Entrepreneur & Investor. Co-founder & President Day One Entrepreneurs & Partners, President Plus-de-Bulles. Founder of Photoways/Photobox, co-Founder of Inspirational Stores (Motoblouz).
Swimmer, hiker, diver, wildlife photographer. Proud father of 4.
Je discutais cette semaine avec le patron d'un fonds d'investissement, très expérimenté et très successful sur la distance.
Il me disait qu'en regardant dans le rétroviseur sur ces quelques dernières années, ils avaient fait quelques erreurs d'investissement que, s'ils avaient suivi quelques principes simples de Warren Buffett...ils n'auraient pas faites.
Comme quoi, la sagesse et les principes universels de bon sens de l'ami Warren sont insuffisamment intégrés, y compris par d'excellents investisseurs.
Comme tout ce qui est simple et de bon sens, on ne leur prête pas assez attention et on ne les valorise pas assez. Et pourtant, ils éviteraient tellement d'erreurs, potentiellement très coûteuses.
Je persiste à penser qu'il y aurait vraiment une vraie formation à monter autour des grands principes de Warren Buffett, des principes d'investissement comme des principes de vie d'ailleurs, pour bien les faire comprendre, les illustrer et les faire durablement intégrer.
Apprendre le bon sens, pas forcément un easy sell, mais en tout cas de la vraie et forte valeur ajoutée !
Allez, en ce début de week-end, un petit travail de fond, thought-provoking, sur les styles et les approches contrastées entre Warren Buffett et Elon Musk, que j'admire tous les 2, mais pour des raisons différentes !
Le week-end dernier, lors de l'assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, Warren Buffett a totalement écarté la considération d'investir dans Tesla à court terme, j'en avais parlé il y a quelques jours ICI.
En synthèse, le secteur va demander de très lourds investissement, les positions concurrentielles sont encore trop ouvertes, et on ne peut pas savoir qui va gagner, s'imposer, et en tirer les fruits. Donc trop de risque, comme pour tout secteur neuf en très forte croissance, pour lequel c'est "just the begining" !
Ce n'était pas un avis contre Tesla, mais sur le secteur en général. Sur le principe même, rien à dire la dessus, même si mon analyse donne que Tesla possède bel et bien des avantages concurrentuels indéniables et pérennes.
Quelques jours plus tard, Elon Musk s'est lui moqué de l'approche de Warren Buffett et des "moats" que ce dernier recherchait quand il investissait dans une entreprise. Littéralement, la "moat" ce sont les douves d'un château fort, à savoir le fossé rempli d'eau qui permet d'être quasi inexpugnable, du moins de défendre la position avec les plus grandes chances de succès. Relatif au business, une moat représente l'avance prise par une entreprise avec ses technos, ses parts de marchés captives, sa cost position, etc, qui la protège de la concurrence et lui permettrait de garder son leadership, et sa rentabilité, sur le long terme.
Elon Musk : "moats are lame" (en clair, c'est bancal comme concept). "Ce qui compte c'est le rythme d'innovation", voir cette courte video :
Dans la réalité, les 2 ont portant raison...mais pas au même moment, et pas dans les mêmes contextes !
Dans le "Venture" qui est tout de même un peu mon métier avec Day One, on parie avant tout sur l'homme et sa capacité à tirer le meilleur d'un secteur naissant que l'on considère à fort potentiel, où la techno joue un rôle important, de même que l'innovation (qui n'est pas que technologique, loin de la, ça peut être le produit, le canal de distribution, l'image et le marketing, la supply, etc).
Quand on investit à un moment t, certes il y a parfois déja une techno dispo (ou un début de techno), un produit, un peu de CA éventuellement, un modèle économique plus ou moins calé, et tout cela confère une certaine confiance (ou pas), mais de fait on sait que tout est amené à fortement évoluer dans le futur (et on sait que les BP sont quasiment jamais respectés !). Et in fine, ce qui va faire le succès de l'entreprise c'est la capacité du managementfondateur à naviguer mieux que ses concurrents, dans un terrain mouvant et inconnu qu'il faut défricher, donc à s'adapter sans cesse aux réalités du marché, à innover mieux et plus vite que les autres, et à poser progressivement un business model vertueux.
L'homme, l'homme et encore l'homme !
Oui le secteur et ses economics jouent toujours in fine un rôle, du moins à terme, mais :
Un entrepreneur accompli, dans un bon secteur, en tirera le meilleur et mieux que ses concurrents. Et dans un secteur pourri, il comprendra la situation et travaillera vite sur un pivot pour se sortir du merdier, ce avant que les finances ne se dégradent trop. C'est ce que nous avions fait en notre temps avec mon associé Martin Genot sur "Inspirational Stores" à la fin des années 2000 : malgré une levée de 10M€ en 2008 (en plein coeur de la crise financière !), comprenant à quel point c'était un secteur sans avenir, nous avions discrètement entamé un pivot à 180°, arrêtant totalement notre métier de la "délégation eCommerce" pour racheter Motoblouz, avant de très bien revendre l'entreprise en 2016. Le secteur était d'ailleurs tellement pourri que tous nos concurrents de l'époque sont soit mort (l'un d'entre eux, malgré 15M€ de levés, s'est fait racheter pour 1€ symbolique), soit ont végété et bricolé sans réellement créer de valeur.
Un mauvais entrepreneur, même dans un excellent secteur question dynamique et economics, va se faire dépasser et battre par ses concurrents meilleurs que lui. Plus le secteur est d'ailleurs attractif, plus il va attirer la concurrence, logique et inéluctable. Et le mauvais entrepreneur, qui ne comprendra pas non plus qu'il est dans un mauvais secteur, va vouloir s'accrocher en vain sans chercher d'autres voies de création de valeur.
