Michel de Guilhermier's Blog

Les 20 ans de Photoways.com !

Séquence émotion, c'était le 26 juin 2000, déja 20 ans, que Photoways.com ouvrait ses portes après quelques mois de développement du site (sous traité) et de la mise en place du laboratoire de développement, à l'origine rue de Turbigo dans le 2ieme à Paris.

Pour l'anecdote, nous avions du scier le balcon pour faire rentrer la machine de tirage photo et renforcer le plancher de l'appartement qui faisait office de bureau et de laboratoire.

La petite start-up, qui lors de son ouverture prenait, dans ses bonnes journées, 1 commande par jour, en faisait 10 fin 2001, 200 fin 2002, 1000 fin 2003, 3000 fin 2004...et sans doute plus de 30.000 actuellement avec aujourd'hui un CA de l'ordre des 350M€.

Je me rappelle aussi du chiffre magique de 1M€ de CA dans la journée un dimanche de mi décembre 2007 !

Le marché était hyper concurrentiel, nous n'étions pas les 1ers à rentrer sur le marché, j'avais même une bonne cinquantaine de concurrents en 2001, et nous nous sommes largement imposés pour quelques raisons très simples, en vrac : ténacité pour tenir le temps qu'il fallait, créativité pour innover constamment en concevant des nouveaux produits et services, rigueur et pragmatisme quant aux metrics, excellence quant à la production, ambition et vision long terme, énorme focus client non seulement pour satisfaire leurs besoins mais aussi pour les comprendre intimement, frugalité générale (je ne me suis pas payé pendant 3 ans).

Dès juillet 2003 nous atteignons la rentabilité et 2004 fut le 1er exercice rentable avec 6M€ de CA et 10% de résultat net.

Et tout ça avec une belle efficacité capitalistique, car pour arriver à ces chiffres, et même aux 15M€ de CA en 2005, nous n'avions levé que 2,2M€...

A noter que, suite à l'expansion continue, nous avons du déménager tous les ans quasiment, et déménager une usine, c'est pas simple : 100M2 rue de Turbigo en 2000, puis 250M2 à St Ouen en 2002, puis 700M2 à Courbevoie en 2003, puis 5000M2 à Sartrouville en 2005.

Belle levée de 24M€ fin 2005, l'une des plus grosses à l'époque en France, en fait pas mal de cash out pour sortir mes investisseurs de l'époque (qui ont fait entre x10 et x12), nous rachetions l'anglais Photobox en 2006, leader du marché anglais...et en 2016 le Groupe était revendu pour 550M€ à 2 Private Equity anglais. A ma connaissance, plus grosse sortie d'une société eCommerce française. Mais ils ont du payer un peu trop cher...vu les plans de restructuration auxquels ils ont ensuite dû procéder, ie ICI.

Mais de mon côté, je cash out et pars en 2008 avec mon ami de 30 ans et quasi co-fondateur Martin Genot pour fonder Inspirational Stores...puis racheter Motoblouz par un mémorable pivot. Mais ça c'est une autre histoire.

Laboratoire de la rue de Turbigo en 2000, une pièce de 30M2 :

Laboratoire de Sartrouville en 2005, 5000M2, avec Martin Genot et le député-maire Jacques Myard :

Sponsoring d'un bateau en 2003 pour la Transat Jacques Vabre (pas très dispendieux pour autant, quelques milliers de francs, ie quelques centaines d'€ !):

 

Et pour le fun, article du Point en 2003 sur "le roi du tirage en ligne", ah que j'étais jeune !

Bon, OK, avec Day One, Photoways.com est maintenant bien loin, mais ça reste su sympa de se remémorer ces moments intenses et passionnants !

Ah, ces Mois de Juillet... !

Je suis juilletiste, partant habituellement en vacances les 15 derniers jours de juillet. Et pour une raison que je ne m'explique pas totalement, si je regarde sur les 12 dernières années, ce mois apparait aussi régulièrement comme un mois clé :

• Juillet 2005 : tour de table de 24M€ pour Photoways (avec Highland et Index)
• Juillet 2007 : revente de mes actions Photoways (valorisation quasi centaurienne !)
• Juillet 2008 : term sheet de 10M€ d'Atlas Ventures et OTC Asset Management pour Inspirational Stores (le closing fut en septembre au beau milieu de la tempète financière, nous avions eu oeut que nos investisseurs se retirent !)
• Juillet 2009 : acquisition/fusion Motoblouz par Inspirational Stores (qui avait décidé très inspiré de totalement pivoter peu de temps après la levée de fonds).
• Juillet 2010 : acquisition Access Moto (alors n°2 du secteur après Motoblouz) pour consituer un groupe ultra dominant dans l'univers de l'équipement moto sur Internet (plus de 50% de PDM en France aujourd'hui).
  

