Michel de Guilhermier's Blog

Une Semaine avec l'iPhone 5 : FeedBack !

Je ne vais pas faire la nième revue détaillée sur l'iPhone 5, juste donner un rapide feedback personnel sur la nouvelle mouture du produit phare d'Apple, avec en focus ma user experience vs mon ancien 4S.

Côté + (dans l'ordre d'importance pour moi) :

• Grande finesse et légèreté, et ça c'est top quand l'iPhone est dans la poche de chemise ou de la veste. 20% environ plus léger et fin que le 4/4S, ça se ressent.
• Vraiment plus rapide de façon nette, l'A6 surclasse l'A5
  
• La sensibilité de réception est meilleure. J'avais beaucoup de mal à capter dans les locaux de l'Accélérateur, il n'y a plus de problème maintenant.
• L'écran plus allongé (4 vs 3,5" de diagonale) permet d'afficher un peu plus de choses, une ligne d'icones, une ligne de mail de plus, le calendrier de la semaine en complet, etc. C'est clairement plus pratique et sympa, mais ça ne change pas non plus la vie. On a pas un écran géant de 4,5 ou 4,8" façon S3 ou Lumia (avec les problèmes de portabilité et usabilité qui iraient avec).
• Meilleure qualité d'écoute également, donc plus agréable.
• L'appareil est superbement bien fini, Le 4 était d'un excellent niveau, et la on est encore un ton au dessus. Une vrai petit bijou.
• Les nouveaux écouteurs sont meilleurs et tiennent mieux dans l'oreille
• Les photos prise en basse luminosité sont moins bruitées et le résultat est même étonnant vs mon APN compact. Le logiciel de traitement de l'image a été semble t'il fortement amélioré. A noter aussi qu'on peut maintenant prendre une photo lors d'une video (ce qui n'est pas possible sur le 4S).

Côté - :

• Je préfére nettement le design du 4S. Le 5 en version noire est un peu trop noir justement. Point purement personnel. Je trouve qu'il aurait été splendide avec le pourtour du 4S (un peu comme le modèle blanc justement, je me demande si je ne vais pas changer !)
• Apple annonce une autonomie en hausse, mais j'observe de mon côté qu'elle est plutôt en légère baisse, mais c'est assez variable en fait. J'ai l'impression que surfer et emailer épuise plus vite la batterie qu'avec l'iPhone 4S, dans certains cas.

Voila, that's all. Rien à dire de plus, l'iPhone 5 est juste le 4S - qui était déja top - en globalement beaucoup mieux et plus agréable à l'utilisation quotidienne. Rien de révolutionnaire (on ne demande pas non plus une révolution tous les ans), mais des améliorations nettes sur les points clés de la user experience, et ceci compte beaucoup plus que toute une batterie de specs et fonctionnalités.

Je ne parle pas ici de la "Maps Gate" (on avait eu en 2010 l'Antenna Gate), ni le fait de ne plus avoir l'App YouTube d'office, puisque ce sont d'une part des problèmes iOS 6 et pas iPhone 5, et d'autre part parce qu'on peut les contourner (en allant dans l'App Store pour YouTube, ou en allant sur le web pour Google Maps voire Nokia Maps et en mettant une icone sur l'écran d'accueil).

Quant au nouveau connecteur "Lightning", comme je n'ai pas d'accessoire pour l'ancien modèle, rien de gênant. Il est clair que ceux qui en ont et doivent acheter un adaptateur à 29€ apprécieront un peu moins. Il a l'avantage d'être bien plus facile à insérer notamment en raison de da réversibilité.

Voila, si vous voulez un iPhone 5 il va falloir être un peu patient, 3 à 4 semaines de délai sur le site et pour la réservation en magasin c'est :

Tous les jours je passe devant l'Apple Store Opéra pour me rendre à l'Accélérateur, et vois le matin une petit file d'attente qui espère bénéficier du contingent du jour dès l'ouverture, parfois sans succès...

Retail/eCommerce : Etre Leader ou Rien ? La Notion Clé de Part de Marché Relative !

A la conférence FailCon de mardi dernier, Jean Emile Rosenblum (ex Pixmania), où il intervenait juste après le panel dans lequel j'étais avec Jean-David Chamboredon d'ISAI et Philippe Collombel de Partech déclarait que dans le domaine du retail et de la distribution, "« si vous n’êtes pas le leader, vous n’êtes rien ».

J'approuve à 80% cette affirmation, avec le bemol que je précise plus loin.

Tout d'abord, sa position rejoint parfaitement le post que j'écrivais en juin dernier, "Restera t-il Encore des Purs "Pure Players" dans 10 ans ?" où je précisais que si on n'avait pas 10% de part de marché globale (retail physique et eCommerce) on n'aurait du mal à être pérenne. Juste la règle du commerce, the bigger the better, dans une catégorie.

Pour affiner et faire la synthèse, je dirais que ce qui compte en commerce c'est la part de marché relative. Notion simple : si vous êtes leader avec 20% et que le n°2 est à 10%, vous avez alors une PMR de 2 et si vous le êtes n°2 votre PMR est de 0,5.

Qu'on soit leader avec un PMR de 1,2 ou le n°2 ou n°3 avec un PMR de 0,8 ou 0,7 ne change en fait pas grand chose, les positions sont trop resserées pour engendrer un avantage concurrentiel majeur au niveau de la puissance d'achat.

En ce sens, l'affirmation de Jean Emile est un peu excessive puisqu'on peut très bien être n°2 et très bien marcher, ce pour autant que sa PMR ne soit pas inférieure à 0,5 minimum, c'est à dire qu'on est pas plus de 2x plus petit que le leader. 

