Michel de Guilhermier's Blog

Bravo MotoBlouz : Prix Spécial du Jury, au Prix de l'Entrepreneur de l'Année EY/Widoobiz !

Un grand bravo à Thomas Thumerelle, CEO et co-fondateur de MotoBlouz (qui a donc fusionné avec Inspirational Stores) et qui au dela d'être une superbe start-up en forte croissance et au bottom line très solide, a aussi développé un mode de management innovant !

J'y étais la semaine dernière pour notre Board trimestriel, et l'atmosphère qu'on y respire est assez impressionnante d'énergie.

Et il n'y a pas de secret, une entreprise performante repose avant tout sur des collaborateurs qui s'y sentent bien et se donnent à fond pour réussir dans la joie et la bonne humeur. D'ailleurs, le mot d'ordre interne n'est pas "bon courage" et encore moins "bonne chance", mais "ENJOY" !

Si MotoBlouz devrait atteindre les 40M€ de CA cette année, nul doute que dans 9 ans, pour son 20ième anniversaire, la société pourrait dépasser les 200M€. Et ce ne sera que le début...

Après tout, Photoways/PhotoBox (qui va bientôt se faire racheter pour 600-700M€ je pense) a mis 10 ans pour passer de 0 à 100M€, puis 5 ans pour passer de 100 à 500M€. Ou Starbucks qui a mis 10 ans pour passer de 0 à 800M$, puis 10 ans pour passer de 800 à 8Mds$. Amazon a mis 10 ans pour passer de 0 à 10Mds$, puis 10 ans pour passer de 10 à 100Mds$...

On pourrait presque établir une règle d'or, aux start-up bien nées on crée 10x plus de valeur en 2ième décennie qu'en 1ère !

1er Week-end de Ventes d'iPhone 6S : Combien d'Unités Vendues ?! MAJ

Apple devrait normalement annoncer combien ils ont vendu d'iPhone sur ce 1er week-end de commercialisation des 6S.

L'année dernière, lors du 1er week-end de vente des iPhone 6, ils avaient écoulé un total de 10M d'unités.

Cette année, je pense que cela devrait être au dessus de 13M, soit +30%, et peut-être même jusqu'à 15M, soit +50%.

3 raisons à cette forte croissance :

• La Chine fait partie des pays de lancement, ce qui n'était pas le cas l'année dernière, et cette zone représente actuellement le 1/4 des ventes d'Apple.
• Mécaniquement, la base de users susceptible d'upgrader est plus importante : j'estime à 400M environ les possesseurs d'iPhone 5S ou antérieurs, alors que l'année dernière à la même époque il y avait moins de 300M d'utilisateurs susceptibles d'upgrader (donc iPhone 5 ou antérieurs). Je rappelle que je ne compte pas la minorité d'afficionados qui changent leur appareil tous les ans.
• Il semble qu'il y ait eu moins de pénurie cette année que l'année dernière. La supply chain semble avoir été plus performante.

Stay tuned, réponse normalement dans moins de 3 heures si Apple continue bien à communiquer la dessus comme chaque année.

Mise à Jour Lundi 15h30 : plus de 13 Millions !

Apple® today announced it has sold more than 13 million new iPhone® 6s and iPhone 6s Plus models, a new record, just three days after launch. iPhone 6s and iPhone 6s Plus will be available in more than 40 additional countries beginning October 9 including Italy, Mexico, Russia, Spain and Taiwan. The new iPhones will be available in over 130 countries by the end of the year.

Tim Cook : “Customers’ feedback is incredible and they are loving 3D Touch and Live Photos, and we can’t wait to bring iPhone 6s and iPhone 6s Plus to customers in even more countries on October 9...Sales for iPhone 6s and iPhone 6s Plus have been phenomenal, blowing past any previous first weekend sales results in Apple’s history...Customers’ feedback is incredible and they are loving 3D Touch and Live Photos, and we can’t wait to bring iPhone 6s and iPhone 6s Plus to customers in even more countries on October 9.”

Sondage : Quel Genre de Consommateur de Champagne Etes-Vous ?

Le champagne fait partie de la grande tradition française, il est associé à la fête et son caractère unique vient aussi d'un fait simple : il n'est produit qu'en Champagne, sur 35.000 hectares autorisés, pas un de plus. Il existe environ 5000 viticulteurs et 1500 vignerons et "maisons" qui produisent leur champagne (les autres vendent simplement le raisin).

Pourtant, peut-être aussi en raison de son prix bien plus élevé qu'une bouteille de vin, les français n'en consomment que 6/7 bouteilles par foyer et par an (total 180M bouteilles), dont le quart environ en restauration, cocktails, etc. Certains n'en consomment jamais, et d'autres n'en achètent que pour en offrir et ne pas arriver les mains vides...Et de facto la majorité de la population française n'est certainement pas une grosse consommatrice, réservant les achats de champagne aux "grandes occasions"...

Plus-de-bulles.com, depuis près de 10 ans maintenant, s'est spécialisé dans la vente de champagne sur Internet et est devenu le grand spécialiste de la catégorie pour les amateurs, proposant une gamme extrêmement large avec aujourd'hui près de 80 maisons et producteurs et près d'un millier de cuvées différentes...Dont de nombreuses exclusivités online tel Diebolt-Vallois de Cramant, village 100% Grand Cru sur la Côte des Blancs, Marc Hébrart (dont la cuvée Blanc de Blancs 1er cru, notée un incroyable 92/100 au Wine Spectator, est à 25,5€ seulement), Chartogne-Taillet ou encore Eric Rodez.

