Michel de Guilhermier's Blog

Week-end Essai Audi Q8 à Megève. Réflexions sur l'Automobile !

En tant que bon et fidèle client d'Audi, invitation le week-end dernier dans le cadre montagnard de Megève pour essayer la nouvelle Q8.

Comme toujours avec Audi, organisation absolument parfaite, une collaboration idéale entre les équipes d'Audi France, l'agence événementielle Double 2, et les équipes d'instructeurs d'Oreca.

Franchement un grand bravo et merci. Photos ci-dessous.

2 sentiments contradictoires m'ont parcouru ce week-end :

• D'abord, un "wow, quelle bagnole" ! Très bien proportionnée, un look imposant, sobre et moderne à la fois, bardée de technologies, une facilité de conduite déconcertante, sur route comme sur des chemins bien pentus et cabossés, le tout dans une ambiance luxueuse à la finition parfaite.
• Ensuite, un doute sur l'intérêt d'un tel mastodonte pour un urbain comme moi dans le futur. Avec ses 5m de long, 2m de large et 2,2 tonnes, sans version électrique à ce jour, j'avoue que je me vois pas trop m'en servir sur Paris...

De manière plus fondamentale, je me pose des questions sur le rôle qu'aura demain l'automobile dans ma vie familiale, et donc le type de voitures que nous devons avoir, ou pas.

J'ai personnellement une voiture plaisir (un cabriolet Audi justement), qui ne parcoure qu'environ 3-4000 km par an (taux d'utilisation moins de 5% en nombre de jours), et ma femme conduit la voiture familiale 7 places (une Nissan Qashqai +2), qui fait environ 10-12.000 km/an et dont elle se sert au quotidien (convoyage enfants notamment).

Et nous avons aussi une voiture de secours, une vieille Clio de plus de 10 ans d'âge qui était jusque la louée assez régulièrement sur Drivy. Ces derniers mettant le cap sur le B2B2C, privilégiant clairement les petites flottes de semi pro, bien moins regardant sur la qualité des locataires, j'ai arrêté.

Franchement, tout cela fait bien trop de contraintes diverses, et plus j'avance en âge moins je veux de contraintes et plus je privilégie la convenience et la liberté, et je suis prêt à payer pour cela. Par ailleurs je ne suis attaché ni à la "possession" ni à l'aspect statutaire.

J'attends donc aujourd'hui du marché des solutions "automobile as a service", souples et personnalisées, minimisant les tracas, maximisant la convenience, et parfaitement adaptées à mes besoins spécifiques.

Aujourd'hui, je reste largement sur ma faim, mais tout cela devrait se mettre en place dans les années à venir car les opportunités sont colossales. Ca passera quasi nécessairement par des alliances entre les constructeurs et les Gafam/BAT, qui eux ont un accès direct aux consommateurs, à leurs besoins et leurs préférences.

Par ailleurs, j'ai toujours aimé conduire, mais je dois dire qu'avec la circulation actuelle c'est de plus en plus rarement le cas. 20% de plaisir et 80% de contraintes voire de galères dans les bouchons, qu'on aimerait alors remplacer par une voiture totalement autonome !

Cela aussi va arriver dans les années à venir. Même si ça devrait je pense prendre plus de temps que ce qu'on pense, non pas pour des questions technologiques (des dizaines de milliards sont investis actuellement dans ces technologies, par les constructeurs ou par les acteurs du digitaux, on sera parfaitement au point assez rapidement) mais pour des questions règlementaires et de responsabilité.

Dernier point, question énergie, c'est certain que nos moteurs à combustion d'aujourd'hui polluent et font du bruit. Pas sûr que l'électrique, si on considère toute la chaine pour recycler les batteries, finissent par moins polluer, mais au moins ça engendrera moins de bruit. Aujourd'hui l'électrique est le grand cheval de bataille des constructeurs. Tesla est le roi dans l'électrique haut de gamme, on verra si demain avec l'arrivée massive des allemands (Porsche, BMW, Audi et Mercèdes) ils arrivent à conserver leur avance. Personnellement j'ai des doutes.

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24h du Mans 2014 : A la Fin...c'est Audi le Meilleur. Reportage Photo !

Presque une semaine de retard pour faire le débrief des 24h du Mans, et près de 3 semaines depuis le précédent post...L'Accélérateur est extrêmement prenant, pas trop le temps de blogguer, à peine celui de tweeter, juste un focus sur la création de valeur jour après jour avec nos dizaines de start-up...

Avec le retour de Porsche et Toyota qui pour sa 3ième tentative semblait extrêmement affutée, et avait également remporté les 2 1ères manches du championnat du monde d'endurance (Silverstone et Spa), avec également des choix technologiques très différentes entre ces 3 équipes (cf mon post du 12 mai), l'édition 2014 des 24h du Mans s'annonçait palpitante...et elle le fut, elle a tenu toutes ses promesses !

Le retour de Porsche et la perspectice du combat entre les 3 constructeurs ont attiré les foules, puisque les 24h du Mans ont accueilli 263.000 spectateurs cette année, soit le record depuis 2 décennies.

Sur la grille de départ on avait dans l'ordre Toyota, Porsche, Toyota et Porsche, avec les 3 Audi derrière en seulement 5, 6 et 7ième position, s'étant montré moins rapide.

