Petite reprise plus détaillée d'un tweet que j'ai fait hier :
En cette période de fortes turbulences économiques (et pas que), d'incertitudes maximum et de pessimisme, je vois 3 choses à faire :
- 1/ Prendre du recul
- 2/ Se focaliser sur les fondamentaux
- 3/ Patienter avec optimisme
Prendre du recul : inutile, et même toxique, de se laisser bombarder au quotidien par les centaines, les milliers d'informations immédiates, ça pollue franchement la réflexion (et aujourd'hui plus que jamais). Quand on est dans une forêt bien dense et sombre, où chaque arbre est un obstacle, la seule façon d'y voir un peu clair c'est d'essayer de s'élever au dessus de la forêt. Prendre du recul, c'est non seulement en mettant sa tête et son esprit au vert, mais aussi et surtout en passant un maximum de temps à réfléchir sur le point 2 ci-dessous en allant creuser les éléments !
Se focaliser sur les fondamentaux : à long terme, c'est ce qui compte. Et les fondamentaux, ce sont les avantages concurrentiels pérennes qu'une entreprise peut avoir ("what matters most is the sustainable competitive advantage", WB). Des marges brutes meilleures que les concurrents sont souvent le reflet de ces avantages, car elles illustrent de nombreux effets : la forte désirabilité des produits (qui à son tour illustre aussi la puissance de la marque, la qualité de la R&D, le pricing power, la fidélité des clients, etc), les effets d'échelle, la rigueur de gestion et la qualité du management, etc.
Il n'aura échappé à personne que Tesla en Bourse traverse une période noire, son cours a chuté de 66% depuis 14 mois (137$ hier, en baisse de 8% dans la journée, pour un plus haut à 414$ en novembre 2021), mais je n'ai pas de raison à ce stade de totalement remettre en cause l'analyse fondamentale que j'ai faite ICI.
Patienter avec optimisme : les cycles bas et difficiles font partie de l'histoire, mais il y a toujours un bout du tunnel, ça finit toujours par une embellie. L'optimisme long terme est donc aussi du réalisme basé sur les faits. Il faut donc patienter avec résilience, ce qui suppose aussi de le pouvoir matériellement, donc d'avoir les réserves suffisantes pour faire le gros dos le temps qu'il faut (et ça peut durer des années). Dans ce post du 18 octobre j'ai donné quelques statistiques sur la longueur et l'amplitude des bear markets.
En tant qu'investisseur, patienter peut donc souvent consister à ne rien faire et juste attendre que le temps fasse son oeuvre ("le temps est l'ami des bons modèles", WB), et si je prends une casquette d'entrepreneur et de CEO, patienter c'est par contre travailler à acquérir et renforcer jour après jour, petit à petit, ses avantages concurrentiels pérennes. Les actions du quotidien doivent être prises à l'aune de l'impact long terme sur les avantages concurrentiels.
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