En venture, comme les choses ne sont initialement pas établies (et en very early stage il n'y a d'ailleurs rien d'autre qu'un homme, une équipe, et une idée), que l'avenir reste encore intégralement à écrire, c'est bien l'homme et son talent qui fait toute la différence. Et quand vous misez sur l'entrepreneur gagnant, un Bill Gates, un Steve Jobs, un Jeff Bezos, un Mark Zuckerberg, etc, vous obtenez in fine un return extraordinaire, du x100 schématiquement est possible (c'est par exemple le cas de Tesla depuis son IPO).
Mais la réalité est aussi que pour un Steve Jobs ou un Bill Gates, 2 entrepreneurs visionnaires doublés chacun d'un redoutable sens des affaires et de la négociation, au pragmatisme business sans faille, qui vous apportera du x100, vous aurez 1000 entrepreneurs plus ou moins bons qui vous feront du x0 à x3 (ce parfois par pur chance, un corporate fortuné peut vous racheter à fort prix, pensant à tort qu'il tient une vraie pépite "stratégique" pour lui !).
Et compliqué a priori de spotter en amont les vraies stars, certains entrepreneurs charismatiques et extrêmement ambitieux, qui donnent clairement envie, sont parfois juste des lunatiques, et peuvent alors vous faire perdre des fortunes. Masayoshi Son de Softbank en sait quelques chose avec, par exemple, Adam Neumann de WeWork.
Quand on se plante en venture, on se plante surtout, voire essentiellement, sur son diagnostic de l'homme, de l'équipe. Et les raisons sont nombreuses, pas assez tenace, pas assez créatif, pas assez analytique et ne regardant pas assez les metrics, pas assez proche des besoins des clients, pas assez bon négociateur, ne sachant pas manager et s'entourer de compétences fortes, pas assez à l'écoute des multiples signaux du marché, etc. D'aucuns psychologues argumenteront aussi que le % de psychopathes chez les entrepreneurs est largement supérieur à la moyenne et approcherait les 15%. A débattre, mais je peux prendre les paris que tous les VC de la place ont eu affaire à ça...
L'approche de Warren Buffett est totalement différente, il mise lui principalement sur une situation économique à un instant t, où les positions concurrentielles sont déja si fortement établies et stables qu'il pense non seulement pouvoir en extrapoler le futur mais qu'il pourrait également et éventuellement se passer d'un excellent manager (ponctuellement !). Ce dernier (qui est éventuellement un entrepreneur, ie Rose Blumkin avec le Nebraska Furniture Mart ou Richard Santulli avec Netjets, quand Warren a acheté ces 2 entreprises) est certes important, mais moins que le secteur lui-même et ce qu'apporte la maturité de l'entreprise, sa stabilité concurrentielle et ses economics.
Warren Buffett déclarant d'ailleurs qu'il cherche des entreprises "tellement fortes et solides que même un idiot pourrait les gérer sans les affecter, car tôt ou tard ce sera le cas" !
Il ne cherche pas à faire du x20+ en 5-8 ans comme un VC, mais plutôt, schématiquement du x10 sur 20 ans, et ce avec une forte probabilité et une faible variabilité. Ce qu'il résume très bien en disant que si on fait ce genre de performance sans connaître de cata totale (ce qui arrive nécessairement et fréquemment dans le venture), on aura au final une très belle performance. Ce qui est non seulement sur le principe mécaniquement vrai, mais que Warren a aussi prouvé sur la distance mieux que quiconque (avec un TRI moyen de l'ordre de 20%/an pendant 50 ans !).
A contrario, le venture cherche lui le "home run", du x20+ et plus en 5-10 ans, mais accepte aussi en parallèle de tout perdre sur un certain nombre de dossiers. C'est intégré dans le modèle, et si, par exemple, sur 10 investissements il y en a 1 qui fait du x10, 5 qui font entre x2 et x3, et 4 où c'est la cata, la performance globale restera très bonne. Certains investissements sont même des "fund returner" à savoir qu'à eux seul ils payent l'intégralité du fonds (ce fut par exemple le cas de Facebook pour Accel, ou de Blablacar pour ISAI).
Une approche analytique basée sur des avantages concurrentiels et des "moats", "à la Warren Buffett", ne peut par définition par marcher quand un secteur est encore trop jeune et trop incertain, où les positions ne sont pas encore prises, où les barrières d'entrée ne sont par définition qu'encore naissantes (ça m'a d'ailleurs toujours fait rigoler ces VC qui vous challengent lors des pitchs en objectant "qu'il n'y a pas de barrières d'entrée", c'est par définition le cas !). Dans ce genre de contexte économique, le seul curseur différenciant c'est l'homme, l'entrepreneur. Il n'y a pas encore de "moat", mais celle-ci sera édifiée progressivement sur la durée par les bons entrepreneurs.
Si je crois que Tesla a bel et bien des avantages concurrentiels bétons qui devraient être pérennes dans le temps, je suis aussi néanmoins le 1er à dire que ceux d'Apple sont encore bien plus tangibles, établis et solides ! Une réalité attestée d'ailleurs aussi tout simplement pas l'exceptionnel niveau de marge brute, stable et même en hausse sur le terme (alors que les marges de Tesla fluctuent beaucoup, et d'aucuns sont même inquiets pour le futur).
Non seulement une approche venture ce n'est pas le style de Warren Buffett, lui qui initialement était d'ailleurs "deep value" (il a évolué grâce à Charlie Munger, préférant "a great company at a fair price" à "a fair company at a great price"), mais ce serait aussi inadéquat pour Berkshire Hathaway, qui gère aujourd'hui des centaines de milliards, et qui recherche donc des "éléphants". A savoir des entreprises dont ils ont tellement confiance dans le futur en raison des "moats" établies, qu'ils peuvent mettre de très gros paquets d'argent dessus, se comptant en milliards voire en dizaines de milliards (ie une mise de 36Mds$ sur Apple en 2016-2017).
