Michel de Guilhermier's Blog

Le Double Intérêt Economique pour Apple d'être Devenu une Véritable Marque de Luxe !

Apple a depuis de nombreuses années repris les codes d'une marque de luxe, notamment(pas d'ordre de priorité) :

• Réseau de distribution intégré de 1er plan
• Grande attention au design et à la qualité de fabrication
• Marque globale
• Marketing inspirationnel
• Status apporté par la possession d'un produit Apple
• Price premium, promotions limitées et rares
  

Le fait d'avoir notamment embauché dans les 2 dernières années à la fois Angela Ahrendts, ex CEO de Burberry, Paul Deneuve, ex CEO d'Yves St Laurent, ou encore Patrick Pruniaux, ex VP Sales de Tag Heuer, est une autre manifestation de ce passage d'une simple boite de technologie vendant des produits sympas à une véritable marque de luxe globale.

Ce qui est très fort, c'est qu'Apple a réussit ce passage assez rapidement finalement, et avec assez peu d'investissement marketing. Ils dépensent en effet bien moins en publicité en % de leur CA que Samsung et même Microsoft.

Je me rappelle encore du PDG de Volkswagen, ancien CEO d'Audi, devenu en l'espace de 30 ans une véritable marque premium (Audi était très loin derrière BMW et Mercedes dans les années 80), que si c'était à refaire il ne le referait pas, voulant dire par la que ce repositionnement avait demandé bien trop d'investissement industriels et marketing ! Etonnant aveu tout de même !

Apple partait certes de moins loin qu'Audi, avait déja dans son ADN un certain premium positioning, et a bénéficié d'un véritable statut d'icone de son fondateur.

Le fait d'être devenu une véritable marque de luxe, au delà du price premium possible, apportent 2 autres avantages économiques considérables :

1) D'une part Apple s'affranchit ainsi considérablement (mais pas totalement) du diktat de l'innovation permanente.  Le public prend aussi et de plus en plus un produit Apple non pas parce qu'il est strictement le meilleur techniquement, mais juste parce qu'il est brandé Apple.

Les iPhone 4 et 5 avaient beau avoir des petits écrans, décalés par rapport aux Samsung, ils se vendaient encore fort bien grâce à la force de la marque. Et il a suffit alors qu'Apple se remette juste à niveau avec les iPhone 6 pour que les compteurs explosent et qu'Apple regagne la pole position devant Samsung.

Ainsi, même si Apple accuse encore demain un certain retard technique, le passage à vide sera minimisé et ponctuel. Ceux qui s'amusent au petit jeu des comparaisons des specs techniques sont totalement à côté de la plaque, le sujet n'est pas la, c'est regarder le problème par le (tout) petit bout de la lorgnette.

Moins Apple sera connotée "technologique", plus elle sera comparée à des LVMH, Hermès, Chanel ou Estée Lauder, mieux ça vaudra pour elle.

2) D'autre part, une marque de luxe bien gérée, avec un univers spécifique unique, est "stretchable", c'est-à-dire qu'elle peut s'aventurer sur des territoires autres que ceux d'origine. Chanel c'était initialement de la haute couture, puis des parfums, et aujourd'hui la marque propose du prêt à porter, des montres et de la joaillerie, des lunettes, des accessoires, de la cosmétique...

La marque Apple me semble éminemment stretchable dans de nombreux domaines ayant une composante technologique, à commencer évidemment par la montre connectée, mais aussi la voiture  électrique, la domotique, l'audio-video, etc. Bien entendu il faudra innover technologiquement, mais encore plus important est le "brand management", la gestion de l'image et des attributs de la marque.

Une marque forte, véhiculant des valeurs et un univers fort, a un potentiel incroyable.

Au milieu des années 90, Aston Martin était quasi morte, produisant quelques dizaines de véhicules seulement par an. Mais c'est bien l'aura de la marque (merci James Bond en grande partie) qui a permis de l'amener à 8,000 véhicules vendus en 2007. Après, évidemment, si la marque n'innove pas assez et a des produits en retrait important vs la concurrence elle reperdra des parts de marché (ce qui est le cas d'Aston actuellement, techniquement les Ferrari, McLaren et Porsche sont vraiment au dessus) mais intrinsèquement le potentiel de rebond restera fort grâce à la force de la marque et son image.

