Michel de Guilhermier's Blog

Résultats Twitter Q1 2014 Ce Soir. Comparaisons avec Facebook !

Twitter annoncera ses résultats trimestriels ce soir mardi.

Ce sera la 2ième fois après l'IPO. Les 1ers résultats post IPO, ceux du Q4 2013, annoncés le 5 février dernier, avaient été salués par...une baisse de près de 25% de l'action (passant de 66$ à 50$) !

Twitter a fait son IPO le 7 novembre dernier : le prix offert était alors de 26$, la société a clôturé à 45$ environ le 1er jour (donc +75%), est ensuite monté jusqu'à un pic de 74$ le 26 décembre dernier, pour après redescendre progressivement.

A la clôture d'hier, le cours était de 41$ environ, soit en dessous du cours atteint le jour de l'IPO !

A ce cours, la société est valorisée 23Mds$ environ.

Malgré la chute du cours de l'action depuis 4 mois, je trouve que c'est encore très très cher. La société est certes en forte croissance puisqu'elle devrait doubler son CA cette année vs 2013, mais il ne devrait être que de l'ordre de 1,3Mds$ +/- 100M$ seulement, et question résultat net c'est encore très maigre, de l'ordre de 2 ou 3 dizaines de M$.

En synthèse, à 23Mds$ de capitalisation boursière, on paye 17x le CA 2014 et plusieurs centaines de fois les résultats nets attendus...

Pour comparer, l'autre grand réseau social, Facebook, avec une capitalisation de l'ordre de 143Mds$ est valorisé 12x son CA et un peu plus de 40x ses résultats nets attendus en 2014.

Ces metrics "hors normes", aussi bien pour Facebook que surtout pour Twitter, peuvent éventuellement se comprendre si jamais la croissance des 5 années futures est réellement explosive. Si par exemple Facebook atteint 15Mds$ de profit net en 2018 (contre 3,5Mds$ en 2014), on payerait donc ajourd'hui 10x seulement les résultats 2018, ce qui relativise la cherté actuelle. Je dis bien "relativise", car en ce qui me concerne je préfère payer 10x les résutats de l'année que 10x les résulats dans 4 ou 5 ans !

A ce propos, on remarquera d'ailleurs que, si le Nasdaq a fortement chuté depuis quelques semaines, c'est surtout les valeurs très fortement valorisées qui ont baissé (Amazon, Facebook par exemple) alors que les poids lourds aux faibles P/E se sont très bien tenus, voire ont même monté (cas d'Apple, mais aussi Microsoft, Cisco, Intel).

Pour revenir sur Facebook, le réseau me semble être d'une telle ubiquité et versatilité que l'on peut imaginer moultes axes de croissance qui permettent d'avoir un certain confort sur la croissance potentiellement explosive des résultats futurs : avec maintenant pas loin de 1,4 Milliard d'utilisateurs dont la moitié reviennent tous les jours pour y passer un temps significatif, Facebook a clairement une énorme stickyness. Si finalement Facebook atteint 20 ou 25Mds$ de résultat net en 2018, le cours actuel serait même une affaire intéressante, car alors la société pourrait alors attteindre une capitalisation boursière de 300-400Mds$, et donc faire plus que doubler vs les niveaux actuels. C'est un pari à prendre ou pas (en ce qui me concerne, encore, je m'abstiens par prudence), mais il n'est pas dénué de rationalité.

Mais pour Twitter, franchement, je ne vois pas en quoi les metrics actuelles permettraient d'imaginer une croissance explosive des résultats. Je ne dis pas qu'elle ne viendra pas, car ils peuvent toujours définir une nouvelle offre révolutionnaire, mais dans l'état actuel des choses, impossible d'avoir un véritable confort, et même au contraire.

Un utilisteur Facebook est actuellement valorisé environ 140$ (market cap/active users) et un utilisateur Twitter 120$. Mais la différence est qu'actuellement FB sait parfaitement monétiser et rentabiliser ses users, alors que ce n'est pas encore le cas pour Twitter. En d'autres termes, les metrics Facebook et Twitter de valeur/user sont à peu près équivalentes, mais l'un a déja prouvé qu'il savait bien monétiser, alors que pour l'autre, ce ne sont que des hypothèses, des espoirs...

Twitter a aujourd'hui autour de 650 Millions de users enregistrés, mais seulement le 1/5 reviennent tous les jours (135M). On est donc clairement pas dans la stickyness de Facebook, et il est évident que ce dernier connaît aussi bien plus de choses sur ses users que Twitter, donc avec de meilleures possibilités de monétisation.

Je me rappelle aussi d'une étude qui montrait que le 1/3 des utilisateurs enregistrés de Twitter n'avait encore jamais utilisé la plateforme, contre seulement 7% des utilisateurs enregistrés de Facebook.

Enfin, en terme de croissance, Twitter a ajouté 9M seulement d'active users au Q4 2013, soit une croissance de 5% sur le trimestre précédent. Quant au nombre de Mobile Users, il était en hausse de 33% vs le Q4 2012 : c'est une croissance appréciable, mais pas assez pour justifier de payer 20x le chiffre d'affaires et 180x les bénéfices escomptés pour 2014.

En synthèse, même à 42$ aujourd'hui je trouve l'action Twitter très cher : aussi bien en terme de croissance des users, de stickyness, de capacité de monétisation, on est vraiment très très loin de Facebook, qui est pourtant déja très cher.

Le pari m'apparaît donc bien trop risqué à ce stade, j'attends que le management nous en montre un peu plus, et en attendant je passe mon chemin ! Et pourtant, je suis bien plus Twitter que Facebook en terme d'utilisateur ;-)

 

L'Accélérateur® Doit-il Se Renommer ?