Depuis 2010, il n'y avait rien eu de spécial en juillet, les mois clés de L'Accélérateur ont jusque là plutôt été janvier, juin et septembre...

Mais mon petit doigt me dit que pendant que je plonge avec les requins un move majeur devrait survenir !

MAJ 21 juillet : D Day !

A Quel Prix se Vendra Photoways/Photobox !? Retour sur l'Histoire Photoways, avec des Photos !

PhotoBox est aujourd'hui en négociation exclusive avec 2 fonds de Private Equity, dont Bain Capital. La probabilité que le deal se fasse prochainement est donc importante.

Les fonds Highland Capital et Index Ventures sont arrivés en juillet 2005 en injectant 24M€ (ce qui était énorme pour l'époque), cela fait 10 ans qu'ils sont la, ils souhaitaient sortir depuis un bout de temps...

La question du moment est de savoir à quel prix ça pourrait partir. Je détaille ci-dessous mes hypothèses, mais il est certain que ce sera le plus gros montant jamais payé pour l'acquisition d'une société eCommerce française.

Quoi qu'on pourrait tout à fait arguer que PhotoBox n'est pas vraiment une société française avec un actionnariat à plus de 95% étranger maintenant, notamment américain, un siège londonien, etc.

Mais bon, historiquement Photoways est bien né en France au cours du 4ième trimestre 1999 officiellement, au 121 avenue des Champs Elysées exactement (avant de passer dans 120M2 rue de Turbigo dans le 2ième, puis dans 250M2 à St Ouen, puis dans 700M2 à Courbevoie, puis enfin dans 5000M2 à Sartrouville où il y a toujours quelques centaines de collaborateurs), avant de racheter le leader anglais PhotoBox en avril 2006 par le biais d'une fusion (voir mon post de l'époque ICI).

A l'époque, nous avions d'ailleurs du ramer assez dur pour racheter Photobox, qui songeait vraiment plutôt à rentrer en Bourse sur l'AIM de Londres. Nous avions du les convaincre...Leur 1ère réponse formelle après quelques semaines de discussion fut négative et je devais alors écrire aux 2 fondateurs Mark et Graham :

"Dear Graham and Mark, thank you for your reply to our offer.

I really believe our offer is fair and meets the initial objectives you laid out for us - we very deliberately designed the offer to suit what was your stated objective. Following our discussions, my Board authorized me to offer you a package which seemed more attractive than what you could get on the AIM along the following lines...

"...we are disappointed with your response to our offer which, again, we believed met the objectives laid out by you in discussions over the past few weeks". 

L'histoire s'acheva finalement bien et on se mit d'accord sur un deal qui satisfaisait tout le monde, mais Dieu que ce deal fut long à accoucher !

Pour estimer à quel prix PhotoBox pourrait maintenant être racheté, on a la chance de disposer d'une base à peu près comparable, Shutterfly, leader américain de la catégorie, et acteur dont je m'étais largement inspiré depuis l'origine (j'ai crée Photoways sous l'inspiration de Shutterfly crée par l'iconique Jim Clark). Côté au Nasdaq, on a toutes les données :

Shutterfly devrait finir l'année 2015 avec un CA de 1,06Mds$, en croissance de +15%, dégageant un EBITDA de l'ordre de 9/10% du CA et une rentabilité légèrement négative. D'après Yahoo Finance il y a un peu moins de 200M$ de dettes nettes (cash - dettes).

En Bourse, sa capitalisation boursière est de 1,3Mds$, ce qui donne donc les metrics suivantes :

• 1,25x le CA
• 14,5x son EBITDA
• 17x son EBITDA - dette

Reste à connaitre les données financières de PhotoBox, et extrapoler alors la valorisation possible. Je précise tout de suite que je n'ai strictement aucune insider information, tout vient de ce qui est public.

• PhotoBox a annoncé un CA de 300M€ sur l'exercice finissant en avril 2015, en croissance organique de l'ordre de +16% selon mes calculs, avec un EBITDA de 40M€ (en croissance de +44%), soit un taux de 13% environ. Ceci en incluant l'espagnol Hofmann, 40M€ de CA en 2014, racheté en décembre 2014 et donc comptabilisé uniquement sur 5 mois (donc pour environ 16M€). En full year, on aurait donc eu un peu plus de 320M€ de CA.
• PhotoBox a racheté Poster XXL en juillet dernier, 39M€ de CA et ses 8M€ d'EBITDA, ce sur l'exercice s'achevant en février 2015.

