Dans le précédent post, j'exposais qu'une société sur 500 seulement en France atteignait une valorisation de 10M€ en l'espace de 5 à 6 ans.
C'est donc objectivement une performance déja tout à fait exceptionelle que d'y arriver.
Mais ce que je crois aussi, c'est que l'entrepreneur qui a su créer une société de 10M€ de valeur en 5/6 ans, et qui est donc forcément remarquable, a selon toute probabilité la capacité à aller chercher 100M€ en 10/12 ans. Et peut-être aussi bien plus, mais arrêtons nous déja sur cette target de 100M€.
J'écrivais ce matin à l'une de nos (nombreuses) belles équipes de L'Accélérateur, un entrepreneur qui - partant de strictement rien il y a 2 ans - a construit une société qui vaut déja aujourd'hui quelques millions, et qui vise au moins 20M€ de valorisation dans 3/4 ans, ce sans injonction de cash supplémentaire.
Cet entrepreneur a démontré plusieurs choses :
- Qu'il avait une vision pour sentir un marché qui n'existait pas mais qui se concrétise bien aujourd'hui.
- Qu'il avait de la ténacité.
- Enfin qu'il savait globalement bien exécuter, en écoutant, en s'adaptant, en apprenant de ses erreurs et de ses succès, en manageant bien et en s'entourant efficacement, notamment avec L'Accélérateur !
En clair, cet entrepreneur a déja manifesté un très beau talent...
Maintenant, ma position est simple : quand on tient un "winner", et cet entrepreneur me semble être dans cette catégorie, il faut tirer la corde le plus loin possible, et je souhaite donc l'encourager et l'accompagner efficacement pour aller bien plus loin que les 20M€ de valorisation qu'il a actuellement en tête !
Pour y arriver, il va falloir cependant mettre quelques ingrédients en plus dans le moteur, notamment :
1) Encore plus d'ambition, c'est un moteur forcément indispensable quand on vise ce genre de target quelque part extra-ordinaire, que même pas 1 société sur 10,000 atteindra un jour. Beaucoup d'entrepreneurs s'estiment fort satisfait d'avoir déja construit un business de 10 ou 15M€ - ce qu'on peut très bien comprendre - et leur appétit va alors s'émousser. Viser beaucoup plus haut nécessitera une ambition elle aussi hors norme, qu'il faut parfois "unlocker" car l'esprit peut s'auto-limiter. Cette soif du "toujours plus" est d'ailleurs une caractéristique des très grands bâtisseurs et de nombreux milliardaires, ils en veulent toujours plus, ils ne sont jamais satisfaits, leur esprit conquérant ne s'émousse jamais. Lire d'ailleurs à ce sujet un livre passionnant sur les qualités et caractéristiques psychologiques des milliardaires américains : the Richest Man in Town, $10 en version Kindle, faut pas se priver !
2) Beaucoup d'imagination. Le cheminement est toujours le même : on commence dans une niche, une catégorie forcément pointue initialement (sinon de gros acteurs seraient déja dessus), et après il faut étendre : d'abord en surfant sur la croissance naturelle de son marché, puis en allant sur des secteurs connexes, en proposant à ses clients d'autres produits/services, en rachetant des concurrents, en allant conquérir des marchés à l'international, etc.
Photoways est un excellent exemple : j'ai commencé en 2000 dans la micro niche qu'était à l'époque le tirage photo sur Internet (il n'y avait pas de haut débit et le parc d'appareils numériques était minuscule), on a surfé pendant 3-4 sur la forte croissance naturelle du marché, mais après il a fallu développer de nouveaux produits qui n'avaient rien à voir avec le business initial (les produits d'imprimerie dès 2004), acquérir PhotoBox en 2006 qui donnait l'accès au marché anglais, etc. Aujourd'hui, 90% du CA de Photobox (220M€+ je crois sur l'exercice finissant en avril 2014) provient d'un autre périmètre que celui du début, le Groupe s'étant notamment construit par acquisitions successives : celle de Photobox en 2006 (12M€ de CA lors de l'acquisiton), puis Moonpig en 2011 (45M€ de CA lors de l'acquisition), puis Stickygram en 2013 (5M€ de CA).
3) Du cash : c'est toujours le nerf de la guerre. Le core business peut être assez rentable pour autofinancer la croissance et les acquisitions, mais bien souvent une forte accélération ou une grosse acquisition nécessite du financement supplémentaire : si l'acquisition de PhotoBox en 2006 n'a nécessité que très peu de cash car ce fut essentiellement un deal par échange d'actions, le Groupe a par contre levé près de 100M€ je crois en 2011 pour financer l'acquisition de MoonPig, un gros morceaux à 120M£ (très rentable) ! Et aujourd'hui, PhotoBox vise une valorisation de l'ordre de 600M€ lors de son IPO prochaine à la Bourse de Londres, ce qui en ferait ainsi par ailleurs l'une des plus belles réussites de l'Internet français !
Sélectionner et accueillir tous les ans une poignée d'entreprises et surtout d'entrepreneurs à fort potentiel, puis les "nurturer" avec force expérience, rigueur, bienveillance et une implication hors norme pendant de (très) nombreuses années, pour viser potentiellement des valorisations exceptionnelles, voila notre objectif à L'Accélérateur !
Les "nurturer", mais aussi les financer, car de facto L'Accélérateur est aussi devenu une structure unique dans l'éco-système, un véritable fonds d'amorçage et de pré-amorçage, capable d'injecter des centaines de K€ dans ses belles pépites quand il le faut, en parallèle d'un accompagnement "hors norme".
Sachant que l'objectif n'est pas tant d'atteindre 100M€ de valorisation, que de bâtir quelque chose d'exceptionnel, "bigger than life". Le plaisir doit être dans la construction, dans le projet lui-même.
Cette perspective et cet accompagnement, qui s'inscrivent uniquement sur le (très) long terme, sont vraiment ce qu'il y a de plus passionnant et grisant !
Et nous nous félicitons tous les jours de la chance que nous avons d'avoir le soutien actionnarial long terme de la famille Leclercq. Elle a écrit l'une des plus belles pages de l'entrepreneuriat français en bâtissant sur la durée un leader mondial dans son secteur, le Groupe Oxylane (Decathlon). C'est pour nous, et pour les entrepreneurs sélectionnés par L'Accélérateur, un fantastique modèle à suivre et une inépuisable source d'inspiration.
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