Et de même façon, mon affirmation de 10% minimum était également un approximation générale, car si on a 10% de part de marché et que le leader à 50%, ça sera clairement à terme difficile de tenir.

Après, il y a aussi une autre notion extrêmement importante à prendre en compte, qui est la notion de "business definition". Autrement dit, quand on parle de x% de part de marché, on parle de quel marché ? Si vous êtes leader en France dans une catégorie, avec même 50% de part de marché, mais uniquement présent en France et que vous avez un leader mondial de la catégorie avec 20% du marché mondial, il y a quand même de forte chance que tôt ou tard vous ayez un problème (plus probablement, vous allez vous faire racheter) car ce leader mondial jouit certainement d'avantages concurrentiels supérieurs, au minimum au niveau des achats d'intrants.

La dimension géographique d'un marché est la plus évidente, mais on peut et doit l'étendre à la dimension sectorielle et à la dimension distribution. Si vous êtes leader sur un marché, ou un canal de distribution, mais qu'il y a un marché connexe bien plus important dans lequel il y a un mastodonte, et que les avantages concurrentiels de ce mastodonte dans son secteur lui permettent de débouler dans votre pré-carré, vous serez mal tôt ou tard.

C'est typiquement le cas du canal eCommerce qui n'est pas pour moi un marché distinct car l'un des avantages concurrentiel repose sur la puissance d'achat (pour maximiser les marges) et l'attractivité de la marque (pour optimiser l'acquisition client), et donc nécessairement, inexorablement, on y a vu et on y voit les retailers s'imposer.

Et on en revient donc toujours à la même chose : il ne faut se lancer que dans des business spécifiques dans lesquels on est capable d'identifier, d'articuler et de construire des avantages concurrentiels distincts vs les autres acteurs, même s'ils ne sont pas encore à l'instant t dans votre pré carré.

Amazon n''est pas encore présent en Espagne et en Italie, mais tôt ou tard ils y seront, et les leaders locaux de l'eCommerce ont certainement des soucis à se faire.

Inversement, on peut être tout petit, avec des mastondontes dans des secteurs connexes, mais si les facteurs clés de succès de votre marché sont vraiment très spécifiques, et que vous y êtes leader, là vous avez toutes les chances d'être pérenne !

 

Another Look at Groupon !

Après être passé par un point bas un peu au dessus de 4$ début septembre, l'action Groupon a rebondit de près de 30% à environ 5,3$. On reste cependant très loin des prix de l'IPO (20$).

Que penser du niveau de l'action aujourd'hui et faut-il en acheter ?

Tout d'abord, petit rappel, le 14 août dernier, j'analysais les résultats trimestriels et estimais qu'à 6$ les risques sur le moyen/long terme étaient raisonnables, qu'un upside de +50% à horizon 12 mois était par contre possible, et qu'il serait de bon ton de commencer à en acheter très progressivement, au fur et à mesure où l'action dégringolait. Ce que j'ai personnellement fait, pour arriver à un prix d'achat moyen sous les 5$.

La présentation des résultats trimestriels nous a appris plusieurs choses :

- Le CA connaissait une croissance de 45%, mais quand on creusait vraiment on s'apercevait que toute celle-ci provenait de Groupon Goods mais que la société était en légère baisse sur son core business.

- L'Europe était un problème : satisfaction des marchands inférieure à celle des US, technologie insuffisante, problème macro, etc.

Voici au fond ce que je crois :

En Europe, les frères Samwer, au management de cowboy, avaient clairement pressé le citon à fond, histoire de maximiser le CA et la parité de fusion avec Groupon. Mais cette maximisation à outrance avait notamment été faite au détriment de la qualité du business et de la satisfaction des marchands. En clair, les commerciaux fourguaient des deals à des marchands pour lesquels cela n'avait pas beaucoup de sens, prenant au passage des marges trop importantes, non tenables. Et à mon avis, une bonne moitié sans doute du CA en Europe n'était pas tenable.

Les temps ont aujourd'hui changé chez Groupon Europe : les Samwer ne sont plus là, un management américain les a remplacés. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un gros élagage du business ai été entrepris, conduisant mécaniquement à une baisse du CA.

Mais le CA qui reste est du bon CA, fait avec des partenaires qui s'y retrouvent, et qui donc reviendront plus tard, ce qui conduit ainsi à plus de repeat business et moins de frais commerciaux et marketing, comme on l'a d'ailleurs justement observé dans les résultats trimestriels.

En d'autres termes, la légère baisse du CA sur le core business observé au dernier trimestre recouvre selon moi 2 réalités :

• Une forte baisse du CA auparavant réalisé "de force" avec un type de marchands pour lesquels cela n'avait pas de sens.
• Une hausse du CA sur de nouveaux marchands pour lesquels ce type de business fait du sens.

Il serait donc pour moi faux de conclure que Groupon connaît un déclin sur son core business, ils semblent avoir juste procédé à une opération vérité sur le CA, aujourd'hui de meilleure qualité que dans le passé.

Après, les points clés restent les mêmes :

• Les barrières d'entrée ne sont pas colossales dans ce secteur, ce qui fait pression sur les marges et les coûts d'acquisition (tant marchands que consommateurs). Ceci étant, il semble que les 30% environ de marge que Groupon collecte aux US sur les marchands conduisent à un équilibre accepté, et le repeat business n'est alors  si mauvais que cela avec les marchands satisfaits.
• Les marges sur Groupon Goods - une activité en très forte croissance - restent une inconnue, Mason ayant refusé de détailler. Mais de toute façon cela reste un flux supplémentaire appréciable.

