Michel de Guilhermier's Blog

Points Saillants des 24h Le Mans 2016 (avec Reportage Photo) !

Avec un peu de retard, petit debrief des points saillants de cette 84ième édition des 24h Le Mans à laquelle j'ai assisté, invité comme toujours par Audi.

Le sport automobile n'est pas une grande passion chez les français, contrairement aux anglais ou aux allemands par exemple, très nombreux aux Mans, alors je suppute que ce post n'aura que peu d'intérêt pour beaucoup, mais ce blog me sert aussi de journal personnel pour retrouver des informations ou analyses du passé...

7 éléments marquants :

• Le départ donné par Brad Pitt.
• La cruelle déception pour Toyota qui a du laisser la victoire à Porsche à la dernière minute.
• La nouvelle et grosse contre performance des Audi, qui n'ont jamais été dans la course.
• Le retour gagnant pour Alpine en catégorie LMP2.
• Le retour gagnant pour Ford en catégorie GT Pro.
• La participation de Ines Taittinger, seule femme à participer aux 24h.
• Participation de Frédéric Sausset, amputé des 4 membres.

Pour information, les 24h du Mans, c'est 4 catégories de voitures et donc 4 courses dans la course :

• Les LMP1 tournent en environ 3'22", ce sont donc les reines du circuit qui peuvent prétendre à la victoire générale.
• Les LMP2 en 3'40"
• Les GT Pro en 3'52"
• Les GT Am en 3'57"

Le circuit sarthois faisant 13,6km, cela donne des vitesses moyennes au tour de respectivement 243, 226, 212 et 207 km/h. De sacrées différences de performance.

 

Départ donné par  Brad Pitt cette année !

L'année dernière, ce fut notre Président normal national qui avait donné le départ, cette année ce fut un acteur moins normal, pour un départ au ralenti sous la pluie.

Dans les faits, les voitures restèrent 50' sous le régime de la voiture de sécurité avant d'être autorisées à vraiment démarrer la course et accélérer.

 

Cruelle déception pour Toyota !

Toyota était venu pour gagner, et ils auraient du gagner car cette année ils étaient les plus forts...

Mais après avoir parcouru plus de 250 tours en tête, la Toyota n°5 de tête, victime d'une subite perte de puissance, dû s'arrêter en bord de piste à l'entrée du dernier tour, soit à 3' de la fin, laissant ainsi la Porsche n°2 s'emparer de la victoire...

Cruel, cruel, cruel...

Le management japonais resta stoique et digne devant ce cruel coup du sort.

 

Grosse contre performance pour Audi !

Audi était aussi venu pour gagner, reprendre sa couronne perdue l'année dernière avec un doublé Porsche, mais disons le clairement, la course fut particulièrement décevante et sans suspense pour les supporters Audi. Non seulement les Audi étaient moins performantes de l'ordre de 2 secondes au tour, ce qui en soi n'est pas un gros problème dans une course d'endurance, mais elles furent aussi moins fiables, ce qui pour le coup est plus étonnant.

Après 1h de course, les 1ers problèmes apparus, la n°7 fit un long arrêt au stand pour repartir quasiment bonne dernière. Au petit matin, les 2 Audi pointaient respectivement à 10 et 16 de tours de retard, soit tout de même plus de 30 et 50 minutes de retard...

Ce n'est qu'avec l'abandon au dernier moment de la Toyota de tête qu'Audi réussit à glisser sur le fil sa n°8 sur le podium en 3ieme position...à 11 ou 12 tours.

Cette édition est donc à oublier très vite pour Audi et fut en conséquence aussi très frustrante pour les supporters.

 

Retour gagnant pour Alpine !

Cela faisait 38 ans qu'ils attendaient cela, depuis leur victoire en 1978 !

La course fut cependant pour l'Alpine vainqueur en LMP2 loin d'être un long fleuve tranquille. A cause d'un choix de pneumatiques peu judicieux en début de course avec les conditions climatiques changeantes, elle commença par dégringoler au classement... 

Mais rapide et fiable, elle remonta progressivement pour s'imposer avec près de 3' d'avance. Cocorico !

 

Retour gagnant pour Ford avec sa GT !

50 ans après le triplé historique de la marque américaine, grâce aux GT 40 victorieuses de 1966 à 1969, Ford revenait cette année avec 4 voitures. Et dés la 1ère année de son retour, il s'impose.