Je me pose simplement une petite question, la taille potentielle de ce marché des amateurs visés par Plus-de-bulles. En effet, si 90% de la population française doit boire du champagne, les vrais amateurs qui en boivent régulièrement et qui recherchent des vignerons indépendants proposant un superbe rapport qualité/prix, et qui sont donc le coeur de cible de plus-de-bulles.com, sont une petite minorité, reste à voir la taille de cette minorité !

Je remercierais ainsi tous les lecteurs réguliers et occasionnels de ce blog de participer à ce petit sondage pour nous aider à quantifier le segment des amateurs de champagne, en buvant très régulièrement.

Un grand merci par avance pour votre participation et pour éventuellement relayer ce sondage.

 

The Ultimate Apple Disruption : the Car Industry !

Suite de l'article de février 2015, où j'argumentais de façon détaillée que je voyais très bien Apple rentrer dans l'industrie automobile, avec une voiture électrique évidemment. On ne parle pas encore de voitures autonomes, on est sans doute à 15 ou 20 ans encore avant que celles-ci puissent vraiment devenir mainstream, question de réglementation évidemment.

A l'époque il y avait de vagues rumeurs, mais depuis quelques jours il s'agit maintenant de quasi certitudes, et l"équipe interne n'est plus de 200 personnes mais dépasserait déja le millier de collaborateurs planchant sur le sujet ! Avec un objectif de passer rapidement à 1800...

Sans surprise notable pour moi, l'un des grands managers de cette industrie (aujourd'hui à la retraite à 83 ans !), Bob Lutz, ancien patron de General Motors, est plus que sceptique et vient de déclarer cette semaine : "Apple has no experience...There’s no reason to assume Apple will do a better job than General Motors, Ford, Volkswagen, Toyota or Hyundai. I think this is going to be a gigantic money pit".

Et plus précisément à la question que lui posait CNBC : "Is Apple doing the right thing here entering this market?", il répondait :

"No. I don't think so. If I were a shareholder I would be very upset because they are currently engaged in a very high margin business. The automobile business, at best, is a very low margin business and you can't show me one company in the world that to date has made a nickel on electric cars. They are generally money losers. And the only reason that everybody is producing them is because they are necessary to meet European fuel economy regulations and U.S fuel economy regulations. But there is absolutely no reason to assume that Apple is going to be financially successful in the electric car business".

Cas typique de myopie voire de cécité managériale, qui ne peut ou ne veut pas voir d'où va venir la disruption...

Et pourtant, si, au dela du fait qu'il existe moultes raisons fondamentales pour expliquer pourquoi Apple va s'intéresser à l'industrie automobile, il y a de nombreuses raisons de supposer qu'Apple pourrait faire "un meilleur job" que les grands constructeurs actuels.

Apple est le plus grand disrupteur d'industries de la planète, et arrive à être très rentable dans des secteurs où il ne connaissait rien et qui ne l'étaient auparavant pas ou peu. Et une industrie qui pèse autour de 2000 Milliards de $ comme l'industrie automobile (pour 90M de véhicules au total environ), 1ère industrie mondiale en taille, ça ne peut que l'exciter...

Ce qui me fait tout de suite penser à ce que je lisais récemment concernant la grande tricherie de Volkswagen : "VW's current troubles are a byproduct of a much larger problem facing the industry: automakers forgot about the customer".

Et ce que Volkswagen a perdu dans cette histoire, au dela des quelques milliards de $ d'amendes et du coût du rappel de véhicules, c'est la confiance des consommateurs. Ils vont devoir ramer dur pour la ramener...

Et justement, au delà de ses colossales ressources financières, Apple peut se payer à peu près tout ce qu'elle veut (rien qu'avec son cash elle pourrait racheter Ford, General Motors, Peugeot, Renault et Fiat à la fois, mais elle ne le faira pas !), de la force de sa marque auprès de centaines de millions d'utilisateurs fidèles qui lui font confiance (base installée d'iPhone de l'ordre de 600M selon mes estimations), je vois aussi 2 autres éléments fondamentaux, l'un stratégique, l'autre industriel :

1) Au fil des années, l'automobile devient de plus en plus électronique et connectée, et se rapproche ainsi inéluctablement de plus en plus des domaines de compétences d'Apple. Imaginons le monde dans 20 ans, quand les véhicules partiellement voire totalement autonomes deviendront mainstream, avec probablement le smartphone pour centre de contrôle. Les facteurs clés de succès demain dans l'automobile vont évoluer, ils ne seront plus uniquement sur la partie mécanique, mais ils seront en partie du côté ceux des géants comme Apple et Google. Et je suis ainsi convaincu que l'automobile sera le nouveau terrain de guerre pour ces 2 géants, et d'autres de la technologie (Uber notamment). On comprend à ce propos aussi pourquoi Apple met les bouchées triples question application Plan et cartographie (en rachetant plusieurs sociétés) : ce seront des technologies clé quand ils seront dans l'automobile. De même que la reconnaissance vocale sera aussi clé. Merci Siri qui fait des bonds à chaque génération. De même que les techno de réalité augmentée (Apple y a fait des acquisitions). Mon analyse est donc qu'Apple maitrisera demain nombre de facteurs clés de succès dans cette industrie mieux que les constructeurs traditionnels.