De ces données, on peut faire l'hypothèse que PhotoBox devrait réaliser bien plus de 400M€ de CA consolidé et autour de 55-60M€ d'EBITDA sur son exercice 2015/2016, en forte croissance sur l'année précédente. A noter que PhotoBox dégage aujourd'hui relativement bien plus d'EBITDA que son homologue américain Shutterfly...Sans atteindre le niveau d'EBITDA d'Apple (30% !), il est identique à celui de Cimpress/VistaPrint, autre très beau bébé imprimeur en ligne (avec qui il a été plusieurs fois en concurrence sur des acquisitions).

A noter les metrics de valorisation de Cimpress/Vistaprint (market cap 2,5Mds$) :

• 1,25x le CA (donc identique à Shutterfly)
• 12,5x son EBITDA
• 15,2x son EBITDA - dette

En terme d'endettement, la grosse acquisition MoonPig (racheté pour 120M£/150M€ de l'époque, en juillet 2011) avait été financé en dettes, totalement remboursées à ce jour à ma connaissance, et l'on sait que PhotoBox avait négocié plus récemment une ligne de crédit de 60M€ pour faire des acquisitions. Je suppose qu'elle a été justement utilisée avec Hofmann et Poster XXL. Je suppose qu'il n'y a pas beaucoup de cash dans la société (très conservateur).

Si on applique les multiples de Shutterfly (plus élevées donc que celles de Cimpress) :

• 14,5x EBITDA : 580M€ sur l'exercice avril 2015 - 833M€ sur l'exercice 2016. Moyenne 710M€ environ
• 17x EBITDA - Dettes : 630M€ sur l'exercice avril 2015 - 930M€ sur l'exercice 2016. Moyenne 780M€ environ
• 1,25x le CA : 400M€ sur l'exercice avril 2015 - 520M€ sur l'exercice 2016. Moyenne 460M€ environ. Compte tenu de la rentabilité supérieure et en plus forte croissance, ce n'est pas le multiple le plus pertinent.

Moyenne générale de tout cela : 650M€

Maintenant, j'ai utilisé les metrics Shutterfly d'aujourd'hui, mais il y a 2 ans elles étaient 40% plus élevées...Donc il existe peut-être une marge pour aller encore plus haut...Alors, 650M€, 700M€, 750M€ ? Mais faut pas trop rêver, elles sont déja supérieures à celles de VistaPrint...

D'un poil, ou plutôt dans 2 ou 3 ans, on aurait quand même pu être au stade de la licorne (1Mds$)...après avoir été une "gazelle" en 2006 !

On pourra aussi noter que quasiment la moitié du prix pourrait être justifié par les seules acquisitions réalisées depuis 2011, MoonPig, Hoffmann et Poster XXL. Ces 3 la devant sans doute générer en 2015 pas loin de 200M€ de CA et bien plus de 30M€ d'EBITDA, toujours selon mes extrapolations. Moonpig était particulièrement rentable en 2011 quand il fut racheté : de mémoire au moins 25% d'EBITDA pour 50M€ de CA. De facto, ces 3 acquisitions auraient au total doublé la surface du groupe PhotoBox !

A partir d'un certain stade, quand une entreprise devient solide, le build-up est une stratégie permettant d'accélérer la croissance. Ce qui explique aussi pourquoi la création de valeur en 2ième décennie d'une société peut être du x10 vs la 1ère décennie...

L'une des choses qui me fait le plus plaisir dans l'histoire Photoways/PhotoBox avec du recul, c'est finalement la reconnaissance des clients qui fut mon cadeau de départ ICI en janvier 2007 !

Avec du recul toujours, l'événement qui m'a aussi le plus marqué c'est l'été 2000 : après l'éclatement de la bulle, on se rendait bien compte que le marché ne serait pas la aussi vite que ce que nous pensions. J'ai du faire la tournée des fournisseurs, un par un, pour leur demander de grosses ristournes sur leur facture, sous peine de devoir me mettre en dépôt de bilan ! Cette tournée, alliée à une levée de fonds salvatrice en avril 2001, et bien sûr de la frugalité un contrôle drastique des coûts, nous a donné l'oxygène nécessaire pour tenir le temps que le marché mature. Celui-ci a réellement commencé à démarrer en 2002 seulement, nous atteignions le break-even en juillet 2003, puis nous étions bien rentable en 2004 (8% de résultat net de mémoire cette année la)...

Ci-dessous quelques photos de l'histoire Photoways !

La 1ère machine, une Fuji Frontier 370, dans les locaux de la rue de Turbigo, en 2000.

Avec le député de la circonscription Jacques Myard, dans les 5000M2 de l'usine de Sartrouville, en 2005.

Pour l'anecdote, le bateau Photoways qui faisait la Transat Jacques Vabre, en 2003...

Copie d'écran du Blog Photoways, qui fut en son temps à l'ouverture en 2004 le 1er blog d'entreprise en France ! Je l'avais appelé "le blog photowaysien". Ce fut un élément clé de notre forte relation clients. La proximité avec ses clients, les comprendre intimement, sont des facteurs déterminants de la réussite. Le Blog était un canal bilatéral de communication extrêmement efficace : vous remarquerez en bas à droite un sondage en ligne, le lien vers les podcasts...C'était en 2005...précurseur !

