Amis entrepreneurs,
Pour créer, développer et réussir votre start-up, le premier point clé est de vous entourer d'associés et de collaborateurs de (grande) qualité.
La problématique de répartition du capital entre associés est une question fondamentale, très structurante, de même qu'accorder des BSPCE (ou BSA, ou actions gratuites, etc) à des collaborateurs.
Mon conseil, après plusieurs expériences douloureuses, est de ne jamais rien donner sans condition, et jamais trop vite non plus.
La détention de capital doit être liée à 3 choses qui sont autant de conditions strictes :
- Un engagement sur la durée : on ne donne pas à une personne qui part 2 ou 3 ans après le "deal"
- Une vraie et forte implication : l'associé doit travailler...comme un "associé" (c'est à dire sans compter ses heures !) et le collaborateur avec assiduité.
- Une performance : l'associé ou le collaborateur concerné doit être bon et efficace.
Bien évidemment, il y aurait un 4ieme point tout aussi fondamental, c'est la probité de l'associé ou du collaborateur en question. Mais supposons ici que c'est le pré-requis pour s'associer, même si on peut aussi ne se rendre compte qu'après coup qu'un de vos associés n'avait pas l'intégrité et l'honnêteté requise.
Avant de donner du capital, je ne saurais que trop vous conseiller d'attendre de voir ce que vaut vraiment l'associé ou le collaborateur en question, s'il travaillera bien avec une forte implication et compétence dans l'entreprise, et s'il s'engage fermement à rester un temps significatif.
Imaginez en effet que vous donniez généreusement du capital, mais que la personne :
- A une implication et a des plages horaires de travail insuffisantes (si c'est un associé, c'est évidemment encore bien pire).
- N'a pas forcément l'expertise ou la compétence que vous aviez imaginée.
- Ne respecte pas son engagement sur la durée et parte après 6 mois, 2 ou 3 ans.
... Vous allez alors très amèrement regretter votre générosité...
Avec du recul, au cours de ma "carrière" d'entrepreneur, je pense que mes excès d'enthousiasme et de générosité en capital m'auront bien fait perdre quelques millions d'€...Je suppose que pour nombre de mes lecteurs, qui sont aussi des entrepreneurs, cela va leur remémorer des problèmes similaires qu'il ont aussi connus...
Mais il y a peut-être plus grave encore que ces pertes d'argent (que vous pourrez toujours relativiser avec ce que vous gagnerez) :
En effet, imaginez que vous êtes la vraie et forte locomotive de votre entreprise, que la création de valeur repose essentiellement sur vous et vos autres associés (par votre séniorité, votre expérience, votre implication extrêmement forte et éventuellement votre notoriété, etc), mais que vous donnez trop vite du capital à une personne qui se révèle insuffisamment impliquée, et qui ne respecte pas son engagement long terme, la vous aurez le sentiment de vous être fait non seulement trahir mais aussi avoir exploité...
Et si cette personne veut garder coûte que coûte ce capital, y compris si vous aviez bien prévu qu'elle le rendait en cas de rupture de l'engagement long terme, estimant aussi étonnamment qu'elle n'a rien à se reprocher, la vous risquez d'être totalement écoeuré de sa déloyauté et de son ingratitude, et de son attitude...
Il va alors falloir vivre avec le sentiment que votre générosité - en implication comme en capital - et votre création de valeur dans l'entreprise, auront été allègrement pompées...
Et cet écoeurement risque d'être tenace !
Merci pour cette réflexion hyper importante et intéressante...
Posted by: BERNARD | May 29, 2015 at 09:04 AM
Bonjour Michel,
Ca sent le vévu.
Je pense aussi faire partie de ces personnes qui accordent leur confiance au départ d'une collaboration. Cela me semble necessaire pour démarrer tout projet mais l'experience montre effectivement que certains partenaires changent facilement leur fusil d'épaule et manquent d'integrité.
Posted by: Bertrand | May 29, 2015 at 02:48 PM
Il y a des closes que l'ont peut systématiser : un associé qui quitte l'entreprise doit obligatoirement revendre ses parts soit au prix de marché, soit selon un barème déterminé d'avance, avec un droit d'achat prioritaire pour les autres associés.
Si Monsieur X quitte la société 6 mois ou 3 ans après y avoir pris des parts gratuites, alors il doit obligatoirement les revendre aux autres actionnaires pour 1.2 fois le CA par exemple (à faire varier selon le secteur).
En fait entreprendre, ce n'est qu'apprendre la relation aux autres tout en assumant l'exercice d'un pouvoir dans cette relation.
Posted by: Alex | July 25, 2015 at 06:57 AM
Je me garderais bien en fait de systématiser, mais il doit y avoir des grands principes, basés sur le bon sens et surtout la bonne foi et la loyauté !
Pour certains, ces valeurs ne sont que des mots, ils ne pensent qu'à tirer un maximum la couverture à eux, sans aucun égard pour les autres...
Et il y aussi des pactes d'actionnaires à mettre en place et à respecter en la matière !
Posted by: Michel de Guilhermier | July 25, 2015 at 07:01 AM