Et en matière de Brand Management, Apple s'est révelée être un véritable champion du monde !

Apple a donc encore devant elle un magnifique potentiel, je suis prêt à parier avec n'importe qui que ce sera la 1ère entreprise de l'histoire dépassant les 1000 Milliards $ de capitalisation boursière, ce à horizon 4 ans maximum. On peut même rêver d'une société qui sur le long terme terme (15 à 20 ans) faira 1000Mds$ de chiffre d'affaires (vs 230 prévu en 2015 calendaire), dégageant 150Mds$ de bénéfices, et valorisées 2000Mds$...Si Apple est aujourd'hui très forte auprès d'1 milliard de consommateurs (Europe + les Amériques), il reste encore les 5/6 du globe à conquérir...A titre d'exemple, ils ont moins de magasins en Chine qu'en France, pour un pays 25x plus peuplé...

Pour atteindre cette market cap de 1000Mds$, il faudra pour cela que l'action atteigne environ 190$ (aujourd'hui elle est dans les mid 120s). Le niveau à atteindre va aussi dépendre du programme de rachat d'actions, il y en a aujourd'hui 5,8Mds donc à 172$ le cap des 1000 Milliards de mark cap est franchi. Mais il est probable que d'ici 3 ans il ne restera plus que 5,2 à 5,3 milliards d'actions dans la nature.

Le seul conseil que je puisse donner, c'est de mettre Apple bien au fond de votre portefeuille boursier et d'attendre sereinement que le temps fasse son oeuvre. Et, éventuellement d'en racheter lors des inévitables dips et/ou corrections voire krachs de marché, qui arrivent inévitablement périodiquement. A noter que pour en racheter il faut toujours avoir une réserve de cash disponible, ce qui est l'un des aspects du "système" Warren Buffett, toujours avoir du cash pour saisir les belles opportunités qui finissent aussi toujours par tomber, même s'il faut parfois être patient quelques années.

24h du Mans 2014 : A la Fin...c'est Audi le Meilleur. Reportage Photo !

Presque une semaine de retard pour faire le débrief des 24h du Mans, et près de 3 semaines depuis le précédent post...L'Accélérateur est extrêmement prenant, pas trop le temps de blogguer, à peine celui de tweeter, juste un focus sur la création de valeur jour après jour avec nos dizaines de start-up...

Avec le retour de Porsche et Toyota qui pour sa 3ième tentative semblait extrêmement affutée, et avait également remporté les 2 1ères manches du championnat du monde d'endurance (Silverstone et Spa), avec également des choix technologiques très différentes entre ces 3 équipes (cf mon post du 12 mai), l'édition 2014 des 24h du Mans s'annonçait palpitante...et elle le fut, elle a tenu toutes ses promesses !

Le retour de Porsche et la perspectice du combat entre les 3 constructeurs ont attiré les foules, puisque les 24h du Mans ont accueilli 263.000 spectateurs cette année, soit le record depuis 2 décennies.

Sur la grille de départ on avait dans l'ordre Toyota, Porsche, Toyota et Porsche, avec les 3 Audi derrière en seulement 5, 6 et 7ième position, s'étant montré moins rapide.

Mais en Endurance, et notamment sur une course de 24h, le plus important est surtout de finir et donc la fiabilité. Quand on y pense, des véhicules sophistiqués poussés à fond pendant 24h...

L'élimination commença après juste 1/4 d'heure de course avec un très long passage aux stands (près de 45'') de la Porsche n°14, pour un problème d'électronique. Et sur le coup des 16h30 samedi une très violente averse provoqua un accident en chaîne qui éliminait l’Audi n°3 de Marco Bonanomi et retardait fortement la Toyota n°8 (responsable de la collision). Ainsi, 1h30 seulement après le départ, chacune des 3 équipes de pointe avait une voiture de moins pouvant raisonnablement prétendre à la victoire...

Le beau temps revenu, l'autre Toyota, la n°7, s'échappa progressivement et pendant 14h dominait la course avec une belle régularité, comptant presque un tour d’avance sur la meilleure Audi...

