Michel de Guilhermier's Blog

La Cruelle Réalité des Chiffres vs le Déclaratif. L'Exemple de Fitbit !

Le monde des start up est parfois un monde de paillettes, de show-off et de story telling, de déclarations fracassantes self-laudatives sur "les incroyables opportunités", "le marché dément" ou "la machine de guerre" que l'on a à sa disposition... mais rien ne vaut un bon reality check no bullshit, par les chiffres.

Cette réflexion m'est venue hier soir après la présentation des résultats trimestriels de Fitbit.

Au cours des derniers trimestres, la société a maintes fois réitéré la grande confiance qu'elle avait dans le futur, que sa marque était forte, qu'ils avaient dans le pipe de superbes produits...

Sûr de leur force, ils pouvaient même déclarer hier soir :

"As the overall wearable category leader, we exited the year with an engaged community of over 23.2 million active users, making us uniquely positioned to be the partner of choice for the healthcare ecosystem, which is a key component of our long-term strategy."

Le problème est que dans le même temps les chiffres eux sont bien cruels et démontrent une situation bien compliquée :

• Chiffres réels Q4 2016 30% plus bas que les estimations qu'ils avaient données 3 mois plus tôt. C'est énorme, et ça enlève simplement toute crédibilité au management.
• Ventes Q4 2016 en recul de 25% sur Q4 2015 : ça c'est une tendance bien bullish qui réflecte la force de la marque et le product/market fit !
• Prévisions CA 2017 : 1,5 à 1,7Mds € vs 2,2Mds € en 2016, soit un recul de 25-30%. La aussi, où est la force de la marque ?! Et re le point du dessus sur la crédibilité dans les estimations données par le management ?!

A ce stade, même avec un cours de Bourse en chute de 90% vs l'IPO, je me tiens à l'écart de Fitbit, n'étant pas du tout certain qu'ils aient une viabilité en stand alone. On peut évidemment toujours parier sur un rachat, mais c'est du gamble à l'état pur. Et ce rachat ne pourrait venir que tardivement, à un prix bradé.

Cette société continue quand même à cramer un minimum de 200M$ par trimestre, certes ils s'attaquent maintenant à un nécessaire plan de restructuration, mais les fondamentaux ne me semblent pas bon.

Aujourd'hui, même si les débuts de la Watch sont objectivement en dessous des attentes, Apple a certainement vendu autour de 25M d'unités au total depuis le lancement au printemps 2015, et s'impose de facto aujourd'hui comme le leader des wearables (et vendus à un prix largement supérieurs aux devices de fitbit).

Il y a d'ailleurs fort à parier que, alors que Fitbit a eu des ventes en baisse qu Q4 2016, l'Apple Watch a elle connu des ventes records.

Et je suis prêt à parier que quand l'Apple Watch sera totalement autonome avec une puce GSM (je soupçonne d'ailleurs que la plainte d'Apple envers Qualcomm a aussi à voir avec ça), elle va exploser et elle rendra de très nombreux services liés à la santé...un marché de l'ordre de 10,000 Milliards de $ (soit 20x le marché des smartphones).

Le CEO de Fitbit, voulant certainement se faire plaisir, disait aussi hier soir :

"We believe we are uniquely positioned to succeed in delivering what consumers are looking for in a smartwatch: stylish, well-designed devices that combine the right general purpose functionality with a focus on health and fitness."

Ah, bon, "uniquely positioned"...

Et moi je pense que Fitbit sera un très lointain suiveur d'Apple...et ne pourra vraisemblablement pas survivre en restant indépendant.

Et ce qui me gêne fondamentalement, c'est aussi et surtout le style auto-congratulateur du CEO...qui me semble assez loin des réalités.

De l'intérêt d'avoir constamment un filtre "anti bullshit" devant les déclarations fracassantes...

 

 

 

2 Tombstones pour 10 ans d'Histoire !

Illustration par les tombstones de le belle aventure Inspirational Stores que j'avais relatée ICI, débutée le 1 février 2007, au lendemain de mon départ effectif de Photoways/Photobox, et qui s'est achevée fin septembre 2016 suite à la non moins très belle revente de Motoblouz au fonds de LBO  Equistone Partners.

Un périple de quasiment 10 ans...

(je viens juste de recevoir le tumbstone de la vente Motoblouz, raison de ce post maintenant) !

Ces Sacrés et Cruels "Economics" !

