Malheureusement, les prémonitions du 9 janvier dernier, après Charlie, se sont bien concrétisées.
Quand on a des milliers d'abrutis suffisamment fanatisés pour se sacrifier et servir de chair à canon en tuant avant, froidement et lâchement, un maximum de victimes, le pire peut arriver à peu près partout et n’importe quand.
Maintenant, on sait que ce sera aussi chez nous et pas seulement en Syrie ou en Irak.
Daesh est clairement monté d'un cran avec une opération coordonnée de grande ampleur entre plusieurs groupes kamikazes lourdement armés, au coeur de Paris, il n'aura de cesse de recommencer.
Nous sommes réellement en guerre, il faut en avoir bien conscience. Une guerre nouvelle, polymorphe, avec un ennemi la-bas mais aussi ici, à l'intérieur, et partout.
De fait, la vie doit continuer, surtout pas montrer de la peur, mais on doit aussi maintenant vivre avec cette réalité : on est en guerre et il y aura d'autres attentats terriblement meurtriers. Certains seront déjoués par chance (VIllejuif ou Thalys), mais d'autres iront malheureusement au bout. Demain, dans une semaine, dans 3 mois ou dans 12 mois. A Paris, à Lyon, Lille ou Marseille. Dans une salle de concert, une cour de récréation, dans un train, un bus, ailleurs.
Les attaques par avion sur le World Trade Center étaient de la science-fiction il y a 15 ans. 8 kamikazes actionnant leurs armes automatiques en plein coeur de Paris avant de se faire sauter relevait du scénario cauchemar quasi inenvisageable il y a 8 jours. Demain, Daesh aura certainement un autre type de créativité macabre, avec pour seul dénominateur commun des kamikazes, un effet de surprise et un effet dévastateur, humain et psychologique.
On ne combat pas ici seulement un "Etat", on combat une idéologie. Une idéologie dévastatrice qui est la négation même des valeurs de liberté et démocratie du monde moderne. Avec certes un épicentre au Moyen-Orient, mais avec aussi déja de nombreuses metastases partout, qui sont autant de tueurs kamikazes potentiels.
La guerre sera certainement longue (10 ou 15 ans au minimum je pense), difficile et douloureuse, et on finira par la gagner. Mais on ne la gagnera que si on sait aussi y mettre les moyens, accepter certains sacrifices, peut-être aussi certaines privations, arrêter d'être des enfants gâtés, qui en veulent toujours plus tout le temps sans en payer le prix, et à qui tout est dû automatiquement.
La guerre sera longue et difficile, car dans le fief de Daesh au Moyen Orient, la situation est d'une complexité incroyable, laissant les occidentaux perplexes et divisés sur les choix à opérer, sans compter les positions divergentes de la Russie, car il n'y a aucune option simple et évidente :
- Pas d'intervention (Yemen) : catastrophe
- Intervention limitée (Syrie) : catastrophe
- Renversement du dictateur puis repli (Libye) : catastrophe
- Renversement du dictateur, prise de contrôle, puis repli (Irak) : catastrophe
J'ai l'immense chance avec L'Accélérateur de vivre dans un monde de start-up et d'entrepreneurs qui, à leur échelle, rêvent de changer le monde, veulent le rendre meilleur, qui se battent et qui font des sacrifices pour cela (ie pas ou peu de rémunération pendant pas mal de temps, acceptation du risque, de l'inconnu).
Si aujourd'hui, sur le plan du confort et des facilités matérielles, ainsi que celui de la santé, on a clairement fait des bonds de géant depuis quelques décennies, je ne suis pas vraiment sûr que le monde à l'heure actuelle soit vraiment "a better place".
Mais on doit et on va se battre pour cela. Et on doit tous se comporter comme des entrepreneurs prêts à se battre et faire des sacrifices.
Back to ruthless realities.
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