C'est une question simple et sincère, que j'avoue me poser depuis quelques temps dèja.

L'idée de créer un "accélérateur", sur l'inspiration du YCombinator de la Silicon Valley, m'est venu il y a plusieurs années dèja (précisément en 2008, j'en avais parlé la, en faisant le Mont Blanc !). Alors pris entre 2008 et 2011 par le lancement d'Inspirational Stores (c'est en septembre 2008 que nous avions levé 10M€), le développement puis le pivot réalisé dans la fusion avec MotoBlouz, le projet a été repoussé...

Mi-2011, le pivot effectué et Inspirational Stores remis solidement on track pour une bonne création de valeur (je pense qu'il y aura un jour une exit à plus de 100M€), je pouvais de nouveau repenser à cet accélérateur.

A l'époque, il n'y avait aucune initiative privée de la sorte en France, juste Le Camping, sur un modèle que je n'estimais pas conforme à ma conception de "l'accélération", qui est celle d'entrepreneurs expérimentés se dévouant en permanence et avec une forte implication et réactivité à aider des start-up.

C'est donc tout naturellement que j'ai pris et déposé à l'INPI en mon nom la marque "L'Accélérateur" fin 2011, ICI.

Mais aujourd'hui, il y a 2 choses qui me font réfléchir à notre marque (que j'avoue bien aimer quand même !) :

1) Une profusion d'accélérateurs et un terme galvaudé

Je ne sais pas si nous avons lancé une mode, mais depuis notre arrivée des dizaines "d'accélérateurs" se sont lancés en France, et des incubateurs se sont vite rebaptisés "accélérateurs". 

Le terme devient clairement galvaudé et j'imagine la circonspection et la prudence des entrepreneurs avec tous ces gens qui prétendent les conseiller et les aider...

C'est toujours facile de prétendre conseiller efficacement, mais encore faut-il après être à la hauteur de la promesse et délivrer ce que les start-up attendent. J'ai ainsi récemment appris que plus de la moitié des start-up d'un "accélérateur" l'avaient déserté et surtout porté painte contre cette structure...

Certes, comme toujours les choses se décanteront dans le temps - seules les structures réellement sérieuses, avec une stratégie pertinente et des moyens adéquats resteront - mais en attendant quel brouillard !

2) L'Accélérateur est de fait bien plus qu'un "accélérateur", avec un positionnement unique

La notion d'accélération :

• Fait penser à une période courte et intense.
• N'incorpore pas vraiment une notion d'investissement. 
• N'incopore pas réellement un travail d'engineering/re-engineering d'une start-up, elle fait référence à un simple "j'appuie sur le champignon" pour une start-up déja on track. Et de facto, certains réduisent leur accélérateur à du networking, des ateliers collectifs et des conférences. Ce qui est certes utile et sympathique, mais très très loin d'être suffisant pour amener au succès.

Or, L'Accélérateur offre aujourd'hui une combinaison unique qui nous éloigne assez fortement d'un accélérateur... :

• Nous savons arriver très tôt, y compris lorsque la société ne fait encore aucun chiffre d'affaires, voire même se crée, pour contribuer à poser les bonnes bases structurantes : validation de l'idée, définition de l'offre, choix du modèle économique, constitution de l'équipe, etc. En clair, nous nous situons la dans la phase de démarrage et d'engineering du projet, on ne parle pas encore d'accélération !
• Nous créons une forte valeur et bonifions les projets par un accompagnement sur mesure, en profondeur, impliqué et réactif, ré-engineerant les projets quand cela est nécessaire (1001Menus, l'un de nos plus beaux succès, à pivoté avec nous, mais il est très loin d'être le seul. L'un de nos accélérés a dit un jour que nous étions "un shaker salvateur"), ouvrant notre large carnet d’adresses dans l'eco-système, et offrant une palette de services partenaires (co-working, crowdfunding).
• Nous pouvons réinvestir des sommes significatives aux différents tours de table. En ce sens nous sommes aussi maintenant un fond de pré-amorçage voire même d'amorçage.
• Enfin, luxe et bonheur suprème (pour nous), nous accompagnons sur le très long terme : L'Accélérateur ne dure pas 3 mois, ni 6, ni même 24. S'il y a bien une phase initiale très intense, nous n’avons pas d’autre stratégie que de créer une valeur maximale sur la durée avec nos entrepreneurs : aucune obligation, aucune contrainte, aucune stratégie pré-établie d'exit ! Une belle équipe qui sait créer disons 10M€ de valeur en 4-5 ans saura probablement créer une valeur de 100M€ en 15 ans, alors pourquoi exiter ? Maintenant, s'il y a de belles opportunités (ie PastasParty de la promo 2 revendue à Meetic), nous savons aussi les saisir !

En définitive, au fil des mois L'Accélérateur s'est affirmé comme un vrai co-bâtisseur de projets sur le long terme avec des entrepreneurs ambitieux et talentueux, capable d'arriver très tôt, de rester très longtemps, d'investir significativement, tout cela en s'impliquant de façon exceptionnellement intense (autre quote d'un de nos accélérés : "les coachs sont corvéables à merci", et une autre : "plus réactif que vous, je meurs") avec des coachs entrepreneurs très expérimentés (l'arrivée d'Alain Parize récemment a renforcé l'équipe), qui savent vraiment de quoi ils parlent et qui sont animés par la passion des start-up !