Warren Buffett : "when a management with a reputation for brilliance tackles a business with a reputation for bad economics, it is the reputation of the business that remains intact"

Warren Buffett décrit une réalité simple, il faut d'une part bien distinguer la qualité du management de la qualité intrinsèque du secteur dans lequel il opère, et d'autre part un excellent manager ne pourra pas faire de miracle dans un secteur aux economics compliqués.

La réalité est tout simplement qu'il y a des secteurs plus ou moins attractifs de par leurs economics intrinsèques, les marges (brutes et nette d'autres coûts variables), etc.

Il en va aussi exactement de même pour les entrepreneurs et les start-up qu'ils lancent. C'est une donnée fondamentale qu'il faut toujours garder en tête, dans ce monde où on est parfois aveuglé par les paillettes des levées de fonds et de leur CP victorieux s'auto-congratulants, des fortes croissances (souvent obtenues à coup d'investissements marketing colossaux et parfois de pertes abyssales), et où souvent l'enthousiasme, la charisme et le beau story-telling de certains peuvent amener à oublier les réalités économiques !

Les entrepreneurs pour la plupart se donnent à fond, travaillent avec acharnement et enthousiasme, souvent avec méthode et pragmatisme quand ils sont bien conseillés et accompagnés, ils ont souvent de grandes ambitions, ils veulent aller très loin, mais voila, il y a aussi une réalité incontournable qui va faire que tous ne seront forcément pas récompensés de leurs efforts de la même façon : les economics !

Etre dans une activité avec des marges brutes de 25-30% seulement, très people-intensive et difficilement scalable va tout simplement faire que in fine la valorisation sera bien plus faible qu'un business à marge de 60% et plus facilement scalable. L'engagement, les efforts, la sueur et les nuits blanches auront été les mêmes que d'autres, mais le reward lui pourra cruellement être très différent...

Et le problème est aussi qu'un entrepreneur, ce n'est pas un être rationnel froid comme peut l'être Warren Buffett dans ses investissements. Il a rarement calculé et a rarement choisi un secteur pour la qualité de ses economics, mais bien souvent parce qu'il l'aime, parce qu'il ressent y avoir un combat, une mission à mener. Selon une analyse "buffettienne", cet entrepreneur manquera peut-être de lucidité sur la qualité intrinsèque de son secteur, mais c'est quelque part aussi sa vie, ses tripes...

Et c'est alors psychologiquement compliqué voire douloureux de tenter d'expliquer à un entrepreneur pétri de qualités, d'enthousiasme et d'implication que son business ne vaut pas forcément autant que ce qu'il pense car les economics y sont intrinsèquement mauvais ou moins favorables que dans d'autres.

Il trouvera cela injuste, car non seulement il se donne à fond mais il aura aussi peut-être déja une belle traction, des clients très satisfaits qui lui apportent un bon business récurrent...Mais voila, tout cela n'occulte pas la réalité de ces sacrés economics qui induisent de cruelles différences fondamentales dans la rentabilité potentielle à terme d'une business, donc sa valeur.

Certains entrepreneurs vont réussir à s'enrichir magnifiquement non seulement parce qu'ils auront bien fait les choses, mais aussi parce qu'ils auront simplement eu la chance de tomber, très souvent par hasard, dans un secteur aux beaux economics. D'autres auront tout aussi bien fait les choses, auront réussi une jolie entreprise, mais le secteur moins favorable les aura bien moins récompensés...

Ils sont pour autant tout autant méritants et parfois peut-être même plus !

En effet, dans des secteurs à faible marge il faut grossir très vite pour acquérir du volume, ce qui passe notamment voire souvent par du build up, et ainsi avoir plus de levier sur les achats et mieux amortir le G&A. Cette course au volume, toujours délicate et périlleuse, nécessite aussi en contrepartie des contrôles serrés et une gestion extrêmement rigoureuse pour éviter la sortie de route.

On l'a d'ailleurs vu à l'été dernier avec la mise en RJ d'une chaine de réparation de smartphones montée de 2 à 120 ou 130 corners en même pas 2 ans, mais qui n'avait étonnamment pas mis en face de sa forte croissance les nécessaires outils de contrôle (gestion des stocks, des RH, contrôle des vols, etc) : sortie de route finalement fatale, après 6 mois de RJ cette chaîne est aujourd'hui en vente pour une bouchée de pain...mais avec très probablement des millions de dettes (fournisseurs non payés, idem pour le fisc et les organismes sociaux, etc).    