2) L'automobile est aujourd'hui une industrie très capital intensive, avec de lourds coûts fixes. Mais à ce que je comprends 40% environ des coûts de production d'une voiture proviennent de l'amortissement de l'outillage de production. On peut donc en conclure que les techniques modernes d'impression 3D, et l'utilisation de nouveaux matériaux (composites), devraient permettre de réinventer les process et de drastiquement abaisser les coûts. Je rappelle qu'Apple a conçu et paye l'outillage sophistiqué des usines Foxconn pour assembler les iPhone. Ce n'est peut-être pas très connu, mais Apple est aussi un expert de l'ingénierie industrielle...Comme Apple est devenu un expert de la supply chain : produire et vendre 250M d'iPhone par an n'est pas une sinécure. Les constructeurs traditionnels ont investi des dizaines de milliards en outillage dans leurs usines, je ne les vois pas travailler à fond sur des techniques qui rendraient ces investissements obsolètes, de même que Kodak n'avait pas spécialement intérêt à voir le numérique se développer trop vite, ce qui cassait son très lucratif business de pellicules. Mais pour Apple qui démarre de 0, le problème ne se pose pas.

Disrupter une industrie, ce n'est pas juste faire bien mieux que les acteurs en place, mais c'est totalement réinventer la chaîne, de A à Z, depuis ce que doit être le produit et la valeur ajoutée qu'il inclut (les consommateurs ont d'ailleurs aujourd'hui une perception et des attentes concernant la voiture bien différentes d'il y  20 ans), jusqu'à comment le produire et le distribuer efficacement.

Et Apple est le roi absolu à ce jeu...et je trouve pour ma part que les constructeurs automobile, dans leur  ensemble, raisonnent encore comme il y a 20 ans.  Je me rappelle de ma visite au Mondial de l'auto l'année dernière, aucun stand ne m'a marqué et ne m'a inspiré, sauf un, Tesla. Et ce n'était pas vraiment par ses voitures, mais il y régnait tout simplement une atmosphère différente, très customer-oriented. Elon Musk vise 500,000 véhicules vendus à l'horizon 2020, soit 0,5% du marché (contre 70,000 je crois cette année).

Et c'est bien quand une industrie devient arrogante, perd le contact avec sa base et le grip avec les aspirations profondes de ses clients qu'elle devient mûre pour une bonne disruption saignante !

A mon sens, il n'est pas déraisonnable de penser qu'Apple puisse représenter autour de 10% du marché des voitures électriques d'ici à 2025. Si ce segment représente 5% du total, cela ferait 500,000 véhicules pour Apple. S'il monte à 10%, cela ferait 2 fois plus. Time will tell...

Les 10 prochaines années vont être plus passionnantes que jamais !

Du Cycle de Renouvellement iPhone et des Journalistes !

J'ai beaucoup de mal à comprendre les journalistes et leurs vaillantes conclusions suite au test des iPhone 6S et 6S Plus.

Comme tous les ans, et c'est un peu l'écho général, on a à peu près la même rengaine qui s'articule en 2 points :

• Il y a de belles évolutions et améliorations (cette année, c'est notamment 3D Touch, l'appareil photo 12MP et la belle rapidité des 6S, l'année dernière c'était la taille et la finesse qui étaient la grande nouveauté, avant c'était le capteur d'empreinte du 5S, etc).
• Mais il n'est pas certain que ça vaille le coup d'upgrader...pour ceux qui ont la génération précédente !

Quel insight ! Comme si le sujet était pour ceux qui ont acheté un iPhone 6 de savoir s'il fallait en racheter un l'année suivante ...

Mais bien évidemment qu'il n'est absolument pas utile d'upgrader pour ceux qui ont acheté l'année précédente. Changer tous les ans d'iPhone est une sorte de luxe absolument superflu qu'une toute petite minorité s'accorde (je suis de ceux là, chacun gère ses sous comme il a envie !).

Année après année on est dans des évolutions et améliorations plus ou moins intéressantes, mais jamais strictement indispensables. Et quand bien même ces évolutions seraient vraiment clé, bien peu de gens vont tout de même ré-acheter l'année suivante un smartphone. Il faut déja amortir son achat, ce qui est valable pour un smartphone comme pour pas mal d'appareils électroniques, d'électroménager ou des voitures...

Comme je le mettais il y a quelques jours, le rythme d'upgrade est selon mes estimations le suivant. Sur les clients d'une année n :

• 10% reviennent en n+1 (la frange fortement amatrice de nouveautés)
• 45% reviennent en n+2 (le bulk, correspondant à la durée des contrats opérateurs)
• 25% reviennent en n+3
• 15% reviennent en n+4
• 5% reviennent en n+5 (les users iPhone 4 de 2010/2011 qui achèteraient un 6S en 2015/2016 par exemple).

Ce qui donne un cycle moyen de 2,6 ans (peut-être un peu pessimiste, mais à quelques mois près ça doit être cela), avec le gros contingent qui change son téléphone au bout de 2 ans, en accord avec le contrat opérateur.

