Michel de Guilhermier's Blog

Motoblouz Racheté par le Fonds Equistone pour Former le Leader Européen de sa Catégorie. Fin d'Inspirational Stores après 10 ans. Retour sur un Belle et Etonnante Histoire !

Sans doute un des posts le plus long de ce blog, mais ce n'est pas non plus tous les jours qu'on referme - à contre coeur - une page de 10 ans. Une belle page entrepreneuriale, riche de rencontres, de rebonds, de niak et d'un peu de chance aussi, riche évidemment d'enseignements, mais une page qui se referme...

L'histoire Inspirational Stores avait commencé le 1er février 2007, au lendemain de mon départ de Photoways/Photobox (coincidence incroyable d'ailleurs, je tombais par hasard hier matin à la piscine sur le DG de Photobox, nous nagions cote à cote !).

Et voila que cette histoire s'est achevée près de 10 ans après, ce vendredi 23 septembre, par la (très belle) vente de Motoblouz au fonds de private equity Equistone. C'est certainement une question qui brûle les lèvres ici, mais le prix ne sera pas annoncé. Je vous laisse extrapoler, connaissant le CA (flirtant avec les 40M€ sur l'exercice finissant à juin 2016), la croissance (environ 30%/an), et avec un EBIT pro-format supérieur à 10% du CA. Leadership, forte croissance et belle rentabilité, une véritable pépite, un actif rare...Pierre Gattaz lui-même, président du Medef, l'avait mis en avant et j'en avais parlé en avril dernier ICI.

Pour l'anectote, Equistone (qui s'appelait alors Barclays Private Equity) fut l'un de mes plus gros clients dans le passé, quand à la fin des années 90 j'avais monté un cabinet de due diligences stratégiques, revendu depuis à Deloitte. Et je garde toujours des liens amicaux avec son Managing Partner Europe actuel, Guillaume Jacqueau. Quelque part, la boucle est bouclée !

Equistone possédant déja Polo Motorrad en Allemagne et Sportbikeshop au UK, il s'agit donc d'un bon build-up européen, formant un groupe approchant les 200M€ de CA sur 2016, présent sur le web et en retail (90 magasins). Le groupe est n°2 de la catégorie en Europe derrière Louis, un autre allemand, racheté par Warren Buffett il y a près de 2 ans (j'en avais parlé ICI). Louis est un peu plus gros que le groupe formé par Polo et Motoblouz, mais il n'est qu'en Allemagne, et sur le segment du online il est clairement derrière.

Equistone via Polo rachète 100% du capital, je sors donc complètement, ainsi que tous les actionnaires d'Inspirational Stores.

La 1ère chose est tout d'abord de remercier mes amis Ch'tis de Motoblouz, Thomas (le CEO actuel et co-fondateur), sans lui on en serait évidemment pas la. Mais aussi David, son copain d'enfance et l'autre co-fondateur en 2004, qui est lui parti il y a quelques années pour développer Cuir City (aujourd'hui 6 boutiques et un site web), ce fut un sacré duo de choc lors des 8 1ères années de Motoblouz. Ils avaient les 2 bons yeux nécessaires à la réussite entrepreneuriale, l'un sur le top line, l'autre sur le bottom line...

Est-ce que je suis cependant heureux de revendre, toucher un gros chèque et sortir, la réponse est un grand et clair NON. Même si mes poches s'alourdissent de quelques millions, ça ne changera évidemment pas ma vie et j'y vois surtout la fin d'une aventure que je ne voulais personnellement pas finir. Donc j'en suis triste. Mais voila, nos VC (Atlas Ventures et OTC) étaient dans le capital d'Inspirational Stores depuis respectivement 8 et 9 ans, ils ont légitimement cherché à vendre, et l'acheteur rachète 100%, ne voulant évidemment pas garder de minoritaire à l'exception du management.

Je n'avais pas la main sur cette vente, car pour ma part j'aurais largement préféré un prix de revente (un peu) plus bas, mais avec la capacité de remettre et de rester dans l'aventure. Mais nos VC, sortant à 100%, avaient un intérêt divergent et clair, celui de maximiser le prix de sortie...

Ceci étant, si je suis triste, Equistone était aussi l'acheteur le plus naturel et le meilleur pour Motoblouz, et c'est bien celui que je voulais pour la société. Thomas pour sa part continue la belle aventure et je suis donc certain qu'il va s'éclater, et que dans 5 à 7 ans le nouveau groupe pourrait approcher les 500M€ de CA (il devra y avoir pour cela d'autres build-up au dela de la croissance organique qui ne devrait pas être suffisante). J'en suis très heureux et je m'en réjouis pour lui.