Alors, comprenant peut-être mieux maintenant notre positionnement et notre proposition de valeur unique, si vous avez des idées pour nous rebaptiser, faites les moi parvenir à michel(at)laccelerateur.fr !

 

Un Peu de Perspective sur les Business Crées par Steve Jobs : 500 Mds$ !

Au milieu des années 90, avant qu'il ne revienne aux commandes d'Apple, on avait demandé à Steve Jobs ce qu'il ferait pour la firme en décrépitude, et il avait alors dit quelque chose comme : "I'd just go on to the next killer product, leveraging the power of the brand".

Revenu à la barre, c'est bien ce qu'il a fait, en réinventant Apple et en lançant ses troupes à l'assaut de nouveaux marchés.

Et les chiffres sont très très impressionnants :

- L'iPod, lancé en 2001, a été vendu à 400M d'exemplaires qui ont généré 65Mds$ de CA en cumul au fil des ans. Le produit devrait générer 2Mds$ de CA cette année. Beaucoup se contenteraient d'un tel niveau, mais pour Apple c'est marginal maintenant, 1% du CA environ.

- L'iPhone, lancé en 2007, a déja été vendu à 500M d'exemplaires qui ont généré plus de 300Mds$ de CA en cumul au fil des ans. Avec 120Mds$ de CA cette année, on pourrait extrapoler qu'un jour Apple atteindra avec ce produit 1000 Md$ de CA cumulé.

- L'iPad, lancé en 2010, a été vendu à plus de 200M d'unités à ce jour, et a généré plus de 100Mds$ de CA cumulé depuis.

On arrive ainsi à pas loin de 500Mds$ de CA généré en cumul par les produits lancés sous la direction de Steve Jobs.

Et on pourrait rajouter le business iTunes - j'imagine pas loin de 100Mds$ de CA cumulé (rythme annuel actuel de l'ordre de +25Mds$) - et le retail (auquel peu de gens croyait à son lancement il y a 13 ans), également 100Mds$ de CA cumulé (et un rythme annuel actuel de l'ordre de +22Mds$) !

Laissons passer 3 ans de plus, et mécaniquement on devrait largement dépasser les 1000 Milliards de CA cumulés générés  au fil des ans par ces 5 segments crées par Steve Jobs...Sans parler de la rentabilité hors norme de ces business.

Si ça ce n'est pas le signe d'un entrepreneur visionnaire génial qui sent où sont les marchés, pense (très très) large et sait comment produire des killer products ?!

Clairement, strictement unique dans l'histoire économique...

La barre est évidemment assez haute pour Tim Cook...

 

Apple Q1 2014 Earnings : Toujours de Beaux Records, Mais Toujours une Croissance Faible. Dans l'Attente d'une Nouvelle Catégorie Majeure... !

Après mon analyse des résultats du Q1 calendaire 2014 (ici) voici celle sur les résultats du Q2 2014 calendaire, annoncés hier soir.

Quant au titre du post, j'avoue que je ne me suis pas cassé la tête, il m'a suffit de reprendre celui du dernier trimestre...

Pourtant, s'il me semble qu'il n'y a rien de matériellement différent pour Apple, Wall Street a réagit de manière opposée à janvier. En effet, à l'époque, les résultats étant en retrait vs ce que les analystes attendaient l'action avait chuté de 8%; hier soir le titre a fait exactement le chemin inverse, bondissant de +8% car les résultats annoncés étaient meilleurs qu'attendus...

La réalité est peut-être aussi qu'Apple est aujourd'hui toujours faiblement valorisée (en terme de multiple) et qu'il suffit de quelques éléments plus positifs qu'attendus pour faire monter l'action. A l'inverse, quand on a un titre très fortement valorisé, le moindre faisceau de bad news peut faire chuter. Il se peut aussi que les investisseurs considèrent qu'Apple a mangé tout son pain noir, avec toutes les bad news derrière...

En ce qui me concerne, et je sais que je me répète (mais au moins je reste stable et cohérent dans l'analyse !), c'est plutôt du "no news" : downside très limité, upside aléatoire en fonction des nouveaux produits et nouvelles catégories, mais de toute façon avec le programme de rachat d'actions ça doit monter mécaniquement dans le temps.

Avant de passer à l'analyse des résultats, petit détour sur un point important cher à Carl Icahn qui a poussé Apple (à juste titre selon moi) à mieux utiliser son incroyable matelas de cash (160Mds$ à lépoque) et à ce qu'ils rendent plus d'argent aux actionnaires.

Le 28 janvier dernier je pouvais en effet écrire :

"A noter aussi que malgré l'énorme (voire "insane") matelas de cash disponible, et avec Apple qui en génère à ce stade 50Mds$ de plus tous les ans, Tim Cook n'en a pas profité pour annoncer hier soir de hausse du dividende (de 12,2$/an actuellement, soit environ 11Mds$ de versés par an aux actionnaires) ni une accélération du programme de rachat d'actions. Ca viendra forcément plus tard, on ne voit pas très bien à quoi serviraient 200Mds$ de cash dans les caisses, comme ils auront certainement début 2015 s'ils ne font rien de spécial."

Et en effet, Tom Cook a anoncé hier soir que :

• Le programme de rachat d'actions était augmenté de +50%, passant de 60 à 90Mds$ d'ici décembre 2015. Soit 15 à 20% d'actions en moins au total (et autant de bénéfice par action en plus, sans augmentation du bénéfice net réel) ! A noter que le programme avait déja été fortement augmenté en avril dernier. C'est totalement logique (et nécessaire).
• Le dividende augmentait de 8%, passant de 3,05$/trimestre/action à 3,29$. Il a aussi précisé qu'ils avaient bien l'intention de continuer à augmenter ce dividende régulièrement.