Mais en Endurance, et notamment sur une course de 24h, le plus important est surtout de finir et donc la fiabilité. Quand on y pense, des véhicules sophistiqués poussés à fond pendant 24h...

L'élimination commença après juste 1/4 d'heure de course avec un très long passage aux stands (près de 45'') de la Porsche n°14, pour un problème d'électronique. Et sur le coup des 16h30 samedi une très violente averse provoqua un accident en chaîne qui éliminait l’Audi n°3 de Marco Bonanomi et retardait fortement la Toyota n°8 (responsable de la collision). Ainsi, 1h30 seulement après le départ, chacune des 3 équipes de pointe avait une voiture de moins pouvant raisonnablement prétendre à la victoire...

Le beau temps revenu, l'autre Toyota, la n°7, s'échappa progressivement et pendant 14h dominait la course avec une belle régularité, comptant presque un tour d’avance sur la meilleure Audi...

S'en était fait ?

Que nenni ! Sur le coup des 5h du matin, victime d'une panne électrique, la Toyota de tête s'immobilisait nette sur le circuit, et c'est alors l'Audi n°1 de Tom Kristensen (déja 9 fois vainqueur) qui prenait le commandement, alors que l'autre Audi restante, la n°2, était elle retardée pendant 20' par un problème de turbo. Frayeur pourtant, peu après 11 heures, l'Audi n°1 de tête s’immobilisait dans les Hunaudières pour un problème électronique...puis repartait quelques secondes plus tard comme si de rien n’était...pour se retrouver en panne de turbo au tour d'après...l'obligeant à rentrer au stand pour un long arrêt et perdre ses chances de victoire.

Ce fut alors la Porsche n°20 qui pris la tête avec néanmoins l'Audi n°2 la talonnant, battant d'ailleurs le record du tour à ce moment là. Mais sur le coup des 13h, à deux heures de l’arrivée, la mécanique de la Porsche rendait l’âme, elle rentra au ralenti à son stand pour y rester, pompe à huile cassée...

Emergea alors l’Audi n°2 qui pris le commandement des opérations pour le garder jusqu'au bout, conduisant à une 13ième victoire en 16 participations pour la marque aux 4 anneaux... Derrière, l’Audi n°1 qui était reparti pointe à 3 tours alors que Toyota sauvait ses 24h 2014 avec la n°8 sur la 3ième marche du podium (celle qui avait été accidentée à cause de la pluie sur le coup des 16h30 le samedi).

La tour Audi qui est au centre du "village" des 24h du Mans, peut continuer à dominer de sa superbe !

Comme quoi, belle démonstration de ténacité qu'on pourrait transposer au monde des start-up et de l'entrepreneuriat.. En effet, les 3 voitures du podium n'ont en rien eu une course facile et sans problème, elles ont toutes au contraire connu des difficultés importantes durant la course :

• Le vainqueur, L'Audi 2 avait perdu 20' à cause d'un turbo au petit matin du dimanche.
• Le 2ième, l'Audi n°1 avait également perdu 20' pour la même raison le dimanche à 11h.
• Le 3ième, la Toyota n°8, s'était accidenté dès le samedi à 16h30 et avait alors perdu près de 40'.

Une superbe course donc, à rébondissements multiples, avec Toyota et Porsche qui ont chacun à un moment donné dominé la course...jusqu'à ce qu'Audi finalement l'emporte...

Vivement l'année prochaine avec les mêmes, ainsi qu'avec Nissan qui a annoncé sa participation. Audi cherchera à se rapprocher un peu plus du record de victoires de Porsche (16 victoires) ! Ceci dit, l'exceptionnel record en terme de ratio victoires/participations (13/16) d'Audi ne sera certainement jamais plus battu autre que par Audi lui-même !

Petit reportage ci-dessous maintenant sur les structures d'accueil Audi, particulièrement impressionnantes et à l'organisation parfaite. Au passage, un grand merci à Guillaume Jolit, Responsable du programme de fidélisation et sociétal chez Audi France, sans qui je n'aurais pas pu être invité...

Audi Arnage & Mulsanne Hotel

Comme chaque année, Audi avait aménagé au sein de 2 entrepôts des hôtels éphémères pouvant héberger 800 personnes au total, l'Arnage et le Mulsanne (du nom de 2 communes autour du circuit qui en font aussi des virages célébres). Chambres individuelles ou en duo, avec tout le confort nécessaire et bien évidemment douches et sanitaires. Bien agréable de pouvoir se rendre au circuit en l'espace de quelques minutes, par le biais d'un bal continu de navettes.

Racing Arena

Point central des structures d'accueil, l'impressionnante Racing Arena parfaitement située en bord du circuit, juste avant les S précédents la ligne droite des stands.

Devant la Racing Arena trônaient quelques une des nouveaux modèles de la marque, la nouvelle et très exclusive Audi R8 LMX de 570cv, aux feux laser augmentant considérablement la portée de l'éclairage en fonction pleins phares (99 exemplaires dans le monde et 4 seulement en France), une RS 7 ainsi qu'un concept car présenté début juin (que je ne connaissais donc pas), l'A3 Clubsport de 525cv :

Mega mur d'écrans permettant de suivre la course en permanence...confortable assis voir endormis pour certains dans des fatboys !