A 5,3$ l'action aujourd'hui, la société est aujuourd'hui valorisée 3,5Mds$.

Groupon devrait réaliser autour de 2,4Mds$ de CA en 2012 et 3Mds$ en 2013, et générer 130 et 250M$ de résultat net, sachant que le degré de confiance et précision n'est pas très élevé, certains analystes estimant que Groupon pourrait gagner près de 400M$ l'année prochaine, et d'autres moins de 100M$ seulement, 250M$ étant une moyenne.

Sachant cependant aussi que Groupon a aujourd'hui plus de 1Mds$ de cash disponible et aucune dette.

Ainsi, dans un "worst case" (100M$ de résultat net l'année prochaine) Groupon serait donc valorisée environ 25x ses résultats hors cash, et dans un "best case" (400M$) seulement 6x.

Valorisée aujourd'hui autour de 10x les résultats moyens 2013 hors cash, l'action ne peut pas être considérée comme réellement chère, et il existe un fort upside supplémentaire.

Après, on peut aussi estimer que Groupon trouvera d'autres pistes pour leverager son incroyable base de marchands (des dizaines de milliers de par le monde) et de consommateurs (des dizaines de millions), à commencer par l'initiative récente dans les moyens de paiements avec Groupon Payments, en concurrence frontale de Square.

L'Accélérateur, Saison 2 !

Ca y est, l'Accélérateur a concrètement repris hier avec le kick-off de la Saison 2, 12 équipes en piste cette fois-ci, 12 énergies inébranlables pour réussir.

Marasme économique, incertitudes, crise, etc, tout cela ne peut pas arrêter ceux qui sont réellement entrepreneurs, qui ont envie de changer une partie du monde, rendre la vie des gens plus simple, plus agréable, plus efficace, etc !

Mes 3 associés et moi-même sommes là - dans une extraordinaire relation de proximité avec les entrepreneurs et une implication pédagogique totale et permanente - pour les guider très étroitement pendant 16 semaines dans la construction d’un modèle économique pertinent, rentable et pérenne.

Et quel plaisir ce fut de palper hier cet enthousiasme entrepreneurial avec ces 12 projets très différents.

Nous avions sélectionné ces projets (parmi environ 150 dossiers reçus) en très grande partie sur les qualités humaines des porteurs, et pour être précis, ce que nous recherchons ce sont ces 5 la surtout :

1. Passion. L'entrepreneuriat n'est pas un long fleuve tranquille, on prend des coups, et il y a des bas, très bas ! Sans ce moteur qu'est la passion, difficile de tenir sur la distance. Et pour garder la passion, il faut faire ce qu'on aime et ce pourquoi on est vraiment très bon. On le fait alors sans résistance, sans effort, et on va très loin.
2. Humilité : au moins aussi important si ce n'est plus. Et c'est du bon sens que d'en avoir pour une raison simple : être entrepreneur c'est se lancer dans l'inconnu, dans un modèle qui n'est pas encore rodé et qui n'a pas encore fait ses preuves, et la seule façon de réussir c'est d'abord de se dire qu'on a tout à apprendre du marché, des besoins des clients, de la façon dont les economics fonctionnent, des forces et faiblesses des concurrents, etc. L'humilité est également très liée à l'honnêteté intellectuelle, sans ça il ne peut pas y avoir de réussite, et c'est ainsi que ceux qui n'en ont pas vont d'échec en échec...sans réellement comprendre. Ils "se la jouent", ils manipulent et se manipulent et ce ne seront jamais de bons entrepreneurs.
3. Capacité d'Ecoute : on ne peut bien écouter que si l'on est humble, et bien écouter c'est aussi savoir tendre l'oreille au bon endroit et au bon moment, intimement comprendre ce que veulent vos clients, pourquoi ils vous favorisent (ou vous favoriseraient) par rapport à vos concurrents. "Make a difference", c'est ce qu'il faut faire pour réussir, mais où et comment faut-il la faire cette différence ? Vous le saurez en écoutant. Reprenons le principe suivant : "start from the customer and work backward".
4. Capacité d'Analyse : si on est humble et qu'on sait écouter, le terrain envoie de nombreuses informations qu'il faut alors prendre en compte pour piloter son projet. Le suivi et le crunch des metrics est clé.
5. Capacité d'adaptation : en fonction des analyses, qui peuvent indiquer qu'on est pas dans le bon track, le bon marché, le bon modèle, ou que le produit ne fait pas pour les clients une "big difference" suffisante pour shifter, il va falloir s'adapter voire radicalement pivoter. Si on a pas la souplesse, la capacité à reconnaître objectivement ses erreurs, tôt ou tard on ira dans le fossé, c'est juste mécanique et inéluctable. Il me paraît évident que passer 15 ans dans une multinationale ne prédispose pas réellement à s'adapter. Dans une grande société, on demande avant tout de bien gérer un modèle rodé qui a fait ses preuves, pas de se poser des questions tous les 4 matins en se demandant si on est bien "on track" et comment s'adapter.

Nous pensons que nos 12 équipes ont ces qualités, et avec notre expérience entrepreneuriale (près de 40 sociétés quand même en cumul des 4 fondateurs), notre coaching et notre disponibilité permanente pendant 16 semaines, nous allons vraiment pouvoir faire du très bon boulot avec eux.

Partant de la bonne graine d'entrepreneurs que sont nos équipes, tout va être maintenant être méthodiquement revisité : le produit, le positionnement, le modèle économique, le business plan, la vision long terme, mais également la posture entrepreneuriale (travail sur les 5 qualités du haut), l'aptitude au pitch, leur donner une vraie méthodologie, leut faire se poser les bonnes questions au bon moment.