Petit point technique, l'action va être divisée par 7, pour donc se retrouver autour de 80$. Cela ne devrait théoriquement n'avoir aucune influence car ça ne crée pas de valeur économique, mais la psychologie peut jouer. On pourrait rapidement atteindre la barre purement symbolique des 100$ (donc +25%), soit à une encablure du record historique atteint en septembre 2012, un peu au dessus des 700$.

Sinon, comme je mettais plus haut, le business d'Apple n'est en rien matériellement différent, on a toujours une société incroyablement rentable, dégageant trimestre après trimestre un cash flow titanique...mais une société aussi en très faible croissance globalement...jusqu'à l'arrivée massive espérée dans une nouvelle catégorie majeure.

Les points saillants des résultats de ce trimestre :

• CA de 45,6Mds$, en hausse de 5% sur 2013. Record pour un Q1 calendaire, et très au dessus de la fourchette annoncée par Apple de 42-44Mds$. Plus de 20% du CA est venu de la Chine, en forte croissance.
• Marge brute de 39,3%, bien meilleure qu'anticipée. C'est le taux de marge le plus élevée depuis 18 mois, certainement du en grande partie au mix meilleur avec plus d'iPhone, cf plus bas.
• Bénéfice net de 10,2Mds$, en hausse de +7% sur le Q1 2013.
• EPS de 11,6$, en hausse de +15% sur 2013, combinaison du bond de 7% du résultat net et de la réduction du nombre d'actons avec le programme de rachat. Très largement au dessus des attentes des analystes qui étonnament n'avaient visiblement pas pris en compte la forte diminution du nombre d'actions.
• 43,7M d'iPhones vendus, très au dessus des attentes qui étaient de 38M environ, en croissance de +17% vs 2013, certainement drivée par l'arrivée de l'iPhone chez China Mobile (1er opérateur mondial) en janvier. Mais pas que, car la réalité est aussi que l'iPhone, ce qui n'est en fait pas nouveau, continue de gagner des parts de marché aux US, mais aussi dans d'autres pays développés (55% de PDM au Japon par exemple, avec une croissance de +50% vs l'année dernière). A noter cependant que le prix moyen baisse fortement (-40$) car l'iPhone 4S continue de très bien se vendre dans les pays tels que la Chine.
• 16,3M d'iPads vendus, -16% sur 2013. Contrairement au trimestre précédent, c'est la grosse déception pour les analystes qui attendaient autour des 18-19M d'unités. Néanmoins, au dernier trimestre, j'avais bien indiqué qu'il y avait eu un important "channel stuffing" qui devait jouer négativement au trimestre suivant, et c'est bien ce qu'il s'est passé, avec en plus au Q1 un channel destuffing. Dans la réalité, Tim Cook a précisé que les ventes d'iPad étaient en haut de leur fourchette interne de prévisions. En terme de vrai "sell through", on a une baisse aussi, bien moindre (juste 3%), mais une baisse néanmoins. Et pourtant, entre le Mini Retina et l'iPad Air, la gamme est superbe, générant un très fort taux de satisfaction de 98%. De fait aussi, l'iPad s'est vendu en 4 ans à 200M d'exemplaires, soit 2x plus que ce que l'iPhone avait fait dans le même temps. Apple fait donc un excellent job sur ce marché, ils ont crée en 4 ans un business de 35Mds$ environ, mais la réalité est aussi je pense alors simplement que le cycle de remplacement des tablettes est plus faible que celui des smartphone, plus comparable au rythme de remplacement d'un ordinateur, et que donc in fine on restera sur un marché global très inférieur (peut être des marchés - dans quelques années - de 500M de tablettes pour 2 Milliard de smartphones).
• 4,6Mds$ de CA en iTunes software et services, en hausse de +11%. Tim Cook a précisé qu'ils avaient maintenant 800M de comptes iTunes ("most of these with credit cards") ce qui est bien phénoménal. Amazon, qui a aussi les cartes de crédits, doit en avoir 3 fois moins...
• Le Mac se porte bien et gagne des parts de marché : 4,1M d'unités, en augmentation de 3% vs Q1 2013, ce dans un contexte de marché global en déclin concernant les PC. Le Mac ne représente cependant plus que 10% du CA global...
• 151Mds$ de cash encore disponible, malgré les 18Mds$ de rachat d'actions et les 3Mds$ de dividendes de ce trimestre...Apple est toujours une incroyable cash machine puisqu'ils ont généré près de 14Mds$ de cash flow opérationnel ce trimestre ! Je reste donc persuadé qu'ils peuvent potentiellement aller plus loin dans le rachat d'actions. Mais il y a un (gros) problème technique, cela ne peut être fait qu'à partir du cash aux US, qui n'est maintenant plus que de 18Mds$ environ, contre plus de 2x plus environ il y a 1 an. Apple milite donc fortement pour l'assouplissement des règles de taxation en cas de rapatriement du cash offshore (132Mds$ quand même...).
• Last (and least), l'iPod est en chute de plus de 50%, 2,7M d'unités vendues à 150$ environ, ça fait même pas 450M$ et moins de 1% du CA...Le killer product introduit en 2001, qui a atteint je crois jusqu'à 40% du CA global d'Apple et qui a en son temps propulsé l'action vers des sommets, est maintenant en toute fin de cycle, après avoir eu son apogée en 2008.

Et quid sur le "next big thing" ?