Dans cette catégorie GT Pro, la victoire fut cependant longtemps indécise et la Ford ne finit qu'avec 1' d'avance sur une Ferrari.

Ci-dessous la magnifique nouvelle Ford GT "de ville" qui sera réservée à quelques rares heureux. Pour espérer être l'un des rares élus, il fallait faire acte de candidature et remplissant un long dossier où vous deviez par exemple dire et prouver que vous étiez un "influenceur", ainsi que prouver que vous donnez généreusement à des organisations caritatives ou des ONG !

 

Inès Taittinger !

Pilote depuis 2009, à 26 ans elle fut cette année la seule femme aux 24h du Mans, sur 180 engagés. La course s'arrêta cependant pour elle sur sortie de route le dimanche au matin, la voiture ayant ensuite pris feu. Inès Taittinger roulait aussi pour l'association Mécénat Chirurgie Cardiaque, une cause qui lui est chère, puisqu'elle-même dû subir une opération à coeur ouvert dès sa naissance (à 3 jours) en raison d'une insuffisance cardiaque...

 

Frédéric Sausset !

Incroyable participation d'un homme sans bras et sans jambe, avec une voiture spécialement aménagée. Victime d'un terrible coup du sort en vacances dans les Landes en 2012, Frédéric Sausset fut alors touché par une bactérie à toxine foudroyante qui entraina une septicémie nécrosante, ce qui a conduit à l'amputation des 4 membres pour le sauver.

Ci-dessous, lors du tour d'honneur, Ines Taittinger sur la voiture de Frédéric Sausset, la n°84.

 

Ci-dessous la "kolossal" Audi Racing Arena, l'un des 4 lounges Audi autour du circuit, qui était bien sympathique et parfaitement organisé. Seul bemol, plus de champagne, comme l'année dernière, juste un mousseux "Cuvée Exklusiv Audi". Pas forcément mauvais, mais au bout de quelques coupes, on s'en lasse très vite...

 

Voila ci-dessous la plus belle brochette d'Audi R8 que j'ai jamais vue, une cinquantaine à la fois :

 

Pour terminer sur un clin d'oeil, photo prise lors de la présentation des équipes sur le coup des 14h environ le samedi. Le 3ième pilote Audi semble avoir quelque chose qui le gêne !

 

Le Mans 2015 : Bravo à Porsche qui s'Impose Brillamment pour la 2ième Année de son Retour. Reportage Photo !

Avec la présence du Président Hollande pour donner le départ de la course, l'accès au circuit fut particulièrement compliqué et horripilant cette année : s'il nous avait fallu 1h30 pour faire les 200km entre Paris et Le Mans, ce fut après 2h pour 4km...pare-chocs contre pare-chocs !

Enfin, le panneau "Audi Racing Hotel" nous réjouit, il marquait la fin de la galère et l'entrée dans le Parc des Expositions où se trouvait les 2 hôtels éphémères Audi (j'étais leur hôte) ! Place à la fête...

Porsche avait trusté les 3 1ères places de la grille de départ, mais on s'attendait néanmoins à une lutte très serrée avec Audi. Il n'en fut finalement pas tout à fait ainsi !

Si l'année dernière on avait assisté à 8 changements successifs de leader, avec des problèmes mécaniques ou des accidents pour Audi, Porsche et Toyota, cette 83ième édition des 24h du Mans se déroula elle sans problème majeur (à part une grosse frayeur pour l'Audi n°8 qui, suite à un problème informatique, ne fut pas alerté par une zone de ralentissement et faillit partir à la catastrophe).

Et au jeu de la régularité et de la fiabilité, c'est finalement Porsche qui l'emporta avec 1 tour d'avance pour la voiture n°19 blanche conduite notamment par Hulkenberg, pilote de F1 en exercice et pour qui c'était les 1er 24h du Mans ! Bravo le rookie, et pour parfaire le tableau, c'est même un sacré doublé historique que Porsche s'offre avec la n°17 rouge, conduite notamment par Mark Webber, ex pilote F1 Red Bull.

A contrario, les 3 Audi connaissaient toutes plusieurs petits problèmes qui, malgré finalement une plus grande rapidité au tour (1 seconde de mieux que les 3 Porsche pour chacune des 3 Audi), les retarda en devant passer plus longuement par les stands. Elles n'ont clairement pas démérité, le duel fut beau et intense initialement (après 8 heures de course, on avait encore 2 Porsche et 2 Audi regroupées en quelques secondes, les 2 constructeurs se reprenant le commandement à tour de rôle au gré des ravitaillements), mais au final Porsche était simplement plus fort cette année. Respect !