S'en était fait ?

Que nenni ! Sur le coup des 5h du matin, victime d'une panne électrique, la Toyota de tête s'immobilisait nette sur le circuit, et c'est alors l'Audi n°1 de Tom Kristensen (déja 9 fois vainqueur) qui prenait le commandement, alors que l'autre Audi restante, la n°2, était elle retardée pendant 20' par un problème de turbo. Frayeur pourtant, peu après 11 heures, l'Audi n°1 de tête s’immobilisait dans les Hunaudières pour un problème électronique...puis repartait quelques secondes plus tard comme si de rien n’était...pour se retrouver en panne de turbo au tour d'après...l'obligeant à rentrer au stand pour un long arrêt et perdre ses chances de victoire.

Ce fut alors la Porsche n°20 qui pris la tête avec néanmoins l'Audi n°2 la talonnant, battant d'ailleurs le record du tour à ce moment là. Mais sur le coup des 13h, à deux heures de l’arrivée, la mécanique de la Porsche rendait l’âme, elle rentra au ralenti à son stand pour y rester, pompe à huile cassée...

Emergea alors l’Audi n°2 qui pris le commandement des opérations pour le garder jusqu'au bout, conduisant à une 13ième victoire en 16 participations pour la marque aux 4 anneaux... Derrière, l’Audi n°1 qui était reparti pointe à 3 tours alors que Toyota sauvait ses 24h 2014 avec la n°8 sur la 3ième marche du podium (celle qui avait été accidentée à cause de la pluie sur le coup des 16h30 le samedi).

La tour Audi qui est au centre du "village" des 24h du Mans, peut continuer à dominer de sa superbe !

Comme quoi, belle démonstration de ténacité qu'on pourrait transposer au monde des start-up et de l'entrepreneuriat.. En effet, les 3 voitures du podium n'ont en rien eu une course facile et sans problème, elles ont toutes au contraire connu des difficultés importantes durant la course :

• Le vainqueur, L'Audi 2 avait perdu 20' à cause d'un turbo au petit matin du dimanche.
• Le 2ième, l'Audi n°1 avait également perdu 20' pour la même raison le dimanche à 11h.
• Le 3ième, la Toyota n°8, s'était accidenté dès le samedi à 16h30 et avait alors perdu près de 40'.

Une superbe course donc, à rébondissements multiples, avec Toyota et Porsche qui ont chacun à un moment donné dominé la course...jusqu'à ce qu'Audi finalement l'emporte...

Vivement l'année prochaine avec les mêmes, ainsi qu'avec Nissan qui a annoncé sa participation. Audi cherchera à se rapprocher un peu plus du record de victoires de Porsche (16 victoires) ! Ceci dit, l'exceptionnel record en terme de ratio victoires/participations (13/16) d'Audi ne sera certainement jamais plus battu autre que par Audi lui-même !

Petit reportage ci-dessous maintenant sur les structures d'accueil Audi, particulièrement impressionnantes et à l'organisation parfaite. Au passage, un grand merci à Guillaume Jolit, Responsable du programme de fidélisation et sociétal chez Audi France, sans qui je n'aurais pas pu être invité...

Audi Arnage & Mulsanne Hotel

Comme chaque année, Audi avait aménagé au sein de 2 entrepôts des hôtels éphémères pouvant héberger 800 personnes au total, l'Arnage et le Mulsanne (du nom de 2 communes autour du circuit qui en font aussi des virages célébres). Chambres individuelles ou en duo, avec tout le confort nécessaire et bien évidemment douches et sanitaires. Bien agréable de pouvoir se rendre au circuit en l'espace de quelques minutes, par le biais d'un bal continu de navettes.

Racing Arena

Point central des structures d'accueil, l'impressionnante Racing Arena parfaitement située en bord du circuit, juste avant les S précédents la ligne droite des stands.