Très agréable terrasse surplombant le circuit. Collation, repas et boissons à volonté.. dont le champagne, bien entendu (quoique la cuvée choisie, je l'avoue, n'était pas tip top. C'était un producteur inconnu, et après quelques coupes seulement je n'en pouvais plus. Plus-de-bulles.com aurait du être sollicité !).

Une belle Ducati dans la Racing Arena. La marque mythique de moto fait depuis 2 ans parti du Groupe Audi...

Petit concert le dimanche matin...

A noter que juste à côté de l'Audio Racing Arena il y avait également la Porsche Hospitality, également très impressionnante !

L'un de mes endroits préférés était néanmoins l'Audi Racing Garden, convivial voire bucolique, où on aurait où se croire dans une auberge à la campagne !

Avec le piano également...

Racing Lounge

3ième grande structure d'accueil Audi, la Racing Lounge est au 6ième ou 7ième étage de la tour surplombant la ligne droite des stands, permettant donc d'avoir une vue parfaite sur les pit stops des équipes et de prendre des photos intéressantes :

Ou ici avec le changement de pilote dans l'une des Aston Martin Vantage :

Et avec Corvette qui souhaitait la fête des pères !

Clin d'oeil, la coupe de champagne depuis le Racing Lounge sur la ligne droite des stands...

Audi était venu avec une impressionnante flotte de (belles) voitures : RS6, S8 et RS5 cabriolet. Belles brochettes ci-dessous :

Les Safety Cars du Mans sont aussi fournies par Audi :

L'Edition 2014 des 24h du Mans s'Annonce Absolument Passionnante !

La prochaine édition des 24h du Mans - les 14 et 15 juin prochain - s'annonce absolument passionnante ! Ils s'offrent d'ailleurs un tout nouveau logo (ci à droite), clairement plus moderne que l'ancien qui n'avait pas changé depuis une décennie je crois.

Après avoir participé non stop aux éditions 2007, 2008, 2009 et enfin 2010 - Audi guest, merci, avec à chaque fois une organisation extrordinaire - j'espère pouvoir y retourner cette année.

2 éléments majeurs vont pimenter les débats cette année :

D'une part parce qu'il y a un changement profond du réglement, qui redistribue donc les cartes. Il fait la part belle à l'efficience énergétique, avec jusqu'à 30% de consommation en moins sans dégradation des performances, mais en laissant aussi en même temps une bien plus grande latitude aux constructeurs pour innover technologiquement (cf plus bas). Le président de l'Automobile club de l'Ouest (organisateur des 24 heures) - Pierre Fillon (frère de l'ex 1er ministre) - parle d'ailleurs de "révolution" !

Au-delà l'intérêt pour l’environnement, cette flexibilité offerte par ce nouveau règlement a de nombreux bienfaits :

• Les ingénieurs seront heureux d'avoir plus de liberté et la catégoerie Endurance peut potentiellement (re)devenir un vrai laboratoire à ciel ouvert de solutions qui seront ensuite déployées sur les modèles de série.
• Les services de marketing y trouvent aussi leur compte puisque chaque constructeur pourra opter pour la solution technique la plus en adéquation avec ses intérêts commerciaux.
• Enfin les services financiers se frottent les mains avec la réduction des coûts induite par limitation des essais et du nombre de moteurs !

D'autre part en raison des forces en présence. Cette année, c'est 3 top teams qui vont se battre au 1er plan : d'abord Audi (photo ci-dessus) et Toyota, comme l'année dernière, qui avaient fait respectivement 1er et 2ième, mais aussi Porsche (ci-dessous), dont c'est le grand retour avec une équipe officielle 16 ans après sa dernière victoire en 1998...

Un combat entre cousins au plus haut niveau, Porsche a gagné 16 fois l'épreuve mythique (c'est le recordman de l'épreuve) et Audi 12 fois (12 victoires depuis 2000, seules les éditions 2003 et 2009 leur ont échappé).

Les 3 constructeurs en concurrence ont chacun choisi 3 solutions radicalement différentes, bien que toutes hybrides, chacun étant évidemment persuadé que la sienne est la meilleure ! :

Pour Porsche et sa 919 Hybrid, on a un moteur à combustion 4 cylindres en V de 2 litres, couplé à un moteur électrique agissant sur les roues avant, accompagné de deux systèmes de récupération d’énergie.

Pour Audi et sa R18 e-tron, il s'agit d'un moteur V6 TDI de 4 litres, la puissance du moteur électrique étant transmise aux roues avant, avec un seul système de récupération d’énergie.

Pour Toyota et sa TS040 Hybrid, c'est un moteur V8 essence de 3,7 litres, avec 2 moteurs électriques (un pour l'avant, un pour l'arrière), avec comme la Porsche un double système de récupération d’énergie.

Le grand écart donc, un V4 essence, un V6 TDI et un V8 essence...

Lors des 2 1ères courses de l'année, d'abord au 6h de Silverstone le 20 avril, puis aux 6h de Spa-Francorchamps le week-end dernier, c'est Toyota (ci-dessus) qui s'est à chaque fois imposé (avec même un doublé à Silverstone). Cependant, à Spa, la course fut extrêmement intense, à rebondissement, et les écarts à l'arrivée globalement très faibles entre les 3 protagonistes.

