Michel de Guilhermier's Blog

Une Belle Expérience de Vie !

Pour accéder au coeur et le réparer, changer la valve aortique calcifiée et la remplacer par une valve de taureau (re, c'est ce que j'aime à croire), il a fallu ouvrir le thorax, bien l'écarter et scier le sternum, ce avant de tout refermer avec du fil d'acier....

Lire ICI pour mieux comprendre. Et ICI pour la fermeture du sternum.

Aujourd'hui, à J+20 de l'opération, réalisée de main de maître par le Professeur Pascal Leprince à la Salpétrière (un grand merci à lui et à toute l'équipe, franchement mon séjour la-bas fut top), le problème n'est plus trop cardiaque (quoi que j'ai encore quand même 3 semaines de réadaptation cardiaque à faire ici à l'hôpital Corentin Celton, j'expliquerai demain pourquoi je suis parti de la Clinique Bizet), mais bien mécanique.

En effet, ça bouge et ça craque encore pas mal dans le thorax, et exactement comme pour une fracture, il n'y a qu'une chose à faire, laisser du temps au temps pour que tout cela se ressoude (faut compter entre 2 et 3 mois). Et, entre temps, protéger la cage thoracique et le sternum (car évidemment il n'y a pas de plâtre), ne faire aucun geste brusque, calculer ses mouvements. Et de toute façon, le corps me rappelle douloureusement à l'ordre si par inadvertance je voulais aller trop vite ;-)

Bilan, pour la 1ere fois de ma vie, j'apprends donc à lâcher prise, à laisser du temps au temps et à être très lent...Pour ceux qui me connaissent, c'est un changement !

Et j'avoue finalement que c'est une sacrée belle expérience. Je crois bien que je reviendrai transformé à la mi mai, avec une vision et des priorités dans la vie quelque peu changées !

Et la chance que j'ai, c'est que cette opération je la fais à 53 ans, donc il me reste encore plusieurs décennies de vie pour appliquer la philosophie que je gagne ici !

C'est très différent de la majorité des gens qui subissent un opération de remplacement valvulaire. La calcification de la valve aortique étant liée à l'âge, ils ont plutôt 70-80 ans, et pour eux d'ailleurs le taux de mortalité de l'opération est logiquement assez élevé, de l'ordre de 8-10% (dans mon cas c'était 0,5%, et la moyenne générale de mortalité est de 6%).

Dans mon cas, si la valve aortique s'est calcifiée prématurément, c'est que j'avais une malformation congénitale appelé "bicuspidie", à savoir que la valve n'avait que 2 feuillets à la place des 3 habituels (de façon étonnante, cette malformation est assez courante et concerne 2 à 3% des hommes)

Finalement, cette malformation congénitale qui m'a amené à cette opération nécessaire au milieu de ma vie d'homme se révèle donc être une aubaine, me permettant d'avoir 2 vies : l'avant et l'après ! Je dois aussi avoir une très bonne étoile vu que depuis plusieurs mois je vivais sans le savoir avec une probabilité importante de mort subite, et que je suis passé au travers !

Et l'après, dans quelques mois, ce sera un mix entre une nouvelle philosophie du temps, allié à des possibilités physiques supérieures (forcément, avec une valve neuve qu fonctionne de façon optimale !). Ca devrait dépoter, mais je ne sais pas encore comment...

Les 40 ans d'une des Plus Belles Start-up Française : Decathlon !

Tous les vrais bons entrepreneurs du monde ont le même objectif, changer les choses et aller le plus loin possible, et si les périodes, les secteurs et les situations sont différentes, il y a tout de même quelques principes de réussite universels et immuables, reposant bien souvent sur le bon sens et l'humanité dans la gestion des hommes, notamment !

Je suis donc très fier et heureux que L'Accélérateur soit activement soutenu et conseillé par la famille Leclercq, fondatrice de Decathlon, devenu aujourd'hui leader mondial de sa catégorie, avec un CA de l'ordre de 12Mds€ et plus de 1000 magasins de par le monde (dont +51 en Chine l'année dernière).