Un lot de consolation avec la 3ième place du podium pour l'Audi n°7 conduite par le trio Treluyer/Lotterer/Fässler, mais un résultat décevant pour Audi qui avait gagné les 5 précédentes éditions.

Une édition des 24h du Mans négative pour les Toyota, nettement en retrait en matière de performances, et qui ne prirent jamais part aux débats en tête de course, laissant la lutte aux seuls 2 cousins allemands. dommage pour le piment, on espère qu'ils s'amélioreront l'année prochaine.

Il y a la course et surtout le ...hors course : les 24 heures d'épreuve sont surtout l'alibi pour se divertir, faire la fête, bien manger et bien boire... Une foule immense (plus de 260.000 spectateurs encore cette année), une ambiance unique, internationale (énormément d'anglais et beaucoup de danois notamment), des excentriques de tous poils, tout cela entre le bruit des moteurs et les odeurs de barbecue ;-)

Le programme des réjouissances Audi, au dela des nombreux lounges autour du circuit pour apprécier la course, était chargé :

• Audi Driving Expérience sur l'aéroport du Mans, en passager de la nouvelle R8 V10 Plus de 610cv, pilotée de nuit à 250km/h par un pilote professionnel Audi. Impressions fortes garanties !
• Tour en hélicoptère (ci-dessous)
• Course de kart sur le nouveau circuit de karting que je ne connaissais pas encore.
• Visite des paddocks

Audi Driving Experience de nuit sur la piste de l'aéroport, nous passions à 3h du mat...

En soirée, rencontre et diner sympa avec Tim (originaire du Mans, et donc passionné par les 24h), co-fondateur et CEO de YouShould, promo Printemps 2015 de L'Accélérateur, leader actuel de la privatisation de bar en France, dans l'un des lounges Audi en bord de circuit :

L'un des autres lounges Audi offrait une vue plongeante imprenable sur la ligne des stands et les arrêts :

Après une très courte nuit de même pas 3 heures (entre la Driving Expérience qui s'est achevée à plus 3h30 du matin et la course de Kart à 8h30...), petit déjeuner sympathique avec de délicieuses Weisswurst ! Je n'en prends qu'une fois par an, et c'est aux 24h du Mans ! Si vous ne connaissez pas, à essayer...

L'organisation Audi étant par ailleurs toujours parfaite et très classieuse :

Pour la plupart cependant, et ça fait aussi partie du charme des 24h, c'est à la bonne franquette !

L'un des plaisirs des 24h est aussi de voir nombre de belles mécaniques. Ci-dessous une BMW i8 électrique.

A propos de voiture électrique, Audi exposait son R8 e-Tron, pas encore commercialisée :

Belle brochette de cabriolets R8 pour la "R8 Experience" !

Face au principal lounge Audi (Racing Arena) se dressait le tout nouveau et magnifique Porsche Experience Center, leur 6ieme dans le monde, inauguré il y a quelques jours seulement : centre d'essai pour les véhicules de la marque, mais également centre de formation, école de conduite et livraison exclusive de véhicules...Visiblement, Porsche et Le Mans c'est un brillant passé (17 victoires maintenant) mais aussi un futur certain !

 

Vivement l'année prochaine, l'ambiance unique des 24h du Mans me manque déja ! Audi aura à coeur de reprendre sa couronne, Toyota de recueillir enfin une victoire, Nissan aura progressé...et Ford revient avec un successeur à la mythique GT40 !

Seule (petite) fausse note, il n'y en avait pas cette année de champagne dans les lounges Audi des 24h du Mans, remplacé par du simple Crémant d'Allemagne, certes 3 ou 4 fois moins cher sans doute ! "Presque pareil" me dit le barman. Après 3 coupes, je n'en pouvais plus...

Et à propos de champagne justement, car de nouveau invité par Audi, le week-end prochain sera en Champagne : visite des caves Gosset, déjeuner au champagne, puis diner et nuit à l'Assiette Champenoise, hôtel 5* et restaurant 3* Michelin. Merci Audi ;-)

 

 

Superbe Lutte Fraticide Porsche/Audi Attendue aux 24h du Mans 2015 !