Cette 82ième édition des 24 heures du Mans s'avère donc ouverte et passionnante comme jamais...

A noter aussi que Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des Rallyes en 2004 et 2012, officiera en team manager (Sébastien Loeb Racing) dans la catégorie LMP2.

Connaissez-vous VoitureLib, Location de Voitures entre Particuliers ! Quid du Modèle HiGear en France et de la Location P2P de Voitures de Luxe ?

Bien avant le lancement d'Autolib de Bolloré, il y avait VoitureLib, mais modèle totalement différent, bien que s'inscrivant tous les 2 dans ce grand mouvement de "consommation collaborative".

Créée en juin 2010, VoitureLib est aujourd'hui le leader la location de voiture entre particuliers. Et ça marche fort, sur Paris actuellement, plusieurs centaines de voitures de particuliers sont ainsi proposées à la location.

Le loueur tire un peu d'argent de son actif qu'il n'utilise pas, et le locataire loue une voiture à un prix imbattable, très en dessous de ceux des loueurs "classiques". Exemple de prix vus sur le site : 33€/jour pour un Touran 105cv, 25€ pour une 206 1.6 ou une Twingo 2, et anecdotiquement, 71€ pour une 2CV de 1972 !

VoitureLib agit en tant que place de marché/intermédiaire, en ayant réglé un problème clé, celui de l'assurance.

Evidemment, un certain nombre de personnes hésiteront avant de louer leur véhicule à un inconnu, mais rien n'empêche de mettre des critères supplémentaires pour limiter les risques. Par ailleurs, l'offre consiste surtout dans des voitures qui d'une part sont plutôt d'entrée ou milieu de gamme, et qui d'autre part ne sont plus dans leurs 1ères années, catégories pour lesquelles leurs propriétaires ne doivent donc pas être trop parano !

Paulin Dementhon, le fondateur, me disait que sa sinistralité est plus que faible sur les voitures courantes. Mais VoitureLib a arrêté les voitures dont la puissance fiscale dépasse 14cv, considérant qu'au dessus les risques sont trop élevés et l'assurance ne prendrait plus en charge.

Pourrait-on imaginer un "VoitureLib" sur des sportives de luxe (Ferrari, Aston Martin, Lamborghini, Porsche...). Est-ce que des particuliers accepteraient de louer à des tiers leur actif de 100K€, 150K€, voire jusqu'à 250K€ et plus pour une Aston Martin DBS, une McLaren ou une nouvelle Ferrari FF ?

Aux US, HiGear, ouvert il y a juste 2 mois, tente un pas vers ce modèle : "Peer to Peer Car Sharing Club for Luxury and Exotic Car Rentals". Mais à vrai dire, à ce stade, on y trouve du haut de gamme plutôt que du vrai luxe : je n'ai trouvé aucune Ferrari ni Lamborghini, une seule Aston Martin et quelques petites Porsche, et les voitures pour la plupart ont déja quelques années, la forte dépréciation initiale est donc déja passée.

HiGear, a en tous cas réussit à convaincre des investisseurs, puisqu'ils viennent juste de lever 1,3M$ auprès de VCs, dont Battery Ventures présent dans Groupon, voir l'article ICI.

Mais pour de vrais véhicules "de luxe", et a fortiori très récents, j'avoue être sceptique pour du P2P tellement les risques intrinsèques sont importants : les locataires ne prenant certainement pas toujours ces véhicules pour faire tranquillement des Paris-Marseille sur l'autoroute en roulant tranquillement à 130km/h, et les risques et les coûts en cas de problème avec ces véhicules délicats sont plus que proportionnels à leur valeur. Et quid des risques de vol ?

Un des principaux loueurs de véhicule de luxe sur Paris, expert du métier, me donnait les clés du système :

- 1) En terme financier, il y a une règle simple : pour que lui s'y retrouve en tant que loueur professionnel, il devait facturer environ 1% de la valeur de la voiture par jour, avec dégressivité de l'ordre de 20 à 25% sur 3 jours. Autrement dit, par exemple, une Porsche à 100K€ sera louée 1000€ pour la journée ou 2400€ pour un week-end de 3 jours. En tant que particulier, sans structure de coûts fixes, un ordre de grandeur serait de louer en P2P sur la base de 0,4%/jour en moyenne. En deça, le jeu n'en valait pas la chandelle compte tenu de la dépréciation supplémentaire et des coûts potentiels dus à l'usure en plus.

- 2) Il faut être totalement parano sur les locataires, sinon la sinistralité augmente très vite : au delà de sacrées garanties qu'il demande pour la location (âge minimum de 30 ans, au moins 5 ans de permis, 2 cartes de crédit dont 1 Amex), une très grosse caution est systématiquement demandée (plusieurs dizaines de milliers de K€) et les "trackers" permettent de tout savoir en permanence sur l'utilisation de la voiture, notamment si elle fait des excès de vitesse !

- 3) Il faut être également parano et exhaustif lors de l'état de retour : long examen en extérieur exclusivement, examen des parties basses voire même des sous-bassements, des pneus également, écoute des freins, etc. Et facturation bien entendu de tout incident, accroc, impact sur la carrosserie, etc !