Et aujourd'hui, si les iPhone 6S vont mieux se vendre que les iPhone 6, ce n'est pas parce que les possesseurs d'iPhone 6 vont se ruer dessus pour l'acheter, ni même parce que le 6S serait tellement incroyablement mieux que le 6, mais tout simplement parce qu'il y a aujourd'hui autour de 400M d'utilisateurs d'iPhone 4,4S, 5 et 5S pour qui le passage au 6S sera un gros voire un énorme changement !

Et sur ces 400M de users qui ont un iPhone vieux de 2 ans ou plus, il s'en trouvera sans problème et mécaniquement 150 à 200M pour prendre un iPhone 6S sur les 12 mois à venir, plus ceux qui switchent d'Android, plus ceux (rares) qui arrivent sur le marché des smartphone pour la 1ère fois, plus les quelques afficionados qui vont troquer leur 6 pour un 6S, et ainsi Apple va de nouveau battre des records pour vendre un peu plus d'iPhone en 2016 qu'en 2015, même si ce n'est que de quelques %.

De même que, mécaniquement, il y aura de nouveaux records de vente de battus ce 1er week-end de vente du 25-27 septembre !

Alors Messieurs les journalistes, allez un peu plus loin que juste enfoncer des portes ouvertes, ce n'est pas les specs et les évolutions de l'appareil qui vont vraiment booster ou limiter les ventes d'iPhone, c'est juste la mécanique et le cycle de renouvellement ;-)

Pour revenir sur le 6S, on a bien cette année de très belles évolutions. Je mets ICI le test du très respecté Walt Mossberg : "the iPhone 6s is the best smartphone out there, period".

Le 3D Touch est considéré comme un game changer par plusieurs journalistes. L'immédiateté de reconnaissance du capteur d'empreinte est aussi fortement appréciée, de même que le boost des capteurs photo, surtout le frontal pour les selfies (5MP); live Photo est sympa, mais reste un gadget...Un poil plus épais et 10% plus lourd...mais ça ne gêne personne !

Sans même connaître les specs de l'iPhone 7, je peux d'ores et déja prendre les paris que ce sera "the best iPhone ever", forcément, et qu'il offrira :

• Aux possesseurs d'iPhone 6S (donc n-1) des évolutions intéressantes mais rien d'absolument clé pour upgrader.
• Aux possesseurs d'iPhone 6 (donc n-2) de très belles évolutions qui devraient probablement en motiver beaucoup à upgrader.
• Aux possesseurs d'iPhone 5S (donc n-3) un tel changement que ce sera un quasi must-upgrade !
• A tous les autres (donc n-4 ou plus), un must-have absolu, foncez !

Et ainsi de suite for the years to come...

 

FioulReduc.com, de la Construction d'un Empire sur la Durée !

J’ai toujours suivi avec attention l’actualité du secteur de l’énergie et tout particulièrement celle du secteur pétrolier, notamment aux US. Toutefois, je dois bien l’avouer depuis l’intégration de FioulReduc.com (l’Accélérateur Printemps 2012), ce secteur ne cesse de m’intriguer et mes longues sessions de travail avec l'équipe, et notamment son Président co-fondateur, Guillaume Bort, me confortent dans le fait que l’énergie est un grand sujet d’avenir pour le web.

Rapide parallèle avec le secteur des Telco pour illustrer ma pensée. Les opérateurs historiques sont en train de se faire lentement « commoditiser » en étant relégués au rang de simples fournisseurs de tuyaux. Les GAFA en tête, grâce à leur culture « customer centric » et leur focus sur la satisfaction et l'expérience client, s’imposent progressivement en achetant de la bande passante et en contrôlant la distribution des offres, ne laissant aux historiques que des miettes et la maintenance d’une activité de réseaux extrêmement capitalistique. Même la sacro-sainte carte SIM, pierre angulaire de la relation avec leurs abonnés, n’est plus à l’abri de l’appétit féroce des GAFA, Apple en tête.

L’énergie vit actuellement cette même transition. Hier l’amont - les centrales nucléaires, les terminaux méthaniers, les réseaux de distribution - faisaient la fierté des gros bras du secteur. Aujourd’hui, ils sont un mal nécessaire ou au mieux une ligne comptable valorisant un actif. Et ces mêmes acteurs qui voyaient jadis l’aval comme un centre de coûts sans intérêt, cherchent aujourd’hui en toute hâte à défendre leurs portefeuilles clients qui fondent comme neige au soleil avec l’arrivée des plates-formes digitales.

La réalité est tout simplement que la chaîne de valeur traditionnelle verticalement intégrée est remise en question, les rentes changent de mains, les vieilles barrières à l’entrée s’effritent. On a franchi une nouvelle étape et les plateformes comme FioulReduc incarnent cette inversion du modèle d’affaires avec transfert de la valeur captée de l’amont (l’outil industriel) vers l’aval (le client).

Rapide retour en arrière, quand FioulReduc intègre la promo 1 de l’Accélérateur au printemps 2012, le site n’est même pas encore en ligne et ils ont zéro partenaire distributeur. On partait donc de 0 et de loin, comme ce que nous aimons d'ailleurs, mais nous misions (comme toujours) sur l'équipe, sa capacité à exécuter une big bold vision et à construire progressivement une grande société sur la distance. Aujourd'hui et trois ans seulement après le lancement du service, c’est un total de 60 000 transactions passées pour plus de 55 millions d’euros de CA cumulé. Et sur la seule année 2015, l’équipe devrait en faire autant avec 50 millions d’euros de CA. Et il est probable qu'en 2016 ils en fairont autant que sur les 4 1ères années réunies...