Ainsi les entrepreneurs opérant dans des secteurs à faibles marges, et qui pourtant y réussissent, ont donc un très grand et double mérite : ils ont fait fi des difficiles economics intrinsèques, et ils ont réussi à gérer leur hyper-croissance, ce qui est toujours un exercice délicat !

Au final, dans les secteurs aux economics difficiles et aux petites marges, il y a 2 erreurs à ne pas commettre :

• Ne pas reconnaitre la situation, et l'impérieuse nécessité de grossir vite, organiquement et même plutôt par build up, pour gagner en purchasing power et amortir les frais de structure.
• Ne pas mettre en place des outils stricts de contrôle. L'équation petites marges = besoin fort de contrôle reste un basics.

Mais vouloir foncer dans un secteur aux economics compliqués sans faire ça, c'est de l'irresponsabilité identique à conduire à fond les yeux bandés sur une route verglacée ! La suite de l'histoire est alors pré-écrite.

Bien sûr, il s'en trouvera certains (naifs, ou alors aveuglés par la seule croissance) qui diront "wow, bravo, il a pris des risques et il a conduit très vite, c'est admirable", mais pour ma part je pense surtout que c'est irresponsable et que surtout c'est du beau gâchis et du gaspillage financier, social et sociétal.

Always Day One, mais pragmatiquement !

Day One (ex L'Accélérateur) se Renforce dans Comitam et en Devient l'Actionnaire de Référence !

Certes, il y a des business plus "sexy" que celui du marché des pompes funèbres, mais un décès à gérer est tout de même un passage délicat, et il est donc important d'avoir en face des partenaires fiables et humains...

Comitam a rejoint Day One dès 2012, quelques mois après sa création, et a depuis effectué un bon bout de chemin : avec 100 000 familles accompagnées depuis sa création, Comitam est en phase de devenir un acteur central du funéraire.

Confiant dans les qualités entrepreneuriales et le tempérament de bâtisseur du Camille Strozecki, le CEO et co-fondateur, nous venons ainsi de prendre le lead du tour de 600K€ que vient de faire la société.

Sans rien dévoiler sur la stratégie de Comitam, je souhaiterais juste souligner qu'il s'agit d'un marché de quasiment 3Mds€, et il y a beaucoup à faire pour l'améliorer, ce à tous points de vue.

Camille Strozecki : « nous sommes très heureux et fiers de voir Day One Entrepreneurs & Partners se renforcer dans notre capital, l’expérience entrepreneuriale, l’implication, l’énergie, la capacité financière et le réseau de l’équipe sont de précieux atouts pour le développement de Comitam et la gestion de sa forte croissance ».

Un Amateur de Champagne n'Attend pas les Fêtes pour se Faire Plaisir ! Plus-de-Bulles lui Apporte Toute l'Année les Meilleures Cuvées : Preuve par l'Exemple !

Ironiquement, alors que de nombreux commerçants et eCommerçants préparent et attendent avec impatience la saison des fêtes car leur CA explose, ce n'est pas tout à fait le cas de Plus-de-bulles.com, le grand spécialiste du champagne sur Internet !

Bien entendu, le CA progresse fortement durant cette période, avec en gros un triplement des volumes vs un mois moyen, mais ce n'est pas du tout la même clientèle !

Durant l'année, le site et ses près de 1000 cuvées différentes attire une clientèle de véritables amateurs de champagne...qui n'attendent pas les fêtes pour en déguster ou pour offrir ! Et c'est bien cette cible spécifique qui est le focus du site, avec une mission aussi simple que claire : leur apporter le meilleur choix possible, notamment avec les grands vignerons iconiques que l'on ne retrouve généralement qu'en restauration gastronomique.

Preuve par l'exemple, j'étais hier soir avec mon épouse au 114 Faubourg, la "brasserie" du Bristol (que je recommande d'ailleurs, 1* Michelin). Voici leur carte des champagnes :

On y retrouve donc :

• Le champagne Diebolt-Vallois, distribué en exclusivité Internet par Plus-de-Bulles ! A noter le delta entre le prix de vente sur le site (23,50€) et le prix proposé au 114 Faubourg (130€).
• Le champagne Savart, aussi distribué en exclusivité Internet par Plus-de-Bulles ! A noter la aussi  le delta entre le prix de vente sur le site (33,95€) et le prix proposé au 114 Faubourg (160€)
• Le champagne Pierre Moncuit, aussi distribué par Plus-de-Bulles (pas d'exclu officielle, mais c'est tout comme en fait) ! Et la encore il faut noter le delta entre le prix de vente sur le site (39,95€) et le prix proposé au restaurant (255€).

