Aujourd'hui 24 mars, L'Accélérateur fêtera ses 2 ans !
A cette occasion, un post de fond sur mes convictions entrepreneuriales et le positionnement unique de L'Accélérateur dans l'eco-système entrepreneurial français.
C'était en effet le 19 mars 2012 que nous avons accueilli la 1ère promotion de 7 équipes (FamiHero, FioulReduc, 1001Menus, Comitam, TheFrenchTalents, Vinivi et Gear Network).
A noter que l'Accélérateur fut la 1ère structure en France à s'inspirer du principe simple et vertueux du fameux Y Combinator : à savoir une structure privée d'entrepreneurs permanents qui travaillent avec les start-up dans le cadre d'un accord qu'on pourrait résumer ainsi "accompagnement contre equity". Simple inspiration en réalité, car nous ne sommes pas dans la Valley, ce qui marche la-bas n'est pas nécessairement ce qui marche ici.
2 ans après les débuts des équipes de la promo 1, si nous avons eu une seule déception avec Gear Network pour laquelle nous avions pris un risque maximal (l'entrepreneur n'avait que 17 ans et demi et passait le bac...) cette 1ère promo se porte aujourd'hui globalement très bien puisque la valorisation actuelle cumulée de ces seules sociétés est déja autour des 25M€ (basée sur les valorisation post-money de leurs différents tours de table), ce alors qu'elle n'était sans doute que de 1M€ il y a 2 ans !
Encore mieux, certaines des équipes de cette promo peuvent d'ores et déja envisager - en raison de la qualité de leur business model et du potentiel de marché - des sorties à plusieurs dizaines de millions d' € !
Je laisse parler Guillaume Bort, co-fondateur et CEO de FioulReduc :
"Plus de 40 start-ups accélérées, quelques sorties, des milliers de sessions de travail et d'échange avec les accélérés, près de 12M€ de levées de fonds, l’Accélérateur de référence en France … bref, 2 ans seulement et déjà tellement GRAND !". Guillaume Bort, FioulReduc
Avec (en comptant la promo 5 du printemps 2014) une bonne 50aine de start-up qui ont aujourd'hui rejoint l'Accélérateur, ainsi qu'une une levée de fonds très significative début 2013 avec la famille Leclercq, fondatrice d'Oxylane (Decathlon), qui elle a déja écrit une fabuleuse page de l'histoires entrepreneuriale française, les débuts ont été très excitants.
Bien sûr, puisque nous visons - à terme - une valorisation cumulée de l'ordre du milliard d'€ pour les entreprises accompagnées par L'Accélérateur, la route est encore longue. Mais elle est plus passionnante et palpitante que jamais...
Je voudrais maintenant éclairer dans quel contexte et avec quel objectif concret L'Accélérateur oeuvre au quotidien.
La plupart des entrepreneurs qui se lancent rêvent quelque part, à leur échelle, dans leur créneau, de changer un peu le monde et, en corrolaire atteindre une très belle valorisation. L'objectif de devenir millionnaire est rarement le 1er moteur (en tous cas je ne le recommande pas), mais c'est évidemment une sorte de consécration, et également un soulagement financier, que d'avoir crée une société qui vaut des millions, des dizaines de millions voire des centaines de millions d'€.
Il y a le rêve...mais il y a aussi la réalité. Et à ce propos pour commencer je vous invite à lire ce très pertinent article d'y il y a quelques jours dans le Huffington Post : "the difference between dreamers and winners, 1% idea, 99% execution". ICI.
Beaucoup d'entrepreneurs se lancent, mais combien réussissent vraiment à réaliser leur rêve ?
Posons donc en préambule quelques chiffres pour palper la réalité de l'entrepreneuriat et de la réussite financière des entrepreneurs en France.
Tous les ans, 550,000 entreprises s'immatriculent en France. En enlevant les 300,000 auto-entrepreneurs, les commerces locaux et les artisans (non moins entrepreneurs pour autant, mais pas forcément avec les mêmes rêves de développement), on pourrait retomber sur un minimum de 50 à 60,000 sociétés qui se créent annuellement avec réellement un objectif de croissance et de taille, un certain rêve de grandeur...