Une approche venture, par définition bien plus risquée, ne permet pas d'investir des milliards sur une seule entreprise, ni même de mettre un trop gros % de son fond sur une seule entreprise.
A l'extrême, on voit sur Twtter des "Tesla fans" qui se gargarisent d'être "all-in" sur l'entreprise, à savoir qu'ils ont même revendu leur baraque pour mettre le placement uniquement sur Tesla ! Inutile de dire comment je qualifie cette prise de risque...Disons juste, pour être politiquement correct, que ça manque sérieusement de "rationnel" ! Il faut voir Tesla comme un investissement de type venture et y allouer le % de son patrimoine en rapport. Si j'ai déja dit que je n'aurais pas de problème qu'à terme Tesla représente 25% de mon patrimoine, c'est très loin d'être le cas actuellement, et si ça le devenait c'est que Tesla aurait justement super performé. Exactement comme Apple, qui faisait bien moins de 10% de Berkshire Hathaway initialement, et qui maintenant en représente plus de 20% (et 45% de leurs placements boursiers), parce que "it just happens to be a far better business than our other businesses", dixit Warren.
Sur le marché de l'automobile :
Warren Buffett, en business analyst génialement rationnel qu'il est, voit un secteur incertain, avec la montée d'une techno - les véhicules électriques - qui rabat les cartes et rend les economics et les positions mouvantes, avec de gros capex, et aucun acteur pouvant raisonnablement être certain d'être l'archi leader dans 10 ans.
Elon Musk, en technologist visionnaire qu'il est, et qui maîtrise tout de même déja pas mal de choses question production efficace de voitures électriques, estime que par les multiples innovations qu'il a déja en tête, à de nombreux niveaux (pas uniquement produit, mais aussi manufacturing, supply chain, software, etc), il saura conserver et même amplifier son lead actuel.
Warren Buffett mise avant tout sur une situation et des economics établies, puis sur un manager (à qui il demande d'être 3 choses 1/ intelligent, 2/ énergique et 3/ honnête, précisant avec humour et pragmatisme que si la 3ieme compétence n'est pas la les 2 1ères vont vous tuer !), mais dans le cas de l'automobile, avec la rupture induite par plusieurs technos (électricité, software, IA/Autonomie), on est de fait (et malgré l'ancienneté du secteur) dans un contexte "venture", il faut d'abord miser et croire en Elon Musk (ou pas), avec des economics actuels certes très bons mais qui restent de fait encore très mouvants et incertains vu la jeunesse et l'immaturité du marché.
Warren Buffett et Charlie Munger ont de fait parfaitement raison quand ils analysent qu'actuellement les consommateurs changent sans problème de marque de voiture, que ce n'est pas un business sticky, c'est juste un constat indiscutable aujourd'hui et les voitures sont assez commoditisées en fait (pour 99% du marché, je ne parle pas du segment luxe/hyper sportives). Mais demain, la valeur du hardware devrait s'effacer devant la force du logiciel et de l'écosystème proposés par les marques, et je pense qu'on devrait aboutir à un business "à la Apple", ie une base installée générant de confortables revenus récurrents et quasi récurrents (pilotage automatique, recharge, assurance, etc).
C'est une évolution lourde et extrêmement rentable du business model, ce n'est pas le style de Warren de faire ce genre d'extrapolation et de prendre ce genre de paris (ils ne l'ont d'ailleurs pas pris à la fin des années 2000/début des années 2010 quand l'iPhone et l'écosystème d'Apple étaient en montée en charge, ils ont attendus 2016 et des preuves tangibles), mais moi je le prends...sans doute en avance de phase sur eux !
Mon reward n'en sera que plus grand...mais à cet instant le risque l'est tout autant ! Du moins sur le principe et de loin. Car le vrai risque c'est juste de ne pas savoir ce qu'on fait, d'investir dans ce qu'on ne comprend pas vraiment. Or mon analyse fondamentale des avantages concurrentiels de Tesla me laisserait plutôt penser qu'il n'y a sur le fond pas tant de risque que cela.
Ce que j'admire chez Warren Buffett, c'est certainement sa philosophie de vie, qui se traduit ensuite par une philosophie d'investissement..et qui n'est autre que la philosophie adoptée par Day One !
Si certains grands entrepreneurs de la tech ont magnifiquement réussi par leur génie et leur vision (ie Steve Jobs, Bill Gates, Jeff Bezos, Elon Musk, Larry Ellison, etc), il est compliqué voire impossible de vraiment s'inspirer d'eux au quotidien (sauf sur certains éléments précis, ie le focus client de Jeff Bezos) car justement leur succès repose sur des éléments non "copiables". On ne se décrète ni génial ni visionnaire du jour au lendemain...
Comme Warren Buffett le dit d'ailleurs lui-même, son succès n'est probablement pas dû à une intelligence hors norme : "you don't need to be a rocket scientist. Investing is not a game where the guy with 160 IQ beats the guy with 130 IQ".
“I’m no genius, but I’m smart in spots and I stay around those spots”
1) Un penseur libre, qui réfléchit indépendamment des mouvements de foule
Warren Buffett est un penseur "libre" ("ce n'est pas parce que la majorité des gens pensent comme vous que vous avez raison. Vous avez raison si les faits vous donnent raison et que vous avez un raisonnement juste").
2) Des raisonnements simples et élégants, de bon sens.
"Business schools reward difficult complex behavior more than simple behavior, but simple behavior is more effective"
Je suis toujours effaré devant le peu de bon sens en général, des entrepreneurs comme des cadres sup d'entreprises se faire des noeuds au cerveau dans leur raisonnement business et ne pas comprendre des choses pourtant très simples.
3) Focus sur les fondamentaux économiques, notamment les avantages concurrentiels et le management.