Tim Cook : “We didn’t ship the first MP3 player, nor the first smartphone, nor the first tablet...In fact, there were tablets being shipped a decade or so of before then but arguably we shipped the first successful modern tablet, the first successful modern smartphone and the first successful modern MP3 player. It means much more to us to get is right than to be first.”

On est en droit d'extrapoler de cette déclaration qu'ils pourraient sortir un "wearable device" quand celui-ci sera fin prêt, en clair pas comme Samsung qui avec sa Gear a fait un véritable four...

Ce que Tim Cook a pointé en disant : "I think you can see so many examples out in the marketplace, where it's clear that the objective has been to be first. But customers at the end of the day don't care about that".

Tim cook est très bullish sur les produits et les nouvelles catégories dans le pipeline, mais on aura donc comme toujours rien appris la dessus évidemment, il faudra attendre : "we currently feel comfortable in expanding the number of things we're working on. So we've been doing that in the background and we're not ready yet to pull the string on the curtain. But we've got some great things there. We're working on them. Very, very proud of and very, very excited about".

Vont-ils tirer le rideau en juin lors de la prochaine WWDC. Ce n'est pas dans leurs habitudes mais ça a déja été fait au moins 1 fois, ou faudra t'il attendre l'automne lors de l'habituel cycle de renouvellement de l'iPhone en septembre puis des iPad en octobre, voire encore 2015 ?

Avec un iPhone qui ce trimestre a représenté 57% du CA (contre 52% l'année dernière), la vulnérabilité d'Apple a un retournement de ce marché/produit est encore plus forte, donc l'entrée dans une nouvelle catégorie importante, capable de représenter jusqu'à 20% du CA à terme, devient stratégiquement essentiel. Maintenant, 20% du CA, c'est quand même 40Mds$ à générer, soit créer un business de la taille de LVMH (30Mds€ de CA environ, je prends volontairement LVMH car il faut aussi pour Apple dégager des marges de 20% nettes, comparables à celles qu'on trouve dans les groupes de luxe).

Et, dans cette perspective, rien ne sert de se presser, bien au contraire, il faut avant tout "make it right". J'imagine le frisson entrepreneurial à imaginer et designer un business plan à 40Mds$/an !

Tâche ardue :

• Au plus haut, l'iPod réalisé un CA de 6 ou 7Mds$/an
• L'iPad est un business d'une trentaine de milliards $/an actuellement
• Le Mac est un business d"une bonne vingtaine de milliards de $
• Et l'iPhone, unique, est un business d'un peu plus de 100Mds$

Apple a beau avoir d'excellents atout pour se diversifier et conqurir de nouveaux marchés - une marque très forte, 800M de comptes iTunes enregistrés et un sacré eco-système, 150Mds$ de cash, une sacrée R&D et de belles techno internes, un superbe réseau de distribution, le challenge est tout de même titanesque pour Tim Cook...On pourrait même être en droit de penser qu'il n'y arrivera pas, pas plus que quinconque, vu comme la barre est haute.

A noter quand même que Tim Cook a précisé qu'Apple avait racheté 24 sociétés au cours des 18 derniers mois. Pour incorporer des technologies et des talents dans les produits actuels...et futur.

Plus de lecture sur les résultats du trimestre ICI.

 

 

La "Valorisation" d'un Tour de Table Expliquée pour les Nuls !

L'immense majorité des jeunes entrepreneurs se fourvoient complètement quant à l'interprétation de la "valorisation" lors d'un tour de table. Et bien souvent leurs espérances sont déconnectées des réalités et ils prennent des comparables non pertinents...

Alors, en reprenant la vocation de vulgarisation de la série "....pour les nuls", tentons d'expliquer clairement et simplement les choses en quelques lignes !

La clé est de comprendre que le niveau de valorisation n'est pas ce que la société vaut réellement au moment du tour de table mais représente la résultante de ce que les investisseurs reçoivent comme part de capital pour le cash investi.

Par exemple, si les investisseurs mettent 1M€ pour 25% de la société, la valorisation "post money" (c'est-à-dire après le tour de table) est de facto 4M€ (1/0,25) et la valorisation "pre-money" (avant le tour) est de 3M€.

Si les investisseurs acceptent de recevoir (par exemple) 25% pour 1M€ investis, c'est qu'ils estiment (qu'ils calculent, extrapolent, espèrent, whatever...) que cet argent va créer une valeur significative et que demain la société pourra être revendue ou introduite en Bourse pour beaucoup plus et que leur 25% vaudront alors significativement plus que les 1M€ investis initialement.

On perçoit alors tout de suite 2 conséquences :

1) La valorisation dépend du montant investi.

En effet, la valeur que l'on peut créer avec 200K€ n'est certainement pas la même de celle que l'on peut créer avec 1M€. Par conséquent, la valorisation in fine sera différente : Avec 200K€ on peut raisonnablement penser qu'il est possible de créer une société qui aura une valeur de marché de quelques M€ seulement par exemple, donc les investisseurs demandront probablement 25 ou 30% du capital, de manière à ce que les 200K€ investis puissent faire du x5.

2) La valorisation cristallise les attentes et les espoirs sur la valeur future

Le point pour l'investisseur est de faire une bonne affaire et de voir ses capitaux "faire des petits". Par conséquent :

• Sur un business très fortement scalable et viral, on pourrait estimer - par exemple - que 200K€ investis vont permettre de créer assez rapidement une valeur de société de 20M€. Dans cette hypothèse et cette logique, n'accepter que 10% pour cet investissement ferait du sens puisque on estime que ces 10% pour 200K€ vaudront rapidement 2M€ (10% de 20M€).
• Inversement, sur un business peu scalable, la valeur créée avec ces 200K€ sera inférieure, donc les investisseurs exigeront une part de capital supérieure de manière à ce que leur investissement de 200K€ fasse suffisamment de "petits".
• La valeur de sortie espérée, qui est donc un driver important de la valorisation d'un tour de table, dépend aussi mécaniquement des conditions de marché. Ainsi, on comprend que les valorisations américaines, où les perspectives de sortie sont autrement plus importantes que chez nous, soient largement supérieures aux nôtres.

