Je reviens de quelques jours de télétravail à la montagne, ce que à vrai dire je fais très régulièrement à l'automne et au printemps, l'isolement et l'extraordinaire calme de la hors saison me convenant parfaitement !
Mes journées sont rythmées très simplement, lever entre 4 et 5h du mat (4h au printemps et 5h à l'automne), départ dans la nuit à la lueur de la frontale, escapade avec 1000m de D+ toute la matinée à la rencontre des chamois, redescente ensuite pour le déjeuner et enchaîner après emails, calls, visios, revue de presse et lectures diverses, analyses et réflexions, etc.
Franchement une vie idéale, avec pour tout luxe celui de la liberté, du calme, de l'air pur et d'une vue dégagée grandiose (ci-dessous, depuis la fenêtre du salon de mon chalet), que je fais régulièrement partager aux amis.
Aller observer les chamois, animaux gracieux et franchement attachants, est d'abord l'alibi parfait pour me motiver à trimer au petit matin et marcher 2 à 3 heures à leur rencontre, parfois dans le froid et la neige.
Et observer le chamois en milieu naturel se mérite, c’est même un privilège. Vivant toujours sur des terrains escarpés, doté de sens aiguisés, prompt à la fuite, il ne se laisse pas approcher, a fortiori là où il est chassé (ce qui est le cas là où je suis en Tarentaise, c'est différent dans les Vosges au Honeck). Il faut donc user de ruse pour l’apercevoir à moins de 200 ou 300m. Une bonne paire de jumelles est l’outil de base, de même qu’un appareil photo avec un puissant zoom, au moins du x10. Je dispose pour ma part d'un objectif 1120mm (Canon R5 + optique RF800 + Ext x1,4), soit du x22 environ.
Et vous savez quoi, cela fait quelques années que je vais observer les chamois, et plus de 2 décennies maintenant que j'observe les entrepreneurs (mon 1er investissement de business angel date de 1997, avec Odisei), et je me faisais récemment le réflexion que le chamois avait un sacré ADN....d'entrepreneur successful !
Le parallèle peut paraître osé voire étonnant, mais le chamois jouit bien de moultes aptitudes et qualités qui sont le signe des brillants entrepreneurs !
En effet, le chamois est indépendant (voire parfois farouche), d’une agilité quasiment sans égale, à l’aise sur les terrains abruptes et compliqués, résilient sachant surmonter de longs et rudes hivers (pendant lesquels il peut cependant perdre le ¼ de son poids), doté de sens de l’observation super aiguisés (vue, ouïe et odorat, il détecte un mouvement, un son ou une odeur à plus de 500m), et enfin adaptable (il peut brouter jusqu’à 300 espèces différentes de plantes, en clair il fait et se débrouille avec ce qu’il a à sa disposition)...
Et le corps même du chamois en fait aussi une puissante machine à grimper sur tous terrains, entre la constitution de ses membres, ses capacités pulmonaires, la puissance de son cœur (1/3 plus gros que le nôtre pour un poids 3x inférieur), la typologie de son sang (bien plus de globules rouges) et la morphologie de son pied (2 sabots, reliés par une membrane, qui peuvent s’ouvrir ou se fermer à volonté suivant le terrain), etc.
Tout comme le chamois, l'excellent entrepreneur réussira sur un terrain escarpé voire hostile car il pense de façon indépendante outside the box, il a un gros coeur, il est agile, adaptable et résilient, doté d'une grande capacité d'écoute et d'observation du terrain avec des sens aiguisés...
Et, tout comme le chamois aussi, le bon entrepreneur sait aussi traverser les rudes hivers, car il y en a toujours, même si cela implique des cures d'amaigrissement ! Si le chamois perd le 1/4 de son poids, je me rappelle par exemple que AirBnB avait aussi licencié 20% de ses effectifs lors du Covid...
Sur ses pieds, par contre, je ne me prononce pas !
Photos de ces quelques derniers jours en Tarentaise...Prises entre 200 et 700m environ des chamois.
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