La bourse n'est jamais que le reflet à un instant t du sentiment de la majorité, ce dont Warren ne se préoccupe pas, il analyse uniquement les fondamentaux de l'entreprise et parmi ceux-ci les avantages concurrentiels durables ("what matters most is a sustainable competitive advantage") et la qualité du management ("intelligent, énergique et honnête, si la 3ièlme qualité n 'est pas la les 2 1eres vous tueront")
4) Orienté (très) long terme
My favorite Buffett quote
"You only have to do a very few things right in your life so long as you don't do too many things wrong."
“I just read and read and read. I probably read five to six hours a day”
Très courte note en ce dernier week-end d'août, histoire de distiller un peu de philosophe du temps, ainsi qu'une note d'humour et d'optimisme pour les entrepreneurs quinquas et au dela !
Même si "la valeur n'attend pas le nombre des années pour les âmes bien nées", c'est à 86 ans que Warren Buffett (et même à 92 ans pour son associé Charlie Munger, à l'arrière plan de la photo) a fait son meilleur coup d'investisseur !
S'il a monté son 1er véhicule d'investissement à la fin des années 50 quand il approchait la trentaine, et s'il a au cours de sa carrière réalisé de très nombreux jolis et fructueux investissements qui l'ont propulsé milliardaire à la cinquantaine dans les années 80 (oui, seulement !), son plus beau coup, et de très loin, fut en 2016 seulement : Apple !
Les 32Mds$ investis dans Cupertino cette année la valent aujourd'hui autour de 140Mds$, soit un gain d'un peu plus de 100Mds$ en seulement 5 ans, ce sans compter les dividendes versés (quelques milliards de $). A noter qu'initialement Berkshire avait acheté pour 36Mds$ mais a depuis revendu 10% (pour 11Mds$).
Un gain sans commune mesure avec ses autres (très) beaux investissements historiques :
Bank of America : 43Mds$ pour 15Mds$ investis, +28Mds$ environ (depuis 2011, 10 ans)
Amex : 25Mds$ pour 1,3Mds$ investis, +24Mds$ environ (depuis 1964, donc en près de 60 ans !)
Coca : 22Mds$ pour 1,3Mds$ investis, +20Mds$ environ (depuis 1988, soit en 33 ans)
Byd : 7,2Mds$ pour 0,2Mds$ investis, +7Mds$ environ (depuis 2011, 10 ans)
Avec 140Mds$, Apple représente plus de 20% de la valeur de Berkshire Hathaway (market cap 650Mds$) et même 40% de son portefeuille boursier (si celui-ci est constitué de quelques dizaines participations minoritaires, il y a aussi en effet une centaine d'entreprises possédées à 100% qui elles ne sont pas côtées). On remarquera donc au passage la concentration du portefeuille boursier ("la diversification, c'est pour ceux qui ne savent pas analyser les risques", WB).
Investir demande essentiellement des capacités analytiques, du sang froid, et une philosophie du temps long, qualités qui ne font je pense que se bonifier avec le temps (contrairement à l'entrepreneuriat et au management qui demandent aussi beaucoup d'énergie).
Il n'y a pas d'âge pour réaliser de magnifiques investissements...
Warren Buffett est un philosophe du temps long doté d'un pragmatisme et d'un bon sens à tout épreuve, qui sait raisonner sainement et librement, loin des modes et des courants, pour le long terme ! Fort de ces qualités, il a reconnu dans Apple des fondamentaux fantastiques, et un management d'exception, énergique, intelligent et honnête ("s'il n'y a pas la 3ième, les 2 1eres qualités vous tueront").
Quand on investit dans une entreprise jouissant tangiblement de superbes fondamentaux et economics, avec un management béton, on sait qu'on a un actif qui avec le temps ira mécaniquement très loin (l'effet "boule de neige").
Evidemment, c'est très différent de l'investissement en capital risque early stage, où on ne sait ni si le potentiel de marché est la, ni si le modèle économique et les economics sont pertinents et favorables, ni si le management/les entrepreneurs sont vraiment bons et honnêtes. Et la plupart du temps on a "acheté", fort cher, du rêve...qui s'avère avec le temps être juste du rêve. 1 fois sur 10 le rêve devient jackpot...pour payer les pots cassés sur le reste !
Selon un angle "buffettien", miser sur de jeunes start-up qui n'ont pas prouvé grand chose, relève d'ailleurs plus de la "spéculation" que de "l'investissement". Certes, ça peut marcher, parfois magnifiquement, mais c'est pas pareil.
Par ailleurs, autant on peut investir sur Apple et après aller sereinement à la plage (ou plutôt à la montagne en ce qui me concerne !), et en dormant sur ses 2 oreilles, autant l'investissement en start-up demande une attention de tous les instants car les risques de dérapages sont omniprésents.
Couverture des Echos de cette semaine sur Apple :
Même si Apple vaut 2500Mds$ de market cap aujourd'hui, je suis persuadé que la valeur de l'action va encore quadrupler d'ici à 2030. En absolu, Apple devrait donc selon moi créer 3x plus de valeur financière dans les 10 ans à venir que sur les 45 1ères années de vie (création 1er avril 1976).
Pourquoi ne pas mettre comme Berkshire 20% de votre patrimoine dans Apple ?
L'action Apple, à 236$ aujourd'hui, a connu une sacrée année 2019, en progression de 53% environ depuis la clôture au 31 décembre 2018, et a d'ailleurs récemment retrouvé sa couronne de 1ere market cap mondiale (avec une grosse dizaine de milliards de $ environ devant Microsoft, la dernière fois où Apple était devant c'était le 25 avril, il y a donc 6 mois). Ceux qui ont suivi mes conseils d'achat peuvent se réjouir...