Passage sur M6 Capital en septembre 2005 (ici mon associé Martin Genot dans le laboratoire de Courbevoie). Une certaine concurrence totalement déloyale n'avait pas apprécié que nous passions à la télé, ils téléguidèrent indirectement une méchante campagne de diffamation personnelle sur le site M6. Cela finira évidemment au Tribunal et je reçu un dédommagement très substantiel pour ces lâches ignominies. 

1ère page d'un package préparé pour une option stratégique qui ne fut pas poursuivie, fin 2005 ! Self explaining...

 

Ce dont je me rappelle aussi avec du recul, et qui a été un clair facteur de succès, c'est l'incroyable tradition d'innovation que nous avions. Ainsi, lors d'un communiqué de presse en 2004, nous pouvions écrire :

- Première société française à proposer les formats numériques (ie 11x15). Mars 2003

- Introduction en exclusivité du format PhotoExposition ©. Mars 2003

- Introduction en exclusivité sur le net du format PhotoPortefeuille ©. Avril 2003

- Première société à donner en temps réel une estimation du délai de traitement. Avril 2003

- Introduction en exclusivité de la technologie PhotoMemo ©.

- Introduction en exclusivité du format PhotoAquarelle © Mai 2003

- Introduction en exclusivité des formats verre : PhotoCube, PhotoVerre, etc. Juin 2003

- Introduction en exclusivité des “Packs” prépayés. Juillet 2003

- Lancement d’un “Fil Rouge” d’information et de dialogue en temps réel. Avril 2004

- Première société de e-commerce à proposer un “chat” en direct. Avril 2004

- Lancement en exclusivité d’un album photo 11x15. Mai 2004

- Lancement en exclusivité du PhotoBook ©. Juin 2003

 

Fier de Mon Bébé Photoways/PhotoBox !

Beau petit entrefilet sur PhotoBox dans les Echos de ce matin, dans le cadre du spécial "20 ans, 20 succès de l'Internet français" ! Photobox y est cité aux côtés de Criteo, Vente-privée, Free, PriceMinister, AlloCiné, Meetic, DailyMotion, Oscaro...

Lancé fin 1999, au coeur de la bulle pour ceux qui s'en rappelle, Photoways est devenu le n°1 européen et n°2 mondial de son secteur avec en 2014 plus de 200M€ de CA prévu et une très belle rentabilité. Selon toute probabilité, il y aura une "sortie" en 2014 sur une valorisation très au nord de 300M€...

Wait & see...

Même si je suis parti début 2007, à une époque où le Groupe ne faisait qu'une quarantaine de millions d'€ de CA, je ne peux qu'éprouver de la fierté pour ce qui était à l'époque un beau bébé (déja n°1 européen) et devenu aujourd'hui un adolescent très sexy sous la houlette de mon successeur Stan Laurent.

Fierté tout en ayant aucun regret, ce pour 4 raisons :

• 2 autres très beaux bébés ont été développés par la suite : d'abord Inspirational Stores en 2007, devenu suite à un pivot autant pragmatique que radical le Groupe MotoBlouz, dont je redis que c'est l'une des plus belles pépites eCommerce en France. Thomas Thumerelle le manager co-fondateur de MotoBlouz a toute ma confiance pour développer - sur la durée - une société extraordinaire. Et à partir de fin 2011 L'Accélérateur, une société au positionnement absolument unique puisqu'elle prodigue aux start-up sélectionnées (10 nouvelles tous les 6 mois) un accompagnemement entrepreneurial expérimenté, intense, très impliqué et réactif, et ce en permanence sur toute la durée de notre présence au capital (le modèle est en effet "coaching/accompagnement + un peu de cash contre equity"). Un partenaire au long cours des entrepreneurs, à leurs côtés en permanence pour créer un maximum de valeur. Après 2 ans, nous avons aujourd'hui en portefeuille plusieurs des plus prometteuses start-up en France, 1001Menus, FamiHero, PayPlug ou encore SOSav, pour n'en citer que quelques unes ! Et nos ambitions sont élevées (lire post ICI).
• Même si on ne fait jamais cela pour l'argent mais pour le plaisir et le challenge, il est d'ores et déja évident et certain que mes 2 derniers bébés me rapporteront bien plus financièrement que si j'étais resté chez Photoways/Photobox. Ce fut donc, du point de vue financier, une réallocation pragmatique et judicieuse de mon temps et de mon cash.
• Question plaisir justement, j'en prends beaucoup plus personnellement à lancer des projets, les amener à quelques dizaines de millions d'€ de CA, qu'à les gérer au quotidien, car je ne suis tout simplement pas un manager pur et dur. Dit différemment, je suis quelque part plus heureux aujourd'hui qu'en 2006 !
• L'Accélérateur est aussi la résultante et la synthèse de tout un parcours : j'aime l'enseignement, la pédagogie et partager (maître de conférence à HEC-Entrepreneurs depuis 1995), j'aime investir et j'aime l'entrepreneuriat. L'Accélérateur est une combinaison unique qui m'apporte exactement cela, j'y suis à ma place comme nulle part ailleurs !