Très important et même fondamentale cette posture entrepreneuriale, et là je fais un clin d'oeil aux investisseurs potentiels dans ces start-up : vous pourrez analyser dans tous les sens leur business, avoir des doutes sur certaines marchés mais vous savez comme moi que la clé de la réussite entrepreneuriale réside en grande partie dans ce qui n'est pas forcément visible, à savoir cette posture faite d'enthousiasme modérée par l'humilité, cette capacité d'écoute et d'analyse, cette aptitude à se remettre en cause et s'adapter, à comprendre et accepter l'erreur voire l'échec pour toujours aller de l'avant.

En misant sur l'une des start-up de l'Accélérateur, vous avez la certitude et la garantie que nos entrepreneurs ont été sélectionnés sur ces aptitudes là, et que celles-ci ont été très intensément renforcées au cours des 4 mois.

ICI la liste des 12 accélérés Saison 2.

Pour l'anedcote, 5 ou 6 ex HEC-Entrepreneurs dans cette promo, qui est également plus féminisée que la 1ère, ce qui est une très bonne chose ! Il faut impérativement cette fois-ci que Robert Papin, qui devait venir au Demo 1 mais avait du décommander pour un problème familial, soit bien là.

Demo Day 10 janvier, save the date (déja) !

My Take on iPhone 5 et l'Avantage Concurrentiel d'Apple !

Quelques jours après la présentation de l'iPhone 5, Samsung a réagit avec cette pub ironique, mettant en avant les nombreuses specs que son Galaxy SIII a vs l'iPhone 5 :

Ce à quoi les fans d'Apple ont répondu de la façon suivante :

Ou encore :

Alors, OUI l'iPhone 5 n'est pas une révolution, mais je trouve que son évolution adresse 2 points absolument essentiels pour un objet portable : la finesse et le poids. 15% plus léger et plus fin que le Galaxy SIII, et on ne parle pas des Lumia 820 et 920 de Nokia qui vont chercher dans les 30 à 60% plus lourd (165 et 180g respectivement) et qui sont 20 à 30% plus épais !

L'iPhone 5 ne fait pas forcément autant papa maman que d'autres, mais d'une part est-ce vraiment bien utile, et d'autre part il est juste parfait question form factor et poids, sans parler de sa beauté intrinsèque (totalement subjectif c'est vrai)

Si question technologie pure on peut admettre qu'Apple n'a plus d'avance majeure, en terme de design industriel, il me semble clair qu'Apple conserve plusieurs longueurs d'avance.

La technologie se banalise rapidement car il y a derrière ces mastodontes de R&D que sont Google (avec Android) et Microsoft (avec WP8) qui en font profiter d'autres, et font donc perdre à Apple une grande partie de son avantage concurrentiel sur ce plan, mais celui-ci reste très net en matière de production et de supply chain.

Et ceci pour une raison simple : Apple a investi des milliards de $, si ce n'est des dizaines de milliards, en outils de production industriel propriétaires, même si la production est sous-traitée à Foxconn. Le toujours excellent Horace Dediu d'Asymco avait d'ailleurs il y a quelques moins pointé sur ces investissements d'Apple, ICI.

Et la simple taille d'Apple maintenant en matière de production de devices électroniques lui confère un avantage concurrentiel colossal dans ce domaine, en capacité à produire des objets complexes à des coûts imbattables, et ils ne vont pas être rattrapés de sitôt.

 

Le Mot qui s'Associe le Mieux à l'eCommerce des Pure Players : Ciseaux !

Le salon eCommerce Paris ouvrira ses portes semaines prochaines, alors c'est peut-être le moment de faire un bref post sur ce nouvel eldorado qui attire actuellement 2 ou 3 nouveaux sites en France par heure !

Et puisqu'un schéma vaut mieux qu'une longue démonstration, voici à droite ce que j'en pense vraiment !

Vous connaissez le phénomène des ciseaux ? Et bien associez le à l'eCommerce : entre des marges brutes en baisse (sous l'effet d'une concurrence pléthorique one click away), et des coûts d'acquisition en hausse (merci notamment Google qui sait parfaitement faire jouer la concurrence entre marchands), bien peu de pure players peuvent y échapper à terme.

Ajouter à cela que les pure players qui pensent fortement croître en eCommerce vont devoir se doter d'une structure managériale de qualité, faisant alors jumper les coûts fixes, ce qui serait alors la 3ième branche des ciseaux !

Evidemment, vous pouvez échappez à ce phénomène de ciseaux inéluctable en eCommerce si :

• Vous avez un produit ou un service vraiment très spécifique qu'on ne trouve que chez vous, ce qui vous permet de pricer vos produits sans comparaison directe.
• Vous jouissez d'avantages concurrentiels notoires en terme de notoriété (ce qui joue sur les coûts d'acquisition) et de conditions d'achat par votre volume (d'où de meilleures marges brutes).

...Ce qui nous ramène essentiellement aux retailers ! Au delà d'être - pour certains - un business à part entière, l'eCommerce est avant tout un canal de distribution pour eux. Qu'il s'y imposent progressivement, après être parti en retard, est tout ce qu'il y a de plus logique et inéluctable.