C'est une chance et une opportunité unique pour nos alumni !

En septembre dernier, le fondateur lui-même, Michel Leclercq, avait animé à L'Accélérateur une journée entière regroupant une dizaine d'alumni ! Un moment fortement inspirant, marqué par la vision, la sagesse, le pragmatisme et l'humanité du grand entrepreneur. Et je sais combien c'est important en entrepreneuriat que d'avoir des modèles inspirants ! Et quand en plus on peut les approcher de près et passer une journée entière avec eux...

Cette année, c'est l'anniversaire des 40 ans de Decathlon, qui a elle aussi débuté comme une start-up fragle, mais qui dès le départ avait la volonté de révolutionner la distribution d'articles de sport. 40 ans après sa création, la firme était encore en croissance à 2 chiffres l'année dernière, et prévoit même de doubler de taille dans les 5 ans...

Lire ICI les débuts de la passionnante saga Decathlon : c'est une sacrée source d'inspiration ! L'ADN de l'entreprise est décortiqué, les difficultés initiales ne sont pas passées sous silence, et c'est émaillée d'anecdotes aussi croustillantes que concrètes !

Clinique Bizet et le Business des Cliniques (Suite) !

Email reçu hier d'un ami, j'ai juste changé un prénom par confidentialité (la personne en question étant un toubib travaillant en clinique)...

 

"Salut Michel

J’ai vu ta note sur Bizet, ce que tu relates est encore une fois conforme à ce que me racontait Valérie (nota : sa compagne), mais également conforme à ce qu’a ressenti ma mère, qui était restée 3 mois en clinique SSR.
 
Valérie me racontait des choses incroyables : des patients qui étaient envoyés pour des examens à la place d’autres, du fait d’une mauvaise organisation & d’une faible implication des infirmières !
 
Ma mère m’a surtout raconté le manque de personnel, et le manque d’implication de la plupart de celui-ci ! Un jour, elle est rentrée un peu tard (19h) d’un examen à l’extérieur et il n’y avait personne pour l’aider à se déshabiller & se mettre au lit ! (alors qu’elle avait une cheville cassée)
 
Bref, j’espère que tu te reposes quand même, et que tu vois des progrès ?
 
A+"

 

"Hire for attitude, not aptitude", c'est la ligne de conduite des Apple Stores qui veulent recruter des gens sympas, empathiques, et non pas des geeks connaissant tout du Mac et/ou des produits Apple. Pourquoi est-ce que ce serait si compliqué que de mettre l'accent, dans les cliniques pour recruter du personnel aimable, empathique, impliqué, etc ?

Réflexion sur l'iPhone SE !

Avec un peu de retard, mon analyse sur le Keynote de début de semaine, où Apple a présenté un iPhone 4", le SE, à un prix relativement agressif : 589€ pour 64Go, contre 749€ pour un iPhone 6 et même 859€ pour un 6S de même capacité, sans parler du 6 Plus vendu 100€ plus cher.

Ca me parait une décision pragmatique et smart, car la réalité est tout simplement que :

• Pour certains, 4" est physiquement suffisant et les 4.7/5.5" trop grand
• Pour certains, avoir le modèle le plus récent avec toutes les innovations (3D Touch, Live Photos, etc) n'est pas nécessaire.
• Et pour certains, le prix joue...

Avec l'iPhone SE, Apple a sortit un smartphone moderne, aux specs tout à fait correctes (rapide avec la puce A9 et le co-preocesseur M9, appareil 12 MP, etc...), a un price point bien plus bas que les iPhone 6 et 6S.

Bref, une segmentation marketing pertinente et un produit bien exécuté.

 

La Clinique Bizet et le Business des Cliniques !

L'expérience que je vis actuellement à la Clinique Bizet me montre que l'équilibre entre une bonne gestion rigoureuse et le bien être des patients, avec leurs demandes respectives, est loin d'être évident...

Les problèmes d'organisation et d'ambiance du personnel que je note ici (et qui me motive à changer d'établissement dès la semaine prochaine pour aller à Corentin Celton) sont bien le reflet d'une gestion imparfaite...