Le parc total d'entreprises immatriculées est aujourd'hui de 3,6 Millions (statistique INSEE), mais en décomptant les sociétés holdings (0 salariés), les auto-entrepreneurs, les artisans et commerces de proximité, on pourrait plutôt tabler sur un parc total de l'ordre de 400 à 500.000 sociétés.
La 1ère remarque qu'on pourrait faire en conséquence des chiffres cités plus haut, c'est d'abord qu'on est loin d'être en France en pénurie d'entrepreneurs courageux qui décident de se lancer : dans les faits des centaines de milliers de personnes se lancent déja tous les ans en France !
Aussi, dire "tout le monde peut être entrepreneur", comme j'ai lu ou entendu quelque part, est une assertion un peu plate. Le sujet ne semble pas vraiment être de susciter des vocations.
Si on a des centaines de milliers de personnes au départ chaque année sur la ligne de l'entrepreneuriat courageux, l'autre question importante qu'il faut se poser lucidement est de savoir combien au bout du compte vont "bien réussir" (financièrement parlant).
Sans aller chercher des réussites totalement extra-ordinaires à la Facebook par exemple, vous pourriez sans doute me concéder qu'on peut déja qualifier de "belle réussite financière" l'entrepreneur devenu millionnaire en quelques années.
Donc, question simple et froide, combien d'entrepreneurs deviennent millionnaires en quelques années après avoir crée leur société ?
D'abord, la mortalité à 5 ans est de l'ordre de 50%, c'est-à-dire qu'une société sur 2 seulement passera le cap des 5 ans. Et pour celles qui le passent, l'immense majorité d'entre elles resteront des micro-sociétés au développement plus que modeste.
Selon mes estimations, il y a en France autour de 5.000 sociétés seulement qui peuvent être valorisées au moins 10M€. Soit 1 sur 100.
Et beaucoup de celles-ci ont atteint ce chiffre de 10M€ de valorisation en 10 ans, en 20 ans ou en 30 ans d'un parcours entrepreneurial exemplaire, sans avoir levée beaucoup de fonds. Le nombre de celles qui atteignent 10M€ de valorisation en quelques années seulement, disons 5-6 ans, peut être divisé au moins par 5 : autrement dit, un millier seulement de sociétés.
Bottom line, sur les dizaines de milliers d'entrepreneurs qui se lancent chaque année dans l'espoir de faire quelque chose de "sizable", 1 société sur 500 seulement va atteindre 10M€ de valeur en 5-6 ans...
Au delà de ce % extrêmement faible, la réalité est aussi que ceux qui vont y arriver seront passés par de nombreux bas, parfois très bas, et auront dû maintes fois s'adapter voire même carrément pivoter (ie Inspirational Stores, passée de la délégation eCommerce pour des marques haut de gamme au n°1 en France de l'équipement moto/motard sur Internet, un pivot radical et ô combien créateur de valeur !). La réussite entrepreneuriale prend souvent des chemins très détournés, fruit de l'observation et du pragmatisme !
La difficulté n'est donc pas tant de se lancer en tant qu'entrepreneur que de vraiment savoir s'adapter et développer une société sur la distance. Pour prendre une analogie simple, aider une personne à se lancer comme entrepreneur et créer une société, c'est un peu comme aider un marathonien à lacer ses chaussures...C'est certes nécessaire, mais ce n'est pas le sujet fondamental.
Réussir à bien développer une société et arriver à 10M€ de valorisation minimum au bout de quelques années - ce qui n'arrive encore une fois qu'à une société sur 500 - va requérir de la part des entrepreneurs non seulement d'avoir un jeu de qualités spécifiques (ambition, humilité, ténacité, flexibilité, frugalité, etc) mais aussi de développer une attitude gagnante (Winston Churchill "attitude is a small thing that makes a big difference") ainsi que de faire de très nombreux "bons choix" tout au long de leur parcours, notamment :
- Des choix sur l'offre elle-même, son positionnement
- Des choix sur le modèle économique
- Des choix sur l'équipe et sur l'organisation de la société
- Des choix sur le financement
La réussite entrepreneuriale est la résultante de qualités intrinsèques mais aussi d'une succession de très nombreuses bonnes décisions tout au long du chemin, à tous les niveaux, et évidemment de beaucoup, beaucoup de travail (de nouveau, "1% d'idée et 99% d'exécution", ou encore "1% d'inspiration et 99% de transpiration").