On comprend alors que le jeu pour l'entrepreneur sera de faire rêver l'investisseur sur la scalabilité, sur le potentiel, sur la capacité d'exécution, sur les exits possibles, etc : plus celui-ci rêvera, plus la valorisation sera importante.

Et, inversement, le jeu pour l'investisseur sera évidemment de rester froid et lucide...

Belle photo de Juan, co-fondateur de L'Accélérateur, en train d'expliquer tout cela à une équipe d'entrepreneurs :

Un Nouveau Coach Senior pour L'Accélérateur, Alain Parize !

Je suis heureux d'annoncer l'arrivée à L'Accélérateur de mon "ami de près de 30 ans", Alain Parize, un multi-entrepreneur à très la riche expérience.

Cela fait plus d'un mois qu'il a en fait déja commencé à s'impliquer avec les start-up de la promo Spring '14.

Alain, 52 ans, double formation Ingénieur IEE et ESSEC, a débuté sa carrière dans le conseil en stratégie pendant 5 ans chez Bain & Cie (où nous avons démarré ensemble et où il a participé à l’ouverture du bureau de Toronto), il fut Directeur Marketing Relationnel du Groupe LVMH, et a surtout eu un parcours réussi de serial entrepreneur :

• Co-fondateur et Président en 1992 de la société Fidecom qui avait conçu le premier programme de fidélisation multi-entreprise en France (les Points Ciel, devenus Smiles), revendue à Cofinoga.
• Fondateur et Directeur Général en 1998 de la société C-link au sein du Groupe Laser, dans la commercialisation de services aux entreprises dans le domaine du marketing relationnel.
• Acquisition en LBO et Président en 2001 de la société Stimula, société spécialisée en motivation de personnel (force de vente, réseaux de distributeurs...) et opérateur/émetteur du Chèque Cadeau Bienvenue, chèque multi-enseigne, société qu’il revendra à un opérateur industriel.
• Business angel, Board member et dirigeant en temps partagé des sociétés Limonetik (plateforme de création de moyens de paiement saur Internet), Heoh GoodCard (émetteur de cartes bancaires caritatives), Régéfilms TMD (régénération de films plastiques), ainsi que Ticket Surf International (émetteur de cartes prépayées sur Internet).

A la fois stratège et manager opérationnel, Alain est un coach pédagogue au pragmatisme à tout épreuve, extrêmement pointu en marketing, CRM et moyens de paiement.

Il oeuvrera avec les 3 autres coachs fondateurs de L'Accélérateur au travail en profondeur et sur la durée avec les entrepreneurs, qui est l'une des clés du succès de nos start-up.

Ambitions Matinales ;-) !

Bon ping pong ce matin par SMS avec l'une des très bonnes start-up de L'Accélérateur, qui s'est terminé de la façon suivante :

« Dans 10 ans, et tu peux archiver ce SMS, je peux te garantir que ma boîte vaudra plus de 100M€ ! La motivation est sans faille, l’équipe structurée est excellente, les 2 marchés que je vise juste ENORMES et le secteur a besoin de nous (et ça c’est rare !) »

Voila, ce SMS est donc archivé sur ce blog (qui d'ailleurs a environ 10 ans déja, je l'ai ouvert au printemps 2004 !), et je me réjouis de l'ambition de cet entrepreneur, doublée de la nécessaire humilité pour écouter et s'adapter pragmatiquement !

You have made my day man !

Et au niveau de L'Accélérateur, je ne peux que réitérer que notre ambition est de co-bâtir un maximum de start-up de ce calibre là, par un travail avec nos entrepreneurs en profondeur et sur la durée, et en point de mire une valorisation cumulée d'au moins 1 milliard d'€ !

Maintenant, pour revenir aux ambitions de cet entrepreneur, si 1 société sur 100 qui se crée arrive à créer 10M€ de valorisation un jour, le ratio est de même pas 1 pour 5000 pour 100M€. Le parcours pour y arriver demande énormément de qualités, parfois un petit peu de chance (mais celle-ci n'arrive jamais par hasard, la chance se travaille), et beaucoup beaucoup de ténacité et de hard work sur de nombreuses années.

Mais, ami, tu sais que nous serons la pour toi tout au long du chemin pour t'accompagner avec implication, sur les grandes comme les petites décisions.

MAJ :

Réaction de cet entrepreneur à la lecture du blog : "punaise, ça ça motive ! au boulot !!"

Un Homme se Définit par ses Choix et ses Actes, pas par ses Mots !

Allez, en ce début de week-end, je propose de méditer sur une loi humaine, inspirée des discussions sur le post précédent :

Un homme ne se définit pas par ses paroles et ses écrits mais bien par ses choix !

Il est tellement facile aujourd'hui, avec les moyens modernes de communication (web, blog, twitter, facebook, etc), de raconter n'importe quoi, de pipeauter, de faire croire. D'aucuns se mettent même à acheter des followers sur Twitter, ou des likes sur Facebook, pour se construire une notoriété ou une aura virtuelle.

L'histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, on connait depuis des siècles :

"Une Grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
- Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?
- Vous n’en approchez point. « La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages".