Lire notamment certain de mes commentaires dans ce post...

Pour des raisons factuelles et précises, que je ne donnerais que semaine prochaine une fois dehors, ma femme a très peur si je reste ici...C'est certes un peu irrationnel, elle sur-réagit, mais il y a des données...

On a aussi quelques avis sur Google, mais pas vraiment instructif car très imprécis. D'ailleurs, qu'est-ce que c'est compliqué pour recueillir des avis sur les cliniques de manière générale !? Pourquoi ? On a des centaines d'avis sur les hôtels et les restaurants, mais sur les cliniques, quasiment rien ?

A l'hôpital public, on est un patient, et non pas un client, donc on peut comprendre certaines choses. Quoi que finalement j'étais globalement mieux à la Pitié-Salpétriere qu'ici : meilleure ambiance, meilleure gentillesse et empathie du personnel, meilleur suivi médical (mais c'est vrai qu'on peut difficilement faire mieux que dans un service de chirurgie cardiaque où en est suivi de très près 24h/24), meilleur confort global dans la chambre...

Mais une clinique privée devrait aussi considérer chaque patient comme un "client" et tout faire pour sa satisfaction, à tous les niveaux, quitte à segmenter aussi d'une façon ou d'une autre car on ne peut jamais plaire à tous et tout offrir à tout le monde.

Est-ce si compliqué que cela dans ce business de mettre l'expérience et la satisfaction client au coeur de la réflexion, des investissements et des actions terrain ?

Le Pragmatisme de JAG sur les Licornes !

Si je ne suis pas forcément d'accord avec JAG sur son analyse de la Grande Distribution (lire ICI), je suis en ligne à 100% avec lui sur les "licornes" !

La question qui lui a été posée par le journaliste :

Avec votre connaissance du vivier français, quelle start-up mettriez-vous en avant comme ayant le potentiel de licorne ?
JAG : "aucune idée. Je ne connais que les entreprises dans lesquelles j’ai investi. D’ailleurs licorne ou pas, cela ne veut rien dire… Quelle est l’importance après tout ? On essaye de coller une étiquette à des entreprises, mais ce n’est vraiment pas ce qui compte. Les vraies questions à se poser sont plutôt relatives à la taille du marché adressé, au potentiel de rupture de la technologie, à l’avantage client qu’offre la solution proposée, et surtout au potentiel et à la qualité des entrepreneurs".

Tout est dit ici avec pragmatisme, au dela des modes et des valorisations parfois déconnectées (mais pas toujours et pas nécessairement), ce qui va compter sur la distance ce sont bien ces éléments ci-dessous données par JAG :

• Taille du marché
• Potentiel de la solution proposée, disruptivité techno et avantage client apporté
• Qualité de l'équipe d'entrepreneurs

J'ajouterais aussi une chose non mentionnée par JAG : la qualité des economics. Il y a des métiers où, même avec une opportunité large, un véritable avantage client et de supers entrepreneurs, les economics intrinsèques ne sont pas excitants, et par conséquent la valeur à terme sera minorée. Si Amazon ne s'en tenait ainsi aujourd'hui qu'à son eCommerce pur et dur (achat/revente de marchandises par le canal web), sans la place de marché et sans les web services, il serait en très forte perte...

Cet article du New York Times montre ainsi les economics compliqués de la "on demand economy", même si la aussi l'opportunité est large et le bénéfice client très clair.

La grille avec ces 4 paramètres est simple et imparable, mais beaucoup font des erreurs d'analyse et s'enthousiasment de manière indue sur l'une ou plusieurs de ces dimensions.

Ceci étant, si tout le monde n'arrivera pas à faire une licornes, construire sur la durée une belle société rentable de 100M€ est déja une sacrée prouesse objective (1 entreprise créée sur 20.000 seulement y arrive). Et on peut construire bien plus de ces sociétés que de faire des licornes ;-)

Lire l'article complet ICI.

Entrepreneuriat/Construction d'Entreprises : Finalement, Ce Sont les Moments Difficiles qui sont les Plus Marquants !