C'est largement mieux que le marché (Dow +15%, S&P500 +19% et Nasdaq +19%) mais aussi bien mieux que les autres Gafam qui ont par ailleurs plutôt mieux performé que le marché (Microsoft +38%, Amazon +17%, Google +20% et Facebook +42%).
Alors qu'attendre en 2020 ?
Sur le business proprement dit, je m'attends à une belle année 2020 pour Apple, car les moteurs de la croissance sont la :
L'iPhone, qui reste encore et de très loin le 1er business d'Apple, en CA comme en rentabilité, devrait connaître une autre nouvelle belle année avec un renouvellement important du parc. Si l'iPhone 11 marche bien actuellement, ce qui semble surprendre les analystes, c'est un peu en raison du produit lui-même mais surtout en raison du fait qu'il faut bien que le milliard de users changent leur iPhone à intervalle régulier. C'est aussi simple et mécanique que cela, chose que les analystes moutons et myopes n'avaient pas totalement intégré. Même à raison d'un changement d'appareil tous les 3,5/4 ans, cela fait 250 à 285M d'actes d'achat par an, en moyenne. A cela on rajoute 30 à 40M de new users (il y avait 100M de new users il y a 4 ou 5 ans), et on monte à 280/320M d'achats d'iPhone dans l'année. Certes une partie achète un iPhone d'occasion, peut-être une centaine de millions de personnes (grand max), mais il reste quand même 180/220M d'achats de new iPhone. La demande devrait également être soutenue par un nouvel iPhone "low cost", l'iPhone SE 2, qu'on voit arriver début 2020 (rumeur). Je rappelle que le record de vente d'iPhone est de 235M, atteint en...2015. Avec l'arrivée de la 5G avec les modèles 2020 (présentation septembre prochain), le renouvellement du parc devrait encore s'accélérer l'année prochaine à partir de l'arrivée des modèles 2020, et je prévois donc une année en croissance sur 2019 question vente d'iPhone, du moins en volume (alors que 2019 fut donc en baisse sensible en volume et en valeur vs 2018). Il est probable que question CA ce soit plat car Apple joue maintenant les prix et va introduire au Q1 2020 un iPhone SE 2 d'entrée de gamme.
La Watch, qui est loin devant la concurrence et qui atteint maintenant une belle maturité avec la nouvelle feature "always on" l'assimilant à une "vraie" montre, et également de plus en plus de capteurs (on a commencé avec uniquement la prise de poul en 2015, maintenant il y a aussi un GPS, une boussole et un électrocardiogramme), voit son reach dans la population augmenter notablement et va continuer à croître (Apple introduira certainement d'autres capteurs dans les années à venir, sur la Watch ou dans les bracelets). 6% des iPhone users de par le monde ont une Watch, mais ça monte à 20% aux US, d'où le potentiel. Apple devrait vendre 35-40M d'unités en 2020. Et si un jour la Watch s'ouvrait au monde Android...
L'iPad, également loin devant la concurrence, a vu ses ventes se stabiliser puis reprendre, ce avec un ASP supérieur, merci aux iPad Pro. La tendance devrait se poursuivre en 2020 avec pas loin de 50M d'unités vendues. Avec iPadOS et plusieurs fonctionnalités, ie multifenêtrages et l'enregistrement de fichiers, le device peut de plus en plus vraiment être une alternative crédible à un laptop.
Apple a lancé en mars dernier une offensive majeure dans les services, Apple TV+ (streaming video), Apple News (journaux et magazines), Apple Arcade (jeux), Apple Card (carte de crédit), etc, ils vont se déployer progressivement fin 2019 et en 2020 et commencer à ramener du chiffre, ce alors que le segment "service" approche déja les 50Mds$ de CA en rythme annuel chez Apple (avec l'App Store, Apple Music, Apple Care, etc), ce avec une très confortable marge brute de 64% environ, contre à peine plus de 30% sur le hardware. Apple TV+ devrait ainsi rapidement capter des dizaines de millions d'abonnés. Certes initialement Apple offre 1 an d'abonnement gratuit, mais d'ici à 2/3 ans c'est probablement au moins 100M d'abonnés à 60$/an, soit 6Mds$/an de CA, avec une forte marge. Rappel, Netflix a aujourd'hui, soit 20 ans après sa création, environ 150M d'abonnés.
Questions nouveaux produits on s'attend aux lunettes de réalité augmentée durant le 1er semestre 2020, ce qui devrait signifier que 2020 sera vraiment l'année 1 de la Réalité Augmentée, et les AirPods à réduction active de bruit vont arriver (peut-être très prochainement) pour soutenir l'incroyable succès de ce produit. Avec un peu de chance, on pourrait aussi avoir des rumeurs ou des précisions sur l'arrivée d'Apple dans la voiture, qu'ils préparent depuis 5 ans maintenant. Ce qui pourrait probablement devenir un game changer, à terme.
En résumé, les éléments factuels de business sont bien là pour soutenir le cours de Bourse d'Apple. Fin 2018 et début 2019, Apple s'est écroulé car le marché a initialement eu peur de la forte baisse des ventes d'iPhone. Ce fut bien le cas, mais Apple a concrètement prouvé d'une part qu'elle arrivait à amortir le choc avec un ASP en forte hausse, et d'autre part que les wearables et les services étaient bien la pour compenser en bonne partie. Résultat, la firme n'a baissé au total que de 2% en CA. En 2020, le business iPhone va mécaniquement se stabiliser, et on aura toujours la croissance des 2 autres segments, donc au global Apple va croitre, probablement de l'ordre de 7-8% en CA et probablement un peu moins en profit car elle investit fortement pour le futur. Mais le programme de rachat d'actions va faire que l'EPS devrait lui croitre d'une bonne dizaine de %. Et c'est au final la metrics clé que regarde les investisseurs.