Devant la Racing Arena trônaient quelques une des nouveaux modèles de la marque, la nouvelle et très exclusive Audi R8 LMX de 570cv, aux feux laser augmentant considérablement la portée de l'éclairage en fonction pleins phares (99 exemplaires dans le monde et 4 seulement en France), une RS 7 ainsi qu'un concept car présenté début juin (que je ne connaissais donc pas), l'A3 Clubsport de 525cv :

Mega mur d'écrans permettant de suivre la course en permanence...confortable assis voir endormis pour certains dans des fatboys !

Très agréable terrasse surplombant le circuit. Collation, repas et boissons à volonté.. dont le champagne, bien entendu (quoique la cuvée choisie, je l'avoue, n'était pas tip top. C'était un producteur inconnu, et après quelques coupes seulement je n'en pouvais plus. Plus-de-bulles.com aurait du être sollicité !).

Une belle Ducati dans la Racing Arena. La marque mythique de moto fait depuis 2 ans parti du Groupe Audi...

Petit concert le dimanche matin...

A noter que juste à côté de l'Audio Racing Arena il y avait également la Porsche Hospitality, également très impressionnante !

L'un de mes endroits préférés était néanmoins l'Audi Racing Garden, convivial voire bucolique, où on aurait où se croire dans une auberge à la campagne !

Avec le piano également...

Racing Lounge

3ième grande structure d'accueil Audi, la Racing Lounge est au 6ième ou 7ième étage de la tour surplombant la ligne droite des stands, permettant donc d'avoir une vue parfaite sur les pit stops des équipes et de prendre des photos intéressantes :

Ou ici avec le changement de pilote dans l'une des Aston Martin Vantage :

Et avec Corvette qui souhaitait la fête des pères !

Clin d'oeil, la coupe de champagne depuis le Racing Lounge sur la ligne droite des stands...

Audi était venu avec une impressionnante flotte de (belles) voitures : RS6, S8 et RS5 cabriolet. Belles brochettes ci-dessous :

Les Safety Cars du Mans sont aussi fournies par Audi :

Enfin une "Vraie" Nouvelle Aston Martin pour Succéder à la DBS ! Invitation à Gaydon pour L'événement !

L'actualité Aston Martin a été particulièrement pauvre depuis quelque temps.

La Virage, présentée début 2011, n'était pas une vraie nouvelle voiture mais un croisé marketing entre l'hors de prix DBS de 2007 et la très vieillissante DB9 (2003).

La V12 Zagato, n'était aussi qu'une dérivée de la V12 Vantage, carossée (magnifiquement) par Zagato, vendue au prix délirant de 450K€, avec cependant l'avantage de la série ultra limitée et du label Zagato.

Petite et seule marque sportive de luxe encore indépendante, Aston Martin manque clairement de moyen pour, comme Ferrari, présenter un vrai nouveau modèle tous les ans. Et, si ses voitures ont toujours un design magnifique, question technologie elles commencent vraiment à être à la traîne. Le GPS des DB9, DBS et Vantage étant le même que celui des Volvo de 2000...

Mais Aston Martin devrait enfin présenter une vraie nouveauté dans les semaines à venir, la remplacante de son haut de gamme actuel, la DBS. Les spy shots ci-dessous montrent un modèle réellement nouveau, inspiré de l'étonnante et rarissime One 77 (77 exemplaires de par le monde seulement) :

On verra si Aston Martin la motorise correctement (on s'attend à 550cv) et si question technologies embarquées la marque se met au niveau de la concurrence.

Je suis invité à l'usine de Gaydon le vendredi 25 mai pour la présentation d'un nouveau modèle (ils n'ont pas annoncé qu'il s'agissait de la nouvelle DBS mais ça ne fait aucun doute).

Je ne peux pas y aller car suis pris en soirée, s'il y a un vrai amateur d'Aston, merci de me prévenir de toute urgence pour que je forwarde et laisse ma place ! Il faut prévoir environ 180€ d'avion, départ à 7h40 de CDG et retour à 22h20. Tout le reste est organisé par Aston. Ce sera certainement une journée exceptionnelle.

Une des 77 Merveilles du Monde Spotée à Paris !

Un lecteur s'étonnait de ne pas avoir de post sur Aston Martin depuis quelques temps...Et voila que j'ai eu hier la chance de prendre quelques photos étonnantes de la sculpturale One-77, la "supercar" Aston Martin, qui ne sera produite qu'à 77 exemplaires, proposés à environ 1,5M€ pour les heureux élus.