C'est beau … mais ce n’est rien comparé à l’incroyable ambition de l’équipe qui a bien l'intention de disrupter ce vieux et énorme secteur. Je dirais même que c'est maintenant que les choses sérieuses commencent vraiment : une grande société se construit sur la longue distance et l'analyse de toutes les sociétés qui ont réussit montre que les 10 1ères années ne sont en fait que de "l'entrainement" par rapport à l'accélération qui arrive après. Au début, dans les 1ères années, on cale la proposition de valeur, le modèle, l'organisation, etc, et après on accélère fortement. La création de valeur d'une société au cours de ses 2ième et 3ième décennies est 5 à 10 fois plus importante que durant sa 1ère décennie.

On comprend ainsi logiquement pourquoi L'Accélérateur souhaite accompagner ses meilleurs entrepreneurs sur des décennies - dont Guillaume de FioulReduc - et contribuer à construire des empires. Nous avons ainsi crée et peaufiné pour cela un nouveau modèle pour financer et développer de jeunes start-up sur le très long terme et bâtir les entreprises leaders de demain !

Bien évidemment, pour être dans une telle perspective, l'entrepreneur doit lui avoir un mindset particulier, loin d'être simplement un opportuniste court-termiste avide d'un enrichissement personnel. Il doit se sentir investi d'une mission, et vouloir la mener avec fougue et ténacité pendant des décennies. Les capitaines d'industrie bâtisseurs sont bien au coeur de notre cible...

Pour en revenir au secteur de l'énergie, le constat est simple, sur les 10 dernières années et selon Eurostat, les ménages européens n’ont eu de cesse de réduire leurs dépenses : -2% pour les vacances, -4% pour la téléphonie, -7% pour les loisirs/culture ou encore -13% pour l’habillement. A l’inverse et alors que se chauffer est un besoin vital, la facture d’énergie a augmenté de plus de 25% ! Cette très forte augmentation a fait basculer plus de 100 millions d’européens en situation de précarité énergétique, c’est-à-dire dépensant plus de 10% de leurs revenus pour se chauffer.

Sur la base d’une promesse simple visant à permettre aux européens de se chauffer moins cher, l’équipe poursuit donc désormais deux objectifs clairs. A court-terme imposer une marque forte sur l’énergie fioul et dépasser le milliard d’euros de CA et, à moyen-terme, poursuivre sa mutation déjà entamée vers les services énergétiques pour accompagner ses clients vers une consommation d’énergie plus responsable. Reproduire ce qu’ils ont réussi à faire à l’échelle du fioul domestique en France et imposer, comme Booking, Airbnb ou BlaBlaCar, une marque forte, 100% digital, sur un marché européen de l’énergie de plus de 500 milliards d’euros !

L'autoroute est bien là, FioulReduc y déboule...

Lire aussi le post du 1er septembre ICI : "Entrepreneurs, C'est Tellement Grisant et Rentable d'Avoir une Vision (Très) Long Terme ! Sit Tight !"

 

Petit Sondage Apple Watch ! (MAJ Lundi 14/09)

Juste pour permettre d'appréhender le rythme d'adoption de l'Apple Watch sur la cible particulière des lecteurs de ce blog, un petit sondage rapide.

Merci de votre participation ! Je vous invite aussi à lire ou relire l'article d'avant hier, ci-dessous, sur les Licornes (je l'ai updaté ce matin).

MAJ Lundi matin : sondage fermé après un peu plus de 300 réponses :

Un peu moins de 18% d'entre vous ont déja acheté un Apple Watch et 10% vont le faire sous 6 mois...

A noter que lors du sondage du 31 mars vous étiez 16% à dire l'acheter sous 3 mois...de fait cela s'est bel et bien confirmé.

A Propos de "Licornes"...Il Faut Aussi Etre un Colosse Question Modèle Economique !

Rapide réflexion ce matin, alors que je suis en séminaire offsite avec FioulReduc (L'Accélérateur Printemps 2012) pour élaborer la stratégie des 10-15 ans à venir...

On parle beaucoup de "licornes", ces entreprises qui dépassent le milliard de valorisation...

Voila d'ailleurs ICI la liste des licornes avec leur valorisation respective, à février 2015 (il manque encore notre champion français Blablacar qui a bien atteint ce statut tout récemment, rumeur d'une levée de 160M$ sur valorisation de 1,2Mds$, non confirmée par les protagonistes).

Si ça peut en faire rêver beaucoup, si je me réjouis qu'en France on crée des licornes, j'avoue aussi que ça ne me touche pas totalement, et j'irais même au dela, ce n'est pas fondamentalement ce qui m'anime, ce n'est pas au coeur de mes préoccupations.

Finalement, dans une perspective très long terme, bien plus important et fondamental que d'atteindre 1 Milliard de valorisation, il y a le besoin, la nécessité :

• De se définir un vaste marché qui pèse des milliards voir des dizaines de milliard d'€.
• De se définir les avantages concurrentiels à acquérir pour y opérer de façon rentable et pérenne.
• Définir précisément les actions pour y arriver ainsi que les milestones en chemin.