Pour les autres pure players, il n'y a aucun secret, juste du bon sens :

• Il faut être assez gros dans sa catégorie pour jouir de bonnes conditions d'achat (en se battant comme un chien en amont, ou plutôt comme un retailer), je pense qu'un minimum de 5% est une bonne target, mais 10% apporterait plus de confort.
• Il faut être extrêmement frugal question frais de structure, vraiment très low cost. Si vous commencez à recruter à tout va dans l'espoir de grossir (après une belle levée par exemple), ça va être compliqué. Voir mon post sur le "ventre mou" de juillet 2011.
• Il faut être extrêmement rigoureux dans ses coûts d'acquisition et être obsédé par la Life Time Value (qu'il faut calculer avec précision, nombre de commandes/clients x marge brute nette à la commande) en comparaison avec le CoCA.

Alors bon courage les pti loups de l'eCommerce, mais attention dans les couloirs du salon : ils sont nombreux les consultants, les pseudos "experts eCommerce" (surtout ceux qui mettent ce terme en haut de leur blog) et les prestataires de tous poils qui vont vous vendre la lune avec un ligne de mire votre portefeuille, le point fondamental de votre réussite repose avant tout sur votre différenciation produits et/ou services.

Si vous ne l'avez pas, ça sera (très) difficile, end of story. Et ça, le prestataire ne vous le dira évidemment pas car ce n'est juste pas son intérêt...

Si on a pas d'avantage concurrentiel fondamental, et même si on peut évidemment améliorer plein de choses techniquement (l'ergonomie du site, les coûts d'acquisition, etc), vous n'aurez jamais un business pérenne, c'est aussi simple que cela.

Vous pouvez alors rêver de vite monter en volume pour espérer vous faire ensuite racheter par un retailer (c'est très tendance et encore une fois logique), mais la probabilité est intrinsèquement faible vu le nombre de sites existants, et quant au prix, on ne parle pas en multiple mais en % du chiffre d'affaires ! Je rappelle que les Rosenblum ont vendu le reliquat de leur participation dans Pixmania pour environ 5% du CA seulement...

Les journées du Patrimoine des Start-up avec Cup of Teach : Allez à la Rencontre de Superbes Entrepreneurs Français !

Comme en témoigne la brulante actualité de ces dernières semaines autour de l’entrepreneuriat, il y a malheureusement parfois, chez les politiques et l’opinion publique, un amalgame qui est régulièrement fait entre entreprendre et être riche.

Ajoutons à cela une diabolisation presque culturelle du patron et un certain complexe de la réussite financière, et l'on a obtenons le panorama de la perception de l’entrepreneuriat dans notre pays.

Alors, le "Moi Entrepreneur" de mon ami Patrick Robin fin juillet a reçu l’écho de milliers de créateurs d’entreprise... il mettait simplement des mots clairs sur un malaise latent. Un décalage entre la perception et la réalité, un sentiment d’incompréhension, voire de dénigrement aussi, ce alors que les entrepreneurs sont un important facteur de croissance, de création d'emplois, de sortie de crise et de renouveau de la France.

Face à cela, Cup of teach a eu une idée lumineuse : créer les "Journées du Patrimoine des Start-up". Avec un principe simple, pendant les journées du patrimoine qui ont lieu ce week end, ce ne sont pas seulement des monuments que le public va pouvoir visiter, mais aussi de jeunes entreprises innovantes, dynamiques, prometteuses, animées par de superbes entrepreneurs.

Car le patrimoine de la France n’est pas uniquement constitué de ses monuments historiques, c’est aussi sa jeunesse et ses entrepreneurs qui portent des valeurs d'humilité, d'enthousiasme, de prise de risque, et d'adaptabilité.

Ces journées du patrimoine des start-up ne sont pas une simple visite d'entreprises comme on pourrait visiter le Palais de l'Elysée ou Matignon, mais elle revêtent une autre double dimension :

- Une dimensions pédagogique d’une part, en vertu de la vocation de Cup of Teach qui les co-organise. Pour les participants, ce sera l’occasion d’apprendre et d’écouter des entrepreneurs. Leurs histoires, leurs parcours, leurs galères, leurs défis... leurs plaisirs et leurs valeurs aussi. Parmi eux, Frédéric Mazella (Covoiturage), Tatiana Jama (Living Social), Céline Lazorthes (Leetchi), Xavier Zeitoun (10001Menus, une société de l'Accélérateur), Martin Gentil et Julien Platel (the French Talents, une autre société de l'Accélérateur),etc. D’autres encore s’exprimeront sur leurs domaines de compétence : Comment buzzer sans argent? Qu’est-ce qu’un moteur de recherche ?

- Une dimension "collaborative" d'autre part. Collaborative par son organisation. Il est rarissime de voir autant d’entreprises jouer le jeu d’un événment commun où elles sont toutes partie prenante de son succès. Chacune des entreprises qui participe s’inscrit dans une démarche d’ouverture et de succès partagé. Car pour que l’événement soit un succès, il fallait des participants certes, mais surtout des participants motivés. C’est le propre de l’éducation collaborative : enseigner, écouter, partager.

Alors, en écho aussi à mon post du début de semaine, l'Accélérateur ne pouvait que vouloir s'associer à cette superbe initiative qui va permettre au public de découvrir ou redécouvrir les vraies valeurs de l'entrepreneuriat : enthousiasme, ouverture, humilité, partage, prise de risque calculée, etc.

Programme des Journées du Patrimoine des Start-up ICI

iPhone 5 : Superbe Objet !