L'édition 2014 des 24h du Mans avait vu le grand retour de Porsche dans la catégorie reine (LMP1), qui avait donné un très gros fil à retordre à Audi, dominateur de la tête et des épaules de cette course mythique depuis 2000 (13 victoires sur 15 participations), à 2 exceptions près (2003 Bentley, qui était en fait une Audi recarrossée, et en 2009 avec Peugeot).

Avec 16 victoires contre 13 à son cousin Audi, Porsche étant toujours le détenteur du nombre de victoires au Mans. Mais sa dernière victoire remonte à...1998... Suivi de Ferrari qui a gagné 9 fois (la dernière il y a 50 ans...) et Ford 4 fois avec sa mythique GT40.

L'édition 2014 avait d'ailleurs été particulièrement indécise, il eut 8 changements de leader aux cours des 24h, 2 heures avant le tombée du drapeau la victoire semblait promise à Porsche...mais la mécanique en décida autrement pour finalement voir Audi l'emporter encore une fois.

Cette année, les 2 cousins allemands (Toyota semble un poil en retrait par contre en performance pure et roulant même étonnament moins vite que l'année dernière) semblent particulièrement proche en matière de vitesse: au cours de la 3ième séance d'essais qualificatifs courus la nuit hier soir de 22h à minuit, les 4 1ères voitures - 2 Audi et 2 Porsche - se tiennent en 1 dixième de seconde seulement !

Grâce aux essais qualificatifs de la veille, ce sera cependant 3 Porsche aux 3 1ères places sur la grille de départ, suivi des 3 Audi. Porsche ayant d'ailleurs battu avec 2 de ses voitures le record de la pôle établi en 2008. Ceci étant, l'année dernière, Audi était parti aux 5, 6 et 7ième place ce qui ne l'a pas empêché de réaliser un doublé au final...

Sur une course de 24h Aux Mans et 5000 kms, la fiabilité est clé. La pôle ne jouant que pour la com et les medias...

Et à Spa-Francorchamps pour la 2ieme manche du championnat WEC, les 3 Porsche étaient aussi au 3 1èress places de la grille de qualification...ce qui n'a pas empêché Audi de gagner ! Idem pour la 1ère manche du championnat en avril à Silverstone. Il semble donc que sur 1 tour en qualification les Porsche soient imbattables, mais qu'en course ce soit une autre histoire.

En catégorie GT, Aston Martin devrait normalement survoler les débats avec ses V8 Vantage.

Vivement demain, je m'attends à une course fantastique et comme toujours une grande fête dans une ambiance unique avec régulièrement 250 à 260.000 spectateurs. Au programme, course de kart, tour d'hélicoptère, démonstration en Audi R8 à 250km/h pilotée par un pilote professionnel, etc. Mon fil Twitter (@mitchdeg) sera normalement fourni...

S'il y a des lecteurs la-bas, faites moi signe !

Voir ICI mon résumé de l'édition 2014. J'espère qu'Audi n'aura pas repris le même producteur de champagne ;-)

De l'Evolution des Modèles Economiques et de la Flexibilité de l'Entrepreneur !

Le meilleur atout de l’entrepreneur c’est sa tenacité, mais le côté obscur de cette force, c'est l'entêtement obstiné !

En effet, si en tant qu’entrepreneur il faut s’accrocher et se battre, il faut aussi savoir reconnaître ses erreurs d’appréciation et alors adapter son modèle aux réalités du terrain. Rien ne sert de s'obstiner si on va droit au mur.

Dans le domaine d’Internet et des nouvelles technologies en général, les marchés sont en constante évolution, très loin d’être balisés et encore moins figés, c'est ce qui me passionne, mais en conséquence aussi, les chances d’avoir un modèle juste du 1er coup sont extrêmement faibles. Il est juste quasiment impossible de maîtriser d’emblée tous les paramètres et prévoir leur évolution.

On se lance avec conviction et énergie, mais en parallèle il faut toujours rester très attentivement à l'écoute du marché, regarder son activité avec lucidité, et agir en fonction.

In fine, le succès de l’aventure dépendra du pragmatisme, de l’humilité, de l’intelligence et de la flexibilité de l’entrepreneur à d’une part reconnaître qu’il fait fausse route, d’autre part à comprendre exactement pourquoi, ce afin de faire bifurquer le modèle de façon adéquate (ou, si aucune solution n'existe vraiment, clore l'aventure). Et comme il est très compliqué, quand on a le nez dans le guidon, de prendre du recul sur son modèle, il est je crois impératif de s'entourer de mentors et de coachs pour vous aider à y voir clair.