Ceci étant encore, si je suis triste, je suis aussi heureux d'avoir été digne de la confiance de mes actionnaires et d'avoir crée de la valeur pour eux, les BA comme les 2 VC au capital, et ça c'est important. Quand on vous fait confiance, il faut mettre un point d'honneur à l'honorer, par tous les moyens. Je suis souvent choqué de l'attitude irresponsable et même ingrate de certains entrepreneurs, qui n'ont aucun respect pour leurs actionnaires qui leur ont fait confiance. Ils prennent l'argent, quand ça marche ils sont les 1ers à oublier l'investisseur (voire à dire qu'il est arrivé pour pas assez cher), et quand ça marche pas ils vont le critiquer de ne pas en avoir fait assez, ou alors ne pas s'excuser d'avoir planté la boutique et fait perdre de l'argent...

Je suis triste mais heureux d'avoir contribué à la formation d'un géant européen dans sa catégorie. Après Photoways, devenu le n°1 européen et n°2 mondial avec pas loin de 400M€ de CA cette année, je ne pouvais pas faire moins !

Ceci étant enfin, si je suis triste, l'aventure Inspirational Stores est très belle et assez incroyable en elle-même, je suis fier et très heureux de l'avoir vécue et rendue successful avec mon ami et complice de 30 ans, Martin Genot. Puis avec David et Thomas de Motoblouz.

Cette histoire entrepreneuriale est en effet très belle, passionnante et contient aussi quelques scoops et morceaux croustillants que je relate ici pour la 1ère fois...

• Départ le 1er février 2007, avec l'idée initiale de créer une usine à sites eCommerce, animée par un certain nombre de fonctions transversales. Le 1er nom auquel nous pensons est d'ailleurs eCommerce Factory. Pour la galerie et le buzz, je fais rentrer une douzaine de business angels amis de renom, gratin du web en France (et pas seulement), en leur concédant chacun environ 0,1% du capital : PKM, Loic Lemeur, Jérémie Berrebi, Pascal Chevalier, Robert Keane (fondateur et CEO de Vistaprint), Fabrice Grinda, Marc Reeb d'Agregator, Patrick Hannedouche, etc.
• 1ere levée VC en décembre 2007, de 1M€, avec mes amis d'OTC Asset Management (Jean Marc Palhon à l'époque)
• C'est aussi fin 2007 que nous effectuons un 1er pivot, vers ce qu'on appelle aujourd'hui la "délégation eCommerce", à savoir nous prenons intégralement en charge le développement et la gestion des sites eCommerce de belles marques pointues. D'où le nom à coucher dehors d'Inspirational Stores ! Nous faisons ainsi de l'alimentaire avec Ladurée, Caviar Kaspia, Maison de la Truffe, de la fringue avec Antik Batik, Breueur ou encore Daniel Crémieux, du parfum avec The Different Company, de la maroquinerie avec Lamarthe ou Delvaux, et même des parapluies avec Alexandra Sojfer ! Des belles rencontres, et d'autres moins (cf plus bas).
• En septembre 2008, en plein coeur de la crise financière, nous réalisons l'exploit de lever 10M€ ! Voir ICI.
  