Alors que l'iPhone 4S n'avait été qu'une évolution plutôt légère du 4, le 5 n'est pas une révolution technlogique mais apporte des upgrades vraiment significatifs pour l'utilisateur, notamment 2 aspects clés :

• 15% plus grand, 18% plus fin (plus fin smartphone du monde) et 20% plus léger environ, un écran plus sharp et lumineux, le confort d'utilisation est très largement amélioré, et c'est quand même un point fondamental. On parle quand même d'un objet avec qui on se ballade tout le temps.
• Il est plus rapide (processeur A6), et son autonomie est améliorée.
• 4G/LTE, pas très utile en France cependant !
• L'appareil photo a été largement upgradé également

Par ailleurs, l'appareil paraît très bien fini, très pur, il est vraiment beau ! Avis totalement personnel, il surclasse tous les autres sur cet aspect. Et avec les points du dessus, on aura énormément de plaisir à l'avoir avec soi, et il se vendra donc extrêmement bien. La performance en terme de design industriel est assez époustouflante et sur ce point je pense qu'Apple est encore loin devant la concurrence.

Est-ce que cela justifie pour autant une flambée immédiate du cours de Bourse (ie très au dessus de 700$ dans les 15 jours) ? Non pour moi : autant fin juillet quand l'action était ponctuellement tombée à 570$ j'encourageais fortement à acheter, autant maintenant à environ 670$ je ne verrais pas de rationalité à une forte hausse immédiate. Ce qui ne veut pas dire que ça ne boostera pas, la Bourse n'est pas toujours rationnelle, loin s'en faut. Ce qui ne dissuade pas non plus d'acheter pour le long terme (cf plus bas).

Par ailleurs, la plupart des éléments clés de l'iPhone 5 avaient déja fuité auparavant, il n'y a pas eu de vraie grosse surprise, donc le cours actuel incorpore déja ces nouvelles.

La disponibilité quasi immédiate de l'appareil (pré commande dès demain et arrivée le 21 septembre) et son roll out mondial agressif, sont pas contre bien de nature à justifier le niveau actuel du cours de l'action. Si la disponibilité n'avait pas été avant mi octobre par exemple (comme pour le 4S) cela aurait par contre pu l'affecter.

Pas de raison fondamentale à ce stade non plus de modifier mon analyse de fin juillet, où je voyais pour 2015, en fonction du marché des smartphones et des performances concurrentielles d'Apple, une action entre 550$ et 1100$.  En fonction de ces 2 extrêmes, chacun fait ce qu'il veut avec un cours aujourd'hui à 670$, dans une perspective long terme.

Par ailleurs, j'ai trouvé que le keynote manquait singulièrement de saveur. Steve Jobs avait lui vraiment le génie du sales pitch et savait parfaitement positionner un produit dans l'esprit du consommateur par de superbes effets de style, des matrices simples qui vous faisaient comprendre pourquoi le produit était "way better than anything else" et vous incitaient à vous précipiter pour l'acheter.

Apple est bel et bien en train de devenir une société plus "normale"...

Peut-être que Tim Cook devrait lire "The Presentation Secrets of Steve Jobs" de Carmine Gallo, que je vous recommande également ! Mais Tim Cook est avant tout un extraordinaire gestionnaire, pas un visionnaire produit ni un showman/pitchman comme l'était Steve Jobs. Il a beau eu commencer son pitch avec des "cool" et des "amazing", c'est quand même pas tout à fait pareil !

Pourquoi l'Honnêteté est Clé pour Réussir en Tant qu'Entrepreneur !

Warren Buffett, pour ses managers, veut 3 choses : énergie, intelligence et intégrité, précisant que si la 3ième n'est pas la les 2 1eres vont vous tuer. Pragmatique et lucide !

Et avoir des responsables de business unit/de sociétés qui ont ces qualités, pour autant qu'on est dans des métiers aux economics favorables, c'est juste un rêve. Le temps sera votre ami, ils créeront de la valeur mécaniquement. C'est tout le plaisir et le bonheur que j'ai d'ailleurs aujourd'hui avec Thomas Thumerelle de MotoBlouz dans l'équipement du motard et de la moto ou Benjamin Cherrière de Plus-de-Bulles dans le champagne en ligne (même si, il faut le reconnaître, les economics de l'eCommerce ne sont pas simples, mais ils s'en sortent très bien !).

Warren Buffett, en tant qu'investisseur et actionnaire, exige donc ces 3 qualités de la part de ses CEOs qui gèrent de gros business brick & mortar, bien implantés et aux croissances faibles. Ce n'est pas tant le succès de ces business qui dépend de l'intégrité des managers, mais la sécurité de l'actionnaire.

Dans la foulée du post d'hier, ce sur lequel je voudrais revenir aujourd'hui, c'est sur le fait que l'honnêteté intellectuelle est absolument capitale pour réussir en tant qu'entrepreneur.

Etre entrepreneur, c'est forcément défricher quelque chose, innover, essayer d'imposer un nouveau concept, produit, service, canal de vente, process de production, etc. Forcément, quand on se lance dans le nouveau, dans l'inconnu, les chances d'erreurs et d'échec sont multiples et permanentes.

On essaye 10 choses, on en rate 7 ou 8 ou 9, peu importe si on se rend très vite compte de ses échecs, si on les comprend vraiment, si on passe à la suite, on s'adapte et si l'action qui réussit vous amène in fine très loin. Le succès entrepreneurial, c'est l'adaptation lucide et réactive au contexte : ce que veulent vraiment les consommateurs, la force et la pression de la concurrence, les economics, etc.

Le principal problème et frein que je vois à la réussite entrepreneuriale est bien justement le fait de ne pas réaliser très vite lucidement les choses. L'entrepreneur doit être enthousiaste, mais quand l'enthousiasme et l'ego deviennent aveuglement et lui font voir la réalité non pas telle qu'elle est mais quelle qu'il voudrait qu'elle soit, là l'échec à plus ou moins courte échéance est assuré.