Par ailleurs, autre fait fondamental pour l'appréciation par les investisseurs, les flux de CA et de rentabilité sont maintenant, et seront dans le futur, bien plus diversifiés qu'à l'époque où l'iPhone représentait 60% du CA et peut-être 70% de la rentabilité. Avec le développement progressif d'autres lignes de hardware (ie wearables) et aussi des services à haute marge, d'ici quelques années l'iPhone ne devrait plus représenter que le 1/3 des profits tout au plus. Wall Street ne peut qu'aimer en allouant un multiple supérieur.
Maintenant, d'une part la corrélation entre le business sous jacent et le cours de Bourse n'est jamais immédiate, ce dans les 2 sens, et d'autre part cela va dépendre du contexte macro global, qui, à vrai dire, m'inquiète un peu aujourd'hui.
Mais en tout état de cause, avec un excellent business solide et en croissance, je dirais que les probabilités pour qu'Apple continue de croitre en Bourse sont fortes, et que si jamais le cours était sous pression pour des raisons exogènes (cf plus bas), je n'y verrais qu'une nouvelle opportunité pour en acheter...
Je reste en effet encore et toujours sur mon objectif de 350$ strict minimum en 2023, que j'ai annoncé dés novembre 2018, alors qu'Apple était fortement attaquée et venait de perdre plus de 20% en 2 mois, et réitéré en janvier 2019, Apple avait perdu 40% entre août 2018 et janvier 2019 et n'ai pas perdu mes convictions, ainsi qu'en en avril dernier et en juillet également suite à l'annonce des derniers résultats trimestriels (j'avais alors parlé de trimestre charnière car l'iPhone représentait moins de 50% du CA) !
Et pour être totalement transparent, convaincu qu'Apple grâce à ses fondamentaux a encore une très belle progression à réaliser dans les 3/4 ans à venir, mais un peu inquiet des facteurs macro (économiques et géopolitiques), je tiens à avoir du cash pour ré-investir significativement au cas où un krach arriverait, synonyme d'opportunité !
En 1973/1974 lors du choc pétrolier et du krach boursier qui s'en est suivi, Warren Buffett disait qu'il "se sentait comme un obsédé sexuel dans un harem" tellement il y avait d'opportunités ! Plus près de nous, le Dow Jones était tombé à 7000 points en février 2009, et à 27000 points aujourd'hui peu ou prou il a quasiment quadruplé en 10 ans...
Avoir du cash, et/ou des flux de cash réguliers qui tombent, est une sacrée force et une sorte "d'assurance-investissement", car on a régulièrement des krachs et donc des opportunités majeures.
Relire ICI l'histoire des krachs (au moins -20%) et des corrections (-10%). L'histoire en est jonchée, donc on peut être certain que ça reviendra. Les hommes ont par nature une propension à s'enthousiasmer (heureusement), parfois de façon exhubérante et irrationnelle, d'où les sinusoides ! Quelques mois ou quelques années après le futur krach, on peut aussi être certain qu'on lira dans la presse, en substance "il y avait bien des signes annonciateurs du krach, mais bien peu les ont vus ou pris en compte". Toujours facile de dire cela après coup, la vérité est d'une part que non on ne peut jamais prévoir avec certitude la direction que prendra la marché, et d'autre part c'est un exercice futile et inutile, il vaut simplement bien mieux se préparer aux éventualités négatives en ayant du cash disponible. End of story.
Ci-dessous, pub en ce moment dans le métro de Londres pour Apple TV+ et See, l'une des nouvelles séries qui sera proposée.
Suite à l'annonce des résultats financiers d'Apple il y a 2 jours, on a appris que l'action avait été massivement achetée au 1er trimestre par 2 entités :
- D'abord Apple elle-même, poursuivant son colossal plan de rachat d'actions, qui a acheté la bagatelle de 134M d'actions pour 23Mds$.
Puis Warren Buffett, qui possédait déja 163M d'actions au début du trimestre, a augmenté sa participation de 75M d'actions. La valeur de sa participation Apple est maintenant de l'ordre de 42Mds$, ce qui représente de très loin sa 1ere position, devant Wells Fargo (30Mds$), Bank of America (21Mds$), Coca Cola (18Mds$) et Amex (15Mds$). En fait, Apple représente aujourd'hui le quart de son portefeuille boursier (mais il a aussi à côté plus de 300Mds$ d'actifs possédés en direct).
Warren Buffett possède maintenant environ 5% d'Apple et engrangera en conséquence pour cela pas loin de 700M$ de dividendes annuellement !
A noter qu'il s'échange en moyenne 32M d'actions Apple tous les jours sur le marché, donc on peut calculer que Apple + Berkshire Hathaway ont représenté environ 10% des achats de titres sur ce dernier trimestre.
Ils ont du estimer que l'action était fortement sous évaluée, ce que je ne contesterai absolument pas !
J'imagine qu'ils se sont surtout renforcés lors des 2 périodes de creux du trimestre comme montré ci-dessus, début février lorsque l'action est descendue dans les mid 150$, fin mars lorsqu'elle était dans les low 160$ (après être passée par le record de 182$ début mars), puis juste avant les résultats à cause de a petite panique/désinformation qu'il y a eu suite aux rumeurs sur la mévente de l'iPhone X.
Sur une valeur aussi solide qu'Apple, il est toujours de bon de profiter d'un repli ponctuel pour se renforcer...
Si Warren Buffett mise à fond sur Apple, qu'il analyse comme une société de consumer products plus que comme une valeur technologique (je souscris à 100%), Il semblerait qu'il soit indirectement d'accord avec mon analyse du retail (ICI) et veuille dorénavant l'éviter en tant qu'investisseur.
Il déclarait ainsi avant hier sur CNBC que le retail était "too tough" et mettait en garde sur le fait d'investir dans le secteur. Lui-même ayant revendu plus de 90% de ses actions Walmart (qu'il avait tout de même depuis une dizaine d'années).