• Le 2ième exploit c'est que 2 mois plus tard durant l'automne 2008 nous expliquons à nos actionnaires que la délégation eCommerce est un métier pourri qu'il nous faut quitter ! Nos arguments étant alors très rationnels, il y avait en effet eu quelques data claires entre le début de la levée de fonds (mars 2008) et l'automne 2008. On aurait pu tout arrêter et rendre l'argent aux actionnaires, mais nous décidons alors tous d'un commun accord de continuer en  pivotant radicalement, d'arrêter tous nos contrats avec les marques (certains avec autant d'inélégance que d'appât immoral du gain nous ont demandé des millions en justice), de licencier les 50 personnes que nous étions alors, et de mettre nos capitaux à l'oeuvre avec une alternative simple : racheter un site eCommerce, ou nous lancer nous même from scratch dans une niche eCommerce. Création ou rachat donc...J'en parle plus bas.
• La décision de ce pivot était salutaire : Mix Commerce, notre principal concurrent de l'époque, qui a lui aussi levé 15M€, a fini par se revendre 1€ symbolique à la Poste et il suffit de regarder les comptes de The Other Store (autre "délégataire", crée en 2008 par des anciens de chez nous, no comment sur l'attitude de certains) pour se rendre compte à quel point c'est difficile. On peut y réussir, mais c'est compliqué, il faut prendre des marques bien spécifique. J'en connais un qui réussit, mais je ne peux pas le citer aujourd'hui, conflit d'intérêt avec l'une de mes occupations actuelles.
• Concernant le pivot, je lance très concrètement 2 lignes début 2009 : 1) nous screenons (via un cabinet de conseil, Blueprint) une trentaine de secteurs et 2) je contacte en parallèle des amis travaillant dans des prestataires eCommerce pour savoir si par hasard ils connaitraient des start-up intéressantes que nous pourrions racheter ou du moins entrer significativement au capital. 
• Blueprint fait du bon boulot, la ligne "screening industriel et lancement from scratch" donne des résultats intéressants mais nous estimons finalement qu'elle est trop longue et risquée vs la ligne "rachat industriel". A noter par exemple que nous tombons sur le secteur "cycles" qui nous plaisait bien et que nous avons été pas loin de développer. L'idée fait actuellement les beaux jours d'Alltricks, leader en France de la catégorie, réalisant aujourd'hui un CA très conséquent (plusieurs dizaines de M€). Hello Gary ;-)
• Concernant le rachat industriel, c'est là où il y a un petit coup  de pouce du destin : un ami chez emailvision me parle en février 2009 d'un de ses clients qui selon lui marche bien et seraient ouvert à une augmentation de capital voire à un rachat/fusion : il s'agit de Motoblouz, eCommerçant dans l'équipement du motard, situé dans un bled paumé du nord de la France, Rouvroy, au pied du plus grand terril de la région ! Un peu plus tard, en mai 2009, cet ami m'envoie une autre piste : une plateforme de covoiturage que je ne connaissais pas encore, du nom de...Comuto...plus connue aujourd'hui sous le nom de Blablacar !!! L'email reçu vaut quand même aujourd'hui son pesant de cacahouètes, aussi je le donne ci-dessous (cliquez pour agrandir) :
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• Nous aurions ainsi pu être actionnaire significatif de Blablacar, mais finalement, la piste Motoblouz commencée un peu plus tôt va très vite, je suis sous le charme du duo de ch'tis hyper efficaces qui l'ont lancé, David et Thomas, et l'accord est ficelé durant l'été 2009 (en juillet). A l'époque, Motoblouz fait 4M€ de CA seulement et est le n°2 de son activité derrière un certain Access Moto, ancien VPCiste reconverti à l'eCommerce. Opération faite, Inspirational Stores devient alors simplement le holding de tête de Motoblouz, pivot total vs la distribution de produits de luxe, macarons, caviar, truffes, maroquinerie ou prêt-à-porter haut de gamme ;-)
• Je tiens absolument à cacher notre pivot et ce rachat, pour que ceux qui se sont lancés dans la délégation eCommerce continuent de s'y enfoncer, d'y perdre de l'argent, et surtout de nous laisser tranquille. A l'époque, les marges dans le secteur de l'équipement moto étaient bien/trop confortables, il valait mieux ne pas l'ébruiter. Aussi, pour faire un écran de fumée, je monte fin 2009 un pseudo accord alibi avec le leader mondial de la délégation eCommerce, GSI Commerce, pour faire croire que nous sommes encore dans le secteur de la délégation, ICI. Il affole tellement l'un de nos concurrents, que ce dernier appelle immédiatement l'un des VP de GSI pour savoir si cet accord est exclusif. L'effet est réussi...le concurrent en question continuera ainsi à s'enfoncer...Tant mieux, et tant pis pour lui, cf ci-dessous.
• En février 2010, notre pivot étant loin derrière et traçant notre route avec Motoblouz, j'ai même eu une conversation Skype avec le patron de ce concurrent (que j'ai évidemment gardée dans mes archives). La aussi, avec du recul, ça vaut son pesant de cacahouetes. Lui (avec beaucoup d'arrogance): "tu ramasseras les miettes" (du marché de la délégation eCommerce). Je lui dis ce que je pense du marché, qu'il est compliqué, et qu'il faut trouver une alternative. Lui : "sauf que la tu en pas pas trouvé". Je lui dis que ce n'est pas le cas, et que tout va bien pour nous, et il me répond alors : "ce n'est pas ce que dit le marché, mais tu le sais. Tu fais juste ton job de patron qui consiste à dire que tout va bien. Bonne journée". Ben non mon ami, tout allait vraiment bien et nous avions vraiment une alternative...Je lui disais la vérité pendant que lui, pétri d'arrogance et d'aveuglement, n'écoutait pas et courrait à sa perte...
• Pendant nos discussions avec Motoblouz au printemps 2009, je contacte également, dans le but de merger tout cela, 2 autres acteurs : l'un est le leader de l'époque, Access Moto (plus de 4M€ de CA), l'autre est Motoligne (qui devait faire alors quelques centaines de K€ de CA). Le gérant d'Access Moto m'éconduit vite, mais nous continuons les discussions avec Motoligne, et lui faisons une offre, sans trop y croire, et sans trop vouloir qu'il l'accepte (nous décelions un problème de personnalité et de compatibilité). Il refusera. Plus tard, il se faira racheter par un groupe moto du mortar, qui le sortira du management et qui liquidera finalement le site en 2014. Motoblouz rachètera alors la société pour une bouchée de pain, lire ICI...
• Au printemps 2010, Alain Basirico, patron d'Access Moto, me rappelle, après 1 an de silence absolu. Dès que je vois son nom s'afficher sur mon portable, j'ai la bonne intuition. Des raisons personnelles, mais aussi la pression commerciale de Motoblouz qui prenait le lead du marché, le poussent maintenant à considérer la vente de sa société. Je descends immédiatement sur Montpellier voir l'affaire, on sympathise, et 3 mois plus tard le deal est conclu dans d'excellentes conditions pour nous. Motoblouz double ainsi quasiment de taille et devient 5 à 6x plus gros que le n°2. C'est toujours le cas aujourd'hui ! Le build-up est bien souvent la voie de croissance la plus sûre et efficace...