Il y a des personnes qui savent parfaitement vivre dans le mesonge, et à vrai dire grand bien leur fasse si elles ont cette capacité, c'est leur vie et leur conscience.

Grand bien leur fasse également si elles estiment que s'acheter des followers twitter et des likes Facebook va vraiment les aider dans leur vie professionnelle. Je crois que c'est une erreur car le principe de réalité frappe toujours à la porte, tôt ou tard : d'une part si on peut duper à court terme on ne dupe pas à long terme (même si, je le reconnais, certains savent duper pendant très longtemps), et d'autre part il faut tôt ou tard "délivrer" et "assurer" de la performance, créer de la valeur, tangible, concrète, long terme.

Enfin, je crois aussi que ceux qui se font duper par un nombre de followers Twitter ou de likes Facebook ne sont certainement pas la crème de la crème. Car une personne de bon sens et s'inscrivant dans le concret et le long terme ne s'en tiendra certainement pas à ces choses là. Elle creusera et jaugera par elle-même l'individu.

Ces personnes qui dupent sur Twitter et Facebook et pipeautent allègrement par de beaux mots courent le risque d'éclater et d'en crever comme la fameuse grenouille, mais le danger est pour les autres car ces derniers peuvent se faire avoir.

Alors, derrière les mots et l'apparence, qui sont donc de facto aujourd'hui plus manipulables que jamais, le bon sens est de se méfier et de garder un oeil et un sens critique. Surtout quand on projète de s'associer avec une personne.

Il faut se détacher des mots et des déclarations qu'on peut lire ou entendre de la personne en question pour s'en tenir aux faits et aux actes et les analyser à partir du simple mais puissant tryptique énergie/intelligence/intégrité.

Sachant qu'il n'y a rien de plus dangereux qu'une personne énergique et intelligente mais...malhonnête ! C'est même redoutablement dangereux...

Pour pleinement apprécier une personne, je propose donc une grille simple, celle de savoir répondre précisément et factuellement à la question suivante : "les choix et les actes passés de cette personne montrent t'ils qu'elle a de l'énergie, de l'intelligence et de l'intégrité" ?

Et pour cela, pas de secret, back to basics, il faut longuement se renseigner auprès des personnes qui ont cottoyé l'intéressé, qui ont vécu avec lui, qui ont travaillé avec lui, qui ont été associés avec lui.

Avec au passage quelques principes simples de bon sens encore :

• Méfiez vous des parcours cahotiques et compliqués. Ce qui est compliqué n'est jamais bon.
• Méfiez-vous de ceux qui multiplient les petites histoires courtes. Bien souvent c'est le signe de court-termistes au minimum, et au pire de margoulins.
• Méfiez-vous des gens qui multiplient les brouilles avec leurs anciens associés.
• Méfiez-vous des gens pour qui la cause des problèmes est systématiquement les autres.
• Méfiez-vous des gens qui ne veulent ou peuvent pas vous donner les coordonnéees de leurs anciens associés pour prendre des références.
• Méfiez-vous de ceux qui ont des "trous" dans leur parcours. Je me rappelle d'un gars qui il y a 20 ans, alors que j'étais chez PepsiCo, me disait qu'il avait pris 5 ans de congé sabbatique. La réalité est qu'il avait pris 5 ans d'interdiction de gestion !
• Méfiez-vous des changements brutaux de trajectoire ou de secteur, ça doit vous alerter et vous inciter à creuser car il y a peut-être fuite de quelque chose.

Par contre, ayez un angle positif sur ceux qui, notamment :

• Vivent des histoires longues.
• Gardent toujours d'excellentes relations avec leurs anciens associés (dont ils vous envoient les contacts pour que vous vous renseigniez)
• Savent parler de leurs histoires en pointant honnêtement sur leurs erreurs.

Sachant que la règle dans les due diligences humaines est de poser des questions précises et incisives. La plupart des gens, à moins d'avoir été véritablement grugés, s'en tiendront à des généralités "soft" par simple bienveillance, donc une question vague ne sert à rien.

Il ne faut pas simplement demander "est-ce que ça s'est bien passé ?" mais poser une question chose qui va fortement impliquer l'interlocuteur, du genre par exemple :

• "Recommanderiez-vous sans aucune réserve de travailler/collaborer/vous associer avec cette personne ?"
• "Considérez-vous sans aucune réserve que cette personne est scrupuleusement intègre ?" (ou toute autre caractéristique/qualité que vous souhaitez checker et valider).

Et, bien évidemment, un seul "datapoint" n'est pas valide, il faut recouper les avis, en obtenir plusieurs et mettre en perspective les sources.

Breaking News : MotoBlouz Rachète Motoligne !

2014 s’annonce comme un nouvel excellent millésime pour Motoblouz, leader en France de la vente d’équipements et accessoires pour moto et scooter en ligne (et fruit très inspiré du pivot Inspirational Stores depuis 5 ans dèja) !

Après avoir créé un incroyable buzz en début d’année avec son casque Dexter Président, la société conforte aujourd’hui sa position d'archi-leader du secteur avec le rachat d’un de ses principaux concurrents, Motoligne.com.

Créée en 2004, Motoblouz a su en quelques années se hisser au premier rang dans le commerce en ligne de l’équipement moto et motards, loin devant le n°2. L’entreprise, constituée d’une équipe jeune et passionnée de 50 personnes qui œuvrent au quotidien pour conseiller et accompagner motards et scootéristes, est depuis longtemps reconnue pour l’excellence de son service auprès de ses 500 000 clients.