Et soyons clair, un échec entrepreneurial est toujours à chercher en soi, pas dans les conditions extérieures. Il y a quelque chose qu'on a pas bien fait, on a pas été assez réactif, on a pas vu venir une concurrence, on a pas su fédérer les compétences et énergies nécessaires, on a pas su convaincre, on a été trop présomptueux, on a pas assez regarder ses metrics, etc.

Et, la pire des choses après un échec, c'est justement de ne pas se mettre en cause mais de continuer à incriminer le "pas de chance", le "la faute à l'extérieur, aux autres", car il y a la alors les plus grandes chances que l'échec revienne vous trouver.

Et tant qu'on a donc pas une totale honnêteté intellectuelle, on ne saura ni voir la réalité telle qu'elle est pour s'adapter au quotidien, ni comprendre les vrais raisons de ses échecs pour après les éviter. Et certains, ainsi, vont d'échec en échec, bricolent et végètent dans un business. Leur manque d'humilité et d'honnêteté intellectuelle les prédisposent naturellement à être des manipulateurs losers, et s'ils manipulent l'extérieur, c'est aussi parce qu'ils se manipulent eux-mêmes, consciemment ou parfois inconsciemment.

Les entrepreneurs qui réussissent ont tous je crois les mêmes composantes, et parmi celles-ci il y a leur simplicité évidente à reconnaître ouvertement et analyser rapidement et lucidement leurs erreurs personnelles et donc à être profondément honnête intellectuellement.

Dans le post d'hier, je disais que "cotoyer de bons entrepreneurs, c'est une incroyable bouffée d'oxygène et de plaisir au quotidien !". En effet, quel plaisir de travailler avec des gens énergiques, niakeux, intellectuellement vifs, d'une simplicité et honnêteté intellectuelle totale. Ca génère des rapports humains particulièrement intenses et riches.

On parle de pivot d'entreprise, mais bien souvent je crois que la clé de la réussite entrepreneuriale passe aussi et surtout par un vrai pivot personnel et se dépolluer de tous les biais qui font qu'on ne voit pas, qu'on ose pas, voir et affronter la réalité telle qu'elle est.

A ce sujet, je vous livre l'email reçu très récemment d'un entrepreneur qui a justement effectué un pivot personnel et a je pense alors, en conséquence, bien plus de chance de succès maintenant (j'ai enlevé les données spécifiques le concernant pour garder un anonymat total :

"...Durant cette phase j'ai nettoyé et depollué ma vie de toutes mes casserolles. Ceci étant fait j'ai fait une introspection afin de connaître mes motivations profondes en terme d'entrepreneuriat et me suis rendu compte qu'elles étaient incompatibles avec le succès attendu ou idealisé, ceci etant accentué par un manque total de méthode et de pragmatisme

Donc une grande part de mes echecs en résultent; l'esprit de revanche n'est pas un moteur positif et structurant.

Je n'ai plus eu de regrets qd à nos projets ayant compris qu'il m' était impossible dans ces conditions  d'être un partenaire fiable et que toute l'énergie du Monde et la force de persuasion ne sauraient remplacer la méthode, l'esprit d'analyse et de synthèse.

J'étais mono metrics focalisé sur le CA me disant qu'ils serait temps de gérer ensuite = fuite en avant.
J'ai lu et relu vos posts relatifs a ces sujets, Barenton Confiseur a accompagné nb de mes nuits.

Donc me sentant armé et en paix j'ai recrée un little business fin Juin, m'attachant a créer des synergies et des besoins avec de bons partenaires commerciaux dans mon secteur (...)

(...)

...Voilà MIchel, je sais avoir été long, mais la synthese n'était pas aisée et je voulais vous donner une vue  globale, pas seulement la partie émergée, car nous avions à l'époque abordé le fait qu'il faudrait un jour ou l'autre se pencher sur les raisons profondes de mes échecs successifs.

Je pense désormais avoir compris et m'applique au quotidien à être focus et à avoir la  MdG attitude...

Merci à vous si vous êtes arrivés au bout, et surtout pour vos conseils directs ou indirects qui m'ont aidé a ce pivot personnel".

Un grand bravo à cet entrepreneur qui a, enfin, compris la condition 1ère de la voie du succès, et je m'en réjouis sincèrement pour lui. Sans ressentiment non plus, car c'est un homme qui il y a 3 ou 4 ans, avant son "pivot personnel" justement, par manque d'honnêteté intellectuelle, se manipulait et m'a manipulé. La vie lui a fait comprendre "the very hard way" les conséquences néfastes d'une telle attitude et, miracle, il a su avoir le ressort nécessaire pour se remettre totalement en cause.

Se Battre pour Favoriser l'Essor et la Réussite des Entrepreneurs en France !

Cela fait 17 ans maintenant que je suis entrepreneur, après avoir fait mes armes pendant 10 ans chez "les autres", d'abord dans le conseil (Bain & Cie) puis dans des multinationales américaines.

Etre entrepreneur, c'est pour moi la chose la plus excitante au monde : autonomie, créativité, défrichage, prise de risque calculée, réactivité, adaptation permanente voire pivot radical, etc, c'est de l'adrénaline au quotidien ! Rien n'est jamais acquis, il y a toujours à faire pour aller mieux et/ou plus loin.

Etre entrepreneur, c'est aussi avoir le monde à soi, comme terrain de jeu, et c'est aussi une superbe épreuve de vérité, car en cas d'échec vous n'avez qu'à vous en prendre qu'à vous. Réussir en tant qu'entrepreneur, c'est forcément avoir fait preuve d'honnêteté intellectuelle, car la réussite passe nécessairement par la reconnaissance objective des faits et donc par l'adaptation.