Le gros avantage d'être en convalescence dans une clinique, c'est qu'on a beaucoup de temps pour lire, penser, réfléchir !

Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis heureux de cette situation, car avec une cage thoracique qui a été ouverte et bien écartée, loin d'être cicatrisée à ce stade (faut compter au moins 2 mois), les douleurs restent bien présentes, ça craque à l'intérieur, et je me sens encore physiquement fatigué et fragile, mais ça a quand même du bon !

Je reprenais en accéléré ma vie d'entrepreneur depuis 20 ans, et je relevais que ce dont je me rappelais avec le plus d'acuité, et de façon positive, ce n'était étonnament pas les moments de joie et de victoire, mais bel et bien les moments difficiles, où la vie de la société était en jeu, ou alors parce que je me trouvais dans un moment clé face à une décision cruciale !

Exactement comme quand je monte au Mont Blanc : l'arrivée amène un bref moment de soulagement et de joie, mais finalement après coup on se rappelle surtout de tout ce qu'il a fallu endurer pour y arriver !  "The joy is in the Journey" !

Et des moments (très) difficiles, avec des décisions cruciales, il y en a eu, comme il y en a pour toute entreprise, y compris celles qui sont aujourd'hui au firmament médiatique (Tesla a ainsi frôlé plusieurs fois le dépôt de bilan par exemple, je finis le livre sur Elon Musk)

• Quand en 1996, avec le Groupe Provifruits (aujourd'hui Cerise & Potiron, 1ère chaine de ce type en France avec 55 magasins) quelques mois après avoir racheté cette entreprise, on s'est aperçu avec mon associé qu'on devait entreprendre ASAP un vaste programme de modernisation des magasins, mais aussi et surtout que notre méconnaissance des circuits d'achat nous mettait dans une vulnérabilité quasi mortelle.
• Quand fin 2000, Photoways (Photobox aujourd'hui) était au bord du dépôt de bilan car il n'y avait tout simplement pas encore de marché : pas assez d'appareils numériques, pas de haut débit...Ce ne sont pas les quelques commandes reçues par jour qui allaient nous faire vivre...
• Quand à l'automne 2008, avec Inspirational Stores, juste après avoir levé 10M€, on s'est aperçu que cette activité de délégation eCommerce était économiquement "pourrie", avec des economics durablement très "compliqués", qui nous faisaient perdre une fortune chaque mois sans perspective réelle de créer un bel actif à valeur sur le long terme. Pédalez et galérez sans forte création de valeur, c'est stupide !

A chaque fois, ces moments difficiles ont permis de prendre lucidement des décisions clés, qui avec le temps firent la preuve de leur pertinence :

• Pour Provifruits, on a non seulement lancé ce programme de rénovation des magasins, mais on a surtout pris la décision de placer comme Directeur Général un vrai spécialiste de l'achat, et nous de nous retirer carrément du management quotidien, nous estimant pas assez compétent. Décision sage, ce Directeur Général nous a finalement racheté l'entreprise 2 ans plus tard, de façon très correcte alors qu'on aurait pu tout perdre, j'ai gardé d'excellents liens avec lui et son fils est aujourd'hui à la tête d'une start-up de L'Accélérateur !
• Pour Photoways, on a pris la décision de couper les coûts un maximum (moi de ne pas me payer du tout) et de lever de quoi tenir 2 ans le temps que le marché mature. J'ai montré l'exemple en mettant le 1/3 de cette levée. 2 ans plus tard, début 2002, Photoways faisait quelques centaines de commandes par jour, mi 2003 nous étions rentable au mois le mois, et sur l'exercice 2004 6M€ de CA et 10% de rentabilité nette. Aujourd'hui, le Groupe Photobox, leader européen et de très loin de la catégorie, va certainement approcher les 400M€ de CA cette année, et a été racheté en octobre dernier par des fonds de LBO pour 550M€...
• Pour Inspirational Stores, nous avons pris la décision radicale d'arrêter totalement la délégation eCommerce, et de chercher quoi faire d'autres (l'option de tout arrêter et rendre l'argent aux actionnaires a été considérée), nous conduisant par la suite à fusionner avec Motoblouz, alors petit acteur de la distribution online d'équipement moto, au CA d'environ 4M€. 7 ans plus tard, MotoBlouz est une véritable pépite de l'eCommerce français, jouissant de 50M€ de CA avec une belle rentabilité, et de 50% du marché...Quand je vois ce qu'il est advenu de nos concurrents, qui ont végété ou qui sont morts (l'un qui avait levé 15M€ s'est revendu pour 1€ symbolique), je ne peux que me réjouir...