Alors, mécaniquement, si on exécute bien, au bout d'un certain temps non seulement la société atteindra bien 1 milliard de valorisation, mais surtout elle pourra intrinsèquement aller bien plus loin. Peut-être qu'elle mettra 10, 15 ou 20 ans pour atteindre sont premier milliard, mais elle aura une bonne probabilité de passer de 1 à 10Mds$ durant la décennie suivante, si l'équipe dirigeante garde son ambition, sa soif de conquête...et les pieds sur terre !

Et c'est bien cela qui m'intéresse : non pas accélérer pour atteindre le statut de licorne en quelques années, mais poser méthodiquement les bases de ce qui deviendra dans 20 ans un véritable mastodonte industriel !

"What matters most in any industry is to have long term sustainable competitive advantages", Warren Buffett.

Evidemment, ça c'est quand on veut vraiment construire et aller très loin, bâtir un leader pérenne, s'imposer en véritable capitaine d'industrie. Quand on a qu'une perspective court-termiste de revendre la patate chaude au plus haut prix, la le jeu est différent ;-)

Petit rappel, durant sa 1ère décennie Starbucks est passé de 0 à 800M$ de CA, et durant la 2ième décennie ils sont passés de 800M à 8Mds$ de CA...Et j'aurais de très nombreux autres exemples de ce type. PhotoBox, dans l'économie numérique, a suivi le même type de chemin et d'accélération : 10 ans pour passer de 0 à 100M€ de CA, puis 5 ans pour passer de 100 à 500M€ de CA...OK, j'aurais peut-être pas du revendre et partir en 2007, mais si je ne l'avais pas fait, je n'aurais ni MotoBlouz ni L'Accélérateur...

Ainsi, si c'est évidemment très bien de chercher à faire une licorne (chercher à dépasser 1Mds€ de valo), c'est fondamentalement encore plus important pour le très long terme d'avoir posé les bases de très solides avantages concurrentiels acquis dans un marché potentiellement énorme !

1. Groupon fut une licorne question valorisation en très peu d'années...on voit le résultat aujourd'hui
2. Twitter fut également une licorne question valorisation en très peu d'années...mais perd toujours une fortune et sa pérennité en tant que société indépendante est tout à fait questionnable !
3. Et je n'évoque pas les dizaines voire centaines de "centaures" (100M$) bâtit en 2-3 ans lors de la bulle de la fin des années 90...qui n'eurent pour 99% d'entre eux aucun avenir...Rappelez-vous des Geocities (racheté par Yahoo pour près de 4Mds$), Peapod, Webvan, etc. Aux US, des centaines de dotcoms, qui quelques mois avant valaient des fortunes...étaient en faillite. Sont restés celles qui avaient un vrai modèle économique pérenne. Et chez nous en Europe, Boo, qui avait levé 150M€ environ, connut une faillite retentissante...

Au delà de devenir une licorne, et aujourd'hui il y a abondance de capitaux prêts à prendre des risques (comme on a eu à la fin des années 90) et parier sur des modèles a priori à gros potentiel, et donc générant des licornes question valorisation, il faut aussi devenir, tôt ou tard, un colosse question modèle économique !

Celui qui avait du flair et a revendu juste avant l'explosion de la bulle en 2000 a certainement gagné beaucoup d'argent, mais celui qui avait misé sur Amazon et s'est patiemment accroché au fil des années a finalement gagné infiniment plus...

Oui, on peut faire des coups, mais in fine on gagnera infiniment plus sur la longue durée en construisant des modèles pérennes avec de véritables avantages concurrentiels sur des marchés importants.

Je ne suis pas un investisseur qui vise à faire du x100 sur 5 ans, si ça arrive je ne me plaindrais évidemment pas (cf ci-dessous), mais je me sens au fond bien plus un bâtisseur sur le très long terme (des décennies), L'Accélérateur en est le reflet, en ayant développé un modèle unique de financement et d'accompagnement de start-up sur le très long terme, et ainsi bâtir les entreprises leaders de demain et après-demain.

Un VC est logiquement attiré par un TRI maximal en quelques années, car c'est ce qu'il a vendu à ses LPs qui sont venus pour cela. Il est possible de faire du 50 voire même 100% en quelques années, mais cela n'est pragmatiquement pas possible sur 20 ou 30 ans.

100%/an sur 7 ans donne x128. C'est évidemment très bien. Un VC qui mettrait 2 à 3M€ et récupèrerait ainsi 250 à 400M€ 7 ans après. Je suis aujourd'hui souscripteur d'un fonds qui a sa 1ère licorne et qui va bel et bien réaliser du +100%/an au strict minimum sur 7 ou 8 ans, empochant une plus-value à 9  chiffres. Vous devez certainement voir de qui il s'agit !

Si cette peformance n'est pas possible sur la très longue durée, il est par contre possible de faire du 20% par an sur 40 ans, et question retour cash absolu, c'est évidemment très largement mieux...C'est par exemple le TRI de l'investissement dans Decathlon, selon mes estimations, et pour prendre une incroyable success-story française (création en 1976). 20%/an sur 40 ans revient à faire du x5000...

Puis-je aussi rappeler qu'une licorne est un animal mythologique, alors qu'une belle grosse société de 10Mds€ de CA, construite sur la durée de quelques décennies, ça c'est bien plus concret et réel ;-)

Ah mes amis, quel luxe de pouvoir se payer le privilège de réfléchir et d'agir sur une très très longue durée ! Avoir comme perspective de temps des décennies donne une force incomparable...