Je croyais ne jamais avoir la chance d'en croiser une à Paris, ce genre de véhicules se trouvant plutôt en Asie ou dans le Golfe. Et pourtant, celle-ci est bien de chez nous et vous pourriez d'ailleurs la croiser dans Paris puisqu'elle dort quelque part dans le 15ième arrondissement...

Connaissez-vous VoitureLib, Location de Voitures entre Particuliers ! Quid du Modèle HiGear en France et de la Location P2P de Voitures de Luxe ?

Bien avant le lancement d'Autolib de Bolloré, il y avait VoitureLib, mais modèle totalement différent, bien que s'inscrivant tous les 2 dans ce grand mouvement de "consommation collaborative".

Créée en juin 2010, VoitureLib est aujourd'hui le leader la location de voiture entre particuliers. Et ça marche fort, sur Paris actuellement, plusieurs centaines de voitures de particuliers sont ainsi proposées à la location.

Le loueur tire un peu d'argent de son actif qu'il n'utilise pas, et le locataire loue une voiture à un prix imbattable, très en dessous de ceux des loueurs "classiques". Exemple de prix vus sur le site : 33€/jour pour un Touran 105cv, 25€ pour une 206 1.6 ou une Twingo 2, et anecdotiquement, 71€ pour une 2CV de 1972 !

VoitureLib agit en tant que place de marché/intermédiaire, en ayant réglé un problème clé, celui de l'assurance.

Evidemment, un certain nombre de personnes hésiteront avant de louer leur véhicule à un inconnu, mais rien n'empêche de mettre des critères supplémentaires pour limiter les risques. Par ailleurs, l'offre consiste surtout dans des voitures qui d'une part sont plutôt d'entrée ou milieu de gamme, et qui d'autre part ne sont plus dans leurs 1ères années, catégories pour lesquelles leurs propriétaires ne doivent donc pas être trop parano !

Paulin Dementhon, le fondateur, me disait que sa sinistralité est plus que faible sur les voitures courantes. Mais VoitureLib a arrêté les voitures dont la puissance fiscale dépasse 14cv, considérant qu'au dessus les risques sont trop élevés et l'assurance ne prendrait plus en charge.

Pourrait-on imaginer un "VoitureLib" sur des sportives de luxe (Ferrari, Aston Martin, Lamborghini, Porsche...). Est-ce que des particuliers accepteraient de louer à des tiers leur actif de 100K€, 150K€, voire jusqu'à 250K€ et plus pour une Aston Martin DBS, une McLaren ou une nouvelle Ferrari FF ?

Aux US, HiGear, ouvert il y a juste 2 mois, tente un pas vers ce modèle : "Peer to Peer Car Sharing Club for Luxury and Exotic Car Rentals". Mais à vrai dire, à ce stade, on y trouve du haut de gamme plutôt que du vrai luxe : je n'ai trouvé aucune Ferrari ni Lamborghini, une seule Aston Martin et quelques petites Porsche, et les voitures pour la plupart ont déja quelques années, la forte dépréciation initiale est donc déja passée.

HiGear, a en tous cas réussit à convaincre des investisseurs, puisqu'ils viennent juste de lever 1,3M$ auprès de VCs, dont Battery Ventures présent dans Groupon, voir l'article ICI.

Mais pour de vrais véhicules "de luxe", et a fortiori très récents, j'avoue être sceptique pour du P2P tellement les risques intrinsèques sont importants : les locataires ne prenant certainement pas toujours ces véhicules pour faire tranquillement des Paris-Marseille sur l'autoroute en roulant tranquillement à 130km/h, et les risques et les coûts en cas de problème avec ces véhicules délicats sont plus que proportionnels à leur valeur. Et quid des risques de vol ?

