Street humour du moment avec les statues du Trocadéro, découvert hier dimanche lors d'un petit "city tour" !
3 sujets pour cette chronique hebdomadaire :
- Après 6 à 8 semaines de restrictions fortes, les déconfinements arrivent dans la plupart des grands pays occidentaux touchés, ce alors qu'au niveau mondial la pandémie est loin d'être endiguée, et que certains pays sont toujours en phase de montée.
- L'économie devrait être longtemps impactée, mais les GAFAM surfent globalement bien sur la crise et ren essortiront encore plus fort.
- La crise devrait nous inciter à changer notre approche sur les conditions extérieures.
Au niveau mondial, la pandémie est stable mais ne reflue pas, elle est en décrue localement, avec des déconfinements locaux qui se mettent en place
A en voir la courbe des nouveaux cas déclarés positifs dans le monde, on ne peut vraiment pas conclure que la pandémie mondiale est en phase descendante et est endiguée. Bien au contraire en fait, on a toujours au niveau mondial autour de 600.000 nouveaux cas et plus de 40,000 décès par semaine, soit le même haut niveau que la semaine précédente.
Mais bonne nouvelle en Europe, on a assisté semaine dernière à une très forte chute des nouveaux cas et de la mortalité, aussi bien en France, qu'en Italie, en Espagne et en Allemagne. Dans ces pays, le reflux de l'épidémie est clairement avéré, ie chez nous :
Au UK, il n'y a pas encore de décrue mais le pic semble avoir été atteint et la courbe s'est stabilisée :
Stabilisation également aux US du nombre de nouveaux cas, mais la courbe des décès continue sa lente descente :
C'est dans ces contextes de décrue ou de stabilisation que les gouvernements commencent à lever les restrictions de déplacement. D'ici une dizaine de jours le déconfinement aura commencé dans tous ces pays. Mais le virus circulant encore largement, ce ne pourra être fait qu'avec une grande prudence vu le risque de recrudescence.
Le retour potentiel des élèves à l'école dans les semaines à venir, qui fait aujourd'hui polémique, va être intéressant à suivre. Les lycéens ne rentrant eux pas avant juin (et s'ils rentrent vraiment, j'ai encore un doute). En Italie, c'est simple, pas de retour à l'école avant septembre prochain.
Au niveau des entreprises, il me semble assez pragmatique et safe de prolonger le télétravail jusqu'en septembre, et ce partout où c'est possible.
Nous avons déja atteint officiellement les 25.000 décès en France en 2 mois à cause du Covid-19. Si je ne crois toujours pas à une 2ieme vague de grande ampleur, car on s'y prépare et qu'on maintiendra pas mal de mesures de sécurité le temps qu'il faut, je m'attends malheureusement à ce qu'il y ait encore de nombreuses victimes de plus d'ici à la fin de l'année, peut-être qu'on atteindra les 40.000 au total, voire plus. Une sorte de "queue d'épidémie" qui va durer.
Mais pendant que des déconfinements progressifs commencent à se mettre en place, on retrouve 2 pays où la pandémie continue de s'étendre nettement, la Russie et le Brésil.
Au Brésil, la politique inconsciente de Jair Bolsomaro, corona-sceptique notoire, attire de très vives inquiétudes et critiques, avec l'opposition qui réclame tout simplement la destitution du Président...La situation la-bas est extrêmement préoccupante, et les statistiques officielles ne recouvrent sans doute qu'une petite partie de la réalité, lire ICI. Selon selon l’Imperial College of London, le Brésil a, par ailleurs, le taux de contamination le plus élevé du monde (2,8)...
Question économique, nous en avons certainement pour au moins 18 mois de problèmes divers plus ou moins graves. et pas de retour à une "certaine normalité", différente, avant 2022 sans doute.
Tant que le virus circule chez nous et dans le monde, et qu'on a pas de vaccin, vu sa contagiosité je ne vois pas comment on peut retrouver une certaine normalité.
Quant à un vaccin, c'est au mieux pas avant 12-18 mois. Le fait de juste pouvoir traiter les cas graves n'est pas suffisant pour revivre totalement normalement.
La réalité est qu'il va nous falloir en effet vivre avec lui en prenant un maximum de précautions, notamment ces fameux gestes barrières, ce qui va donc continuer d'impacter moultes secteurs : transports aériens et transports en commun de manière générale, industrie du tourisme, hôtellerie et restauration, industrie du spectacle et du divertissement (cinémas, théatres, concerts, parcs d'attraction, etc), du sport, événementiel collectif sous toutes ses formes, et bien entendu le retail.
