussi courte que fondamentale ce matin !
En discutant hier d'un projet avec un ami, on arrivait à la conclusion (après plusieurs mois de réflexion) que c'était "un métier de chien" et qu'il ne fallait pas y aller. On avait initialement eu de belles idées pour repenser un "vieux métier poussiéreux", mais finalement...à la réflexion on comprenait que ce métier était intrinsèquement paralysé par les clients eux-mêmes.
Un métier de chien, c'est un métier dans lequel les clients d'une part ne sont quasiment jamais contents, et d'autre part où ils ne réalisent ou n'admettent pas à quel point le métier est complexe, et par conséquent ils rechignent à payer correctement pour vos produits ou vos services. Et la conséquence en est que des efforts colossaux sont faits pour une très maigre valeur ajoutée au final.
Si vous mettez du temps, de la générosité, de l'énergie, du coeur, du professionalisme, et bien entendu de l'argent, et qu'au final vos clients ne valorisent pas réellement ces efforts et ces investissements, il y a bien mieux à faire de votre temps comme de votre argent !
Allouer son temps est presque encore plus important qu'allouer son argent (car le temps est une denrée plus rare et qu'on ne peut pas revenir en arrière dans sa vie), donc il est clé d'identifier ces métiers le plus rapidement possible, et ne pas foncer trop vite.
La question à se poser, quand vous avez une idée de produit et de services, c'est de savoir si les clients vont bien valoriser votre valeur ajoutée, et au final accepter de payer un "fair price". Ils ne le feront que s'ils perçoivent très nettement cette valeur ajoutée, et qu'ils ne banalisent et commoditisent pas vos prestations, ce parce que vous leur apportez un plus notable et tangible, et qu'ils en ont bien conscience. Attention, la valeur réelle et la valeur perçue par les clients, ce sont 2 notions différentes.
Dans pas mal de situations, je peux vous assurer que ce n'est pas le cas, soit le plus n'est pas aussi net et tangible que cela, soit les clients ne le perçoivent pas, et vous allez alors au devant de grandes déceptions. Quoi de pire que de se donner à fond, avec générosité, et de ne pas être récompensé du tout pour cela !?
A noter d'ailleurs que j'ai coutume de dire que la "délégation e-commerce" fait un peu partie de ces métiers, et c'est bien ce qui à motivé le "pivot" rapide d'Inspirational Stores fin 2008, devenu depuis le n°1 de la distribution d'articles motards et moto sur le web. Il me semble que ça change progressivement, mais il y a 3 ou 4 ans, les clients marques avaient beaucoup de mal à penser qu'en se transposant sur le web il n'allaient pas automatiquement faire des millions d'€ de CA, et que le métier demandait une incroyable somme de compétences ainsi que des investissements importants.
Pas mal, avec un peu moins de "frenchglicisme" vous seriez reprise dans la presse in-extenso (je préfère le latin !). Merci.
Posted by: Cédric | September 30, 2011 at 12:58 PM
Merci cher inconnu, bravo pour ce 1er commentaire, mais c'est pas à mon age que je vais me refaire, tout le monde sait ici que je parle très mal la France.
Posted by: Michel de Guilhermier | September 30, 2011 at 01:01 PM
Bonjour,
je reviens sur la question de la valeur ajoutée. Comment savoir si justement le client va accepter de payer pour ce supplément? A part la classique étude de marché avec questionnaire, il y a-t-il d'autres moyens?
Merci
Posted by: Pierre-Yvan | September 30, 2011 at 02:13 PM
bravo pour l'article, il alimentera quelques unes de nos discussion avec mon associe
Posted by: Scott | September 30, 2011 at 02:18 PM
@pierre-Yvan, vaste sujet, ce n'est pas simple, mais en effet il faut aller sur le terrain, poser les bonnes questions, parfois interpréter...
Posted by: MdeG iPad | September 30, 2011 at 02:44 PM
Mais quel était donc ce métier? Allez, s'il vous plait, quelques exemples. S'il vous plait ;)
Posted by: Jacques-André Bondy | September 30, 2011 at 04:19 PM
La délégation e-commerce en est 1 !