Aujourd'hui, en 2016, après un petit creux en 2011-2012, Motoblouz va très bien, il a pris près de 10% du marché français total de l'équipement moto, 50% du marché online (ces 2 dernières metrics étant assez incroyables objectivement), il est très rentable (caractéristique rare pour un eCommerçant) et va donc vivre sa vie au sein d'un nouveau groupe puissant..

Si, encore (!), je suis triste de quitter cette belle aventure, j'ai heureusement la grande chance avec mes 3 autres partners de L'Accélérateur (qui connaîtra aussi début octobre un nouveau 1er jour), Eric, Juan et Christophe, de vivre d'autres nombreuses très belles histoires maintenant, avec des équipes d'entrepreneurs de grande qualité comme celles d'Ector, de FioulReduc, de SportHeroes, de ZenChef, de Morning Players, de PayPlug, de SOSav et de tant d'autres encore. Je m'éclate avec elles, on vit de superbes histoires économiques et humaines.

Et ces aventures la, je ne veux pas les quitter, ni après 5 ans, ni après 10 ans, ni après 20 ans...

Car qu'on se le dise, à une époque où on veut tout tout de suite, où on rêve de créer des licornes en quelques années, où peu ont la ténacité de s'accrocher et de vivre les inévitables affres de l'entrepreneuriat, la réalité est que développer une belle et grande société rentable et pérenne, ça prend du temps, beaucoup de temps ! Avec de la sueur, des larmes parfois, et des émotions fortes dans les 2 sens...

Mais c'est grisant, ça remplit la vie de joie et d'optimisme !

Ci-dessous, Thomas et le CEO de Polo Motorrad fêtent le rachat ce vendredi 23 septembre 2016. Bravo !

MAJ Closing Dinner du mardi 27 septembre

Vu les circonstances, le terme de "closing" prend ici tout son sens !!!

De gauche à droite dans l'ordre : Alexis (Equistone Germany), James (CEO et fondateur de SportsBikeShop), debout on a Barry (CEO Atlas Ventures), de dos Gilles (adminsitrateur Inspirational Stores pour le compte d'Atlas Ventures), Erwan (cabinet de Villechenon, notre avocat depuis le début), le CFO de Polo, puis sur la droite Martin et Thomas...

Et ci-dessous la photo de mes associés et amis d'Inspirational Stores, Thierry (Rothschild) et Martin

Day Before Last, but it's Always Day One !

Comme je mettais ICI, le 23 septembre, demain donc, sera mon dernier jour.

Et dire que je déjeunais aujourd'hui avec celui par qui le scandale est arrivé...et qui me rappelait quelque chose d'assez extraordinaire (vu avec du recul) et que j'avais zappé !

Explication, suite et tous les détails dans quelques jours....

C'est toujours ceci dit le 1er jour (Jeff Bezos) mais la il faudra attendre début octobre pour comprendre ;-)

iPhone 7 : un Split des Ventes Annonciateur de Belles Marges pour Apple !