Le 114 Faubourg est un exemple, mais on pourrait reprendre n'importe quelle carte des champagnes des restaurants gastronomiques de France et on aurait le même résultat : elles sont toutes émaillés de cuvées de grands vignerons, souvent distribuées en exclusivité Internet par Plus-de-bulles...

Pas de secret, pour réussir en eCommerce, il faut un avantage produit et des exclusivités. Les équipes de Plus-de-bulles sillonnent donc sans cesse la champagne, pour entretenir un fort relationnel avec les grands vignerons déja iconiques (Agrapart, Diebolt-Vallois, Gimonnet, etc), comme en dénicher de nouveau qui montent (Marc Hébart, Pierre Moncuit, etc), aidées par Patrick Borras, le Chef Sommelier du restaurant 3* Pierre Gagnaire !

Aujourd'hui, au côté bien entendu des maisons traditionnelles, c'est donc aussu plus de 50 grands vignerons qui sont proposés sur le site, ce qui en fait la plus belle gamme, et de très loin, qu'on puisse avoir sur le web à portée de clic !

Faites vous donc plaisir, retrouvez dans le confort de chez vous ce que vous avez qu'en restauration gastronomique, et bien entendu pour 5 à 6 fois moins cher !

Et pour vous y retrouver et choisir confortablement, Plus-de-bulles propose notamment un outil aussi puissant qu'exclusif : une recherche multi-critères, ICI, qui vous permettra de trouver les champagnes que vous souhaitez à partir d’une douzaine de critères :

Prix, type de producteur (maisons vs vignerons), marque, couleur (blanc, rosé..), spécificité (blanc de blancs, blanc de noirs...), bio ou pas, notes des guides (plusieurs guides), millésime, contenant (demie bouteille, 75cl, magnum, etc), packaging (avec ou sans coffret, étui, etc), dosage, type de sélection plus-de-bulles, etc.

Ainsi, en même pas 30 secondes vous allez trouver un blanc de blancs, noté au moins 90/100 par le Parker, et à moins de 50€ : le moteur vous renvoie 17 résultats (dont le 1/4 en exclusivité sur Plus-de-bulles).

Pour se servir de ce superbe moteur multi-critères, c'est très simple, sélectionnez et cochez les champs que vous souhaitez dans la colonne de gauche, ajustez les curseurs...et c'est parti !

A titre indicatif, voici aujourd'hui la sélection de vignerons proposés actuellement (elle sera encore élargie dans les mois à venir), les amateurs y retrouveront la plupart des grandes "stars" de la région !

Entrepreneuriat : s'Accrocher, oui...Mais Aussi Toujours aussi Rester Lucide !

Petit retour sur l'aventure Big Moustache évoquée dans le dernier post, car c'est tout de même un sacré rebondissement, une belle histoire que celle de Nicolas Gueugnier, co-fondateur et CEO de Big Moustache (l’une des start-up financée et accompagnée par Day One), et il y a quelques enseignements à en tirer.

Par la qualité de ses produits (aussi bien des rasoirs 3 lames que 5 lames), et un ton marketing sympathique et décalé, dans l’esprit de « Michel & Augustin », Big Moustache a réussi une belle percée avec près de 7000 abonnés récurrents à son service, concurrençant ainsi les marques établies et archi leaders que sont Gillette et Wilkinson.

Néanmoins, sous-capitalisée, n’étant pas encore arrivée au point mort (autour des 10.000 abonnés), la start-up devait constamment jongler avec une trésorerie insuffisante et donc flirter régulièrement avec le dépôt de bilan. Une sortie de route qui a bien failli devenir définitive à l’automne dernier, moment où Nicolas Gueugnier a lancé sur LinkedIn son fameux cri d’alarme après que sa banque lui ait refusé un découvert au tout dernier moment, ce après l’avoir fait espérer plusieurs mois…