Sur le plan macro économique, il me semble aussi évident qu'une bonne partie de la croissance passera par l'énergie et les efforts des entrepreneurs. Car ce sont bien eux qui sont à l'origine d'une très grande partie des innovations : nouveaux produits, nouveaux services, nouvelles façons de vendre/canaux de distribution, nouvelles méthodes/organisations de production, etc, ils répondent ainsi de façon plus efficace aux besoins des consommateurs et des entreprises en inventant et en repensant quelque chose.

Et c'est bien cette efficacité qui est créateur de richesse globale et induit la croissance.

Et je suis aussi bien persuadé qu'un pays qui sait célèbrer ses entrepreneurs, c'est aussi un pays qui reconnait leur apport économique et qui va de l'avant.

Mais voila, pour avoir de bons entrepreneurs qui réussissent et créent de la valeur, il faut aussi un contexte favorable, à tous les niveaux, et notamment sur 3 grands chapitres :

• Culture : Il faut favoriser les vocations, briser les freins, donner envie de se lancer, briser le tabou de l'échec, faire aimer le risque calculé, faire aimer le sacrifice aussi, etc. Très vaste programme qu'il faudrait travailler dès la maternelle en fait, et renforcer certains principes tout au long de la scolarité... Je ne sais pas si le sondage qui disait que les 3/4 des jeunes rêvaient d'être fonctionnaire est toujours valable !?
• Finances : Il faut d'une part favoriser le financement des start-up, notamment par la fiscalité, mais aussi les aider et soulager leurs charges dans leurs 1eres années où elles sont le plus vulnérables.
• Formation : devenir un entrepreneur successful est difficile, il faut un mindset bien particulier, il faut savoir se poser les bonnes questions et prendre les bonnes décisions au bon moment, avec honnêteté intellectuelle, humilité, niak et pragmatisme, savoir être tenace quand il le faut, mais réaliste et pragmatique aussi, et il faut donc  favoriser les structures d'accompagnement totalement dédiées aux entrepreneurs (ie L'Accélérateur).

Chaque point pourrait se décliner en toute une série d'actions concrètes...

Toujours est-il que, dans le marasme et le chahut ambiant auxquels on assiste en ce moment en France, ma position est la suivante, en 3 points :

• Je n'ai pas envie de quitter la France, même si je dois payer plus d'impôts. La France m'a donné éducation et santé, quelque part je lui suis redevable. Et en quittant la France, je perdrais beaucoup de crédibilité pour aider les entrepreneurs français et me battre pour eux.
• Car, c'est le 2ième point, j'aime trop l'entreprenariat et les bons entrepreneurs pour ne pas contribuer au maximum à les aider. En les inspirant, en les finançant, en les coachant qu quotidien, en leur faisant acquérir les bons réflexes, la bonne philosophie, la discipline adéquate. L'Accélérateur est une superbe structure pour cela, véritable assurance succès voire assurance-vie pour les entrepreneurs. Et cotoyer de bons entrepreneurs, c'est une incroyable bouffée d'oxygène et de plaisir au quotidien !
• Mais en même temps, ce que je vois actuellement ne me plaît pas toujours. Et il ne s'agit pas seulement des décisions gouvernementales, loin s'en faut. Quand je vois de jeunes entrepreneurs fraichement émoulus de l'école, qui estiment que leur start-up qui a à peine 3 mois vaut déja 1M€, quand j'en vois qui n'ont pas l'humilité de savoir écouter (tout, à commencer par les clients), qui ont une vision très personnelle de l'éthique, qui ne sont pas vraiment combatifs et qui en cas d'échec iront naturellement d'abord accabler l'extérieur (c'est toujours la faute des autres !), je me dis qu'ils sont aussi les 1ers responsables de leurs problèmes. Il faut donc bien se battre sur tous les plans, vaste programme ici aussi...

Voila, donc, je reste ici, et vais me battre pour favoriser à tous les niveaux l'essor de bons entrepreneurs éthiques et successful qui créeront croissance et richesse...pour tous en France !

Concrètement, au delà de l'Accélérateur, qui est quelque part le bras armée de la formation pratique de bons entrepreneurs à succès (base line : "Nurturing Successful Entrepreneurs"), je réfléchis aujourd'hui avec quelques amis entrepreneurs à fonder quelque chose dans l'optique de favoriser l'essor et la réussite d'entrepreneurs.

Et, comme vous l'avez compris, cela va très largement au delà d'un simple lobbying pour par exemple, alléger la fiscalité des investisseurs. C'est bien toute une culture, un système et des incentives à travailler...

Je vous retranscris d'ailleurs aussi ci-dessous, mot pour mot, le commentaire d'un VC avec qui je discutais récemment :

"On est quand meme dans un monde qui a changé depuis 2 ans... Les valos qui ont explosé sur les bons projets...et fondateurs moins combattifs qu'avant je trouve :( "

"Je cherche des gens qui veulent monter de vraies boites et qui ne cherchent pas des investisseurs uniquement parce que leurs indemnités chomages s'arretent dans 3 mois :-(

Je cherche des gens qui pensent chiffres et revenus en permanence.... pas des gens qui me parlent de leur 2eme et 3eme levée de fonds avant meme d'avoir lancé leur produit.... Je cherche des gens qui ne veulent pas 1.5M de valo alors qu'ils font 0 revenus et parce qu'ils sortent du Camping ;-)

Michel, je souffre à les trouver!!"

 

A lire et relire : le coup de gueule de Patrick Robin ICI