Les sélections de la promo 3 de l'Accélérateur ayant commencé (ICI) je crois qu'il est bon de remettre en exergue le post de novembre 2008 où j'affirmais qu'il valait mieux entreprendre jeune qu'âgé. ICI.
La capacité à encaisser les coups, l'agilité, le fait de remettre en cause ses idées, son modèle économique et soi-même, et la frugalité, sont des qualités qu'on a plus jeune qu'après 20 ans de parcours corporate dans une grande société.
Et pour tout avouer, j'observe bien concrètement un taux d'échec important chez ceux qui à 40/45 ans se lancent dans l'entrepreneuriat. Assez logiquement, le parcours dans un grand groupe vous pétri de certitudes de très mauvais aloi dans un monde entrepreneurial. Et si quand on échoue il faut avant tout chercher à en comprendre les raisons personnelles, l'ex-cadre-trop-longtemps d'un grand groupe mettra l'échec sur le compte du "pas de chance", du marché, des autres, du manque de financement, etc. Cette non remise en cause personnelle, et donc cette non compréhension des vraies raisons de l'échec, conduira forcément à des serial losers aigris, pipeauteurs et manipulateurs.
Je faisais hier un Atelier Entrepreneurs au College des Ingénieurs, et l'un des étudiants, remarquant que j'avais fait quelques années de conseil à l'instar d'autres entrepreneurs (ie Jean David Chamboredon d'ISAI, passé par Cap Gemini, ou JB Baptiste Rudelle de Criteo passé par Roland Berger, qui étaient tous 2 aussi intervenus cette semaine au CDI), me demandait s'il valait mieux faire ce que j'avais fait ou s'il valait mieux se lancer tout de suite après l'école.
Ma réponse fut simplement que tout est question de contexte. Même si je me sentais entrepreneur depuis très longtemps (et j'avais déja crée une société durant mes études à HEC, dont j'avais revendu les parts en 1986), même si l'envie était là since Day 1, j'ai attendu 32 ans pour me lancer réellement, ce pour une question d'opportunité et de maturité, car je n'avais alors pas la chance d'avoir un accompagnement entrepreneurial autour de moi. Néanmoins, je précisais que si j'avais eu cette chance d'avoir des mentors entrepreneurs à 23 ans au retour de mon service militaire (et oui, à l'époque on le faisait encore !) il est très probable que je me serais lancé immédiatement.
Mes années chez Bain furent extrêmement formatrices, de même que mes années chez les géants US de l'agro-alimentaire Dole Food et PepsiCo, je ne regrette rien, mais dans un autre contexte les circonstances de la vie auraient pu m'orienter différemment. Mais ça ne change au final pas grand chose, car l'issue aurait été la même, l'entrepreneurship. Le contexte aurait juste pu accélérer les choses.
A 22 ans on a la fougue, la souplesse, l'inconscience et la frugalité pour se lancer, toutes choses excellentes, mais il faut complémenter cela par l'expérience entrepreneuriale que seules peuvent vous apporter les personnes déja passées par la.
Alors, (très) jeunes entrepreneurs, you are most welcomed at l'Accélérateur, pour travailler intensément avec nous aussi bien sur votre projet lui-même (value proposition, positionnement, modèle économique, business plan, levée de fonds éventuelle, compréhension des metrics pertinentes, etc) que sur votre posture entrepreneuriale (humilité, écoute, agilité, aptitude au pitch, capacité à se focaliser, etc).
D'ailleurs, sur la promo 1 nous avions accueilli Alexandre Calvez de Gear-Network qui à l'époque était encore en train... de passer le Bac, et que l'Accélérateur coache actuellement !
Recent Comments