Autant un loueur professionnel peut monter un système draconien pour filtrer les locataires, demander une grosse caution, surveiller avec un tracker, examiner scrupuleusement la voiture lors des retours et sanctionner/faire payer si besoin (en se servant sur le dépôt de garantie), autant j'ai du mal à voir un propriétaire faire la même chose !

Autre solution pour un particulier, la confier en location "partielle" à un professionnel qui en assure la gestion, tout en en ayant la jouissance partielle.

La gestion au quotidien étant ici passé sur un professionnel, il faut de la même façon être extrêmement méfiant. Avec un actif à 150 ou 200K€, qui plus est avec un certain côté émotionnel, il faut exiger une extrême rigueur et un très grand professionnalisme à tous les niveaux.

En particulier, il faut veiller:

1. A avoir un contrat clair et sans aucune ambiguité sur les obligations du locataire et vos droits de loueur propriétaire de la voiture. Comme tout contrat, ça se lit dans le détail, et doit couvrir tous les cas de figure. Durée, clauses d'exception, clause de sortie/rupture anticipée (revente par exemple, défaut du partenaire), etc.
2. A avoir contractuellement une liste absolument exhaustive de tout ce qui relève de l'usure normale ou pas, ce afin de se protéger contre les éventuelles dégradations qu'il pourrait essayer  de vous faire passer en pertes & profits : quid des petits impacts sur la carrosserie, quid de la sur-usure de pneus, des plaquettes de frein voire des disques, des rayures sur les passages de porte, des griffures sur le cuir, etc
3. A la fiabilité, la solvabilité et le sérieux général du partenaire, et ce au delà des apparences. Avoir un contrat béton et exhaustif, c'est bien, mais on tombe parfois sur des individus qui ne savent pas ce que les mots "engagement", "contrat", ou "obligation" veulent dire. Et comme me le disait le loueur de voiture plus haut, il y a un certain nombre de personnes dans le milieu de la "bagnole" de luxe dont l'éthique et le sérieux sont plus que limite. Si le partenaire vous propose un contrat émaillé d'imprécisions et de flous, partez en courant !
4. A ce que le partenaire ait bien un process de check de la voiture à l'entrée et à la sortie exhaustif et béton, ne souffrant d'aucune contestation possible, et qu'il soit fait impérativement en extérieur. Allez examiner votre voiture dans un parking, puis à l'extérieur, vous comprendrez. Si vous constatez que ce professionnel fait ses checks dans un parking, soyez certain qu'il ne peut pas être scrupuleux et ne verra pas tout, et les problèmes vous retomberont dessus, forcément.
5. A ce que le loueur soit bien extrêmement strict sur ses futurs clients locataires. Quelles sont ses règles d'admission, demande t'il une grosse caution (qq dizaines de K€), etc. A défaut, les risques, c'est vous qui les prenez in fine...
6. Et bien entendu, à ce qu'il vous rémunère correctement : à moins de 0,4% de la valeur de la voiture par jour d'utilisation (400€/j pour une Porsche à 100K€), ce n'est pas intéressant. Ramené au kilomètre, il faut demander 0,4%/200km par jour (soit 2€/km pour une Porsche à 100K€). En dessous, ce n'est simplement pas un bon deal.

Enfin, si vous songez quand même à faire louer votre véhicule sportif de luxe, demandez-moi et je vous parlerais des mésaventures avec le ToysClub de Paris : voiture rendue avec 6000€ de travaux avant d'être en état de vente, des pneus arrières usés à 80% à seulement 13000kms, etc. 

Un Projet de Supercar en France !

Hasard et plaisir du blog, j'ai été contacté il y a quelques jours par un entrepreneur français qui m'a proposé un projet de supercar, déja assez avancé à vrai dire.

Ce n'est pas 600cv comme un McLaren MP4, ni 750cv comme l'Aston One-77, non, on parle ici d'une "super supercar", dans la lignée des Bugatti Veyron (1001cv) ou Koenigsegg CCXR (1018cv), ces voitures appartenant au cercle extrêmement restreint des "plus de 1000cv", et la voiture sera tout en carbone.

Projet entreprenarial très ambitieux, suffisamment "extrême" et rare pour que je le mentionne ici !

S'il y a ici des passionnés qui sont intéressés, soit en tant que business angel soit en tant que, pourquoi pas, client, faites moi signe et je transmettrais.

L'Incroyable Collection Automobile de Ralph Lauren !

Du 28 avril au 28 août, une petite partie (17 modèles) de l'incroyable collection d'automobiles de Ralph Lauren sera exposée au Musée des Arts Décoratifs à Paris.

Petite video ci-dessous qui montre l'étendue de sa collection.

Article du Figaro ICI

Le Très Ambitieux Renouveau de Lotus Cars !

Alors que je me pose des questions sur le futur d'Aston Martin, avec ses actionnaires en difficultés financières et un budget R&D réduit à sa portion congrue, il y a une autre marque anglaise qui a de sacrées ambitions et met des moyens colossaux pour y arriver : Lotus !