Certes, il y a bien évidemment quelques aspects qui me manquent par rapport à développer et piloter intégralement un business au quotidien, focaliser toute mon énergie, ma créativité et ma rage de vaincre sur un seul secteur et une seule entreprise, comme je l'avais avec Photoways, mais dans la vie il faut faire des choix et il n'y a jamais du 100% parfait !

Et, franchement, il y a pour moi actuellement aucune chose d'aussi grisante que de participer à l'éclosion et au développement de dizaines de start-up fabuleuses ! Surtout quand elles vous le rendent bien en exprimant leur satisfaction et leur gratitude (lire ICI) !

 

MAJ Jeudi 13 mars 2014

Photobox targets £500m listing
Source: Mergermarket
 
Photobox has added its name to the list of retailers looking for initial public offerings, appointing advisers for a flotation that could value the photo printing company at more than three times’ last year’s sales. The company, which owns the Moonpig greeting cards brand, is seeking a valuation of £400m-£500m – which would be as much as 28 times its reported ebitda in the 12 months to April 2013. Delivery service Just Eat is looking for a valuation of 70-90 times last year’s ebitda, while appliances retailer AO World trades at more than four times next year’s projected sales following its initial public offering. Photobox sells personalised gifts, mugs and other items online, competing with rivals such as Tesco, Boots and Funky Pigeon, owned by WHSmith.
 
Sales rose 13 per cent year-on-year to £148m in the 12 months to April 2013. Operating profits were £7.1m. Ebitda was £19.7m after adjusting for costs associated with the Moonpig acquisition, foreign exchange differentials and other factors. Photobox, whose investors include venture capital funds Highland Capital Partners and Index Ventures, is aiming to list before the end of June, a person familiar with the situation said. It has appointed JPMorgan, Jefferies and Numis as advisers. Although the rise of 3D printing could threaten Photobox’s business, its chief executive Stan Laurent has said the company will thrive by offering higher-quality items.

Printic vs Photobox : Love vs Production !

Peut-être avez-vous aperçu la pub télévisuelle de Photobox (on la retrouve notamment sur BFM TV), avec le slogan à la fin : "donnez vie à vos meilleurs souvenirs". Et je viens de recevoir ce matin un mailing avec l'objet "immortalisez vos vacances"...Et un autre spot parle lui de "conservez vos souvenirs".

Il reflète parfaitement le positionement et la stratégie de Photobox (ex Photoways), et sur le fond il n'a pas changé depuis 10 ans. L'objectif de la firme est bien de proposer de "matérialiser ses souvenirs numériques" sur une panoplie de supports extrêmement large, le tirage photo classique proprement dit devant par ailleurs assez marginal.

Et avant de passer sa commande chez Photobox, le consommateur passera sans doute un certain temps sur son ordinateur à sélectionner les photos numériques qu'il souhaite voir matérialiser, et s'il crée un livre photo, là il passera un temps assez considérable à sélectionner et positionner les photos. Le jeu en vaut la chandelle, en bout de course il aura un magnifique souvenir pour le reste de la vie...

De facto, Photobox est un magnifique producteur de souvenirs photographiques, c'est un très bel industriel (10,000M2 de surface de production environ d'ailleurs entre Londres et Sartrouville que nous avions construit avec Martin Genot en 2005) avec une interface web. Et dans son domaine, c'est le n°1 européen et le n°2 mondial après Shutterfly. Beau bébé, les VCs fairont une très belle sortie en 2014 sans doute, à hauteur de nombreuses centaines de Millions d'€...

La vocation et le positionnement de Printic sont par contre totalement différents.

Printic, c'est d'abord une "App", totalement pensé et conçu pour le mobile et une utilisation "on the spot", qui permet de faire imprimer et d'envoyer très rapidement des clichés au format Polaroid, ce partout dans le monde, en moins de 48h.

Et, à l'utilisation, on en fait pas du tout la même chose : Printic ne sert pas à donner vie ni à immortaliser des dizaines ou des centaines de souvenirs, mais bien surtout à faire parvenir quelques clins d'oeil, des sourires, de l'amitié ou de l'amour à ses proches : quelques photos prises dans une soirée envoyées à l'hôte pour le remercier, quelques photos prises on the spot du nouveau né envoyées à la famille, quelques photos d'un lieu magique envoyées à des amis, etc.