Posted by: MdeG iPad | September 30, 2011 at 04:22 PM
So true. Merci pour ce post.
Aussi, définir cette valeur ajoutée prend parfois du temps à l’entrepreneur car elle émerge rarement a priori mais plus fréquemment après un processus itératif d'adaptation comprenant multiples tests et erreurs (Ici traduite par "à la réflexion" - mais réellement -> expérience-retour clients).
Le business model et l’environnement ne sont pas figés (ou purement cyclique) comme certains souhaitent nous faire croire. Pour ces raisons, la compréhension de la chaîne de valeur et son évolution potentielle est importante – Elle permets de tester plusieurs hypothèses et conserver le modèle qui fonctionne le mieux.
La validation de ce modèle intervient grâce à l'interaction permanente avec le client car elle permet de comprendre si cette évolution est acceptée ou non - ainsi le positionnement s’affine et la perception ou l’absence de valeur ajoutée devient plus précise plus rapidement.
L'anticipation peut paraître géniale, mais cette dernière doit se confronter à la réalité (changeante) - la réaction client et sa propension a acheté le produit/service est CAPITALE au succès de l'entrepreneur.
Posted by: Damien Ducourty | September 30, 2011 at 04:44 PM
Indeed, l'entrepreneurship, c'est aussi l'adaptation permanente !
Posted by: MdeG iPad | September 30, 2011 at 04:48 PM
Quelles bonnes questions se poser pour définir réalistement la valeur ajoutée perçue par les clients? S'ils ne la voient pas immédiatement alors qu'elle est bien réelle, comme chez l'agent immobilier ou le marchand de bien par exemple -métiers parmi les plus détestés et donc incompris en France-, n'est-ce pas vain de se lancer dans une aventure entrepreneuriale où l'ont sait d'avance qu'il faudra tenter de la démontrer ou de l'expliquer? Si non, comment parvenir à la lui faire comprendre? Avec exemples concrets comme vous faites si bien. Ca mérite un article. Attendu avec impatience. Merci encore M2G :) Sincerely, JAB.
Posted by: Jacques-André Bondy | September 30, 2011 at 05:47 PM
Comme je vois à quel métier tu penses, je pense très sincèrement que tu as raison de laisser tomber.
P
Posted by: paul de guilhermier | September 30, 2011 at 08:50 PM
Et le "paiement sécurisé" c'est un métier de chien ??
Posted by: Frederic | October 01, 2011 at 03:18 PM
A vous de me le dire Frederic !!!
Posted by: MdeG iPad | October 01, 2011 at 03:34 PM
C'était en effet une phrase jetée pour recevoir un retour...
Le sujet des paiements sécurisés pour un commerçant reste largement subi car il est sous étudié et mal anticipé dans la plupart des projets.
Côté intégrateurs web (agences web et éditeurs) là c'est du même acabit, rares sont ceux qui en dégagent une force dans leur projets ou bien même une stratégie de différenciation sur les appels d'offres.
Côté banque là c'est l'opacité complète, due en partie au manque chronique d'expertise sur le sujet, ce entraine
une image de service rendu très basse aux yeux du Commerçant.
Le quotidien de Paybox est donc de débanaliser le sujet largement rendu immobile par certains acteurs comme les banques, qui ont aucun intérêt à ce que les choses bougent trop vite, car aussi trop complexes et de plus en plus éloignées de leurs intérêts primaires.
Une fois les choses débanilisées ou tout simplement expliquées aux Commerçants et leurs Intégrateurs IT, la valeur ajoutée ressort seule.
Posted by: Frederic | October 02, 2011 at 11:35 AM
Il y a hélas beaucoup de métiers de chien...
Posted by: Kristoff | October 04, 2011 at 04:47 PM
Tu devrais vraiment regarder en famille ce film http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=184451.html tu aurais joué à merveille le rôle de François-Xavier Demaison
Posted by: Franck Harry | October 06, 2011 at 04:52 PM