Sûr de la qualité de ses produits (aussi efficaces que les marques concurrentes, mais beaucoup moins chers), convaincu de la pertinence de son modèle commercial (vente d’abonnements par Internet) et de la qualité du modèle économique, porté par son public et soutenu par ses fournisseurs qui furent souples sur les délais de paiement, Nicolas s’est accroché, coûte que coûte…

Il a fait le dos rond, a réduit ses coûts au minimum possible pendant plusieurs mois, le temps de tenir et de remanier son capital…

Et il a eu bien raison. Son cri d’alarme a non seulement suscité un élan de sympathie de la part du public… Mais il a aussi attiré un investisseur aux côtés de Day One, convaincu que le projet en valait la peine, qu’il y avait une belle marque à renforcer dans l’univers du rasage et des soins de la barbe et du visage pour les hommes. L’aventure continue donc pour Big Moustache, et de plus belle…

Ce qu'il faut retenir, c'est que la ténacité en entrepreneuriat est l’une des qualités essentielles. Quasiment rien ne se passe jamais comme prévu, quasiment rien n’arrive aussi vite que prévu. Il faut tenir et la vie d’une start-up est marquée par l’adaptation permanente, et parfois par un pivot radical.

Ténacité, flexibilité, agilité et adaptation sont bien au cœur de la réussite entrepreneuriale. Tesla, créée il y a déjà 13 ans, a frôlé de très près la mort en 2008 (notamment), et a dû lever beaucoup plus d’argent que prévu pour arriver à être le constructeur iconique et tendance qu’il est aujourd’hui. Et je me rappelle personnellement avoir dû faire la tournée de mes fournisseurs de Photoways durant l’été 2000 pour éviter le dépôt de bilan…alors que 15 ans plus tard l’entreprise, devenue n°2 mondial de sa catégorie, avec 300M€ de CA, était revendue pour près de 600M€ à des fonds d’investissement…

Néanmoins, gros caveat, si la ténacité est essentielle à la réussite entrepreneuriale, il faut toujours aussi rester lucide et ne pas s’accrocher indûment, ce qui ne ferait alors que causer perte de temps et gaspillage de ressources. Ce qui doit irriguer la niaque de continuer, c’est d’abord la qualité différençiante des produits/services offerts aux clients, et la pertinence du modèle économique actuel ou prévisible.

Photoways était au bord du dépôt de bilan en 2000. Mais quand vous recevez le mail ci-dessous de la part de clients, et que vous êtes très rentable à chaque commande marginale (donc que vous avez un bon modèle économique), vous continuez alors à vous battre avec force, sûr de la valeur de ce que vous leur apportez et de la valeur créée pour l’entreprise :

« Votre prestation est de loin la meilleure et donc je vous en félicite et je vous encourage à poursuivre cet effort pour garder voire même distancer vos concurrents [...] Votre prestation est de qualité au point que je me sens obligé de vous faire de la publicité, et c’est presque une fierté pour moi. »

Mais s’accrocher sans avoir un produit/service de grande qualité, et délivrant suffisamment de marge, ne serait probablement qu’un entêtement vain voire vaniteux !

Le vrai combat, c'est celui de créer une véritable valeur économique et sociale pérenne, pas de défendre son petit ego personnel en maintenant artificiellement en vie, sous perfusion, une entité économique qui déja un mort-vivant ! L'acharnement thérapeutique ne fait pas partie des outils de création de valeur.

Day One se Renforce dans Big Moustache, Renouvelant sa Confiance à Nicolas Gueugnier, Entrepreneur Talentueux et Responsable !

En octobre dernier, Nicolas Gueugnier, co-fondateur et CEO de Big Moustache,1er service de vente de rasoirs et lames par abonnement en France, écrivait dans LinkedIn "HSBC m'a tué" ! Cri un peu alarmiste...qui a finalement suscité un grand élan de solidarité et sympathie...tout à fait mérité !

Sa bouteille à la mer avait été fortement reprise dans la presse, et Nicolas était alors même passé sur BFM (ici)...

Et pour ma part j'avais à l'époque (3 novembre) écrit le post de blog ICI.

De fait, la situation était alors un peu compliquée, malgré les 7.000 abonnés au service, ce qui est déja respectable, cette volumétrie n'était pas encore suffisante, puisque le point mort est à 10.000 environ.

Sur le fond, il fallait bien en effet un peu plus de cash pour consolider et faire progresser la marque, qui je pense dispose d'un très beau potentiel. Car Nicolas a en effet su trouver le ton juste, sympa et un peu décalé, à la façon de Michel & Augustin dans un autre univers.