Keynote Apple Riche...Mais Sans Surprise...Sauf Hermès !

Rapide débrief du keynote d'hier soir, les annonces qu'on avait prévues (lire ICI) ont toutes bien eu lieu. En vrac :

• Nouveaux iPhone 6S et 6S Plus, comme tous les ans ce sont "the best iPhone ever"...! Avec amélioration des capteurs photo à 12 et 5MP, ainsi qu'intégration Force Touch (renommée 3D Touch). Comme on s'y attendait, la parité $/€ a frappé avec une augmentation des prix de l'ordre de 5 à 8% en € (pas de changement en $). Même si ces évolutions sont timides, ils se vendront mieux que les iPhone 6, c'est mécanique (voir mon post ICI). Petit changement dans la disponibilité : commande en ligne à partir de samedi 12 (avant c'était le vendredi, mais la c'était vendredi 11 septembre, date pas vraiment sympathique pour les américains...) pour une dispo 15 jours plus tard (25 septembre) et non pas 8 jours plus tard. Au delà du matériel, il y a eu l'annonce comme quoi Apple allait lui-même financer au US l'achat d'iPhone en proposant des contrats à 2 ans, tout en permettant un upgrade annuel. Façon ainsi de s'affranchir des opérateurs et d'accélérer le repeat, donc l'annonce n'est pas du tout anodine sur le plan économique et pourrait même être un game changer.

• Nouvelle Apple TV avec télécommande tactile, capteur de mouvements, belle intégration de Siri ("cherche moi un James Bond avec Sean Connery", "trouve moi un film d'action" , "quelles sont les nouveautés", marcheront) et un App Store dédié. En présentant son AppleTV avec le positionnement "the future of television", Apple montre clairement ses ambitions et commence la vraie offensive. On est plus du tout dans le "hobby" que décrivait Tim Cook il y a 3 ou 4 ans. Les mots vont avec : "a TV experience you've never experienced", "Games and apps on TV. It’s gonna be huge"...
• Nouveaux bracelets pour la Watch. Ce sont ceux qu'on avait pu entrevoir à Milan au printemps dernier, donc pas de surprise à ce niveau. Incidemment, on a aussi appris que Watch OS2 serait dispo dès le jeudi 16 septembre. J'attends avec impatience car c'est un update majeur. Apple a aussi annoncé 2 nouvelles variantes/couleurs pour la Watch Sport, or et or rosé. Les rumeurs de nouveaux modèles étaient donc fondées, quoi que imprécises (on pensait un modèle positionné entre la Watch et la Watch Edition). Enfin, 2 Apps très attendues arrivent : Facebook et Facebook Messenger.
  
• Nouvel iPad Pro géant de 12,9" (avec clavier intégré à une Smartcover et stylet, on se rapproche des usages de la Surface), à partir de 799$ et dispo en novembre seulement, et upgrade de l'iPad Mini.

Avec un tel line-up de produits, voila de quoi aborder l'important Q4 avec de belles minutions et atteindre 80-90Mds$ de CA...C'est bien plus que le CA qu'Apple faisait durant toute l'année 2010...il y a juste 5 ans ! Incroyable croissance...

La seule véritable surprise "matériel" a finalement été l'annonce du partenariat avec la marque de luxe Hermes : très beaux bracelets en cuir avec une "Face" spécifique brandée Hermès. Si l'impact économique pour Apple est évidemment totalement marginal, c'est véritablement un joli coup pour Apple qui renforce ainsi un peu plus son image d'exclusivité, avec au passage un petit pied de nez à LVMH et Tag Heuer qui sortira sa smartwatch en novembre.

Disponibilité à partir du 5 octobre, les prix s'échelonnent entre 1100$ et 1500$, ce qui va certainement faire entre 1200 et 1700€ pour nous (pas encore de précision).

Les Watch Hermès seront vendues dans le réseau de boutiques de la marque de luxe (juste 17...), avec les iconiques et caractéristiques boites oranges...

Et le beau texte qui va avec :

"Un savoir‑faire intransigeant. Des innovations sans précédent. Et une infinité de possibilités. L’Apple Watch Hermès est l’aboutissement d’un partenariat fondé sur une vision originale, des valeurs communes et une estime mutuelle. Cette pièce d’horlogerie remarquable a été conçue pour être aussi belle que fonctionnelle. Avec ses bracelets en cuir réalisés à la main par les artisans Hermès en France et un cadran Hermès redessiné par les ingénieurs Apple en Californie, l’Apple Watch Hermès est une merveille d’ingéniosité ; un objet d’une simplicité et d’une élégance uniques".

La Mécanique iPhone : Base et Retour de la Base. Extrapolation des Ventes Futures !

Tout flux de commandes peut se décomposer en 2 parties : l'acquisition de nouveaux clients et le taux de retour de la base, le fameux repeat.

Au début de la vie d'une entreprise, les commandes passées proviennent essentiellement des nouveaux clients qu'elle acquière puis, avec le temps, quand une entreprise fait du bon boulot, comprend et respecte ses clients en leur apportant exactement ce dont ils ont besoin, la base de clients grossissante apporte par son retour un flux toujours plus important de commandes "repeat". Quand le marché est totalement saturé, il n'y alors quasiment plus que le repeat qui compte (pour des raisons ne serait-ce que démographiques, il y a cependant toujours des nouveaux clients et des sorties).