Au sujet d'Amazon "that is a tough, tough, tough competitive force", puis pour expliquer pourquoi il avant vendu ses actions Walmart : "now Walmart is pushing forward online themselves. They have got all kinds of strengths, but I just decided that I'd look for a little easier game."
Et de manière générale :
"I think retailing is just too tough or me, just generally," Buffett said. "We bought a department store in 1966 and I got my head handed to me. I've been in various things in retailing ... I bought Tesco over in the UK and got my head handed to me. Retailing is very tough, and I think the online thing is hard to figure out."
En clair, il est très méfiant, estime que la visibilité est faible, et au final ne voit pas de grande création de valeur dans le retail dans les années à venir !
On l'a appris ce week-end, Berkshire Hathaway a massivement renforcé en 2017 sa position Apple et en possède pour 18Mds$, soit 2,5% de la société. Après Heinz et Wells Fargo, c'est la 3ieme position de Warrenn Buffett (du moins en ce qui concerne les actifs boursiers).
Cela laisse Carl Icahn, qui en avait pour 4Mds$ avant de tout revendre il y a 1 an, comme un petit joueur court-termiste...Un peu dur comme jugement, mais de facto c'est un raider, pas un bâtisseur long termiste comme l'est Warren.
Si le compte d'exploitation et le bilan d'Apple sont exceptionnels, que l'action n'est pas trop chère (en terme de multiples), Warren Buffett explique aussi son investissement à partir de concepts simples :
"And I don't know what goes on inside [Apple's] research labs or anything of the sort. I do know what goes on in their customers' minds because I spend a lot of time talking to 'em...when I take a dozen kids, as I do on Sundays out to Dairy Queen they're all holding their Apple, they barely can talk to me except if I'm ordering ice cream or something like that. And then I ask 'em how they live their lives. And the stickiness really is something. I mean, they do build their lives around it, just like you were describing. And the interesting thing is, when they come into...when they come into get a new one, they're gonna get they overwhelmingly get the same product. I mean, they got their photos on it and, I mean, yeah, I know you can...you can make some shifts and all that. But they love it."
Ou encore :
"Well, I would say Apple's — I mean, obviously it's very, very, very tech-involved, but it's a consumer product to a great extent too. And I mean, it has consumer aspects to it. And one of the great books on investing, which I've touted before, is one that Phil Fisher wrote back around 1960 or thereabouts, called "Common Stocks and Uncommon Profits." It had an effect on me. I went out to meet Phil Fisher after reading the book, I found him in this little office in San Francisco. And I recommend any investor read that book. And it's still in print. And he talks about something called the scuttlebutt method, which made a big impression on me at the time. But I used it a lot, which is essentially going out and finding out as much as you can about how people feel about the products that they...it's just asking questions, basically. And Apple strikes me as having quite a sticky product and enormously useful product that people would use, and not that I do."
Acuité, simplicité et sagesse...Son bon sens et son inscription dans le temps lui permettent de voir des choses que 99% des investisseurs ne voient pas.
Evidemment, je suis 100% en ligne ! C'est même du bon gros sens paysan : une marque forte, une forte stickyness, un balance sheet incroyable...et une action pas chère !
Et pour la 1ere société à atteindre une market cap de 1000Mds$ : "I'd bet on Apple just because they've got a stronger position."
Dans la série de l'inspiration et de la sagesse de Warren Buffett...
"The key to investing is not assessing how much an industry is going to affect society, or how much it will grow, but rather determining the competitive advantage of any given company, and above all, the dirability of that advantage".
"Our favorite holding period is...forever".
"Time is the friend of the great business and the enemy of the mediocre one"
A une époque où on communique dans l'immédiateté grâce à Internet, où souvent on veut tout tout de suite, il me semble qu'on oublie totalement la valeur et la force du temps.
Le positionnement de L'Accélérateur s'inspire totalement des bons principes de Warren Buffett, avec schématiquement 3 points :
Nous accompagnons de très jeunes start-up, quasiment prise au berceau, voire même avant la conception. Un accompagnement impliqué, à 360°, tant business qu'humain, réalisé par notre pool de mentors (entrepreneurs chevronnés) et de coachs en développement personnel. Cherchant à créer et développer des avantages concurrentiels durables.
Ce sur le très long terme, aucun horizon de sortie prédéterminée, aucune contrainte de timing non plus. Notre mission étant de faire grandir, réussir et aller le plus loin possible nos entrepreneurs. On the road to success & greatness.
Nous sommes aussi des investisseurs, en finançant nos start-up dés le départ, puis en participant aux tours de tables successifs pour les meilleures d'entre elles (jusqu'à 1M€ à ce jour, et ça ira à la hausse dans le futur). Cf Zenchef dans laquelle nous avons réinvesti 500K€.
Clear & simple !
La réalité est qu'on ne fait pas un grand entrepreneur en quelques semaines ou quelques mois, mais oui on peut et on doit lui donner quelques bons basiques, ce qui est évidemment une très bonne chose qu'il faut faire (et que nous faisons).
La réalité est aussi tout simplement qu'un grand entrepreneur se fait comme le très bon vin, sur la longue distance. Il se construit avec ses succès et ses échecs, il se construit au fur et à mesure où il bâtit sa société, d'étape en étape, avec des erreurs mais in fine une bonne trajectoire, il se construit aussi en "test, fail and learn" ...
Il faut donc en toute lucidité mettre en perspective les "formations" qui vous promettent de vous apprendre l'entrepreneuriat pour quelques milliers d'euro (il y en a plusieurs sur le "marché" de l'accompagnement entrepreneurial). Qu'elles que soient leur qualité intrinsèque (je ne me prononce pas, je ne les connais pas), si elles ont indubitablement - sur le principe du moins - un intérêt pour apprendre les bases des bases, rien ne remplacera le temps et le terrain. Sous la supervision impliquée, bienveillante et rigoureuse de mentors eux-mêmes entrepreneurs chevronnés qui sauront guider, booster, stimuler, calmer, motiver, inspirer....