En quelques clics, pour quelques € seulement, depuis le smartphone même qui a servi à prendre les photos, vous faites parvenir un signe d'amour à votre famille et vos amis : simplicité, rapidité, qualité du packaging (très jolie enveloppe orange caractéristique), format même du produit (Polaroid), tout est conçu pour cela.

Quand Photobox parle de "produits photo" (ie newsletter du dimanche 1er septembre au matin "-70% de réduction sur vos produits photo), Printic exhorte à "distribuer des sourires", de l'amitié, de l'amour, des clin d'oeil...

Marketingwise, le territoire de marque est totalement différent...et complémentaire !

Ainsi, si Photobox est sans doute la meilleure solution pour donner vie à ses souvenirs, Printic est de loin le meilleur moyen pour faire rapidement parvenir un signe d'amour sous forme de magnifiques tirages Polaroid, que le destinataire pourra garder ou apposer là où bon lui semble.

Printic is LOVE, Printic c'est de la distribution de sourires et de clin d'oeil ! D'ailleurs, aux US (oùle 1/3 du CA est déja réalisé aujourd'hui) on retrouve l'expression "to Printic", voulant dire envoyer de magnifiques Polaroid à ses proches !

Regardez ci-dessous cette belle video du service Printic, et après chargez l'application si ce n'est déja fait !  L'essayer c'est l'adopter.

ICI article de TechCrunch sur Printic

Printic, de la Promo 3 de l'Accélérateur, que nous avons d'ailleurs aussi refinancée en juin dernier, est certainement promise à un très grand avenir. Le produit est top, l'équipe est top et exécute magnifiquement. La traction actuelle est diabolique, et il ne serait pas impossible d'en faire un succès aussi grand que celui de Photoways...

Ecoutez ici sur BFM l'interview de Nicolas Reboud, l'un des co-fondateurs de Printic

Allez, champagne maintenant pour fêter la pépite Printic !

Photo & PhotoBook Online Printing !

Juste un petit post en préparation sur mon ancien secteur.

Ca bouge : entre VistaPrint qui rachète AlbumPrinter, venant donc concurrencer frontalement PhotoBox, et qui présentera ce soir ses résultats trimestriels après la fermeture du marché, et Shutterfly qui présentait hier soir les siens, il y a matière à faire un post !

Stay tuned

Mais vous pouvez en attendant lire le post de fond ICI sur "le cas VistaPrint" !

Grosse Acquisition pour PhotoBox qui Accélère et Consolide le Marché Européen !

Très beau move stratégique pour PhotoBox qui vient de racheter Moonpig pour 120M£ - soit 140M€ - un important acteur anglais de la carte de voeux personnalisée par internet. L'opération couvait depuis un certain temps et en avril dernier le fondateur de Moonpig avait d'ailleurs du démentir l'acquisition !

PhotoBox réalisant environ 100M€ de CA cette année (80M€ en 2010) et Moonpig autour de 50M€ (42M€ en 2010), l'ensemble va représenter 150M€ de CA en 2011 et constitue ainsi un acteur de poids sur le marché, près de 4x plus gros que le n°2 qui doit être le belge Extrafilm.

Les 2 acteurs sont complémentaires et les synergies semblent assez évidentes : si Moonpig est le roi de la carte de voeux personnalisée, Photoways/PhotoBox est très fort sur le livre photo, mais les moyens de production sont identiques (HP indigo notamment).

L'acquisition s'est conclue avec du cash - plus de 80M€ ont été levés pour cette belle opportunité, souscrits par les 3 actionnaires actuels de PhotoBox (Highland, Index et HarbourVest) et de nouveaux comme Insight (chef de file du nouveau tour) et Quilvest - et par échange d'actions. Les actionnaires actuels se diluant avec cette opération, il va leur falloir je pense sortir à 300M€ de valo strict minimum pour commencer à avoir un TRI acceptable (ie 15%/an), mais ce n'est pas impossible. Car, si je compte bien, c'est près de 130M€ au total qui auront été injectés dans Phoways/PhotoBox depuis juillet 2005 par les investisseurs...

Pour l'anecdote, le site Moonpig fut live en juillet 2000 alors que j'ai ouvert Photoways le 26 juin 2000, soit quasiment au même moment !

Bravo à l'équipe PhotoBox, je suis fier de mon ancien bébé...même si je n'ai plus rien à y voir depuis près de 5 ans maintenant ! Content d'avoir lancé l'aventure en passant de 0 à 30M€ de CA environ en 5 ans avec seulement un peu plus de 2M€ de levés, satisfait de l'avoir très bien vendue à l'époque, et heureux de suivre aujourd'hui à distance son beau développement !

