Let's face it, les perspectives macro ne sont pas brillantes, faible croissance (au mieux, car une récession n'est pas à exclure) et inflation. On a connu ça dans les années 30, la "stagflation", clairement pas de nature à booster les valeurs en Bourse.
Au niveau des indices globaux, le S&P est en retrait de 11% sur ses plus hauts et le Nasdaq de 21%
Très logiquement, les valeurs tech qui avaient flambé durant la pandémie (avec des multiples de valorisation "hors norme") car elles avaient profité de la vague de digitalisation, sont particulièrement affectées.
Dans ce contexte, je constate que :
- Apple fait aussi bien que le marché, et résiste mieux que les autres GAMAM, en retrait de 11% seulement sur ses plus hauts historiques vs 20% pour les autres (sauf Meta qui a un aujourd'hui un problème plus fondamental de business model).
- La plupart des autres valeurs techno de 2ième ou 3ième catégorie se sont elles écroulées de 75%. Cata comparable en % à ce qu'on avait connu lors de l'éclatement de la bulle de 2000.
Autre façon de voir les choses, c'est de comparer à l'avant Covid. Ci-dessous le delta vs janvier 2020 :
Tesla s'est littéralement envolée, ayant fait la preuve qu'elle a aujourd'hui des fondamentaux incroyables, forte croissance et forte rentabilité, alors que certains en 2019 la voyaient morte à court terme. Et parmi les GAMAM, Apple s'est tire aussi le mieux, et de loin. Question marchés globaux, le Nasdaq reste en hausse de +40% et le S&P de +32%.
Néanmoins, le Nasdaq est clairement tiré à la hausse par les très grosses market caps, mais les valeurs techno importantes de catégorie 2 ou 3 (Spotify, Shopify, Docusign, Zoom, etc) font moins bien que le marché, et parfois significativement moins bien. Et celles qui ont des modèles imparfaits voire à risque (Peloton), elle se retrouvent alors très loin de leur niveau d'avant Covid.
Sur le long terme, les réalités économiques frappent toujours à la porte.
Il ne faudra pas s'étonner si, au niveau des tours de table des start-up Internet, les valorisations soient maintenant clairement revues à la baisse, et que les investisseurs deviennent également bien plus "discernants", en se focalisant uniquement sur les excellents modèles et les excellentes équipes. Ceux-ci mériteront toujours de forts premiums, car en misant sur eux, même en payant (très) cher, tôt ou tard on retrouve ce qu'on a payé. Pour les autres, good luck, ça pourrait même être "sauve qui peut"...
D'ailleurs, un excellent modèle étant avant tout mis sur pied par une excellente équipe, qui sait l'adapter de façon smart, le seul grand paramètre véritablement est de miser sur l'équipe. Le reste suivra !
En Bourse comme en Private Equity/Tours de Table start-up, les investisseurs vont être bien plus "picky" et certains risquent de tomber de haut.
On va moins rêver, ou alors de façon plus rationnelle ! Moins "d'exubérance irrationnelle" (pour reprendre le terme d'Alan Greenspan quand il qualifiait le marché à la fin des années 90/début 2000) n'est ceci dit pas forcément une mauvaise chose sur le fond.
Un peu plus de réalisme, une gestion plus responsable et prudente en ne cramant pas le cash de façon irrationnelle (cramer, oui, mais pour vraiment créer de la valeur tangible), j'aime bien !
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