Créée en 1952 par le génial Colin Chapman alors qu'il n'avait que 24 ans, Lotus a connu une glorieuse épopée sportive avec 7 titres constructeurs en Formule 1 dans les années 60 et 70, avec des légendes tels que Jim Clark ou Graham Hill. Le regretté Ayrton Senna conduisit aussi pour Lotus entre 1985 et 1987 et je me rappelle d'ailleurs encore de son incroyable remontée au Grand Prix de Monaco 1986 sous des trombes d'eau. Alain Prost était en tête, Ayrton Senna aurait certainement remporté le Grand Prix s'il n'avait été arrêté...

Après la mort prématurée de son fondateur en 1982, à 54 ans, la firme fut d'abord achetée par General Motors en 1986, puis revendue en 1993 au propriétaire de Bugatti de l'époque, l'italien Romano Artiloi. En 1996 le groupe malaysien Proton prend 64% du capital, puis le contrôle total en 2003.

Après 15 ans d'une quasi monoculture avec la petite Elise (puis l'Evora), et sous la direction de son nouveau CEO depuis fin 2009, le suisse Dany Bahar (photo de gauche), 38 ans, un homme de marketing transfuge de Ferrari (où il fut notamment en charge du très important proframme de licensing), près de 1 Milliard d'Euro vont être maintenant investis dans les années à venir pour développer et produire une gamme particulièrement excitante, qui devrait largement permettre à la marque de venir chasser sur les terres d'Aston Martin, Ferrari et même McLaren.

J'aime sa façon de poser pragmatiquement les choses : "our shareholders have lost a lot of money over the past 14 years, so there were two options: sell the company or run it to its potential" ! Mais pour atteindre le potentiel, cela passe par un courageux et colossal investissement...

Les modèles en développement reprennent la philosophie originelle Lotus, "le poids est l'ennemi", "light is right", et semblent très bien placés question budget.

Dés le printemps 2013 la salve sera lancée avec la nouvelle Esprit (ci-dessus). 1450kg seulement pour 620cv, on s'attend à 330km/h en vitesse de pointe et 3,4sec seulement de 0-100km/h. Et "seulement" 130K€, soit très largement moins que pour une Lamborghini Gallardo ou une Ferrari 458,, voire une McLaren MP4-12C, toutes 3 dans la ligne de mire. Et on annonce une consommation record à moins de 11l/100...

L'Elan (ci-dessus), successeur de l'actuelle Evora, viendra fin 2013 et sera proposé en coupé ou en découvrable, 2 places ou 2+2. 400 à 470cv pour 85K€..."seulement" !

L'Elite (ci-dessus), qui viendra en 2014, est un coupé compact (4m60) 2+2, toit rigide escamotable, avec un moteur full hybrid de 550cv, débouchant sur une consommation très basse, sous les 10l/100. Avec 1650kg, on s'attend pourtant à 315km/h et 3,7sec pour le 0-100km/h. 135K€ attendus.

La nouvelle Elise est prévue pour le printemps 2015 : très compacte et légère comme l'actuelle, 4m et 1100kg environ, son 4 cylindres de 300cv environ autorisera 270km/h et 4.3s de 0 à 100km/h. Et sera proposée autour d'un alléchant tarif de 40K€.

La splendide et racée Eterne (ci-dessus) viendra elle en 2015 chasser sur les terres de la Rapide d'Aston Martin et de la Panamera de Porsche dans le segment des coupés 4 portes 4 places. Avec de sacrées performances apportées par son V8 de 620cv : 315km/h et 4 secondes seulement de 0 à 100km/h (contre 5s à la Rapide). Comme l'Elite dont sa plateforme dérive, elle aura un moteur hybride permettant une consommation très basse de 9,4l/100.

A noter que dans ce segment des luxueux et sportifs coupés 4 portes/4 places, un nouveau venu de poids devrait faire son apparition dans quelques années, l'Audi A9.

Et...one more thing, Lotus prévoit à l'instar de la Cygnet d'Aston une citycar, pour 2015 également...

Pour implémenter ce très ambitieux programme, Dany Bahar a recruté des cadors chez la concurrence :

• Le designer en chef, avec une équipe de maintenant 80 personnes (une vingtaine seulement chez Aston Martin), est Donato Coco, anciennement Ferrari.
• Le reponsable du manufacturing est Michael Och, ex Porsche
• Le marketing est confié à Andreas Prillmann, ex Porsche
• La distribition est confiée à Andreas Schlegel, ex Porsche lui aussi
• D'autres cadres aux postes clés viennent de chez Mercedes ou AMG

Une image de marque se construit aussi, et surtout, à partir de bons produits, et la je dois avouer que Lotus paraît - sur le papier - particulièrement bien armée. Certes, elle n'a pas encore l'aura d'Aston Martin, qui doit beaucoup à James Bond, mais son pedrigrée sportif est largement supérieur. Il faut se rappeler qu'Aston Martin n'a à son actif qu'une seule grande victoire, les 24h du Mans en 1959, contre près de 7 championnats et 80 victoires en Grand Prix pour Lotus.

Ceci étant, je crois que le positionnement de Lotus est plus proche de celui de Ferrari, à savoir des voitures hyper sportives et super performantes, légères, un peu spartiates question confort, alors qu'Aston est plus dans un segment Grand Tourisme/Luxe avec des intérieurs très cosy.