Une pub télé de Moonpig :

Shutterfly Dépasse Kodak (en Market Cap) !

Tiens, petit symbole aujourd'hui et flash back sur l'univers de mon ancien "bébé".

Au lendemain de l'annonce de leurs résultats trimestriels, excellents et supérieurs aux attentes, le cours de Shutterfly s'envole à New York en prenant pas loin de 20%. La market cap est aujourd'hui de l'ordre de 1,1Mds$, soit 3x environ le CA prévu en 2011 (autour de 360M$).

C'est vrai, dans le passé j'avais été plutôt tiède sur Shutterfly, mais de fait c'est aujourd'hui devenue une société bien rentable, avec un ratio EBITDA/CA de l'ordre de 22%, très appréciable.

Dans le même temps, l'icone historique de la photo, Kodak, n'arrête pas de chuter et ne vaut même plus 1Mds$ (ci-dessous).

New York, New York !

Cela fait quelques mois que je ne suis pas retourné à Big Apple et ça me manque !

Dans l'attente, je ne résistais pas au plaisir de vous passer cette splendide carte postale de mon ami Richard Soberka, fondateur de...Photoway et photographe de très grand talent !

Attention, Photoway sans le "s", petite différence qui change tout. De nombreux clients qui cherchaient Photoways se trompaient d'ailleurs et atterrissaient chez Richard. Une fois, il a même reçu un mail lui disant quelque chose comme "que se passe t-il, vous avez tout changé et il n'y a plus de tirage photo !". Dans les faits, Photoway, qui est un magnifique site de contenu, fut crée avant Photoways, en 1998.

Le site Photoway est une véritable invitation au voyage et à la découverte de la planète à travers près de 3000 photos prises par Richard au cours de ses nombreux voyages.

Richard/Photoway fut aussi longtemps le fournisseur de splendides photos dont je me suis servi pour le fameux "jeu du dimanche" de Photoways, s'il y a des lecteurs de ce blog qui étaient là en 2003-2005.

La marque historique Photoways venant maintenant de disparaître au profit de PhotoBox, plus facilement prononcable et dont le Groupe a toutes les extensions, il n'y aura plus de problème de confusion.

Et d'ailleurs, un jour ou l'autre, PhotoBox disparaître peut-être au profit de Shutterfly qui l'aura rachetée ! A ce stade, n'en déduisez rien, ce n'est que de l'économie-fiction. Quoi que...

Retour sur les Débuts de Photoways.com !

Le 26 juin 2010 exactement, Photoways fêtait le 10ième anniversaire du lancement de son site, et pour marquer le coup j'avais fait un post sur les 1ers mois de l'entreprise !

J'ai aujourd'hui complété ce post, notamment sur les aspects humains et capitalistiques, 2 aspects clés de toute start-up, pour bien rétablir l'histoire et la chronologie des faits : ICI

Quand on me remonte (suite au post) certaines déclarations lyriques et édifiantes, ou que j'en trouve sur Internet d'autres du même accabit, tout aussi "décalées" de la réalité, je crois qu'il est utile de rappeler de façon factuelle comment les choses se sont réellement passées à l'époque héroïque du Photoways des années 1999/2001, ainsi que le vrai rôle de chacun !

Je m'étouffe et je suis vraiment choqué de lire ceci sur le web :

On est alors en pleine folie start-ups. Miguel crée la sienne avec Photoways, le premier laboratoire -photos en ligne. « Il existait déjà un site américain qui -faisait ça, mais personne en France, raconte-t-il. J’ai réussi une vraie performance managériale, en tuant la quarantaine de sites concurrents qui sont apparus peu à peu sur le créneau. » En 2003, Miguel Espada retourne dans le Sud, à Béziers, pour épouser -Cécile. La revente de Photoways, la même année, lui a donné l’envie de se poser enfin."

Même si après l'intéressé écarte en m'écrivant simplement "pour l'article ci-dessus par contre tu sais comme moi que certains journalistes ne sont pas toujours fideles aux dires de l'interviewé et interprètent parfois à leur guise".

Un peu fort de café tout de même...et je doute que ce genre de détails aient été totalement inventés par les journalistes. Surtout qu'on en retrouve certains éléments dans d'autres articles.

Et preuve que l'intéressé écrit bien lui-même l'histoire comme cela l'arrange, le jour du post, dans la nuit du vendredi au samedi, Miguel Espada s'est aussi fendu d'un email envoyé à je ne sais qui, de nouveau émaillé de plusieurs approximations et même 2 mensonges caractérisés.  

Puisqu'il ne faut jamais avancer gratuitement, les 2 mensonges de ce mail sont, je reprends les termes :

1) "...nous n'avons pas la même analyse de cette période dans laquelle finalement tu ne travaillais pas dans la boite". 