2 graphiques, représentant le split des pré-commandes d'iPhone 7 aux US, dont on peut déduire que les marges d'Apple vont prendre un bon coup de boost !

55% des ventes sont pour le grand modèle, plus cher et mieux margé. Pour le 6, c'était 35% des ventes seulement qui étaient avec le Plus, et 41% pour le 6S. La, le Plus passe largement en tête. Vu les ruptures de stock sur le 6 Plus, il est fortement possible qu'Apple ai été lui-même surpris, et qu'en conséquence ses résultats financiers soient meilleurs que ce qu'il avait anticipé.

On était à 61% avec l'iPhone 6 et 64% avec le 6S qui se portaient sur la capacité intermédiaire. autre petit coup de pouce pour l'ASP et les marges...

Plus de stats (très intéressantes) ICI. On y verra qu'Apple conquiert encore de nouveaux utilisateurs, de façon assez significative.

Qualité Intrinsèque de l'iPhone 7 et Volume de Vente !

L'iPhone 7 est un très bon smartphone, représentant une belle évolution sur le 6S - bien plus rapide (c'est même le plus rapide de tous les smartphones du marché), étanche, superbe amélioration du système d'appareil photo, etc - mais ce n'est pas non plus une révolution.

D'aucuns diront d'ailleurs que les Samsung étaient déja étanches et que le double objectif avait déja aussi été vu sur un HTC...Arguments qui n'ont d'ailleurs pas trop de prise sur les utilisateurs iPhone, en général très fidèles et bien plus fidèles que ceux sur Android, et qui ne se préoccupent donc pas trop des specs techniques sur l'autre plateforme !

Personnellement, je suis globablement très content de mon iPhone, cela fait 9 ans que j'en ai un et que je suis dans l'ecosystème iOS : à moins d'un décalage qui deviendrait criant et énorme avec Android, et d'une grosse insatisfaction avec mon iPhone, je n'ai aucune raison de changer. Il y a tout simplement trop de switching costs (temps d'apprentissage, reparamétrage, ré-achat des apps, etc), alors les spec techniques des Android et notamment des Samsung me laissent bien totalement de marbre...Grand bien fasse à ses users, je ne suis simplement pas concerné.

La fidélité apporte l'énorme bénéfice de ne pas se compliquer la vie (et c'est vrai pour tout !), permettant aussi de se focaliser sur ce qui crée réellement de la valeur.

Le très respecté et influent Walt Mossberg pouvait même écrire sur l'iPhone 7, en conclusion de son test : "...but, despite the undisputed improvements, this new iPhone just isn’t as compelling an upgrade as many of its predecessors. Some might want to wait a year for the next really big thing — and maybe a better audio solution to boot".

Je ne suis pas forcément en ligne avec lui, le 7 me paraît bien plus "compelling" que le 6S qui apportait à vrai dire encore moins (live photo et 3D Touch principalement) mais cela n'a pas d'importance car ...l'iPhone 7 marche commercialement très bien comme l'atteste les annonces des opérateurs (ie T Mobile et Sprint, évoquant du x4 sur les pré-commandes du 6S). Et je ne parle pas de la pénurie actuelle, qu'il faut simplement interpréter comme le reflet des grosses limites de supply, il faut d'ailleurs maintenant attendre novembre pour avoir un iPhone 7 noir de jais.

La réalité est simple et totalement mécanique : le volume de vente est drivée schématiquement par 2 paramètres :

• Le rythme de renouvellement de la base
• L'acquisition de nouveaux users pour la plateforme iOS.

Et concernant le 1er point, le driver est autant la qualité intrinsèque du nouvel iPhone que aussi et surtout la durée du contrat avec l'opérateur. Donc même avec une évolution juste correcte, comme c'est le cas cette année (on s'attend à quelque chose de plus révolutionnaire en 2017 pour les 10 ans de l'iPhone), la base revient...Et comme elle est relativement peu revenu pour le 6S...

Il y a aujourd'hui 600M de users iPhone dans la nature. Avec un rythme de renouvellement de 3,5 ans, cela donne mécaniquement environ 170M de ventes par an, rien qu'avec les commandes de la base. Et selon l'attractivité technique de l'iPhone, cela peut-être plus (comme avec le 6 qui introduisait des tailles de 4,7 et 5,5") ou moins.