A partir de cette série de produits bien placés et son héritage, j'imagine volontiers qu'avec un bon marketing Lotus peut réaliser un très beau retour au 1er plan. Rendez-vous dans 5 ans pour mesurer les 1ers résultats.

Du côté d'Aston, après un très beau renouveau depuis le début des années 2000, avec l'arrivée des DB9, Vantage, DBS et Rapide, je sens que les années à venir vont être plus difficiles : actionnaires exangues et aucun nouveau modèle avant 2014...

 

Clin d'Oeil McLaren !

En direct de Malakoff où le Groupe Neubauer, concessionnaire exclusif pour la France, présentait la toute nouvelle McLaren MP4-12C avec des membres du staff de la firme.

Le responsable insistait sur le fait qu'au delà de la présentation d'une voiture on assistait à la naissance d'une véritable marque, qui avait un programme de développement chargé sur les années à venir.

Je retrouvais par hasard mon ami Maxime du Toys Club, qui devrait avoir sa McLaren entre septembre et décembre prochain...peut-être financée par BG Cars.

La McLaren MP4-12C à Paris ce Jeudi Soir ! Anyone Interested ?

La future nouvelle supercar est à Paris...mais ce n'est pas au Mondial de l'Auto sur lequel elle fait l'impasse (comme Aston Martin, étonnamment) ! La bête se terre dans un lieu privé et sera demain soir dévoilée à quelques privilégiés, dont votre serviteur ! le modèle qui sera présenté devrait être celui en photo ci-dessus.

Mais j'ai 2 invitations ! J'y vais pour l'instant seul alors s'il y a un amateur, faites-moi signe et je vous dirais où nous retrouver ! Je ne peux rien vous dire de plus que c'est en proche banlieue sud, à partir de 19h30. A noter que la tenue "cocktail" est exigée, je devrais donc me départir de mon uniforme habituel, jean & chemise noire (non, je n'ai porte pas des baskets mais généralement des Hogans, et c'est une chemise et non pas un col Mao, n'est-cer pas Gilbert) !

Comme le monde est petit, c'est le Groupe Neubauer, dont le siège est à l'étage en dessous du nôtre chez Inspirational Stores, qui est l'importateur exclusif en France.

La cible de la McLaren MP4-12C semble être de battre la Ferrari 458 Italia. C'est-à-dire un 0 à 100km/h aux alentours de 3,5 secondes et une vitesse max de plus de 320km/h. Appréciable, avec sa légèreté (1300kg) et sa puissance (600cv), c'est parfaitement crédible.

L'une des particularités rares de la voiture est d'avoir un chassis tout carbone, voir le post que j'avais fait ICI fin 2009 lors de l'annonce de son annonce, avec un prix qui devrait rester compétitif vs ses rivales directes.

Aux US, les prix ont déja été annoncés, la MP4-12C sera vendu entre 225 000 et 250 000$, soit 170-190K€. Un prix relativement peu élevé si l'on regarde toute la technologie développée. La Ferrari 458 (570cv) est à 197K€, la Porsche Turbo S à 175K€ (530cv) et la Mercedes SLS (570cv) à 189K€. La Lamborghini Gallardo Superleggera (570cv aussi) est à 210K€.

L'Aston Martin DBS, qui me semble boxer question cible dans une autre cour (combinaison luxe/sport et pas l'ambiance bête de course des autres ci-dessus), est à environ 250K€. L'image "James Bond" se monnaye très cher...

1ères livraisons de la McLaren sont prévues pour le 2nd semestre 2011, mais la liste d'attente est paraît-il déja très longue...

Personnellement, si je dis bravo à la prouesse technologioque, au rapport performances/prix annoncé, à la sacrée image de la marque bâtie après tant de succès en F1 (ça fait rêver d'avoir une McLaren), ni le style extérieur ni l'ambiance intérieur ne me font à ce stade vraiment craquer.

ICI le site de McLaren Paris, où on peut lire :

"McLaren Paris, Groupe Neubauer Distributeur, assurera un service d'exception à la hauteur de la réputation de McLaren. Le Groupe, riche d'une expérience de plus de 100 ans dans la distribution automobile, s'engage pleinement afin de satisfaire sa clientèle. Nos collaborateurs sont rigoureusement formés pour vous assister de manière efficace et rapide".

Automobiles Sportives : l'Age du Chassis Carbone avec McLaren Cars. Positionnement Concurrentiel !

Aston Martin vient juste d'annoncer hier une série spéciale de ses DBS et Vantage V12, les "Carbon Black Special Editions" avec, comme le nom le laisse présager, un peu plus de fibre de carbone à l'intérieur comme à l'extérieur et une peinture spéciale noire carbone ("Carbon Black Metallic"). La photo officielle ne permet malheureusement pas de se faire une idée précise.

Par ailleurs, Aston Martin inaugure l'utilisation du carbone avec le chassis de la One-77 réalisé dans ce composant (a carrosserie est elle en aluminium), mais c'est en série extrêmement restreinte (77 exemplaires) et à un prix "hors norme" de plus de 1M€.

Ceci étant, l'important ici n'était pas tant de parler de la très exclusive One-77 ou de cette édition spéciale de la DBS que de commenter la nouvelle stratégie de McLaren cars.