Que nous n'avons pas la même analyse, ça c'est certain, ou plutôt on a pas la même façon de présenter les faits !

Maintenant, je m'étouffe de lire "tu ne travaillais pas dans la boite" !

Miguel ne doit pas savoir ce qu'est un Président exécutif, qui a d'abord hébergé Photoways jusqu'en mars 2000 dans ses propres locaux (donc de fait bien physiquement présent), qui a fait seul toutes les levées de fonds, qui a in fine négocié et signé tous les grands contrats avec les fournisseurs, qui participaient activement aux séances de travail avec la SSII et PSINet pour créer le site et le service, qui est allé négocier les délais de paiement ou l'abandon de créances, qui a recruté un autre "vrai" Directeur Général et supervisait avec ce dernier les opérations, qui a tenu jour après jour les cordons de la bourse car Miguel n'avait aucun pouvoir de signature ni aucun droit sur le compte en banque, etc.

J'ai aussi enfin joué mon rôle de Président Fondateur et actionnaire principal en demandant à Espada de partir car il ne faisait pas du tout l'affaire.

Et à noter que pour tout cela je ne me payais pas, alors que lui était bien payé (18KF/mois, soit 2500€ mensuel pour un startuppeur au début..) mais cela est une autre histoire.

2)  "...Après l'aventure Photoways qui s'est finie en queue de poisson pour moi puisque j'ai été obligé de rentré en conflit avec toi pour te faire intégrer l'entreprise en plein temps..".

L'aventure Photoways s'est bien en effet terminée en queue de poisson pour Espada qui n'était pas à sa place.

Mais son départ fin 2000 n'a strictement rien changé à la société : elle était alors parfaitement gérée au quotidien par James Rebours dés juillet 2000, épaulé par Martin Genot dés fin 2000 ! Le départ de Miguel fut de fait sans aucun impact, totalement transparent.

Et pour ma part, je n'y suis rentré opérationnellement au day to day que le 1er janvier 2003 (ce qui ne m'empêcha pas, en 2001 et 2002, de superviser de très près les choses). A cette époque, donc 2 ans plus tard, Espada était bien bien loin et mon arrivée à 100% opérationnelle n'a donc rien à voir avec son départ !

Miguel Espada n'est resté chez Photoways que 12 mois environ, il est définitivement parti fin 2000 quand l'entreprise ne faisait que 2 ou 3 commandes par jour, et que tout restait vraiment à construire, ce dans l'extrême difficulté financière qu'on avait à cette époque. Quand j'ai vendu Photoways en 2005, nous faisions 3 ou 4000 commandes/jour, et venions de connaître une année de forte rentabilité !

Photoways n'a absolument pas été revendue en 2003 contrairement à ce qui est écrit, et Miguel Espada est reparti dans le sud bien avant, pour s'associer dans une nouvelle entreprise (doyousoft), qu'il a de nouveau quitté assez rapidement...pour rejoindre son papa dans l'immobilier !

Photoways doit beaucoup voire énormément aux hommes clés qu'ont été James Rebours, Didier Floury, et Martin Genot (dans l'ordre chronologique de leur arrivée chez Photoways), mais le passage de Miguel Espada fut à la fois bien trop court et "cahotique"...

Voila pour la vérité "historique", même si elle dérange fortement Miguel Espada. Et ce post l'a dérangé évidemment, n'étant pas vraiment en accord avec sa "biographie officielle" qu'il convient donc de rectifier ! Pour qu'il écrive des choses pareilles, ça relève quasiment d'une personnalité mytho...

Je ne m'étais jamais étendu sur le sujet, car cette histoire remonte à presque 10 ans et m'était totalement sorti de la tête, tout comme Miguel Espada d'ailleurs, mais c'est le fait d'avoir récemment trouvé ces "grosses déformations historiques" sur le web et cet email évoqué plus haut qui m'ont incité à poser publiquement, clairement et précisément les faits tels qu'ils ont été, car j'en ai un peu "gros sur la patate" comme on dit...

Ce sont des faits que les actionnaires, les collaborateurs, les fournisseurs et même certains concurrents de l'époque connaissent bien.

Alors, quand Miguel m'a demandé vendredi : "qu'est ce que tu penses de mon nouveau projet", je lui ai simplement répondu :

"je ne pense pas grand chose des projets, ce sont les hommes qui comptent...et tu connais donc mon avis" !

Ceci étant, Miguel Espada semble avoir bien réussit dans la promotion immobilière, il n'arrête d'ailleurs pas de me parler de son CA et de son EBIT (!), il aussi fait de très jolies choses, avec du goût. Mais comme je lui disais "chacun sa vie, à chacun de trouver son bonheur et sa voie" !

S'il l'a maintenant trouvée, c'est l'essentiel.