Après avoir racheté en 2010 Access-Moto, société spécialisée dans les pièces détachées moto et scooter qui était à lépoque n°2 du marché, Motoblouz réalise aujourd’hui une nouvelle belle opération en rachetant Motoligne (sans doute 5ième ou 6ième du marché), qui lui apportera un portefeuille de 150 000 clients supplémentaires...

Allez, je vais donner les clés de la réussite de Motoblouz, mais ceux qui me lisent depuis longtemps ne vont sans doute pas apprendre grand chose :

• Ils sont totalement customer obsessed
• Tout est mesuré avec rigueur, le pilotage est au plus fin, très metrics obsessed
• En bons ch'ti commerçants, ils sont frugaux

Sur le plan des qualités entrepreneuriales de Thomas Thumerelle, co-fondateur et CEO de Motoblouz, c'est simple : un mélange gagnant d'ambition insatiable et de grande humilité !

Un petit mot justement de sa part :

« Notre objectif principal : travailler encore et toujours à la satisfaction de nos clients via des services de qualité et la plus grande gamme de produits disponibles. Nous venons ainsi de mettre en ligne une nouvelle version du site motoblouz.com, avec une interface responsive, des essais produits et des guides pour aider nos clients. »

Croyez-moi, MotoBlouz est une pépite, mais il serait presque indécent de dire à quel point elle l'est. Archi-leadership, croissance incroyable (dans un secteur pourtant en grande difficulté aujourd'hui) et bien entendu la société est rentable.

Quand je pense à MotoBlouz, je pense à Gérard Mulliez lorsque ce dernier avait reçu une offre de Walmart dans les années 90 pour racheter Auchan 100 Milliards de Francs : "pourquoi revendre aujourd'hui alors que l'entreprise vaudra presque mécaniquement 2x plus dans 7 ans.".

Comme le dit si bien Warren Buffett, le temps est l'allié des belles sociétés (et l'ennemi de celles mal nées !) aux avantages concurrentiels solides. Il faut simplement s'inscrire dans une perspective très long terme...

C'est ma perspective avec Motoblouz, comme d'ailleurs avec L'Accélérateur : la seule chose qui nous motive, c'est la construction, sur le terme, de très belles sociètés. Nous sommes de facto la seule structure en France et peut-être au monde capable d'apporter cette combinaison de 3 choses :

1. D'arriver très en amont, y compris quand la société ne fait aucun chiffre d'affaires voire même se crée. Cette capacité et cette prise de risque proviennent d'une part du fait que nous misons avant tout sur les hommes et leurs qualités entrepreneuriales (grille d'évaluation très claire) et d'autre part que par essence nous co-bâtissons au quotidien la valeur de la société en prodiguant un accompagnement sur mesure, en profondeur, extrêmement impliqué et réactif. Nous contribuons à affiner le business model (voire même parfois à le définir ou redéfinir), travaillons sur l'offre, et intervenons sur l'ensemble des sujets opérationnels et stratégiques.
2. De réinvestir de façon significative dans les sociétés (de facto, nous sommes aussi un fonds de pré-amorçage et d'amorçage)
3. De rester très longtemps aux côtés des entrepreneurs. Nous n'avons pas "d'exit strategy" car nous n'avons aucune contrainte autre que de créer un maximum de valeur sur le temps. Nous nous calquons aux souhaits de nos entrepreneurs et de leurs ambition, et les accompagnons activement tout au long du chemin, dans la prise des grandes décisions comme de conseils opérationnels. Une belle équipe qui sait créer 5M€ de valeur en 4/5 ans sera probablement capable - avec le bon accompagnement - de créer 10M€ de valeur en 7/8 ans.... et 100M€ de valeur en 20 ans !

Humainement, il n'y a rien de plus grisant que d'inscrire sa trajectoire de vie dans une optique de construction et création de valeur maximale sur le très long terme.

Je dis bravo aux fonds de LBO qui achètent une société pour la revendre 2x plus cher 18 mois après (avec en plus un effet de levier), mais très franchement cela ne m'excite pas/plus du tout. J'ai gagné suffisamment d'argent comme cela pour vivre financièrement heureux le reste de mes jours, alors seul le plaisir de la construction long terme avec des gens passionnants m'intéresse maintenant.

Quand on est actionnaire d'une très belle société, la bonne réponse à la question "quel est le meilleur timing pour la revendre" est : JAMAIS !

Et ce n'est évidemment ni anodin ni un hasard que mes 2 associés et moi de l'Accélérateur avons choisi comme sponsor financier la famille Leclercq, fondatrice de Decathlon, une exceptionnelle success story entrepreneneuriale depuis...presque 40 ans, pour arriver aujourd'hui à plus de 8Mds€ de CA...

En (Quasi) Direct du Marathon de Paris 2014 : Bekele Vainqueur et Record !

J'ai eu la chance (ci-dessus) de croiser le champion olympique du 5000 et 10000m Bekele (détenteur également des records du monde sur ces 2 distances) se rendant tranquillement au départ sur les Champs Elysées ! C'était son 1er marathon, il abordait donc l'épreuve sans expérience de la course.

CI-dessus, Bekele au départ dans la descente des Champs Elysées au milieu du pelotion "élite".

Ci-dessus, Bekele au kilomètre 30 près du Trocadero, donc au 3/4 de l'épreuve environ, isolé avec le dossard 3, Tola.

Idem, au km 30, mais en gros plan.

Un peu plus tard, il battra le record de l'épreuve en 2h05'02"...

Exceptionnelle performance pour une 1ère participation à un marathon. Il est plus que probable que dans le futur il améliorera encore son temps et d'aucuns le voient déja battre le record du monde.