Cela faisait presque un an que le dossier Sarenza - co-leader de la chaussure en ligne en France avec mes amis de Spartoo (Boris et Paul) - était sur la place. Je m'étonnais d'ailleurs il y a quelques semaines de n'avoir vu passer aucune annonce.
Pas étonnant, le tour de table de 3M€ vient juste d'être bouclé en fait (Stéphane me l'avait confirmé quelques jours auparavant, je lui avais écrit, inquiet de n'avoir rien vu passer), mais dans des conditions étonnantes, voila ce qu'on peut lire comme entrefilet en date du 10 avril sur le site cfnews.net d'Agathe Zilber :
Après avoir déjà levé près de 10 M€ auprès de SGAM AI PE, Galileo Partners et AGF PE en trois tours depuis sa création en 2005, Sarenza.com, le site de vente en lignes de chaussures, a réuni cette fois-ci 3 M€.
Mais c'est un tour de table atypique. Il a été souscrit pour deux tiers par le président de la société, Stéphane Treppoz et la directrice générale, Hélène Supau. Majoritaires au capital, les actionnaires historiques dont SGAM AI PE et Galiléo en compagnie de quelques business angels réinvestissent 1 M€.
"Au préalable nous avions mandaté Chausson Finance pour trouver des nouveaux VCs mais face à leurs conditions trop exigeantes, nous avons préféré réaliser par nos propres moyens ce tour de table notamment en empruntant à titre personnel", commente Stéphane Treppoz (photo), président de Sarenza.
En clair, la levée auprès des VCs fut difficile, aboutissant à des conditions non acceptables, et Stéphane s'est endetté pour remettre lui-même dans Sarenza, et ce de façon vraiment importante (2M€ avec sa directrice générale).
Je ne peux que saluer cette initiative de vrai entrepreneur qui croit en sa société ! C'est par ailleurs dans ces conditions qu'on peut faire de bonnes affaires ! A son arrivée en 2007 en remplacement des fondateurs, Stéphane avait déja investit de sa poche dans Sarenza, il se relue aujourd'hui et doit possèder une part non négligeable de sa société.
En 2001, Photoways a levé 5MF, le fond Innovafrance nous injectait 4MF mais il demandait aux actionnaires de l'époque (une douzaine de business angels) de mettre 1MF. Ce fut un enfer, certains m'invoquant qu'ils n'avaient même plus 5000F (750€) de disponible pour remettre, aussi j'ai du moi même apporter les 3/4 de ce million de francs.
En 2004, l'un de nos gros actionnaires (7% du capital) a souhaité sortir, je lui ai alors racheté ses parts en m'endettant à hauteur de 400K€.
Avec du recul et la revente de Photoways sur une bonne valorisation, je ne peux bien entendu que me réjouir d'avoir réinvestit quand peu de monde voulait le faire.
Je souhaite à Stéphane de connaître la même chose, même si j'estime que la chaussure en ligne est un secteur excessivement difficile, dont les economics ne m'excitent pas trop. J'avais d'ailleurs à l'automne 2005 refusé de participer au tour de table de Sarenza que je trouvais trop cher (à l'époque dirigée par Francis Lelong et Franck Zayan), et j'avais également refusé de participer au tour de table de Spartoo durant l'été 2006, pour les mêmes raisons.
Dans la foulée du post précédent, je pourrais formaliser par une donnée très simple : l'eCommerce Economic Acceleration Capacity de ce secteur n'est simplement pas favorable du tout !
J'aime beaucoup et j'ai de l'admiration aussi bien pour Stéphane que Boris et Paul - tous des HEC Entrepreneurs d'ailleurs ! - mais sur le secteur, je suis plus réservé ! Ceci étant, les economics de la photo en ligne ne sont pas meilleurs que ceux de la chaussure en ligne, ce qui ne m'a empêché ni de créer et d'investir dans Photoways, ni de remettre au pot significativement quand il le fallait, ni de m'amuser dans ce secteur...ni de faire une bonne affaire !
A la sortie dans quelques années, il peut se trouver un financier ou un industriel qui verra son intérêt à racheter Sarenza, ou pourquoi pas une IPO.
Stéphane, bravo encore, tu es un vrai et superbe entrepreneur !
Et pour continuer sur la chaussure, malgré le lien donné par Fabrice, je ne trouve toujours pas le modèle Hogan que je veux sur le web. Ni Sarenza ni Spartoo n'ont la marque. Visiblement Hogan est encore méfiant avec le web.
MAJ jeudi 16 : dans la lignée de Stéphane Treppoz et Sarenza, chapeau aussi à Emric Sauty de Chalon qui a réinvesti lui-même 2M€ dans sa société, 1855...
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