Finalement, ces moments difficiles ont été surmontés et se sont révélés positifs car nous avons montré :

• De la passion et de la ténacité pour rester "in the game" et trouver des solutions : il ne s'agit de ne jamais baisser les bras, mais de trouver les ressources psychologiques internes pour se battre et prendre les bonnes décisions. L'avenir appartient souvent à ceux qui y croient un petit peu plus que les autres, et n'abandonnent jamais. Quelque part, il faut aussi savoir souffrir et comprendre que les belles choses n'arrivent qu'en étant un peu masochistes et en travaillant comme un forcené. On arrive en haut du Mont Blanc en souffrant, et celui qui ne sait pas souffrir, qui refuse de se faire mal, et s'arrête alors en chemin, celui la n'ira jamais très loin.
• Un pragmatisme lucide et sans concession. Il s'agit de ne pas se mentir, car il ne s'agit pas de continuer à avancer tête baissée sans prendre en compte froidement les réalités, il s'agit d'analyser froidement le potentiel et les risques du business, et ce qu'il nécessite pour y réussir. Pour Photoways il fallait tenir et s'accrocher, car le marché était juste pas mûr à l'époque, mais pour Inspirational Stores il fallait au contraire quitter le secteur rapidement car ses economics sont intrinsèquement et durablement "pourris". Et pour Provifruits, il fallait reconnaître froidement que le vrai problème c'était nous, nous n'étions tout simplement, et pour diverses raisons d'ailleurs, pas les mieux placés pour bien gérer et développer la société...

Amis entrepreneurs, retenez juste cette double règle : enthousiasme, passion et ténacité sans relâche, mêlé à un pragmatisme lucide et sans concession....

Et cherchez à bénéficier des conseils d'entrepreneurs expérimentés, qui sont eux aussi passés par ces moments difficiles et cruciaux, cela ne peut que contribuer à vous amener cette bonne dose de pragmatisme froid absolument nécessaire ! Et la valeur et la portée de ces "petits" conseils peut juste faire toute la différence, comme les exemples ci-dessus le montrent.

La réussite d'une entreprise sur la durée, c'est aussi prendre quand il le faut LES bonnes grandes décisions, y compris parfois la décision difficile de quitter ou de changer de secteur (c'est aussi ce que dit Tony Hsieh de Zappos : "business is like poker, sometimes you have to reckongize that all you have to do is to change table"). Tout remettre en cause de façon froide, lucide et méthodique est parfois une bonne approche !

Une erreur de décision à un moment donné peut amener, 3, 4 ou 5 ans plus tard à une véritable catastrophe, car elle a mis sur la mauvaise trajectoire, et on le paye nécessairement plus tard...

Comme le disait aussi un grand entrepreneur américain (dont je ne me rappelle plus le nom) : "it's not how you celebrate victories which matters, but how you overcome difficulties".

Et pour surmonter les difficultés, ténacité et grand pragmatisme sont les 2 mamelles...

 

 

Back to Life...Mais Doucement !

Chers tous,

Merci pour les nombreux messages de soutien reçus ici ou par email en direct...

L'opération de remplacement de la valve aortique s'est bien passée en elle-même, dans le sens où il n'y a eu strictement aucune complication, l'âge et la condition physique générale aidant. De manière générale, c'est une chirurgie à risque et il faut savoir qu'il y a tout de même au moins 5-6% de taux de mortalité avec les opérations de remplacement valvulaires, mais c'est une statistique fortement biaisée par l'âge moyen élevé des opérés. Pour ma catégorie d'âge, je suppose que le risque de mortalité était très inférieur à 1%, mais personne n'a pu ou voulu me le donner...Il y a une certaine opacité sur ces données, pourtant clé.