Il y a 5 ans, avant de lancer L'Accélérateur, j'avais justement organisé des séries "d'Ateliers Entrepreneurs", sur l'enseignement des bases du succès entrepreneurial. Ils ont eu un grand succès, des centaines d'entrepreneurs sont passés par la avec une très grande satisfaction (cf les feedbacks ICI) mais je me suis bien rendu compte que je ne faisais que donner des bases...Des bases qu'il fallait après ancrer dans la pratique et la réalité du terrain, sur la durée.
Et pour finir, une autre citation pleine de sagesse de Warren Buffett :
"You're neither right nor wrong because other people agree with you, you're right because your facts are right and your reasoning is right and that's the only thing that makes you right. And if your facts and reasoning are right, you don't have to worry about anybody else".
Ce n'est pas parce qu'on se débrouille pour faire liker sa déclaration sut Twitter ou Facebook qu'on a raison, tout juste peut-on contenter son auto-satisfaction ! Il y en a pour qui cela semble beaucoup compter ;-)
Regardons donc simplement les faits et les trajectoires de tous les grands entrepreneurs ! Et si vous voulez du data à ce sujet, des faits, n'hésitez pas à revenir vers moi ;-)
Ecoutons déja l'un des nombreux grands entrepreneurs de L'Accélérateur, Xavier Zeitoun, co-fondateur et CEO de Zenchef (anciennement 1001Menus), arrivé à L'Accélérateur il y a presque 4 ans.
Xavier est un vrai bâtisseur long terme comme nous les aimons, et s'il pouvait dire il y a 3 ans :
"Nous n'avons jamais aussi bien exécuté que durant les 4 1ers mois de la formation initiale"
Que dire tout récemment lors du tour de table de 6M€ il y a 10 jours :
"...Ce succès, L’Accélérateur Capital Partners y a bien contribué en nous accompagnant dès le début, avec implication, bienveillance et exigence. Tout au long du chemin, ils nous ont inspiré, stimulé et ils nous ont renouvelé leur confiance à chaque tour de table ! Aujourd’hui comme il y a 4 ans, une session de travail avec L’Accélérateur est fortement créatrice de valeur et nous en ressortons toujours avec une énergie regonflée à bloc.
La réalité est simple, il faut donner à un entrepreneur de très bonnes bases initialement, puis le suivre avec implication tout au long du très long chemin vers le succès entrepreneurial.
Poursuite de la lecture de la fabuleuse 50ième lettre de Warren Buffett aux actionnaires de Berkshire Hathaway...et ce que cela m'inspire, en relation avec mes affaires du moment !
Bien que Berkshire Hathaway soit aujourd'hui la 5ième capitalisation boursière américaine (après Apple, Exxon, Google et Microsoft), bien que Warren Buffett ait maintenant 84 ans (son associé Charlie Munger 91 ans !), bien qu'il soit le 3ième homme le plus riche au monde (après Carlos Slim et Bill Gates), l'homme reste insatiable !
2 exemples :
1) "With the acquisition of Van Tuyl, Berkshire now owns 9 1⁄2 companies that would be listed on the Fortune 500 were they independent (Heinz is the 1⁄2). That leaves 490 1⁄2 fish in the sea. Our lines are out".
A 84 ans, Warren conserve un appétit féroce pour acquérir d'autres "wonderful companies at a fair price" ! Il veut toujours aller plus loin, en avoir plus. Même secret que Jeff Bezos, "it's always day one".
2) En 2014, Berkshire Hathaway a racheté Van Tuyl Automotive, un groupe familial contrôlant 78 concessions automobiles aux US et réalisant la bagatelle de 9Mds$ de CA. Les ambitions de Warren Buffett la aussi sont importantes puisqu'il déclare : "...we will build a business that before long will be multiples the size of Van Tuyl’s $9 billion of sales".
A noter que cette vision sur la croissance de Van Tuyl est rationnellement back-uppée par une analyse aussi simple que pragmatique : "There are about 17,000 dealerships in the country, and ownership transfers always require approval by the relevant auto manufacturer. Berkshire’s job is to perform in a manner that will cause manufacturers to welcome further purchases by us".
Un peu plus loin dans le rapport, en page 29, Warren confirme en disant "Berkshire is now a sprawling conglomerate, constantly trying to sprawl further"...
Cet appétit insatiable de croissance, c'est à mon sens l'un des grands principes de la réussite entrepreneuriale, ne jamais se considérer comme arrivé, toujours aller plus loin, et jamais de complaisance sur sa réussite !
Dans son genre, Warren Buffett est aussi un incroyable entrepreneur ;-)
Sans compter que, malgré sa réussite hors du commun, il a su rester très simple, d'une profonde humilité et humanité (relire aussi à ce sujet l'intervention de Jean-Baptiste Descroix-Venier à L'Accélérateur). Les "4H" de Jean-Baptiste sont aussi ceux de Warren Buffett, car ce dernier a aussi énormément d'humour (il n'y a que pour la hardiesse qu'on pourrait débattre, car les risques qu'il prend en rachetant des business solides sont tout de même assez faibles. Warren Buffett dit aussi en page 9 : "we are far more conservative in avoiding risk than most large insurers")
il sait aussi rester à sa place, reconnaître ses limites et ceux meilleurs que lui quand il dit par exemple : "I’m not embarrassed to admit that Heinz is run far better under Alex Behring, Chairman, and Bernardo Hees, CEO, than would be the case if I were in charge".
A noter que la lecture de cette lettre est tellement passionnante que je ferai dans les jours à venir plusieurs posts sur des thèmes spécifiques !
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