C'est d'ailleurs pour cela que le Y Combinator a été monté : il coache au quotidien les équipes, revisitant pragmatiquement toutes les facettes de la start-up, l'invitant sans cesse à adapter son produit, son modèle, et même l'idée si besoin. A quand un Y Combinator français ? C'est en faisant le Mont Blanc l'année dernière avec mon associé Martin que l'idée nous était venue de créer "l'Accélérateur" (à Start-Ups), mais Inspirational Stores nous occupe de trop actuellement.

Je ne le redirais sans doute jamais assez, mais après plus de 20 ans d'expérience dans les affaires, je pense vraiment que ce jeu de qualités de flexibilité et pragmastisme est vraiment la base de la réussite, bien avant la formation académique et le parcours professionnel antérieur.

Ce pourquoi je pense qu'il faut avant tout jauger une équipe, plutôt que le modèle lui-même. Selon toute probabilité, le modèle sera amené à évoluer, parfois très significativement, mais il ne pourra l'être que si l'équipe a les qualités que je mentionne plus haut.

Le problème est que la frontière entre tenacité justifiée et entêtement stupide est mince et difficile à définir. Quand faut-il juste s'accrocher avec tenacité, quand vaut-il mieux faire évoluer sensiblement son modèle, voire carrément arrêter ? Sur quelles bases peut-on dire qu'on va droit au mur si on continue de la sorte.

Avec Photoways, entre la création de la société fin 1999 et le décollage réel et les 1ers bénéfices, il a fallu patienter 4 ans. Le modèle était intrinsèquement valide mais le marché n'était initialement pas encore là, tout simplement : pas assez d'appareils numériques, pénétration trop faible du haut débit, connaissance du service insuffisante, etc. Aujourd'hui, le tirage photo en ligne doit bien représenter un bon tiers du marché total du tirage photo.

Parfois, en effet, les chiffres ne sont pas encore bon, le modèle n'a pas encore fait ses preuves, mais il faut simplement donner du temps au temps et laisser le marcher mûrir.

Parfois, ce n'est pas une question de temps, c'est le modèle initial qui n'est pas bon, et là plus tôt on le reconnaît mieux ça vaut.

Je n'ai bien sûr pas de règle immuable, mais voici un framework simple et efficace, avec quelques paramètres clairs, qui pourra vous aider dans la décision.

La première des choses avant de se lancer est bel et bien de faire un Business Plan qui détaille toutes les grandes hypothèses de travail (prix de vente, volume de vente, coûts de propection, d'acquisition et de marketing, coûts fixes détaillés, etc), ce afin de se benchmarker par la suite et d'identifier d'où viennent les écarts.

Après :

1) Investigation du top line (CA)

S'il n'y a pas (assez) de traction, c'est soit que le marché général n'est pas là, soit que le produit vendu n'a pas un bon positionnement (spécificités, prix, autres) ou ne plaît qu'à une cible trop réduite, soit que l'entreprise ne s'est pas assez fait connaître.

Il faut (se) poser les bonnes questions, et s'en retourner notamment vers les clients et les prospects pour comprendre est une démarche bien pragmatique qui sera très éclairante.

Vous pouvez avoir spotté une concurrence imprévue, ou plus agressive et attractive que ce que vous pensiez, mais la encore vos clients et prospects vous en parleront très bien...

2) Investigation des economics

Le/votre marché peut bien être là, vous avez une traction suffisante, mais par contre vous n'opérez pas avec la rentabilité globale escomptée.

2 paramètres alors à regarder :

a) Regardez la marge variable nette par commande (nette de tout, y compris des coûts de prospection et d'acquisition du client). Si elle est bien plus faible que ce que vous estimiez, et a fortiori négative, le problème est assez profond : vous acquierez des clients, mais ils ne vous rapportent pas assez, voire rien du tout. Vous aurez beau avoir du volume, cela ne règlera pas le problème. Il faut revoir le modèle, ce que vous vendez, à qui, comment et combien vous achetez, etc.

Si un client ne vous apporte pas au final une bonne marge nette, c'est un red flag fondamental sur le modèle, ce n'est pas une question de temps, et ce n'est même pas la peine d'aller plus loin : fix your model first !

b) Les coûts fixes. Votre marge variable nette par client est bien confortable et/ou en ligne avec votre BP, mais pour opérer de façon adéquate vous devez aligner une infrastructure plus importante que prévu qui au final tue la rentabilité.