Bravo et merci au professeur Pascal Leprince qui m'a opéré, chef du service de chirurgie cardiaque de la Pitié-Salpétriere. Ce sont de vrais héros ces chirurgiens ! Et en plus il est très sympa.

J'ai maintenant une valve aortique de taureau andalou (c'est ce que j'aime à croire, en réalité ce doit être à base d'un gentil veau !) qui, une fois que la convalescence sera derrière, devrait me redonner la pêche et le souffle de mes 20 ans ! Et dire que je vivais depuis plusieurs mois, sans le savoir, avec un risque non négligeable de mort subite en cas d'effort trop important...

Le réveil et les 2-3 1ers jours post opératoires furent par contre particulièrement difficiles : avec des tubes et des sondes de partout (2 cathéters, 2 drains dans le thorax, 1 sonde urinaire, le masque d'oxygène, des électrodes, 1 capteur du taux d'oxygène dans le sang, 1 pacemaker et son électrode dans le corps...), on est cloué à l'horizontal, sans vraiment pouvoir dormir, avec l'agrément de quelques pigures de morphine pour calmer - partiellement - les douleurs.

Après 4 jours, on commence à bien émerger question conscience, même si fatigué du manque de sommeil, et au bout de 6 jours, la forme revient bien, mêmes si les douleurs restent présentes et que, surtout, je dors toujours extrêmement mal : je n'arrive tout simplement pas à dormir sur le dos, qui est la seule position autorisée pendant au moins 1 mois pour ne pas solliciter le thorax.

Je n'avais pas compris pourquoi la convalescence allait justement prendre du temps, parce que je n'avais pas voulu savoir en fait comment ils allaient s'y prendre pour me changer la valve.

Je pensais qu'il fallait juste du temps pour retrouver son souffle, ainsi que remuscler le corps, mais ce n'est pas le plus long. En fait, c'est aussi très concret et physique : pour accéder au coeur il a fallu ouvrir et bien écarter la cage thoracique (j'ai une belle mais fine cicatrice de 12cm, ça donnera l'air d'un aventurier baroudeur !), et scier le sternum dans le sens de la longueur. Puis, après, le recoller et serrer tout cela avec du fil d'acier. Donc, exactement comme pour une fracture, il faut patiemment attendre que le sternum se resoude tout seul...

Cela prend du temps, 2 mois incompressible et 3 mois au total, et entre temps faire extrêmement attention à protéger la cage thoracique, éviter qu'elle ne prenne le moindre coup ou ne soit sollicitée d'une manière ou d'une autre (ne rien porter, ne pas lever les bras, etc) car évidemment on ne met pas de plâtre. Ce qui veut concrètement donc dire rester au calme et ne pas faire de mouvements physiques qui pourraient compromettre la consolidation osseuse. Marcher est autorisé voire conseillé, mais très doucement, et de toute façon, vu comme je sens que ça bouge et ça craque dans le thorax, et que je suis donc "cassé", pas vraiment possible de faire autre chose que de marcher comme un escargot.

J'apprends à être lent...et ça me change !

Durant la convalescence, au dela de laisser le sternum se consolider sans le solliciter, quelques autres petites réjouissances :

• Des exercices de respiration à faire régulièrement, inspiration et expiration (la fonction respiration n'est pas encore back à 100%, un peu normal)
• Exercices physiques et remusculation, indication des mouvements à faire et ne pas faire pour la consolidation osseuse
• Prises de sang régulières
• Piqures d'anticoagulants tous les jours
• Surveillance de la cicatrice pour éviter toute infection

Après la Salpétrière où je suis rentré le 8 mars dernier, et dont je suis très content finalement du séjour, je suis aujourd'hui transféré à la clinique Bizet dans le 16ieme arrondissement, qui a un service de rééducation cardiaque, pour au moins 3 semaines...