Il est cependant évidemment très difficile d'anticiper l'intensité et la longueur des problèmes économiques, car ils vont dépendre de l'intensité et de la longueur des problèmes sanitaires, mais on peut sans gros risque de se tromper parier sur le fait que ça va être long et dur.
D'autant plus que les Etats et les entreprises se seront très lourdement endettés pour surmonter les problèmes de trésorerie, et qu'il faudra mécaniquement de très nombreuses années pour repayer cela d'une façon ou d'une autre.
Ce sans compter l'explosion de problèmes sociaux locaux, qui sont aujourd'hui en sourdine le temps de la crise sanitaire, mais qui ne manqueront pas de ressurgir encore plus violemment après.
Et quid des problèmes et des tensions entre les Etats riches, qui auront pu relativement limiter la casse en aidant leurs entreprises et leurs populations, et les Etats pauvres qui n'auront pas pu ?
Et pour corser le tout, on voit maintenant réapparaitre les tensions entre la Chine et les US, ces derniers déclarant avoir des preuves que le virus est bien sorti d'un laboratoire de Wuhan. Lire ICI.
Bref, je ne sais pas où on va, mais globalement ça risque de ne pas être rose pendant un temps assez long.
Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), qui représentent à eux 5 près de 5000Mds$ de mark cap, soit 2x le PIB de la France, ont publié leurs résultats trimestriels semaine dernière, ce qui a apporté un certain éclairage :
- Ils sont restés en croissance au Q1, car l'impact du Covid ne fut que sur 3-4 semaines, mais ont bien averti que le Q2 serait forcément bien plus compliqué.
- Néanmoins à part Amazon, ils ont préféré ne pas donner d'anticipation, ce qui traduit bien la grande incertitude sur l'évolution et du topline et des coûts associés.
- Quant à Amazon, la pieuvre bénéficie clairement d'un fort afflux de commandes grâce/à cause du Covid-19, mais les economics liés se dégradent fortement car on assiste à une flambée des coûts de préparation et de shipping. Et Amazon pourrait ainsi perdre de l'argent au 2ième trimestre.
- Les GAFAM surfent cependant bien sur la crise et devraient s'en tirer sans aucun problème. A part Amazon, ils restent tous très rentables avec un trésor de guerre colossal, près de 500Mds$ en cumul (gross cash). Et si Amazon pourrait ne pas être ponctuellement rentable au 2ième trimestre, la pieuvre s'ancre de toute façon un peu plus dans la vie des gens, mais aussi des entreprises avec AWS.
Les GAFAM ont d'ailleurs bien moins chuté à Wall Street que l'ensemble du marché. Et Warren qui déclare qu'il n'y a pas de bulle en ce qui les concerne (il n'est cependant pas acheteur, mais Apple est de très loin son plus gros actif).
Prime à la flexibilité et au pragmatisme, nécessité de changer son approche des choses
En ces temps troubles, où il n'est pas vraiment possible de prévoir précisément ce qu'il va se passer, il faut nécessairement faire évoluer notre approche :
- Adieu les grandes certitudes sur l'évolution des choses, adieu les planifications sur 5 ans.
- Bonjour l'observation pragmatique, l'écoute et la prise en compte humble des données du moment, et l'adaptation alors rapide, permanente et créative aux conditions changeantes.
Sur le fond, la plupart des gens cherchent à tout maitriser, car de fait ça rassure et ça apporte un bon confort. Mais dans la réalité, malgré les impressions et les certitudes qu'on peut avoir, il y a beaucoup de choses qu’on ne maîtrise pas du tout, les conditions extérieures sont changeantes, parfois et même souvent imprévisibles.
C'était le cas hier, peut-être qu'on ne s'en rendait pas compte ou que ne voulait pas le réaliser concrètement, peut-être qu'on se berçait dans l'illusion du contrôle, aujourd'hui la situation nous en fait simplement prendre conscience clairement voire durement.
Le tout dans la vie n'est pas de chercher à prévoir et maîtriser les éléments extérieurs, mais plutôt de savoir surfer sur eux avec pragmatisme et réactivité en fonction justement de leurs évolutions....
Ce n'est pas les conditions extérieures qui font le succès ou l'échec d'un projet ou d'une vie, mais bel et bien ce que nous en faisons.
Et pour en tirer le meilleur, il faut juste prendre en comptes les conditions extérieures avec un esprit positif, allant de l'avant, créatif, mais aussi lucide et pragmatique.
Moi, ces 2 mois de confinement, comme il y a 4 ans quand je suis resté confiné 2 mois à l'hôpital, m'auront apporté la tranquillité et la sérénité pour réfléchir à des problématiques de fond.
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