Un des principaux loueurs de véhicule de luxe sur Paris, expert du métier, me donnait les clés du système :

- 1) En terme financier, il y a une règle simple : pour que lui s'y retrouve en tant que loueur professionnel, il devait facturer environ 1% de la valeur de la voiture par jour, avec dégressivité de l'ordre de 20 à 25% sur 3 jours. Autrement dit, par exemple, une Porsche à 100K€ sera louée 1000€ pour la journée ou 2400€ pour un week-end de 3 jours. En tant que particulier, sans structure de coûts fixes, un ordre de grandeur serait de louer en P2P sur la base de 0,4%/jour en moyenne. En deça, le jeu n'en valait pas la chandelle compte tenu de la dépréciation supplémentaire et des coûts potentiels dus à l'usure en plus.

- 2) Il faut être totalement parano sur les locataires, sinon la sinistralité augmente très vite : au delà de sacrées garanties qu'il demande pour la location (âge minimum de 30 ans, au moins 5 ans de permis, 2 cartes de crédit dont 1 Amex), une très grosse caution est systématiquement demandée (plusieurs dizaines de milliers de K€) et les "trackers" permettent de tout savoir en permanence sur l'utilisation de la voiture, notamment si elle fait des excès de vitesse !

- 3) Il faut être également parano et exhaustif lors de l'état de retour : long examen en extérieur exclusivement, examen des parties basses voire même des sous-bassements, des pneus également, écoute des freins, etc. Et facturation bien entendu de tout incident, accroc, impact sur la carrosserie, etc !

Autant un loueur professionnel peut monter un système draconien pour filtrer les locataires, demander une grosse caution, surveiller avec un tracker, examiner scrupuleusement la voiture lors des retours et sanctionner/faire payer si besoin (en se servant sur le dépôt de garantie), autant j'ai du mal à voir un propriétaire faire la même chose !

Autre solution pour un particulier, la confier en location "partielle" à un professionnel qui en assure la gestion, tout en en ayant la jouissance partielle.

La gestion au quotidien étant ici passé sur un professionnel, il faut de la même façon être extrêmement méfiant. Avec un actif à 150 ou 200K€, qui plus est avec un certain côté émotionnel, il faut exiger une extrême rigueur et un très grand professionnalisme à tous les niveaux.

En particulier, il faut veiller:

1. A avoir un contrat clair et sans aucune ambiguité sur les obligations du locataire et vos droits de loueur propriétaire de la voiture. Comme tout contrat, ça se lit dans le détail, et doit couvrir tous les cas de figure. Durée, clauses d'exception, clause de sortie/rupture anticipée (revente par exemple, défaut du partenaire), etc.
2. A avoir contractuellement une liste absolument exhaustive de tout ce qui relève de l'usure normale ou pas, ce afin de se protéger contre les éventuelles dégradations qu'il pourrait essayer  de vous faire passer en pertes & profits : quid des petits impacts sur la carrosserie, quid de la sur-usure de pneus, des plaquettes de frein voire des disques, des rayures sur les passages de porte, des griffures sur le cuir, etc
3. A la fiabilité, la solvabilité et le sérieux général du partenaire, et ce au delà des apparences. Avoir un contrat béton et exhaustif, c'est bien, mais on tombe parfois sur des individus qui ne savent pas ce que les mots "engagement", "contrat", ou "obligation" veulent dire. Et comme me le disait le loueur de voiture plus haut, il y a un certain nombre de personnes dans le milieu de la "bagnole" de luxe dont l'éthique et le sérieux sont plus que limite. Si le partenaire vous propose un contrat émaillé d'imprécisions et de flous, partez en courant !
4. A ce que le partenaire ait bien un process de check de la voiture à l'entrée et à la sortie exhaustif et béton, ne souffrant d'aucune contestation possible, et qu'il soit fait impérativement en extérieur. Allez examiner votre voiture dans un parking, puis à l'extérieur, vous comprendrez. Si vous constatez que ce professionnel fait ses checks dans un parking, soyez certain qu'il ne peut pas être scrupuleux et ne verra pas tout, et les problèmes vous retomberont dessus, forcément.
5. A ce que le loueur soit bien extrêmement strict sur ses futurs clients locataires. Quelles sont ses règles d'admission, demande t'il une grosse caution (qq dizaines de K€), etc. A défaut, les risques, c'est vous qui les prenez in fine...
6. Et bien entendu, à ce qu'il vous rémunère correctement : à moins de 0,4% de la valeur de la voiture par jour d'utilisation (400€/j pour une Porsche à 100K€), ce n'est pas intéressant. Ramené au kilomètre, il faut demander 0,4%/200km par jour (soit 2€/km pour une Porsche à 100K€). En dessous, ce n'est simplement pas un bon deal.