Après 40 ans passés à les parcourir, Ron Dennis s'est récemment retiré des circuits de Formule 1 pour se consacrer au développement et la commercialisation de sa future supercar de plus de 600cv, la MP4-12C, en photo ci-dessous. Avec elle, finis les micro séries confidentielles et coûteuses comme la 1ère McLaren F1 construite en 1989 par le génial Gordon Murray (pour 1M$) ou la SLR en partenariat avec Mercedes (environ 500K€), McLaren s'attaque à un gros morceau, et il faut tout d'abord féliciter l'initiative.

Le credo est simple "nous lançons la culture du carbone dans la construction automobile" disait-il récemment dans un entretien à un magazine.

De fait, l'utilisation maîtrisée du carbone sera sans doute l'un des gros avantages concurrentiels de la firme de Woking (dans le Surrey au UK) vis-à-vis de ses concurrents anglais (Aston, Bentley), Allemand (Audi, Porsche, Mercedes) ou Italien (Ferrari, Maserati et Lamborghini). Le carbone apporte un net gain de poids (avec tout ce qui va avec en performance, consommation et émission de carbone) tout en offrant une rigidité torsionnelle bien supérieur à l'aluminium (sans parler de l'acier).

C'est l'écurie de compétition qui fut la 1ère à introduire un chassis en carbone au début des années 80, et depuis 2 ans McLaren s'est attelée à définir un processus industriel pour produire un chassis carbone à un coût acceptable pour une voiture qui sera vendue à un prix très compétitif (pour la catégorie) de 150K€, notamment en créant une JV avec le n°1 mondial de la fibre de carbone, le japonais Toray. McLaren a également conçu et breveté un système qui réduit considérablement le temps de moulage et séchage d'un chassis.

Fort de cet avantage concurrentiel technologique & prix, avec une marque forte et emblématique, McLaren envisage de conquérir 3% d'un marché mondial qu'ils estimaient à 28.000 voitures en 2007 pour le segment visé. Précisant que ce marché s'était depuis contracté mais qu'il devrait reprendre sa croissance dans les années à venir.

Ron Dennis a une vision claire du marché des voitures de sport et de prestige, ainsi que du positionnement qu'il entend avoir. Il voit 3 segments :

• Celui des voitures entre 150 et 200K€. C'est le segment des Aston Martin DB9, Porsche 911 Turbo, Lamborghini Gallardo, Audi R8 V10, nouvelle Mercedes SLS, Bentley Continental GT et Ferrari 458, etc.
• Le segment des voitures entre 200 et 300K€, avec la Lamborghini Murcielago, la Ferrari 599, l'Aston Martin DBS par exemple.
• Le segment ultime, avec des supercars telles que la Porsche Carrera GT, la Bugatti Veyron, la  bientôt feu MacLaren Mercedes SLR (qui s'arrête au 31 décembre de cette année), la Pagani Zonda, la Koenigsberg, la Ferrari Enzo, etc.

Et son idée est tout simplement d'offrir une voiture de catégorie "ultime" au prix du 1er segment. Offrir une grande valeur aux clients avec des coûts maîtrisés, ce grâce à un process innovant et bien pensé, voila qui rejoint un post précédent.

Il y a cependant déja une marque qui actuellement offre une sacrée puissance et d'incroyables performances pour un petit prix : Corvette, un certain goût d'Amérique. Pour moins de 140K€ vous avez la ZR1 et ses 650cv et son exceptionnel rapport poids/puissance de 2,3kg/cheval qui vous propulsent de 0 à 100 en 3,5s et à 338km/h en vitesse de pointe. Certes, avec une esthétique discutable et une technologie un peu dépassé (boite manuelle uniquement par exemple).

Pas simple de segmenter et comprendre ce marché de l'automobile sportive de luxe, il y a de nombreux attributs de valeur : la puissance, l'efficacité, l'esthétisme, le mythe, la technologie, l'usage au quotidien et la fiabilité, la finition intérieure, l'exclusivité, etc. Il y en a pour tous les goûts, l'important pour chaque marque est d'être au top sur un jeu d'attributs pertinents pour une cible de clients donnés.

Je ne sais pas d'ailleurs s'il y a une si grande fidélité à la marque que cela ? Est-ce que ce genre de clients n'aiment pas avant tout se faire plaisir et changent volontiers de monture en fonction des nouveautés marquantes et des voitures qui leur semblent en offrir beaucoup pour leur argent à un instant t ?

Quand on demande à Ron Dennis à quelle(s) marque(s) il entend prendre des clients, il estime que Ferrari gardera les siens mais qu'il en prendra "à des marques moins performantes", sans préciser toutefois lesquelles...

Aston Martin met fréquemment en avant ses chassis tout aluminium, mais si MacLaren arrive à produire des chassis en carbone pour un prix très attractif, une partie des ventes d'Aston pourrait être affectée.

Reste que la MP4-12C avec son design compact, aux proportions quasi parfaite mais très lisse (trop pour moi, presque insipide, la voiture ne dégageant pas beaucoup de personnalité) n'a cependant pas la classe d'une DB9, je la vois plus comme une alternative concurrente aux germaniques Porsche 911 Turbo et Audi R8 V10. Les Ferrari et Lamborghini gardant pour elles leur italienneté un peu exhubérante.

ICI le site MacLaren Automotive