Le niveau de satisfaction et de fidélité des users iPhone est supérieur à celui des Android, et c'est vraiment cela le point clé. Et tant qu'il en restera ainsi, Apple se portera très bien fondamentalement. Dans quelques années, quand la base de users approchera le milliard de personnes (entre 2020 et 2022 sans doute), elle générera presque mécaniquement entre 250 et 350M d'upgrades par an...Soit 180Mds$ +/- 30Mds$ de CA. Pas mal comme business récurrent, et de quoi s'acheter un avenir radieux en redéployant le cash vers d'autres territoires ;-)

Ironiquement, si l'action Apple avait baissé au lendemain du keynote, les investisseurs ayant été un peu déçu par les annonces, le cours est remonté à ses plus haut de 2016 sous l'effet des annonces de vente des opérateurs !

La hausse de l'action étant aussi soutenu par le fait que le modèle 7 Plus, plus cher et entraînant donc de meilleures marges, est dèjanglobalement en rupture de stock partout dans le monde (quelle que soit la couleur), ce qui va booster l'ASP et les marges moyenne de l'iPhone.

Et il y a de toute façon toujours le côté irrationnel du marché, qui s'emballe dans un sens comme dans l'autre, qui s'amourache d'une valeur comme il peut ensuite la délaisser sans remord...

La, l'action Apple a retrouvé les faveurs du marché, +10% en quelques jours, et se retrouve même au plus haut depuis 9 mis. Ca durera ou pas sur le court terme, je n'en sais rien et ça m'est d'ailleurs égal, car sur la distance cela n'a aucune importance : la valeur progressera car le business fondamental est bon. Plain & simple.

Une Equation Entrepreneuriale Simple !

EBIT positif = Sérénité + Multiplication des options possibles !

Et oui, c'est assez "banal", mais c'est diablement efficace question création de valeur entrepreneuriale !

L'Accélérateur Capital Partners Nomme 2 Nouveaux Partners !

Ca bouge, ça avance, et it's always day one comme dirait Jeff Bezos ;-)

L'Accélérateur annonce en effet le renforcement de son équipe dirigeante avec la nomination de nouveaux partners de poids, 2 superbes entrepreneurs, très expérimentées et à succès, Eric Kalfon et Christophe Courtin, qui rentrent également au capital.

Mais le renforcement de l'équipe ne modifie bien sûr en rien notre philosophie unique, bien au contraire, accompagner opérationnellement et financièrement, sur la très longue durée, de belles équipes d'entrepreneurs, ce de façon très impliquée et responsable.

Christophe Courtin (fondateur et ex-CEO du groupe SANTIANE, 1er courtier d'assurance en ligne en France)

« Après avoir rencontré bon nombres d'incubateurs/accélérateurs depuis un an, l'Accélérateur Capital Partners emmené par Michel de Guilhermier m'a tout de suite convaincu par sa singularité : la qualité des investissements, sa vision de long terme et la légitimité de ceux qui le compose. Cela m'a décidé à devenir actionnaire et à rejoindre l'équipe en plus de mon activité de business angel via mon véhicule Courtin Investment".

 

Eric Kalfon (ex CEO du Groupe Datops, pionnier en France de la veille sur Internet) :

« Après avoir côtoyé les parties prenantes (fondateurs, actionnaires et participations) de L'Accélérateur pendant plus d'un an en tant que mentor, j'ai accepté sans hésitation  la proposition de Michel et Juan de m'impliquer d'avantage en temps comme en  investissement financier. La qualité et les valeurs des actionnaires, la structure juridique de holding, et donc de capital permanent, et surtout le forte implication opérationnelle et financière des Partners sont autant d'éléments uniques qui permettent d'accompagner sereinement, dans la durée et de façon complètement alignée les jeunes équipes d'entrepreneurs très prometteurs".

 

En parallèle de l'arrivée d'Eric et Christophe, mon ami Adrian Diaconu, autre superbe entrepreneur à succès (ADS Logistics vendu à Rakuten dont il est aujourd'hui le Managing Director Europe, et qui a aussi, entre autres, racheté le Groupe Actissia - France Loisirs) arrive également au capital.

Cette arrivée dans L'Accélérateur d'autant "de brain, muscle & spirit entrepreneurial power" me réjouit et est vraiment top !

Tous ces nouveaux entrepreneurs qui nous rejoignent apportent des idées, du focus, du capital, une expertise technique, de la créativité, un état d’esprit, du réseau, de l’authenticité, et une grande bouffée d’optimisme et d'ambition responsable !

ICI le lien vers le CP complet

 

Eloge de la "Banalité" et du Bon Sens !

Je rencontrais ce matin un superbe entrepreneur qui a monté plusieurs business hautement profitables (tous dans les services B2B), qu'il avait à chaque fois extrêmement bien revendus (le dernier en date pour une somme à 9 chiffres quand même...).