Faite un petit calcul simple sur la volumétrie qu'il vous faut pour couvrir ces coûts d'infrastructure, estimez aussi si en grossissant ils ne devraient pas encore s'amplifier (ce qui est probable) et voyez alors si cette volumétrie est atteignable, et ce à quelle échéance.

 

24h du Mans 2009 : une Dernière Note !

Après la série de photos que j'ai postées ce week-end de mon iPhone (qualité moyenne, mais sympa tout de même), une note finale sur cette édition 2009 des 24h du Mans.

Petite déception sur le plan de la course, il n'y a pas eu finalement pas beaucoup de suspense, contrairement aux 2 précédentes éditions. Bravo aux Peugeot 908 HDI, leur 3ième tentative était la bonne, elles étaient non seulement plus rapide (plus de 2 sec au tour) mais se sont aussi avérées plus fiable que les nouvelles Audi R15 et menèrent la course de bout en bout...pour finir avec 8 tours d'avance quand même. L'année dernière, ça se tenait dans le même tour.

Cette victoire de Peugeot met fin à la domination d'Audi aux 24h du Mans qui durait depuis près d'une décennie, et c'est donc dans le fond une excellente chose pour l'intérêt de la course. Ce duel entre les 2 constructeurs, fortement médiatisé, devrait normalement continuer l'année prochaine.

Contrat remplit aussi par contre pour Aston Martin, qui pour son retour en LMP1 signe une belle 4ième place au général. Lorsque l'Audi n°1 est rentrée au stand sur le coup des 11h pour une longue réparation, je me suis mis à rêver de l'Aston 007 - qui était alors derrière en 4ième position - sur le podium...Il s'en est fallu finalement d'assez peu.

Le site Internet Aston Martin, immédiatement mis à jour (avec photo ci-dessus), s'auto félicite avec un gros titre "ASTON MARTIN EXCEEDS ALL EXPECTATIONS AT LE MANS".

David Richards, chairman d'Aston mais surtout en cette occasion CEO de Prodrive qui gère le programme sportif d'Aston, était pleinement satisfait mais aussi un peu enigmatique : "I’m absolutely delighted. We came to Le Mans with modest expectations and we’ve exceeded all of them. Once again, Aston Martin has punched well above its weight and it’s a fantastic achievement from everyone involved. Now we have to ask ourselves some serious questions about where we go from here."

Je ne sais pas ce que David Richards entend par "serious questions about where we go from here", mais je vois bien pour ma part un problème et un dilemne : la règlementation actuelle en endurance, malgré les modifications récentes, donne toujours un avantage aux moteurs diesel. Si, du point de vue commercial, aussi bien Peugeot qu'Audi ont tout intérêt à gagner aux Mans avec un diesel, qui doit représenter bien plus de la moitié de leurs ventes, ce n'est pas le cas d'Aston qui n'a à son catalogue que des V8 et V12 essence. Le moteur des Aston Martin du Mans a d'ailleurs pour base le fabuleux V12 que l'on retrouve sur les DB9, DBS, V12 Vantage.

Bravo donc pour cette belle 4ième place acquise dès le retour aux 24h du Mans en LMP1, bravo aux belles Aston aux mythiques couleurs Gulf pour avoir gagné la catégorie officieuse des LMP1 essence, mais ce n'est pas suffisant pour Aston. Dans les mois qui viennent, ça va cogiter dur entre le chairman et le CEO Ulrich Bez sur les next steps concernant le programme sportif en endurance. La Formule 1 étant au programme à partir de 2010, je me demande si Aston Martin peut vraiment faire les 2 ?

Le dimanche, Aston avait exposé 2 belles DBS Volante devant sa tente :

Dernier point, alors qu'il y avait lors des 2 éditions précédentes 2 "Audi Racing Hotel" (hôtel éphémère, ci-dessous vu de l'hélicoptère), il n'y en avait qu'un, signe qu'Audi avait invité 2 fois moins de monde. C'est la crise !

Tour d'Helicoptère !

Karting !

Racing Arena Live Morning News !

Weiss Wursten au Pti Dej !

C'est sûr, ça va faire jaser ! Comme à l'Oktober Fest !

Audi Driving Experience !