Une société comme MotoBlouz, qui reçoit et livre quelques centaines de milliers de commandes par an, avait ainsi 80% de commandes de nouveaux clients il y a quelques années, alors qu'aujourd'hui, sa base de quelques centaines de milliers de clients génèrent aujourd'hui naturellement et mécaniquement, année après année, la majorité de son business. Ce qui assure une situation confortable, l'acquisition client coûte cher, donc moins elle représente de % du CA total, plus rentable sera l'entreprise.

Pour extrapoler les ventes de MotoBlouz, nous extrapolons le retour de la base de clients (par exemple 30% de 500,000 donne 150,000 commandes par an) auquel nous ajoutons le nombre de commandes de clients nouveaux que nous allons acquérir, qui est lui fonction de l'intensité marketing.

J'ai voulu appliquer cette mécanique simple et efficace au business iPhone d'Apple, véritable ossature de l'entreprise et de sa rentabilité.

Voila en synthèse le résultat de mes analyses, avec en bleu la base totale de users et en rouge les ventes annuelles en volume, en millions (cliquez pour agrandir).

En 2015, Apple a réalisé une acquisition toujours importante de nouveaux users (environ 100M de plus cette année pour monter à 515M) et le retour de la base clients, en début d'année de 415M de users, a généré environ 140M d'achat d'iPhone, soit un total des ventes annuelles de 240M, en forte hausse sur 2014. C'est l'effet combiné de l'importante acquisition de nouveaux users et du retour de la base qui a fait la croissance importante vs 2014.

Sur 2016, mon modèle prévoit une légère croissance pour l'iPhone, passant de 240M à 260M d'unités environ. Les iPhone 6S, même avec des évolutions légères (ie Force Touch, meilleur capteur photo) se vendront mieux que les précédents par simple effet mécanique d'une base de clients plus importante qu'il y a 1 an lors de l'intro des iPhone 6. Je parie qu'il y aura foule de gens pour décrier l'iPhone 6S, dire que les évolutions sont timides, mais ça ne changera pas la mécanique !

D'ici 5 à 6 ans, l'acquisition de nouveaux users se sera nécessairement fortement ralenti, la base de users pourrait plafonner autour des 950M à 1 Milliard de personnes au niveau mondial, et les ventes annuelles, alors essentiellement portées par le repeat, pourraient elles plafonner autour des 330M d'unités. On sera dans un marché de renouvellement.

Point important, je ne vois donc pas le marché se retourner ni les ventes annuelles fléchir durablement, juste une croissance qui se tassera fortement.

Mes hypothèses de repeat sont les suivantes :

Sur les clients d'une année n :

• 10% reviennent en n+1 (la frange fortement amatrice de nouveautés)
• 45% reviennent en n+2 (le bulk, correspondant à la durée des contrats opérateurs)
• 25% reviennent en n+3
• 15% reviennent en n+4
• 5% reviennent en n+5 (les users iPhone 4 de 2010/2011 qui achèteraient un 6S en 2015/2016 par exemple.)

Ce qui fait un retour moyen pondéré autour de 2,6 ans (soit un taux de repeat annuel de 1/2,6 soit 38%). Bien évidemment, en cas d'appareil révolutionnaire ou apportant un gros gap vs les anciens (ie les 6 et 6 Plus et leur grand écran), cela accélèrera ponctuellement le retour de la base sur une année donnée. Mais, sur la durée, cela ne devrait pas trop affecter le modèle.

A terme, l'iPhone serait un business couvrant 1 Milliard d'utilisateurs, générant 330-350M de ventes par an de façon à peu près stable, soit plus de 200Mds$ de CA (avec un ASP à 600$)...et certainement 60Mds$ de profit net. Une vache à lait incroyable, absolument unique dans l'histoire économique.

On remarquera aussi que dès 2018 la croissance annuelle des ventes d'iPhone devrait être minimale. La aussi, c'est juste mécanique et inéluctable. Ce sera une machine à cash avec une très faible croissance...

Petit reality check : à la fin 2015, Apple aura vendu au cumul de 900M d'iPhone environ depuis l'origine en 2007, et je suppose une base totale de users iPhone de 515M de personnes aujourd'hui. C'est clairement un nombre pessimiste puisqu'il suppose pas loin de 400M d'iPhone au total partis directement à la poubelle et non utilisés. La réalité est que nombreux sont recyclés, revendus et utilisés en occasion, qui est un marché florissant en fait. Il est donc tout à fait possible que fin 2015 on soit plutôt entre 600 et 620M d'utilisateurs iPhone au total.

Cela impacte évidemment la base potentielle à terme (qui serait très largement au nord de 1 Milliard) ainsi que la volumétrie du marché annuel (qui pourrait ainsi tourner au dessus des 360M d'appareils/an), mais il n'en reste pas moins que dès 2018 la croissance devrait sans doute très fortement se tasser pour n'être plus que marginale...

Mais, sans aucun doute, les relais de croissance seront suffisamment nombreux pour qu'Apple atteigne plus de 400Mds$ de CA et 100Mds$ de profit net en 2022...On peut prendre les paris quand vous voulez ;-)

Apple Watch, Apple Car, Apple TV, etc.