Avec un patrimoine de plusieurs centaines de millions d'€, on peut clairement mesurer l'importance de sa réussite et de ses qualités d'entrepreneur...

Néanmoins, extrêmement low profile et discret (pas de blog, pas de bavardage twitter, pas de profil facebook...), il a décliné mon invitation à venir témoigner devant les alumni de L'Accélérateur, en me précisant en substance :

"Que veux tu que je leur dise, rien que des banalités, je crée des sociétés de la façon la plus traditionnelle qu'il soit, à l'ancienne, avec avant tout un oeil sur la rentabilité, le management des hommes et le bon sens" !

Et une petite remarque au passage me concernant :

"Ton pragmatisme fait plaisir à voir. Tu cotoies un monde de fou (nota : celui des start-up) qui aurait du te contaminer, mais au contraire tu gardes tout ton bon sens...".

Et la je lui rétorquais qu'on peut être amené à cotoyer des start-up, sans pour autant tomber dans le lyrisme et perdre ses valeurs de bon sens, de responsabilité et de travail !

Et c'est vrai que parfois on marche carrément sur la tête en voyant des déclarations "décalées", montrant bien qu'on a une perte des repères et des valeurs de base chez certains entrepreneurs, qui donnent surtout l'impression de joueurs risque-tout irresponsables, du type "je fonce avec des oeillères, sans me poser les questions de base, je lève beaucoup d'argent, ça passe ou ça casse"...

Non, ceci n'est pas ma vision de l'entrepreneuriat, non ce ne sont pas mes valeurs. Il ne faut pas confondre prise de risque calculée et maîtrisée avec prise de risque stupide se conjuguant avec un manque de sens des responsabilité. On peut être très ambitieux, avoir une vision à 20 ans, vouloir lever des capitaux pour financer sa croissance, mais aussi le faire avec bon sens, méthode et responsabilité.

Créer et développer de belles sociétés sur la durée, c'est un peu une affaire de vision et de rêve, mais surtout un affaire de bonne gestion responsable, et de beaucoup de travail et de sueur sur le terrain ;-)

Et pour revenir à l'entrepreneur rencontré ce matin, malgré son âge avancé (c'est un septuagénaire), toujours à l'affut et en action, il remonte aujourd'hui une 4ieme société de services : pour lui aussi, it's always day one !

Sa définition d'une start-up : "ce n'est jamais qu'une jeune entreprise qui ne pense qu'à lever et cramer des millions !". Ok, un peu restrictif, mais il y a du vrai.

It Must Always Be Day One !

Rien, pas d'article, c'est juste un teaser !

Mais revoyez quand même cette video de 2009 ou Jeff Bezos donne les 4 principes de ce qu'il a appris pour réussir : customer-obsessed, invent, think long term et... "it's always day one" !

Et en effet, un vrai entrepreneur bâtisseur long terme ne s'endort jamais, il est toujours dans la conquête, l'esprit aux aguets et à l'affut, il ne se laisse jamais griser par le succès (qui n'est souvent qu'apparent, sous la forme par exemple levée de fonds), comme au 1er jour !

Vous en connaissez comme moi beaucoup des start-up qui ont eu leur heure de gloire, portée au pinnacle par les journalistes avec pas mal de hype, et qui finissent en RJ et en liquidation...

On pourra évoquer des problèmes de marché, de concurrence, etc, mais dans le fond les raisons de l'échec entrepreneurial sont toujours à chercher à l'intérieur, sur soi. Et bien souvent l'autosatisfaction, la suffisance et l'arrogance sont les sources de l'échec.

La culture de la réussite, c'est certainement la culture de l'humilité et de la niak permanente, la culture de faire comme si on était au 1er jour et que tout reste toujours à inventer et conquérir, insatiablement, vouloir aller toujours plus loin, toujours plus haut, voir toujours plus  grand. C'est la culture de penser que la seule limite, c'est uniquement soi-même ! "Stay hungry, stay foolish".

C'est finalement vraiment une belle et profonde expression entrepreneuriale que "it's always day one" !

It's always day one, mais le 23 septembre prochain ce sera aussi mon dernier jour, et c'est un peu triste quand même....

Autre teasing !

Apple Keynote Highlights !

C'est simple, pas vraiment de grosse surprise, il a été annoncé ce à quoi on s'attendait globalement !

