Il y a quelques jours, j'avais eu l'idée de faire un post de fond sur la rentabilité en eCommerce et voulais présenter la notion de "ventre mou" : ces eCommerçants qui pour saisir ce qu'ils ont vu comme une belle oppportunité de croissance se sont lourdement structurés (Directeur de ceci, directeur de cela, locaux plus importants, etc), voire se sont quelque peu "empatés" avec les 1ers succès de croissance (salaires, taille des bureaux personnels, etc), et au final la rentabilité passée n'est plus là car ils sont alourdis par des frais de structure bien trop élevés !
En clair, ils sont à la fois trop gros, mais en même temps trop petit pour couvrir leurs coûts fixes de structure !
Je ne peux pas donner de taille absolue, car elle dépend des secteurs : plus le secteur est important, plus la fourchette haute du ventre mou sera élevée. Si on prend des secteurs du retail de plusieurs milliards (chaussures 8Mds€, mobilier 10Mds€...), le point mort pour l'eCommercant qui veut devenir leader et qui se structure en conséquence est de plusieurs dizaines de millions d'€, et ce ne sont pas Delamaison, Spartoo ou Sarenza qui me contrediront !
Amazon a atteint son point mort en 2003 en réalisant 3Mds$ de CA, et maintenant du haut de ses 40Mds$ prévus cette année, ils sont - pour le secteur - très rentable. Le ventre mou est loin derrière !
Alors, avant de faire ce post de fond, je voulais illustrer en présentant rapidement les fondements du modèle de Dino & DIno et Plus-de-bulles, qui bien que vendant des produits très différents sont animés par le même tryptique :
- Une image de vrai spécialiste : les attributs du spécialiste reposent dans la largeur de gamme (pour le segment choisi, à noter que les 2 Dinos ne sont pas des distributeurs de chaussettes mais des distributeurs de chaussettes italiennes de qualité premium), la capacité à conseiller efficacement, des exclusivités, des services, etc. Plus-de-bulles, animé par des champenois passionné, issus d'une famille de négociants, est basé au coeur de la champagne et ils connaissent la région et les producteurs comme personne. Et ils se sont adjoint les conseils exclusifs du Chef Sommelier du restaurant 3* Michelin Pierre Gagnaire. Quant à Marc, le promoteur de Dino & DIno, il a des racines et une fiancée italiennes, et il passe depuis toujours 2 ou 3 mois/an la-bas, dans la région où se produisent les magnifiques chaussettes, et a développé des relations personnelles et amicales avec les fournisseurs.
- Un vrai focus client : allons même jusqu'à dire une "obsession" client ! Un business rentable, c'est d'abord acquérir sans cesse de nouveaux clients et voir les anciens revenir régulièrement car ils sont totalement satisfaits. Cela suppose, nécessairement, d'avoir le "sens" client, de parfaitement les comprendre intimement, ce qu'ils veulent vraiment à tous les niveaux (prix, produits, services, etc), leurs freins, leurs craintes, leurs leviers de consommation, etc. A noter que Marc (Dino & Dino) a déja suivi l'Atelier "Ecoute Clients" et l'art de leur poser les bonnes questions pour les comprendre.
Si le fondateur eCommercant a un très bon sens client, en tant qu'individu, il n'est pas pour autant toujours facile de le distiller ultérieurement à ses troupes et sa structure quand celle-ci grossit. Le focus client doit être la colonne vertébrale de l'organisation, et je peux vous assurer qu'elle l'est bien chez Amazon, malgré leur 40Mds$ de CA et leurs dizaines de milliers de collaborateurs. On ne peut vraiment bien grossir que si on garde ce focus et qu'il soit bien marqué dans le marbre et appliqué concrètement au quotidien. Xavier Garambois, DG d'Amazon France, l'avait parfaitement illustré lors de la 2ième conférence eCommerce et rentabilité (14 octobre 2010).
- Une structure de coûts très légère : l'eCommerce a 2 plaies, des marges brutes sous pression en raison d'une concurrence féroce car les barrières d'entrée y sont très faibles, et des frais fixes lourds. Avec parfois un effet ciseau tueur : marges brutes en baisse, frais fixes en hausse, avec un point mort qui explose alors ! Sur les marges brutes, on a assez peu de grip, elles sont dictées par les fournisseurs et la concurrence, mais sur la structure, là c'est une question d'organisation. Dans les 2 cas, Plus-de-bulles et Dino & Dino ont fait le choix volontaire d'une structure hyper légère...Ils sont déja rentables et ils le resteront !
Etre "léger" en terme de structure permet aussi de se contenter de marges plus faibles, ce qui est bien dans l'intérêt du client (point 2).
Amazon est, étonnamment, extrêmement légère en terme de structure : le G&A ne représente que 1% du CA !
Il y a aussi un question philosophique derrière la maîtrise des coûts fixes : quand on a des frais fixes lourds, on court après le chiffre d'affaires et la croissance pour les couvrir, ce qui est nerveusement fatiguant car on ne sait jamais si elle arrivera, et si elle arrivera dans les conditions adéquates (à savoir avec les bonnes marges et les coûts d'acquisition faible). Avec des frais fixes très faibles, on est simplement plus serein !
Pour être très focus client, accepter une grande frugalité générale, et être un vrai spécialiste de son produit, il faut être passionné ! "Rien de grand ne s'est fait sans passion" (Hegel)...
Ce qui est très sympatique et gratifiant, aussi bien pour Plus-de-bulles que pour les 1ers retours de Dino & Dino, ce sont les retours très enthousiastes des amis à qui j'ai conseillé ces sites. On a vraiment l'impression d'apporter de la valeur ajoutée, du beau et du bon, et de se faire remercier pour cela !
Dino & Dino, les irrésistibles, chaussettes italiennes qualité premium (pour hommes actuellement)
Plus-de-Bulles, le grand spécialiste du champagne
PS : sur Plus-de-Bulles, si vous aimez le rosé, je vous conseille vivement le Grand Cru Rosé de Janisson & Fils, superbe !
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