On peut aussi et on va évidemment faire des erreurs tout au long de son parcours, mais le point est d'une part de les reconnaître très vite pour corriger, et d'autre part que la magnitude de ses erreurs soit largement inférieure à la magnitude des bonnes décisions prises (notamment parce qu'on a justement su réaliser et rectifier très vite les mauvaises décisions et les mauvais choix) !
Il n'y a pas de martingale pour réussir, et vouloir faire croire le contraire est tout simplement de la tromperie. On ne réussit pas sa vie d'entrepreneur et sa start-up en prenant juste quelques sympathiques cours d'entrepreneuriat, même si entendre et comprendre les bons principes indispensables (humilité, écoute pragmatique, remise en cause lucide, ténacité, etc) est une bonne chose !
Par contre, il est bien évident que se faire accompagner au quotidien dans la prise de décision par des entrepreneurs expérimentés pragmatiques, bien connectés à l'eco-système, fortement impliqués et sachant répondre avec réactivité aux sollicitations diverses des équipes, fait gagner beaucoup de temps et maximise très fortement les chances de réussite.
C'est justement la vocation et le positionnement unique de L'Accélérateur en France : un accompagnement sur la durée, en profondeur, offrant une implication et une réactivité "hors norme", par des entrepreneurs expérimentés, pragmatiques et pédagogues qui se donnent à fond car c'est justement "leur job" !
Un accompagnement complet, qui intervient tant dans la prise de décision au quotidien ou des grandes options stratégiques, que dans le soutien psychologique et le fait de peaufiner progressivement l'attitude et la méthodologie entrepreneuriale gagnante.
"Déjà 2 ans que nous avons participé à la 1ère promo de l’Accélérateur, que de bons conseils, heures de travail et soutien sans faille qui ont été déterminants dans le développement de 1001menus. Nous sommes fiers d’avoir été les 1ers à en profiter et heureux que des dizaines d’autres soient passés par là à leur tour, et ce n’est que le début !". Xavier Zeitoun, 1001Menus.
Posé différemment, notre vocation est de sélectionner une poignée d'équipes aux qualités entrepreneuriales manifestes, puis de passer des milliers d'heures de travail avec elles pour construire ensemble, sur la durée, de belles sociétés sortant du lot (objectif minimum 10M€ de valeur en 5-6 ans), en leur apportant toute notre expérience, notre regard extérieur lucide, notre réseau, et une implication "hors norme" !
Et au delà, tout simplement, nous sommes très heureux et fier de contribuer à écrire une belle page d'entrepreneuriat en France !
MAJ Mardi 25
Photo de notre glorieuse promo 1 prise au cours de la soirée (le capteur de l'iPhone 5S a des limites)
De gauche à droite : Swann Robbes de FamiHero, Nathalie Fourey de Vinivi, Camille Strozecki de Comitam, Hervé Degrève de FioulReduc, Martin Gentil et Julien Platel de TheFrenchTalents, Guillaume Bort de FioulReduc et enfin Xavier Zeitoun de 1001Menus !
25M€ de valorisation à cet instant, mais je suis prêt à prendre les paris que d'ici quelques années on atteindra plus de 100M€ avec cette seule promotion.
De gauche à droite : Xavier Zeitoun, Hervé Degreve, Guillaume Bort, Julien Platel et Martin Gentil !
Les 3 partners co-fondateurs de L'Accélérateur !
Sur la partie 99% exécution et les choix difficiles, il y a l'excellent livre autobiographique de Ben Horowitz :"The Hard Thing About Hard Things: Building a Business When There Are No Easy Answers"
Posted by: Michel Nizon | March 24, 2014 at 03:17 PM
Thanks ;-)
Posted by: Michel de Guilhermier | March 24, 2014 at 03:45 PM
Ca donne envie d'entreprendre en tout cas ! Merci Michel pour ta passion communicative !!
Posted by: Guillaume D | March 25, 2014 at 06:19 PM
Je répond à Michel Nizon
j'ai déjà lu ce livre que je trouve très pertinent sur ce sujet.
Après il y a toujours cette différence entre la théorie et la pratique.
Certes il faut partir sur de bonne base, mais tout ne marche pas tout le temps sur tout les domaines
Posted by: allani ziad | March 26, 2014 at 11:53 PM