Une nouvelle (belle) évolution de l'iPhone : étanche, plus rapide, avec un meilleur appareil photo (surtout sur le Plus avec un double capteur), plus d'autonomie, un meilleur écran, une meilleure audio (et des Airpods Wireless à la place des Earpods), plus de prise jack, mais aussi moins cher à configuration mémoire équivalente : le 7 Plus 128Go est à 1019€ contre 1079€ pour le 6S Plus 128Go. On a bien le noir brillant (superbe) et le noir mat qui avaient été prévus.

Une Watch Série 2 encore plus étanche, avec un GPS, plus rapide, un écran plus lumineux (c'était nécessaire pour la lisibilité en plein soleil) , etc. Et comme je le pressentais, la Watch 1 sport reste au catalogue avec un prix abaissé de 80$, ce qui devrait ainsi étendre le marché. Nouveauté non attendue, une Watch en céramique, débutant à 1449€. Par contre, out les modèle en or 18 carat.

Ceci dit, si Apple met fortement en avant l'étanchéité de la Watch Série 2, cela fait plus d'un an que je me baignais déja avec la mienne en piscine sans le moindre problème...

Disponibilité quasi immédiate : pré-commande dès ce vendredi 9, livraison une semaine plus tard le vendredi 16 septembre, aussi bien pour l'iPhone 7 que la Watch Série 2.

Lors des keynotes précédentes, le cours de l'action avait tendance à baisser, les investisseurs étant déçus par les annonces. Aujourd'hui le cours monte légèrement de 0,6% (mais dans un marché en baisse), car les attentes étaient basses, on ne s'attendait à rien de révolutionnaire, et c'est bien le cas ! Mais ce sont vraiment des évolutions très pertinentes pour les consommateurs, et la baisse de prix de facto ne peut pas non plus faire de mal !

Lors de la mise en jour du site Apple, on a aussi pu remarquer qu'ils en avaient profité pour aussi baisser assez significativement le prix des iPad Pro : la version 12,9" 128Go passe par exemple de 1099 à 1019€. Et la version 256Go passe de 1279 à 1129€.

C'est tout de même pas tous les jours qu'Apple baisse ses prix...

Ah, ces Articles sur les Levées de Fonds...!

Les articles sur les start-up levant des fonds pullulent dans la presse Internet, il y en a quasiment tous les jours...

Mais, très franchement, ça ce n'est que le côté visible, pour ne pas dire paillette, de l'entrepreneuriat et du développement d'entreprise. C'est certes une - très relative - forme de reconnaissance que de lever des sous, mais j'aimerais connaître ceux qui sautent de joie quand ils passent à la station service remplir d'essence leur réservoir ! Pas plus que dans une course automobile, aux 24h du Mans ou en Formule 1, je n'ai déja vu les mécanos sauter de joie après avoir rapidement rempli le réservoir du pilote !

Et une levée de fonds ce n'est jamais que cela, de l'essence pour aller plus loin...

Mais mettre de l'essence pour aller se planter car on ne sait pas conduire, ou parce qu'on a pas de copilote et aucun tableau de bord, ou un chassis fortement défectueux, voire parce que sa voiture n'est tout simplement pas compétitive par rapport aux autres, c'est un peu vain !

Ce qui est plus important, et gage de pérennité, est pourtant invisible aux yeux du public, mais aussi des journalistes dont les investigations sont quand même généralement assez limitées.

On aurait en vrac ce genre de questions :

• Est-ce que l'équipe sait bien exécuter ?
• Sait-elle aussi gérer rigoureusement en mettant en place les nécessaires contrôles, d'autant plus importants qu'on veut aller (très) vite ?
• Est-ce que l'équipe, au delà de son enthousiasme et son ambition (il ne manquerait plus que ça qu'elle n'en ai pas), a aussi vraiment les pieds sur terre ?
• Est-ce qu'il y a des signes tangibles que la demande est bien la, ou au moins qu'elle frémit ?
• Y a t'il un véritable modèle économique pérenne derrière, à court ou moyen terme, avec une véritable valeur ajoutée produite et des avantages concurrentiels ?
• N'y a t'il pas des concurrents encore mieux lotis ?
• Est-elle éventuellement aussi bien accompagnée par des mentors expérimentés, impliqués et responsables ?
• Etc

De vraies questions de fond...

Je discutais l'autre jour avec un media, qui me disait la chose suivante : il avait cherché à faire des articles de fond, plus étayés mais aussi peut-être pour certains plus "boring" et ainsi s'écarter du côté "paillette" de mise en avant d'entrepreneurs qui venaient de lever des fonds, mais son audience s'en était ressenti...

Le sensationnel fait vendre, c'est sûr que Closer et Paris-Match, voire même un Capital, sont plus lus que Le Monde...