Or, jusqu'à présent, très peu de capital avait été levé. On a beau être malin et frugal comme Nicolas, avoir un bon sens du marketing, il faut aussi un minimum de moyens, surtout quand il s'agit de construire une marque, car cela se fait aussi dans la durée ! Ce qu'a réalisé Nicolas avec aussi peu de moyens en 3 ans est tout simplement remarquable, mais clairement il en fallait plus.

Après l'épisode regrettable du banquier HSBC, flirtant avec le dépôt de bilan, devant jongler avec une trésorerie toujours limite, Nicolas s'est accroché, coûte que coûte, il n'a pas abandonné. Parfois il faut aussi être lucide et passer à autre chose car on a pas de modèle commercial et économique pertinent, la ce n'était pas le cas, il fallait juste plus de moyens. Convaincu à raison de la pertinence de sa proposition de valeur, et de la qualité de son modèle économique, soutenu aussi bien par le public (boost des abonnements suite à son post) et de ses fournisseurs, Nicolas s'est battu...et on a fini par trouver une solution !

J'avais indiqué dans mon post du 3 novembre que nous soutiendrions Nicolas avec loyauté et implication, aussi je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que Day One et Sia Partners (1er cabinet de conseil indépendant en France avec quelques centaines de consultants), rachètent la plupart des minoritaires et recapitalisent aujourd'hui Big Moustache à hauteur de près de 600K€ et donnent ainsi à Nicolas (qui se renforce lui aussi) les moyens de se développer plus fortement !

Nous parions sur un quintuplement des ventes dans les 3 années à venir...On ne rase pas encore gratis, mais Big Moustache c'est un service efficace et très sympa, avec 100% de clients satisfaits ! (D'ailleurs, je me rase personnellement au 5 lames Big Moustache).

Au passage, je tiens à réitérer les raisons qui nous ont poussé nous chez Day One à réinvestir dans Big Moustache : au delà de l'intérêt économique du projet (construire une marque disruptive dans cet univers face à Gillette et Wilkinson), il y a surtout l'homme, Nicolas, qui dispose d'abord des 2 qualités des entrepreneurs qui in fine ont le plus de chance de réussir : ambition et humilité.

C'est ce savant mélange en effet qui fait les champions, vouloir aller très loin, mais en même temps avoir l'humilité d'écouter, de toujours se remettre en cause pour s'améliorer et faire mieux, toujours se poser les bonnes questions, éviter les sorties de route et garder le cap !

La tête dans les étoiles, un peu mégalo mais pas trop, et les pieds bien sur terre, car pour vraiment construire ses rêves, il faut aussi être un peu terre à terre !

Nous accompagnons sans relâche des entrepreneurs "responsables", et Nicolas en est bien un. Il est relativement facile de nos jours de lever de l'argent, il y en a beaucoup voire énormément sur la place, mais devant cette manne il nous semble tout aussi important que les entrepreneurs aient bien le sens de l'argent et le sens des responsabilités.

Disons le clairement, trop d'argent apporte parfois trop de facilité, amoindrit ou tue la niak, amoindrit ou tue la créativité, amoindrit ou tue la nécessaire et relative parano à avoir quant à son business et à la qualité du modèle, trop d'argent évite de se poser les bonnes et nécessaires questions, trop d'argent peut conduire à ne pas gérer de près et peut alors mener à des sorties de route, ie au pire un redressement judiciaire.

Evidemment, un RJ peut parfois n'être qu'un point de passage salutaire, et tant qu'il n'y a pas liquidation de l'entreprise il n'y a pas mort et donc un espoir, mais c'est tout de même plus que dommage et c'est quand même un vrai gâchis de devoir passer par ce qui aurait pu être évité par une gestion plus pragmatique, saine, rigoureuse.

L'argent a tout de même de la valeur, il y a des investisseurs, des souscripteurs, des épargnants derrière, et en avoir un peu plus conscience ne fait pas de mal.

Nicolas, quant à lui, n'a jamais eu à faire face à ce genre de dérive, il a toujours été contraint de développer et gérer son entreprise avec de très faibles moyens, et il l'a fait avec brio !

Bravo Nicolas, et merci pour ta confiance !

Day One Souhaite Une excellente Année 2017 à Tous Les Entrepreneurs !

It's always Day One, gardez bien la niaque pour 2017 !