Au dela du programme de rééducation cardiaque, beaucoup de lecture, de repos...et juste quelques emails pour rester en contact, mais sans forcer !

Programme de lecture (tous en version Kindle sur iPad), non exhaustif :

• Elon Musk, Tesla, Space X, and the quest for a fantastic future
• The Black Swan
• Thinking fast and slow
• Un mental à 100%
• The hard thing about hard thing
• Bold
• Et aussi relecture de Zero to One

 

Conseil Champagne : Exceptionnel Blanc des Millénaires 1995 Charles Heidsick !

Dans quelques jours maintenant, je rentre à l'hôpital et donc dans l'inconnu, alors un dernier post pétillant pour donner un conseil sur une cuvée absolument exceptionnelle, et néanmoins relativement abordable !

Le Charles Heidsick Blanc des Millénaires 1995

Il s'agit d'un Champagne blanc de blancs, donc uniquement fait à partir de Chardonnay, en provenance exclusivement de vignobles classés Grand Cru de la Côte des Blancs. Ce mythique terroir au sud d'Epernay où l'on retrouve ces grands villages que sont Cramant, Avize, le Mesnil, Vertus, etc. Le vin mûri dans des crayères vieilles de plusieurs milliers d'années, d'où le nom de la cuvée.

Je l'ai découvert il y a quelques semaines (dans un restaurant, le Relais d'Auteuil, à la carte des champagnes totalement hors norme, près de 400 références !), et j'avoue avoir été littéralement subjugué : un champagne élégant, subtil, profond, des arômes briochés...

Les notes des guides sont tout aussi exceptionnelles : 19/20 au Bettane et Desseauve, 94 au Parker, 95/100 chez Richard Juhlin, 95 au Wine Spectator, 3* au Guide Hachette des Vins.

A vrai dire, difficile de faire mieux, sauf à mettre 700€ dans un Krug Clos du Mesnil 2000 ou 2003 !

Chez Plus-de-bulles, le Charles Heidsick Blanc des Millénaires 1995 n'est qu'à 120€ (meilleur prix du marché, vous pouvez chercher !). A noter que les millésimes précédents (1983, 1985, 1990, ce champagne n'étant réalisé que durant les grandes années) deviennent de vrais collectors rares. Il en sera de même de celui-ci dans 10 ans !

Un champagne vraiment d'exception à garder et boire pour les grandes occasions, ce sera le cas quand j'aurais ma nouvelle valve de taureau et serai de nouveau back on track et up & running d'ici 6 à 8 semaines j'espère.

Enjoy, buvez le à ma santé, et à bientôt à tous !

Brick & Mortar & Same Day Delivery !

Tiens, intéressant : semaine dernière, coup sur coup, on a eu 2 opérations impliquant des acteurs brick & mortar investissant dans des start-up du same-day delivery :

• Le géant du retail de produits bio Whole Foods, 16Mds$ de CA et 450 magasins environ, a investit dans la jeune start-up de 4 ans Instacart, en signant également un accord commercial pluriannuel de livraison. ICI
• Le géant du transport express UPS, a participé au tour de table de 28M€ de Deliv, une autre start-up californienne opérant dans le same-day delivery. Egalement au tour de table, on trouve 2 foncières spécialisées en centres commerciaux : General Growth Properties Inc et Simon Property Group Inc. Lire ICI

La bataille du dernier kilomètre et du same-day delivery au consommateur fait rage...avec un modèle et des economics encore bien compliqués ceci étant.

Que restera t'il au Retail si l'eCommerce est capable de livrer le même jour ou mieux en qq heures ?

Et bien justement, tout simplement le fait qu'il est le plus proche du consommateur et donc à même de lui livrer rapidement les produits de la façon la plus efficace a priori ! Les magasins devenant chacun des mini hubs logistiques.

D'où la proposition de valeur de Deliv qui signe ainsi des accords avec les grands retailers (Macy's, Kohl"s, etc).

En France, on a aussi la Poste qui a participé en novembre dernier au tour de table de 22M€ de Stuart, qui oeuvre visiblement sur le même modèle que Deliv', ICI.