Enfin, si vous songez quand même à faire louer votre véhicule sportif de luxe, demandez-moi et je vous parlerais des mésaventures avec le ToysClub de Paris : voiture rendue avec 6000€ de travaux avant d'être en état de vente, des pneus arrières usés à 80% à seulement 13000kms, etc. 

Aston V12 Zagato : 330.000£, le Prix de la Rareté !

Astin Martin a bien décidé de mettre en production sa bestiale V12 Zagato...série limitée de 150 exemplaires seulement, au modeste prix de 330.000£, soit environ 375.000€.

A noter également, j'en parlais ICI, ils ont finalement bien bouclé leur emprunt de 300M£, les voila dotés de suffisamment de capitaux pour un nouveau cycle de développement. Tant mieux !

La plupart des gros investissements actuels, notamment l'usine ultra-moderne de Gaydon et la plateforme VH sur laquelle sont basés tous les modèles actuels, ont été effectués par Ford qui était propriétaire de la marque jusqu'en 2007. Avec cette levée de 300M€, Aston prouve, jusqu'à présent, qu'il peut vivre en tant que petit constructeur indépendant.

Début Honorable aux 24h du Nürburgring de l'Aston V12 Zagato !

Après la débacle du Mans il y a 15 jours, où les 2 voitures étaient très rapidement out de la course, Aston a fait ce week-end une prestation hororable aux 24h du Nürburgring avec la nouvelle Aston V12 Zagato en finissant 5ième et 6ième de sa catégorie (il y en avait 2 d'engagées, la rouge et la verte ci-dessus).

Pendant que je suis sur Aston, dans un registre et des performances légèrement différents, notons l'apparition d'une séire extrêmement limitée de la Cygnet fait en collaboration avec l'iconique boutique parisienne Colette. Pour 50K€ environ. C'est chic, c'est très cher et nul doute que ça ne plaira pas à tout le monde !

Petite video promotionnelle à l'occasion du Nürburgring :

Quelques News et Chiffres Précis sur Aston Martin...Qui n'est Pas au Mieux !

Il y a quinze jours, Aston Martin annoncait vouloir lever 300M£ par emprunt obligataire. Ses actionnaires moyen-orientaux ayant eux-mêmes des problèmes, le financement ne pouvait venir que de l'extérieur. Il y a 2 ans, j'avais posté sur leur recherche de nouveaux actionnaires, qui fut vaine...

3 banques principales s'occupent actuellement du placement, Deutsche Bank, UBS et Crédit Suisse et, comme il se doit, un "memorandum" complet a été fait, donnant pour la 1ère fois de nombreuses précisions sur la firme...

On y apprend notament que les ventes se sont écroulées entre 2007 et 2009, passant de plus de 7.000 véhicules à juste 3.000. 2010 fut l'année de la reprise avec environ 4.000 véhicules, et les 1ers mois de 2011 montrent également une progression de 20% sur 2010.

Ceci étant, malgré cette baisse de volume depuis 2007, 2 éléments positifs :

- Le "panier moyen", autrement dit le prix moyen de vente des véhicules, a fortement augmenté, ce en raison d'un mix plus favorable. Entre 2007 et 2011, le prix moyen est passé de 70K£ à 124K£, soit +60%, car le mix V8 (Vantage)/V12 (DB9/DBS/Rapide et maintenant la Virage) est passé de 55%/45% à 35%/65%. Ainsi, le CA a bien mieux tenu le coup : il est probable qu'en 2011 Aston retrouvera le CA de 2008, ce avec 20% de moins de véhicules vendus.

- Même au plus bas de la crise en 2009, Aston est resté rentable et a d'ailleurs significativement amélioré son taux de marge. Clairement, ils ont sacrément travaillé la flexibilité et la variabilisation de leur outil de production, bravo. Données précises :

• 2008, CA 537M£ et 76M£ EBITDA, 14%
• 2009, CA 348M£ et 61M£ EBITDA, 18%
• 2010, CA 474M£ et 98M£ EBITDA, 21%

Ceci étant, si l'EBITDA est très positif, on ne peut pas en dire autant de la rentabilité nette, qui se situe juste entre 1 et 2% du CA (en 2010, 7,6M£ sur 464M£ de CA).

Au dela des chiffres donnés dans ce memorandum, on a aussi appris il y a quelques jours qu'Aston allait mettre fin prématurément à la sous-traitance de la Rapide avec l'équipementier Magna Steyr (Autriche), pour la rapatrier dans leur usine de Gaydon. Ils avaient un contrat de 8 ans commençant en 2010, et cet arrêt (programmé pour 2012) va leur coûter en dédommagement pour rupture anticipée. Certaines sources parlent de 10M£, soit plus que leur bénéfice annuel...

Mais vu que l'usine de Gaydon tourne au ralenti, avec une capacité de 8.000 véhicules je crois, ça devait sûrement être une décision pragmatique.

Et toujours lié à la Rapide, on a appris aujourd'hui que la production allait être largement réduite, à hauteur de 1250/an, contre 2000 véhicules envisagés initialement. Une berline à 200K€, ça ne part pas aussi facilement que cela dans un contexte d'économie molle...

Le memorandum présente aussi quelques déclarations "intéressantes" :

"We believe that the positioning of the Aston Martin brand and the design of our models mean that we have no obvious direct competitors" (bien voyons, seuls au monde...)

"We believe that Aston Martin’s customers typically have different tastes and personal preferences than purchasers of HLS with a more ostentatious nature, such as a red Ferrari or a Lamborghini”. Aston serait le signe du bon goût et de l'understatement anglais, à l'opposé du côté m'as tu-vu des italiennes...

“We are a highly profitable leader in the performance and luxury car market due to our iconic and exclusive brand, our VH architecture and our industry leadership in design and craftsmanship". Pour le "highly profitable", tout dépend de la metrics utilisée (cf plus haut), oui en EBITDA, non en résultat net (Ferrari est je crois à 10% de RN) !

“Due to the Aston Martin brand’s strength, a purchasing decision for one of our cars is based primarily on emotive factors such as design, performance and quality, rather than price, which provides us with strong pricing power"

Zagato et Aston Martin s'Associent de Nouveau...pour le Meilleur ?!

En commémoration des 50 ans de la fabuleuse et rarissime DB4 GT Zagato de 1961 (que vous aviez élue il y a 2 ans l'Aston la plus mythique, voir ICI), Aston renoue le partenariat en annonce une "V12 Zagato", présentée aujourd'hui au concours de Villa d'Este en Italie.

Le voiture fera ses débuts en course un peu plus tard au Nürburgring.

A ce stade, ce n'est cependant qu'un concept car présenté afin de recueillir les impressions du public, la voiture n'est pas commercialisée.

Elle a de la gueule, mais elle me donne aussi une forte impression de croisement entre une Aston et une Ferrari, et la couleur choisie pour la présenter renforce cette impression !

Aston la décrit de cette façon :

"The V12 Zagato is an elegant yet brutal design which reflects the great balance between race performance and pure Aston Martin style. The original DB4GT Zagato was a true icon, powerful and graceful; the new design is a true representation of the spirit of DB4GT Zagato. The muscular organic forms define the thoroughbred nature of the car’s racing credentials"

L'Aston Martin des Jeunes Mariés, So British !

Joli coup de pub pour Aston Martin, mais en même temps difficile de faire plus British aussi, donc parfaitement en ligne avec ce mariage princier...

Pour ceux qui se demandent, il s'agit d'une DB6 Mk II cabriolet ("Volante" dans la terminologie Astoniène) qui appartient en fait au Prince Charles, père de William, reçu en cadeau de sa mère - la Reine Elisabeth II - pour ses 21 ans en 1969 !

Seules 38 DB6 MkII Volante ont été produites, la voiture fut présentée pour la 1ère fois au Salon de Londres en 1966.

Dans le civil, William conduit une Audi S4 et Kate une Audi A3 Hatchback...